coups de coeur

Sangu Mandanna

407 pages, éditions Lumen, août 2023

L'histoire : 

Franchissez les portes de la Maison de Nulle Part et laissez-vous envoûter...

Mika Moon a toujours – enfin, presque toujours – respecté trois grandes règles. Cacher sa magie (dans les vidéos qu'elle poste en ligne, elle fait juste semblant d'être une sorcière). Faire profil bas (après tout, qu'est-ce que 14 000 abonnés ?). Et rester à l'écart des autres sorcières (sauf à l'occasion de leur sacro-sainte réunion trimestrielle). La jeune femme a donc pris l'habitude d'être seule et a même passé le plus clair de sa vie d'adulte à déménager en prenant garde de ne jamais s'attacher à qui que ce soit.

Un jour, pourtant, elle reçoit une intrigante offre d'emploi : devenir la professeure particulière de trois jeunes sorcières dans une mystérieuse propriété du Norfolk baptisée la Maison de Nulle Part. Et voilà qu'en un coup de baguette magique (et contre toutes les règles élémentaires de sorcellerie), elle se retrouve bientôt mêlée aux secrets de ses quatre hôtes, aussi excentriques qu'attentionnés. Parmi eux, Jamie, bibliothécaire irlandais grincheux mais contre toute attente attirant, est prêt à tout pour défendre ses trois petites protégées. Or, à ses yeux, la nouvelle venue est une menace – une menace incroyablement irritante...

Alors que Mika commence enfin à s'ouvrir aux autres, l'idée d'avoir trouvé une famille – une vraie –, et peut-être même plus, fait peu à peu son chemin dans son esprit. Mais la magie est imprévisible... et si toute cette histoire n'était qu'une bombe prête à exploser ?

Mon avis : 

 Depuis mon plus jeune âge, je suis fascinée par les sorcières. Petite, alors que mes copines avaient des chambres de princesses et lisaient des histoires sur ce thème, mon univers et mes rêves étaient peuplés de sorcières. Il y en avait partout dans ma chambre : au plafond, sur les murs, sur mes étagères, dans mes bibliothèques... Je me rêvais sorcière, j'imaginais des potions, des incantations qui feraient voler des objets à travers la pièce, changer la couleur de mes cheveux ou me transporterai à l'autre bout du monde en un claquement de doigt. Il n'y avait rien de plus merveilleux et de plus fascinant à mes yeux ! Étrangement en grandissant, je me suis un peu éloignée de cet univers. Mes lectures sur le sujet sont rares. Je crois que j'ai toujours un peu peur que la magie n'opère plus. Que ça ne me transporte plus autant. Que ça ternisse mes rêves d'enfant. Ce livre, je l'ai vu passer de nombreuses fois et j"hésitais à le lire. Allez savoir pourquoi, j'avais imaginé quelque chose d'assez superficiel et de très moderne. Un genre de chick lit avec un soupçon de magie. Je pense que c'est parce que l'on parle de l'héroïne qui poste des vidéos en ligne. J'étais loin de me douter de ce qui m'attendait car figurez-vous que ce livre est l'une de mes plus belles lectures de l'année. Peut être même la plus belle. Quelle bonne surprise ! 

 J'ai beau chercher, je ne trouve à ce livre aucun défaut. J'ai tout aimé ! Il est génial ! L'écriture de Sangu Mandanna est très agréable et j'ai adoré la construction de son roman. Tout est dosé à la perfection. C'est mignon, drôle, touchant, romantique, émouvant. C'est une cosy fantasy avec un peu de romance (mais juste ce qu'il faut !) qui m'a vraiment envoûtée. Ce n'est jamais too much, mièvre ou tiré par les cheveux. Ça fonctionne et on y croit ! C'est justement ce qui m'a agréablement surprise. J'ai retrouvé ici tout ce qui me charmait tant dans la magie quand j'étais petite. Ici la magie sert vraiment l'histoire et nous offre quelque chose de différent, quelque chose en plus. J'ai adoré la Maison de Nulle Part et ses habitants tous tellement attachants ! J'ai aimé cette manière de voir le foyer et la famille autrement. Il y a beaucoup d'amour, de respect et de complicité entre les personnages. Tout est sain et naturel. On est dans le partage et la solidarité. On a l'impression que chacun a trouvé sa place et que tout fonctionne bien ainsi. Et pourtant, ne vous y trompez-pas, chacun a vécu son lot d'épreuves et de souffrances. J'ai été surprise par les rebondissements qui surviennent en cours de route et donnent des allures de cosy mystery au roman. Je n'avais rien vu venir et j'ai été agréablement surprise ! C'était la cerise sur le gâteau ! 

 J'ai rarement - voire jamais - lu un livre aussi cosy ! On a envie de faire nos valises pour aller vivre à la Maison de Nulle Part tellement on s'y sent bien ! J'ai adoré suivre Mika dans la préparation de ses thés et potions, j'ai aimé flâner dans le jardin, observer les progrès des trois petites sorcières dans leurs apprentissages, voir les habitants de la maison se chamailler gentiment et prendre soin les uns des autres. Je me suis attachée à tout le monde et je n'avais pas du tout envie de les quitter. Qu'est-ce que j'aimerais avoir des pouvoirs magiques, un chien aussi adorable que Circé, une famille aussi aimante et soudée, une maison aussi fascinante et des thés magiques pour adoucir le quotidien ! Ce livre est à la fois moderne (notamment dans les valeurs qu'il transmet) et délicieusement désuet avec un charme british irrésistible (tea time, manoir et précepteurs,..), de la gourmandise (cheesecake au citron et scones encore chauds) et une douce magie pleine de bienveillance et qui met la nature à l'honneur. C'est LE livre anti-déprime que l'on a envie de partager, d'offrir et de faire découvrir à tout le monde. Je l'ai lu avec le sourire tout le long et un plaisir immense. Il m'a fait tellement de bien ! Je sais que je pourrais le relire souvent sans jamais m'en lasser. Quelle merveille ! J'espère me régaler autant avec le nouveau livre de Sangu Mandanna. Si vous avez des livres de ce genre à ma recommander, n'hésitez-pas ! 

