My Mother's Shadow - Nikola Scott
538 pages, éditions Charleston, octobre 2018
L'histoire :
Addie pensait tout savoir de sa mère, Elizabeth, tout juste disparue. Mais le jour où une jeune femme surgit sur le pas de sa porte, prétendant être sa soeur, Addie vacille. Tout ce qu'elle a toujours cru n'était donc que mensonges ? Et que s'est-il passé, au cours de ce bel été de l'année 1958 qu'Elizabeth a passé avec la richissime famille Shaw dans leur manoir de Hartland, sur la côte sauvage du sud-ouest de l'Angleterre ?
Mon avis :
L'arrivée fracassante d'une femme qui prétend être sa soeur va bouleverser la vie d'Adele et remettre en question son passé et tout ce qu'elle a toujours cru savoir. Addie, qui jusque là a toujours essayé de satisfaire tout le monde, va écouter son coeur et partir sur les traces de celle qui semble lui avoir menti toute sa vie. Cela va faire ressurgir beaucoup de souvenirs et de rancoeur. Addie en a assez de se taire et de faire semblant. Non, sa mère n'était pas - comme tout le monde le prétend depuis son départ - une femme parfaite. Au fond d'elle, Addie en veut énormément à cette mère qui ne la trouvait jamais assez bien, à cette mère distante et froide qu'elle ne comprenait pas et qui n'avait jamais de temps pour elle, à cette mère partie du jour au lendemain et dont le fantôme plane encore dans chaque recoin. Pour avancer et se libérer de ce poids qui pèse sur ses épaules, Addie a besoin de reprendre tout à zéro, de tout savoir, d'essayer de comprendre cette mère qu'elle ne connaissait pas vraiment. Même si ça fait mal. Même si la vérité est plus terrible encore que tout ce qu'elle pourrait imaginer...
Je lis toutes sortes de romans, mais j'ai un faible pour les drames, les secrets de famille, les histoires émouvantes qui vous font passer du rire aux larmes. Avec ce livre, j'ai été servie ! C'est mon coup de coeur de la rentrée ! J'ai adoré la délicatesse de l'écriture de Nikola Scott, sa façon de nous transmettre les émotions et la force de ses mots. J'espère de tout coeur que ses autres romans seront traduits en français.
Je me suis tout de suite attachée à Liz et je me suis rapidement identifiée à elle. J'ai également adoré Addie, si forte et fragile à la fois mais aussi Phoebe, Andrew et bien d'autres encore. J'ai beaucoup aimé tous les passages en rapport avec la cuisine et la sérénité de ces moments. Il y a beaucoup de choses qui m'ont parlée et émue dans la manière dont l'auteure évoque la force et la complexité des relations mère-fille et le vide immense que peut laisser l'absence d'une mère à n'importe quel âge. J'ai trouvé ce roman tellement triste ! Il y a longtemps que je n'avais pas autant pleuré à la lecture d'un livre. C'est une histoire terrible, dramatique et bouleversante qui ne peut pas laisser indifférent.
J'ai été touchée en plein coeur par les personnages de ce roman qui ont perdu leur innocence et leur insouciance bien trop tôt à cause de l'injustice de la vie mais aussi à cause de la bêtise humaine, de la lâcheté de certains ou de la rigidité de leur époque. Par ces filles à qui la présence et l'amour d'une mère ont tant manquées. Ce livre aborde de nombreux sujets difficiles avec beaucoup de justesse et de délicatesse : le deuil, la maladie, l'absence, la solitude, les difficultés que l'on peut avoir à trouver sa place au sein d'une fratrie, la maternité, la manière dont un traumatisme ou un secret peut avoir des conséquences sur plusieurs vies, etc...
Il y a dans "Les Roses de Hartland" une certaine nostalgie qui m'a beaucoup émue. Une envie de retrouver cette insouciance envolée et en même temps une volonté d'aller de l'avant, de se reconstruire, de faire ses propres choix. On parle aussi beaucoup de l'indépendance et de l'émancipation des femmes, du fait de se sentir libre d'être qui on veut sans toujours vouloir plaire ou satisfaire les autres. Il y a, dans ce roman, beaucoup d'ombres mais encore plus de lumière. On en ressort bouleversé mais avec en même temps l'envie ou plutôt le besoin urgent de profiter de chaque instant. Parce que la vie est courte. Parce que tout peut arriver à chaque instant. Parce qu'il y a eu et qu'il y aura certainement encore des heures difficiles. Parce qu'on doit vivre malgré tout et coûte que coûte.