Emilie Collet & Peggy Nille (illustrations)

12 pages, éditions Gründ, mai 2025

Présentation de l'éditeur : 

Une invitation à rêver au bord de l'eau ! 

Mon avis : 

 Quel bonheur de découvrir un nouveau livre illustré par Peggy Nille ! Son univers est toujours merveilleux, un régal pour les sens et pour l'imagination ! Et puis, si vous me connaissez un peu, vous savez à quel point j'aime les livres sur la mer. Celui-ci ne pouvait que me plaire. 

 On y découvre des paysages incroyables dans lesquels la nature est à l'honneur : fleurs multicolores, animaux marins fabuleux, vagues géantes, plantes aquatiques et ciel plein de nuances. On en prend plein les yeux ! On a l'impression que certaines parties sont en relief tant les contrastes sont forts. C'est si beau ! Les endroits explorés sont multiples : plage et bord de mer, fonds marins, sur et sous l'eau, pleine mer et même bateau de pirates et songes dans une chambre d'enfant ! On rêve, on vogue, on s'évade et on s'invente des tas d'histoires ! 

 Côté sons, c'est magique aussi ! De vrais sons caractéristiques de la mer côtoient de la musique classique et des airs hawaïens. On se laisse porter et c'est très relaxant. Quelle belle invitation au voyage et à la rêverie ! C'est poétique, tendre et inspirant. On aurait tort de s'en priver ! Ce petit livre est à mettre entre toutes les mains, celles des petits mais aussi celles des plus grands ! 

The Dry - Jane Harper

442 pages, Le Livre de Poche, mai 2018

L'histoire : 

Kiewarra. Petite communauté rurale du sud-est de l’Australie. Écrasée par le soleil, terrassée par une sécheresse sans précédent. Son bétail émacié. Ses fermiers désespérés. Désespérés au point de tuer femme et enfant, et de retourner l’arme contre soi-même ? C’est ce qui est arrivé à Luke Hadler, et Aaron Falk, son ami d’enfance, n’a aucune raison d’en douter. S’il n’y avait pas ces quelques mots reçus par la poste : Luke a menti. Tu as menti. Sois présent aux funérailles... Les blessures de son départ précipité de Kiewarra sont encore à vif, mais Aaron a une dette, et quelqu’un a décidé que le moment est venu de la payer.

Mon avis : 

 Très récemment, j'ai regardé la série "Les Survivants" sur Netflix. J'ai adoré et je me suis rendue compte ensuite qu'il s'agissait de l'adaptation d'un roman de Jane Harper, auteure que je souhaitais découvrir depuis longtemps. Je me suis souvenue que j'avais "Canicule" dans ma PAL (depuis 2018 !) alors je n'ai pas hésité avant de m'y plonger. Mais pourquoi ai-je attendu si longtemps ? J'ai tellement aimé ! Je n'arrivais plus à me détacher de cette histoire. J'avais envie de lire tout le temps et même quand je ne lisais pas, j'y pensais. Je m'interrogeais sur le sort et les secrets de chacun, sur leur avenir, sur la vérité. 

 Jane Harper nous transporte instantanément en Australie. La chaleur écrasante, la sécheresse épuisante. La rudesse des habitants du monde rural qui peinent à s'en sortir dans ce milieu toujours plus hostile. Ces gens qui se battent aussi contre leurs propres démons. Les vieilles rancœurs. Les mensonges et les secrets qui hantent et pourrissent les relations. L'alcool, le manque d'argent et la chaleur qui font perdre la tête. C'est dans ce contexte particulier que l'on rencontre Aaron Falk. S'il a grandi ici il n'est pas revenu depuis une vingtaine d'années et son retour pour les funérailles de Luke, son ami d'enfance, est loin de faire l'unanimité... Il est accueilli avec beaucoup d'hostilité. Il faut dire qu'à l'époque il faisait partie des suspects dans une affaire sordide jamais résolue. Si les années ont défilé, personne n'a oublié Ellie, seize ans, retrouvée noyée dans la rivière, les poches pleines de cailloux... 

 Mais Aaron n'est pas là que par pure sympathie. Il est venu parce qu'il n'a pas vraiment eu le choix. Il se retrouve bientôt à essayer de démêler le vrai du faux dans cette nouvelle affaire. Luke a-t-il vraiment tué sa femme et son fils avant de se donner la mort ? Si, à première vue, cela semble évident, il y a tout de même des éléments qui ne collent pas... Cette histoire aurait-elle un rapport avec le drame survenu vingt ans plus tôt ? C'est sous la menace et dans ce contexte hostile qu'Aaron et le policier de Kiewarra, fraîchement nommé, mènent l'enquête. 

 Moi qui suis habituellement plutôt friande de polars nordiques, j'ai adoré l'atmosphère oppressante de ce roman. L'auteure a vraiment bien réussi à nous transporter dans ce milieu si particulier. On se sent épuisé, menacé et constamment sur le qui vive. Le danger semble partout et on a l'impression que les habitants sont tous à deux doigts de péter les plombs et de s'entretuer les uns les autres ou de réduire en cendres toute la ville. Tout le monde semble avoir des secrets et être prêt à tout pour les conserver. J'ai été totalement fascinée par ce roman. Tout m'a plu : le contexte, les personnages, l'intrigue, l'écriture, le rythme, la construction. Il y a des personnages qui m'ont émue et d'autres que j'ai vraiment détesté. Je me suis régalée du début à la fin et je n'avais pas envie que ça s'arrête. Je me réjouis vraiment d'avoir plusieurs autres romans de Jane Harper à découvrir notamment deux autres dans lesquels on retrouve Aaron Falk. Si vous n'avez pas peur de fondre sous la chaleur écrasante de Kiewarra, alors foncez lire ce livre ! Ce livre a été adapté en film il y a quelques années. Est-ce que quelqu'un l'a vu ? Avez-vous déjà lu un roman de Jane Harper ? 

 Åsa Gilland & Valerie Wilding

48 pages, éditions Kimane, juin 2024

Présentation de l'éditeur : 

 Un joli documentaire pour découvrir toute la diversité des habitations autour du monde.

Fais le tour du monde et rends visite à 20 enfants qui vivent dans des maisons très différentes...
Un immeuble en Chine avec un train qui passe en plein milieu
Une île flottante sur le lac Titicaca au Pérou
Une maison sur pilotis dans le permafrost glacial de l'Arctique
D'une yourte au Kirghizstan à une péniche aux Pays-Bas, nos maisons ne se ressemblent peut-être pas, mais ce sont des lieux d'amour et de bien-être pour nous tous. Bienvenue !

Mon avis : 

 Je ne vous en ai pas beaucoup présenté ces derniers mois, mais avec mon p'tit bonhomme de cinq ans, on lit beaucoup de documentaires. Celui-ci nous a tellement plu que j'avais envie de le mettre en avant. Il présente vingt habitations très différentes dans des pays qui le sont tout autant. C'est l'occasion de découvrir des modes de vie variés souvent très différents de ce que nous connaissons. Nous avons lu ce livre en plusieurs fois sans l'avoir feuilleté avant pour garder l'effet de surprise. Chaque soir, c'était un vrai plaisir de découvrir quelques habitations et de tourner la page pour savoir dans quel coin du monde on allait aller. On a adoré ! 

 J'ai beaucoup aimé les illustrations de ce livre. Il y a beaucoup de détails à observer et des tas de petits paragraphes à lire avec des anecdotes et des informations très intéressantes. Il y aussi de petites légendes pour apprendre des éléments importants de chaque pays ou de chaque habitation, une fiche qui présente l'endroit où l'on est. On apprend ainsi des tas de choses et on enrichit son vocabulaire avec de nouveaux mots.

 Quel beau voyage ! A chaque fois que l'on tourne la page, on change de destination, d'univers et on en prend plein les yeux ! Inde, Australie, Amazonie, Corée du Sud, Pologne, Pays-Bas, Chine, Allemagne, Indonésie, Jordanie, etc... On découvre des habitations incroyables : sur pilotis, en communauté, immenses ou toutes petites, sous la terre ou très haut dans le ciel, sans eau et sans électricité, sur l'eau, mobiles ou fixes... C'est fascinant ! Nous avons été très surpris par certaines anecdotes et mon fils n'en revenait pas quand il a compris que des gens dans le monde vivaient ainsi, aujourd'hui. Il pensait au début de notre lecture que l'on parlait d'autre époques. 

 J'ai trouvé ce livre vraiment bien fait et fascinant. On a appris beaucoup de choses et cela donne envie de voyager, de s'ouvrir aux autres, de découvrir d'autres cultures, de s'imaginer vivre ailleurs et d'inventer mille et une histoires. Une très belle découverte ! 

Lily-Belle de Chollet

265 pages, éditions Didier Jeunesse, mai 2024

L'histoire :

Pour Lucile et Salomé, l’été ne s’annonce pas aussi bleu que le ciel.
Ce sont sûrement leurs dernières vacances dans la maison familiale, et Colombe, la troisième cousine, brille par son absence. Même avec les amis d’enfance, tout a changé. Les sentiments et les rancoeurs compliquent ce qui semblait si simple auparavant. Mais le pire, c’est peut-être ce silence, cette impossibilité de se parler, de se comprendre.
Le poids des souvenirs et des secrets sera-t-il trop lourd à porter pour surmonter leur souffrance ?

Mon avis :

  On pourrait penser à une lecture estivale légère et divertissante en croisant ce livre, mais ce n'est pas du tout le cas. C'est un récit très actuel, profondément touchant qui aborde des thèmes difficiles sans tabou ni faux-semblants. C'est un livre qui parle du passage à l'âge adulte, des difficultés et du mal-être qui peuvent en découler. Du mal que l'on peut avoir à trouver sa place ou du décalage qu'il peut y avoir entre ce que les autres perçoivent de nous et qui nous sommes vraiment. C'est un livre qui parle du temps qui passe. De jeunes qui se cherchent, qui voudraient pouvoir arrêter le temps, revenir en arrière, retrouver l'innocence de leurs étés passés. Mais le temps poursuit sa course, inexorablement, et emporte avec lui les sourires, les rires, l'enfance, l'insouciance...

 Comment ne pas être touché par ces cousines qui vivent certainement leur dernier été ensemble ? La maison de leur grand-mère dans laquelle elles avaient l'habitude de se retrouver va être vendue. Finis les étés passés à rêvasser et à jouer sur le sable. Il est temps de penser avenir, études, etc... L'enfance est encore si près et en même temps déjà loin... Les coeurs ont déjà été blessés, les corps meutris, et chacun essaie d'avancer de son côté en portant discrètement ses secrets et ses rancoeurs. Cet été est peut être le dernier été mais aussi l'été de trop. C'est un moment charnière de ceux dont on sait qu'il y aura un avant et un après. A force de tout garder pour soi, il se pourrait bien que ça explose...

 J'ai adoré l'écriture de Lily-Belle de Chollet, si belle et si juste. Les histoires de ces jeunes filles m'ont touché en plein coeur. J'ai eu la gorge serrée pendant toute ma lecture. J'aurais aimé que l'on aille un peu plus loin du côté des garçons. Que l'on découvre aussi leurs fêlures car je suis sûre qu'ils en ont aussi. Néanmoins, j'ai vraiment apprécié ce roman même s'il m'a rendue vraiment triste. Cela nous renvoie forcément à nos propres vies, à nos souvenirs d'enfance, au temps où tout était simple et où on profitait de chaque jour sans se poser trop de questions. Cela nous rappelle aussi à nous, parents, toutes les difficultés que rencontrent nos enfants en grandissant. Je recommande vivement cette lecture aux adolescents mais aussi à leurs parents.

Malibu Rising - Taylor Jenkins Reid

507 pages, éditions Charleston, mars 2022

L'histoire :

Malibu, 27 août 1983. La fête annuelle de Nina Riva est l'événement le plus attendu de l'année à Malibu. Star du show-biz, politique ou serveuse au drugstore du coin, tout le monde rêve d'être invité,car ce n'est pas seulement la fête la plus notoirement décadente de toute la côte Ouest,c'est aussi l'occasion d'approcher les Riva. Nina, Hud, Jay et Kit, non contents d'être les enfants du chanteur qui fait vibrer l'Amérique, sont eux-mêmes un modèle de succès. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont talentueux et ont le monde à leurs pieds. Mais sous le vernis des apparences se cachent bien des secrets.
Si à minuit la fête bat son plein,au matin, le passé sera venu frapper à la porte des Riva et leur manoir de verre au sommet de la falaise sera en feu.

Mon avis :

 Impossible de passer à côté du phénomène Taylor Jenkins Reid ! Vous avez forcément déjà entendu parler de ses livres. L'an dernier, j'ai cédé à la curiosité et me suis laissée tenter non pas par "Daisy Jones & The Six" qui est pourtant celui qui m'intrigue le plus à cause de sa construction singulière, mais par le dernier sorti à cette époque "Le(s) vrai(s) amour(s)". Si j'ai aimé cette lecture, je dois avouer que j'en étais ressortie un peu déçue. Pas parce que ça ne m'avait pas plu, mais parce que j'avais trouvé ce roman assez classique alors que je m'attendais à quelque chose de surprenant et d'innovant. J'avais trop d'attentes sans doute mais j'ai tout de même gardé un bon souvenir de cette lecture et j'avais bien envie de lire d'autres romans de l'auteure sans savoir lequel choisir. Et puis, sur un coup de tête et sur les conseils de Cassandre du blog Romans sur canapé, j'ai sorti ce livre de ma PAL il y a quelques jours...

 C'est amusant comme on peut se faire une idée sur un livre qu'on n'a pas lu. Celui-ci, je l'ai vu passer plein de fois et j'avais vraiment en tête une histoire de gosses de riches qui font des fêtes à n'en plus finir et qui s'imaginent des problèmes là où il n'y en a pas. Un truc assez superficiel en fait car le résumé ne laisse pas présager ce qu'il en est vraiment contrairement à celui de l'édition de poche qui en dit presque un peu trop mais attise davantage la curiosité... Merci Cassandre de m'avoir poussé à le lire car je serais passée à côté d'une belle lecture ! J'ai adoré et j'ai été agréablement surprise !

 Pour tout vous dire, les premières pages m'ont fait lever les yeux au ciel et je me suis dit "Mince. C'est vraiment ce que j'avais imaginé." Ça ressemblait vraiment à une lecture superficielle avec des personnages à mille lieux de nous et des scènes osées qui n'apportent rien au récit. Et pourtant, ce livre est tellement plus que cela... Pour des raisons différentes et par certains côtés ce roman m'a fait penser à d'autres lectures qui m'ont marqué : "Où vivaient les gens heureux" de Joyce Maynard (dont il faut d'ailleurs absolument que je vous parle !), "L'Enfant océan" de Jean-Claude Mourlevat et "Quatre soeurs" de Malika Ferdjoukh. Oui, je sais, le mélange est improbable mais ce sont vraiment les souvenirs de lecture que j'ai eu en tête en lisant ce livre.

 S'il y a bien quelque chose qu'il faut garder en tête, c'est que les apparences sont trompeuses... Les Riva sont enviés par tout le monde. Enfants de star, ils ne manquent pas d'argent et organisent chaque année une fête mémorable. Tout semble leur réussir sans difficultés. L'aînée fait la une des journaux et les autres sont promis à de brillantes carrières dans le monde du surf. Tout le monde voudrait avoir leur vie. Pourtant, personne ne sait tout ce qu'ils ont traversé et ce qui leur manque vraiment. Ce qui nous intéresse, c'est justement ce qu'il y a derrière le bling-bling et les paillettes...

 Dans ce livre, on suit les préparatifs de la fête annuelle qui, cette année, s'annonce encore plus mémorable mais aussi tout le passé des Riva, leur histoire familiale, leurs secrets... Taylor Jenkins Reid est vraiment très forte car sans même que l'on s'en rende compte on se retrouve, nous aussi, fasciné par cette famille. . Je n'arrivais plus à décrocher de ma lecture. Je me suis vraiment attachée aux personnages et j'ai eu l'impression d'enchaîner les épisodes d'une série. Le livre est parfait tel qu'il est et pourtant on aurait envie de suivre tout le monde encore des années et des années. Je ne m'attendais pas à ressentir autant d'émotions. J'ai adoré suivre les Riva, découvrir leur passé, tout ce qui les unit... Cette histoire m'a brisé le coeur et m'a fait fondre aussi. J'ai eu envie de rire et de pleurer. C'est une histoire de survie, de liens qui se tissent dans l'adversité, d'amour et de résilience qui ne peut pas laisser indifférent. Je ne pensais vraiment pas dire ça avant de commencer ma lecture mais c'est un livre que je n'oublierai jamais et qui m'a profondément touchée. Il y aurait énormément de choses à en dire mais ça gâcherait sans doute l'effet de surprise alors franchement lisez-le ! Laissez-lui sa chance et vous ne serez pas déçus !

Serena Giuliano

194 pages, éditions Robert Laffont, mars 2025

L'histoire :

 Bienvenue dans les Pouilles, à Villa Gloria.
Une maison d'hôtes pas comme les autres.

À Villa Gloria, Iris et sa mère, qui a donné son nom à sa maison, veillent à ce que chaque client se sente comme chez lui. En cette semaine d'avril, les nouveaux venus promettent un cru d'exception.
Gregorio est le roi des râleurs. Rien ne trouve grâce à ses yeux. Valentina et sa filleule, Bianca, ont l'air un peu cabossées – surtout la petite, légèrement obsessionnelle. Doria et Edoardo forment un couple très discret. À se demander ce qu'ils ont à cacher... Quant à Carla, allez savoir pourquoi, elle a fait vœu de silence. Mais Gloria, qui aime gentiment se mêler des affaires de ses hôtes, saura percer les mystères de chacun.
Ils sont de passage, ne se connaissent pas, mais ont décidé par hasard de poser leurs valises une semaine dans le même lieu. Ce qu'ils ignorent, c'est qu'en plus du gîte et du couvert, Villa Gloria offre une bonne dose de magie – c'est compris dans le forfait !

Mon avis :

 Lire un roman de Serena est toujours un cadeau que l'on s'offre. Ce n'est pas juste se plonger dans une histoire, c'est en découvrir des tas. Des tranches de vie qui nous font rire, sourire et nous serrent le cœur aussi parfois. C'est une invitation à s'ouvrir au monde, à s'intéresser aux autres et à ne pas se fier aux apparences. C'est rencontrer des personnages très différents qui ont tous leur lot d'épreuves, de joies et de peines et qui nous montrent que ça en vaut la peine et que la vie est belle, malgré tout. On reçoit une belle dose d'amour et d'humanité ! Lire un roman de Serena c'est s'offrir un voyage en Italie, une parenthèse dans notre routine et notre quotidien qui file trop vite. C'est s'arrêter pour admirer la beauté des paysages, déguster des plats gourmands aux noms mélodieux, rire aux éclats, souffler et prendre le temps de respirer. On aurait vraiment tort de s'en priver !

 C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai séjourné à Villa Gloria aux côtés des hôtes d'Iris et de Gloria. Qu'est-ce qu'on se sent bien là-bas ! Ce n'est pas juste un endroit où se reposer, c'est un lieu de partage et de découvertes. Au fil des jours, les hôtes s'ouvrent les uns aux autres, se livrent, se dévoilent à leur rythme. J'ai adoré la spontanéité de Gloria et cette liberté à laquelle elle s'accroche éperdument mais j'ai aussi été séduite et touchée par le sérieux d'Iris et son sens des responsabilités. Ces deux-là sont tellement différentes et pourtant aussi attachantes l'une de l'autre ! J'ai adoré cette lecture rafraîchissante, pétillante et lumineuse ! Les personnages sont hauts en couleur sans que ce soit too much pour autant et le ton est toujours léger, jamais lourd ou moralisateur. C'est très bien écrit et on ne voit pas le temps passer. On est ailleurs. On se laisse porter. L'ambiance est douce et reposante.

 J'ai savouré cette lecture comme on savoure un gelato en regardant la mer que l'on n'a pas vu depuis des mois ou des années. Je n'avais pas envie de m'arrêter de lire et pourtant je voulais faire durer le plaisir car je n'avais aucune envie de quitter cet endroit et ces gens. Ils m'ont tous charmé à leur manière et j'ai aimé la manière dont Serena nous livre leurs histoires. J'ai ri, j'ai été émue, j'ai passé un merveilleux moment et j'aurais aimé qu'il dure toujours. Lisez ce livre et tous les autres romans de l'auteure qui sont d'excellents remèdes contre la morosité. Je vous assure que vous en sortirez plus léger, le sourire aux lèvres. Pourtant, il n'y a pas que des choses légères, dans ce livre. On parle aussi d'épreuves difficiles mais il y a toujours quelque chose de lumineux et d'optimiste qui en ressort. Je sens encore la chaleur du soleil sur ma peau, l'odeur des fleurs fraîches et des bons petits plats sur la table. JE VEUX Y RETOURNER !

"Il paraît que les épreuves rendent plus fort. Que des conneries ! Souffrir fragilise, le manque abîme. Et on aura beau se persuader du contraire, on passe notre vie à combler ce trou béant pour éviter d'être englouti." (page 29)

"Une folie n'a pas de raison d'être si elle n'est pas vécue à fond. La folie, c'est comme une cape dotée d'un superpouvoir : si tu choisis de t'en draper, alors il faut l'assumer, lui faire confiance, et sauter pour voir si tu peux réellement voler." (page 100)

"Les femmes, on aime porter la culpabilité dans un sac à main. On la charge plus ou moins; on l'emmène toujours partout, en paniquant à l'idée de l'égarer. Pourtant, on risque quoi, au pire ? A part se sentir plus légère, je veux dire." (page 165)

"Puis je m'assieds face à la mer, comme je prendrai place au théâtre, en espérant assister à une pièce de qualité. La mer ne déçoit jamais. Elle ne propose pas deux fois le même spectacle, ni ne reste sur ses acquis. Au contraire, elle danse différemment chaque jour et insuffle l'apaisement ou la colère, selon son humeur. Surtout, elle ne fait jamais faux bond : on sait toujours où la trouver." (page 175-176)

D'autres romans de Serena Giuliano à découvrir :

Marie Joudinaud

312 pages, Archipoche (Instants Suspendus), novembre 2024

Présentation de l'éditeur :

Paris, 2006. Sophie, amoureuse des plantes et des jardins, doit faire face au décès de son père, qui l'a élevée seul. En disparaissant, ce célèbre musicien lui lègue un secret caché au cœur d'une étrange villa azuréenne... La jeune femme osera-t-elle lever le voile sur le mystère ?
Nice, 1973. Émile, dix-huit ans, fuit le foyer familial et les coups d'un père violent, afin d'exaucer la promesse faite à sa mère, celle de s'accomplir et d'être heureux. Ses pas le mèneront auprès d'Héléna, talentueuse violoniste au caractère fantasque. Alors qu'il en tombe éperdument amoureux, Émile prend bientôt conscience que leur histoire ne sera pas le conte de fées dont il rêvait...
Sophie et Émile sont liés par une énigme, celle d'un passé qu'on a préféré oublier. En faisant la lumière sur les ténèbres, parviendront-ils à se jouer du destin ?

Mon avis :

 De Marie Joudinaud, j'ai lu et adoré "La Vie ne se danse jamais seul" paru en 2023. J'avais été séduite par l'écriture de l'auteure, par sa sensibilité et par son audace aussi. Je garde un souvenir ému de cette lecture, de ce mélange d'ombre et de lumière qui m'avait tant plu et que j'ai retrouvé avec joie dans ce nouveau roman. Car, ne vous y trompez pas, si "La ritournelle de nos jours" est disponible en format poche c'est tout de même une nouveauté, un roman qui n'avait encore jamais été publié. Je m'y suis plongée sans attendre et, cette fois encore, j'ai adoré ! 

 J'ai été assez vite captivée et intriguée par la situation de Sophie. Par ce mystère qu'elle découvre après la mort de son père qui va la pousser à s'interroger sur son passé et sur leur histoire familiale. Je l'ai été plus encore de la jeunesse d'Emile dans le sud de la France. Je n'ai pas vu le temps passer et j'ai tourné les pages de ce livre sans pouvoir m'arrêter mais en ayant tout de même envie de le faire durer car je n'avais pas envie de quitter les personnages... On s'attache énormément à eux. On tremble pour eux et on se sent tellement impuissant face à ce qui leur arrive. On voudrait tellement les voir heureux, que tout soit simple, mais cela ne reflèterait pas vraiment la vraie vie, n'est-ce pas ? C'est ce que j'avais aimé dans le précédent roman de Marie Joudinaud et c'est aussi ce que j'ai aimé ici. C'est réaliste. Les personnages sont confrontés à des situations contre lesquelles ils ne peuvent pas lutter. Ils sont obligés de faire avec les cartes qu'on leur donne et font leur possible pour affronter toutes les tempêtes. Certains parleraient de courage mais je dirai plutôt qu'il s'agit de résilience. Parce que parfois on n'a pas d'autre choix.

 S'il y a beaucoup de noirceur et de tristesse, ce qui ressort le plus c'est l'amour et la lumière. L'amour inconditionnel, l'amour passionné, l'amour maternel, l'amour fou. J'ai adoré tous les thèmes abordés, les principaux comme les secondaires. J'ai aimé me balader dans Nice et ses alentours, visiter des endroits incroyables et avoir l'impression de sentir la chaleur du soleil sur ma peau. J'ai adoré que la musique soit au coeur du roman et qu'elle soit ici bien plus qu'une passion : une raison de vivre, un exutoire. Je regrette un peu que la petite note présente au début du livre n'ait pas été placée à la fin car j'aurais aimé que le mystère autour d'Hélèna reste entier le plus longtemps possible et qu'on le découvre pendant la lecture et pas avant. C'est vraiment le seul petit bémol car tout le reste était absolument parfait. J'ai aimé l'intrigue, l'écriture, le rythme, les personnages, la construction du roman, les rebondissements, la fin... C'est une histoire marquante et bouleversante pour laquelle j'ai eu un coup de coeur. Je ne l'oublierai jamais et j'ai vraiment envie de la faire découvrir autour de moi. Bravo et merci à Marie Joudinaud pour ce très beau roman. Il va vite falloir que je me procure "Comme des éclats de toi". Vous l'avez-lu ? Il vous tente ?

A lire aussi :

Bunny in the middle

Anika A. Denise & Christopher Denise

36 pages, éditions Kaléidoscope, janvier 2024

Présentation de l'éditeur :

À tous les frères et sœurs, les grands, les petits... et surtout celles et ceux qui sont juste entre les deux !

Anika A. Denise et Christopher Denise, le créateur de Chevalier Chouette, célèbrent les fratries et la fameuse « place du milieu » avec tendresse et espièglerie !

Mon avis :

 Gros coup de coeur pour cet album plein de douceur et de tendresse qui met à l'honneur les frères et les soeurs qui se retrouvent à la place - pas toujours facile - du milieu. A travers des scènes de la vie quotidienne, l'auteure met l'accent sur les avantages de cette position et nous offre un album absolument charmant.

 Les illustrations sont tellement adorables ! J'ai adoré les petits détails et tout ce que ce livre montre en si peu de pages. On ne minimise pas les difficultés que l'on peut avoir à trouver sa place et toutes ces petites choses qui peuvent agacer, mais on valorise tout ce que cela peut aussi apporter et que l'on ne voit pas toujours alors que c'est là, juste sous nos yeux.

 Mes enfants ont adoré ce livre et moi tout autant. Je n'ai pas arrêté de pousser des "Ooh !" et des "Aaah !" en tournant les pages et en découvrant les scènes toutes plus mignonnes et attendrissantes les unes que les autres. Aucun bémol dans cet album. A lire, à relire, à faire découvrir et à partager sans modération ! C'est beaucoup trop mignon !

The Bewitching of Aveline Jones - Phil Hickes

288 pages, éditions Saxo, janvier 2025

L'histoire :

 Les sorcières n'existent que dans les livres. Pas vrai ?

Aveline est ravie de découvrir, près du cottage où elle séjourne, un site archéologique vieux de plusieurs milliers d'années. Il faut dire que la construction, appelée Pierres aux sorcières, est entourée de mystère. Personne ne sait pourquoi elle a été érigée, ni d'où elle tire son nom.

Personne, sauf peut-être Hazel. Face à cette fille intrigante, Aveline est très vite... envoûtée. Sa nouvelle amie est drôle, charismatique et, surtout, elle prétend être étroitement liée aux Pierres et en tirer des pouvoirs. Mais au fur et à mesure de leurs rencontres, ses tours de magie sont de plus en plus convaincants – et de plus en plus effrayants. Qui est vraiment Hazel ?

Mon avis :

Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais cet automne j'ai eu un gros coup de coeur pour le premier tome de cette série. Je pensais devoir attendre au moins un an avant d'avoir la suite mais j'ai eu la bonne surprise de tomber dessus en librairie, juste après les fêtes. Je n'ai pas attendu longtemps avant de m'y plonger et, cette fois encore, je me suis régalée !

 C'est presque la fin des vacances d'été et la mère d'Aveline lui a fait la surprise de louer un cottage dans la campagne anglaise, non loin de Bristol où elles habitent. Même si la destination n'est pas celle de ses rêves et même s'il ne semble pas y avoir grand chose à faire dans le coin, Aveline est contente de changer un peu d'air. D'autant plus qu'Harold, tante Lilian et M. Lieberman ont prévu de les rejoindre là-bas. En les attendant, Aveline explore le jardin qui donne sur un site mégalithique surnommé Pierres aux sorcières et fait la connaissance de l'énigmatique Hazel. Bien vite, des choses étranges se passent autour d'elle et Aveline ne sait plus quoi en penser...

 J'ai, cette fois encore, adoré l'atmosphère de ce roman, l'écriture, les personnages, l'intrigue... tout, en fait ! Le personnage d'Hazel est vraiment intrigant et l'auteur arrive à faire en sorte que l'on se sente comme Aveline. On a à la fois envie de s'éloigner le plus vite et le plus loin possible de Norton Wick et à la fois envie d'y rester pour comprendre ce qui se passe vraiment là-bas. On se sent... hypnotisés, ensorcelés, piégés ! Tout est tellement bien décrit que l'on a l'impression de voir tout cela de nos propres yeux. J'ai adoré l'ambiance délicieusement spooky. Il y a des scènes qui font vraiment froid dans le dos ! Je pense notamment à la nuit passée chez Hazel... Brrrr !  J'ai peut être été un peu moins surprise cette fois mais tout autant captivée du début à la fin. Je n'avais pas envie de tourner la dernière page et même si je suis impatiente de lire la suite je suis déjà triste de savoir que ce sera (déjà !) le dernier tome. Je n'ai vraiment pas envie de quitter Aveline, Harold et cet univers fascinant ! J'ai quand même vraiment hâte de savoir ce que nous réserve la suite. Quelle série génialissime !

A lire aussi :

The Littlest Yack - Lu Fraser & Kate Hindley

32 pages, Little Urban, janvier 2021

L'histoire :

Au sommet des monts enneigés, là où tourbillonnent des spirales de flocons glacés, blottie contre son troupeau, vivait Gertie… la plus petite de tous les yacks. Gertie RÊVE de GRANDIR et de prendre de la hauteur. Elle ne veut plus attendre !

Mon avis :

 Cet hiver, nous avons découvert les histoires de yacks de Lu Fraser et Kate Hindley et nous avons eu un gros coup de coeur pour cet univers ! Les illustrations sont belles, les yacks très expressifs et les histoires, en plus d'être amusantes, délivrent de beaux messages et des leçons de vie qui nous ont beaucoup plu. Nous avons emprunté les trois albums et nous n'arrêtons pas de les relire.

 Dans ce premier album, nous faisons la connaissance de l'irrésistible Gertie qui désespère de ne pas grandir plus vite. Elle se sent minuscule à côté des immenses yacks du troupeau... Pourtant, elle fait tout ce qu'elle peut pour grandir plus vite : manger cinq herbes et cinq fruits par jour, lire des livres pour développer son esprit, parcourir des montagnes, sauter, courir, encore et encore... mais rien ne marche ! Sa maman a beau lui expliquer que ce n'est pas la taille qui compte, qu'elle a bien le temps, qu'on peut être grand autrement, Gertie soupire et lève les yeux au ciel. Jusqu'à ce que sa taille devienne un atout pour venir en aide à l'un d'entre eux...

 On a adoré cette histoire ! C'est à la fois plein d'humour, mignon, poétique, tendre et tellement juste ! Je trouve que les mots sont vraiment bien choisis et l'exemple est parfait pour illustrer le message que l'on veut faire passer. C'est un livre à lire à tous les petits qui sont trop pressés de grandir et en oublient parfois que ça a aussi des avantages d'être petits et qu'ils sont parfaits comme ils sont. Mes enfants y ont été réceptifs et sensibles et on s'est immédiatement attachée à l'adorable Gertie ! On a adoré les illustrations : les couleurs froides, les tenues tricotées, les paysages enneigés et les mines très expressives des yacks. C'est vraiment un sans faute et un album à découvrir absolument ! Vous ne résisterez pas au charme de Gertie, j'en suis persuadée !

Emiri Hayashi

12 pages, éditions Nathan, octobre 2022

Présentation de l'éditeur :

Le bébé est naturellement curieux et attiré par la nature qui l'entoure.

En suivant le petit renne, il observe et découvre avec émerveillement la magie de Noël.

Mon avis :

 On ne présente plus les albums illustrés par Emiri Hayashi aux éditions Nathan. Ils sont tous plus beaux les uns que les autres ! S'ils sont conçus pour les tout-petits, ces livres sont si beaux qu'ils émerveillent aussi les plus grands. Il y a toujours une multitude de choses à observer, des parties brillantes, du relief et de magnifiques décors. On en trouve sur différents thèmes : l'automne, la jungle, le potager, le jardin, la nuit, l'étang, la neige... Vous vous en doutez, celui sur Noël est l'un de mes préférés !

 On y découvre de magnifiques paysages enneigés avec des animaux à observer de tous les côtés. Il y a des sapins, du houx, des baies bien rouges, des étoiles qui brillent et des flocons de neiges. Un lac gelé, des branches givrées, des bonshommes de neige et de la joie partout.  On peut observer de magnifiques maisons décorées et illuminées et leurs cheminées fumantes qui laissent présager chaleur et réconfort à l'intérieur. Une double-page nous offre d'ailleurs cette opportunité en nous faisant entrer dans l'une d'elles où tout est féérique : un sapin merveilleusement décoré, un feu de cheminée, un chat blotti sur un coussin, une maison en pain d'épices et des cadeaux avec des rubans dorés.

 Vous l'aurez compris, c'est un livre qui nous met aussitôt dans l'ambiance de Noël, qui nous émerveille et nous fait rêver. On se perd dans les détails des illustrations qui sont si belles et féériques qu'on a du mal à les quitter des yeux. Je ne me lasse pas de feuilleter cet album et je vous le recommande vivement.

Always - Emma Dodd

20 pages, Albin Michel Jeunesse, avril 2017

Présentation de l'éditeur :

" Parfois tu es gai. Et parfois tu es triste. Parfois tu es doux. Mais parfois terrible. " Mais ce petit éléphant-là peut être sûr d'une chose : l'amour de sa maman.

Mon avis :

 Jolie découverte que cet album qui aborde les émotions mais aussi et surtout l'amour inconditionnel d'un parent pour son enfant. On découvre, page après page, différents états, traits de caractères ou émotions du petit éléphant. Il n'est pas toujours le même. Parfois il est sage mais parfois il est agité. Parfois il est sale et parfois il est soigné. Parfois il est peureux et d'autres fois courageux. Mais il y a une chose, une seule, qui ne change pas. Vous devinez laquelle ?

 On a adoré cet album plein de douceur et de tendresse. Le texte est simple et accessible aux tout-petits tout en ouvrant le dialogue avec les plus grands. Il est parfait pour enrichir son vocabulaire et apprendre à décrire ses émotions. Les illustrations sont vraiment jolies et il y a des parties brillantes argentées qui les rendent encore plus belles. C'est vraiment un bel album à avoir dans sa bibliothèque. La couverture et les pages sont très épaisses et solides, ce qui est idéal pour mettre ce livre entre de petites mains. On a adoré !

Bonny Becker & Kady MacDonald Denton

56 pages, Casterman, mars 2013

L'histoire :

L'ours n'aime pas les enquiquineurs. D'ailleurs, pour être tranquille, il a même affiché un panneau sur sa porte : NE PAS DÉRANGER. Mais voilà qu'un jour une souris frappe à sa porte. Une souris minuscule, grise et les yeux malicieux !

Mon avis :

 D'un côté, un ours grognon et solitaire qui aime être tranquille chez lui. De l'autre, une malicieuse petite souris, culottée mais attachante. Ces deux-là n'étaient pas faits pour s'entendre, et pourtant...

 Nous avons adoré cette histoire mignonne, drôle et touchante. Le côté sans-gêne de la petite souris et l'air renfrogné de l'ours sont irrésistibles et nous ont beaucoup amusé. On a adoré suivre leurs rencontres, voir la petite souris insister, surgir de nulle part et l'ours se barricader chez lui. Le côté répétitif du texte et de la situation a beaucoup plu aux enfants tout comme les illustrations qui sont charmantes.

 Le thème est classique mais fonctionne toujours très bien auprès des petits et des grands. Je découvre cette histoire longtemps après tout le monde mais je suis heureuse de voir qu'il existe d'autres albums dans lesquels on retrouve l'ours et l'enquiquineuse. C'est une belle découverte, un duo à découvrir absolument car il vous fera fondre à coup sûr !

A lire aussi :

Benji Davies

32 pages, éditions Milan, octobre 2020

Quatrième de couverture :

C'est l'histoire d'une petite fille qui rêve de neige à Noël, d'un flocon qui rêve de se poser sur le plus beau des sapins, et de vœux exaucés grâce à la magie de Noël...

Mon avis :

 J'aime beaucoup les livres de Benji Davies car ils sont toujours remplis d'émotions et de poésie. Ses personnages, à première vue, ne possèdent pas grand chose, pourtant on comprend vite qu'ils ont l'essentiel. On est toujours loin de la surconsommation et du matérialisme. Il y a cette proximité avec la nature, ce partage intergénérationnel et cette façon de célébrer les plaisirs simples qui me touchent beaucoup.

 Cet album ne fait pas exception à la règle. On y découvre un petit flocon qui ne veut pas quitter le ciel et se demande ce qui l'attend en bas... Il y a une petite fille qui observe les vitrines et les fenêtres et rêve d'avoir un beau sapin plein de lumières pour fêter Noël. On observe ces deux êtres qui nous touchent immédiatement et on espère que leurs chemins finiront par se croiser...

 Une fois encore, j'ai été charmée par l'univers de Benji Davies. Ses illustrations sont si belles et si tendres ! J'ai aimé l'histoire et la tournure qu'elle prend. Il y a un côté magique qui fait rêver et en même temps toujours ce petit retour à l'essentiel que j'aime tant dans les livres de cet auteur. C'est un livre qui pousse aussi les grands à s'interroger sur ce qui compte vraiment. Un livre qui nous montre tous ces petits bonheurs qui sont à portée de main et sont autant d'occasion de se réjouir d'être là où nous sommes. Une superbe lecture !