Une forme de vie
de Amélie Nothomb
Editeur : Albin Michel
Date de parution : août 2010
Nombre de pages : 169
Prix : 15,90€
L'histoire : "Ce matin-là, je reçus une lettre d'un genre nouveau."
(quatrième de couverture)
Dans ce nouvel opus, Amélie Nothomb raconte son étrange correspondance avec un soldat américain envoyé en Irak.
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Par où commencer ? J'ai découvert Amélie Nothomb il y a maintenant un petit moment et c'est grâce à ses livres que je me suis mise à lire. Pendant longtemps, j'ai lu ce que j'avais sous la main : livres de ma bibliothèque, livres de mes parents, livres à lire pour les cours, sans me douter un seul instant qu'il existait des tas de genres différents. Je n'avais jamais pris la peine de choisir un livre toute seule. Je lisais ce qu'on me conseillait ou ce que je trouvais. Et puis un jour, j'ai finalement choisi un livre au hasard : Cosmétique de l'ennemi d'Amélie Nothomb. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et j'ai été totalement fascinée. Je l'ai lu d'une traite - bon, je vous l'accorde il n'est pas bien long mais pour moi qui ne lisait pas beaucoup c'était assez exceptionnel - et je n'arrivais pas à m'en détacher. J'étais fascinée par la multitude de sentiments que je ressentais au fil des lignes et j'ai aimé chacun des mots écrits par Amélie Nothomb. Suite à cette lecture, j'ai dévoré tous ses romans, j'ai ri, j'ai eu envie de pleurer, mais je n'ai plus jamais cessé de lire. Par contre, est arrivé ce qui arrive souvent, je me suis lassée... Je n'ai pas été emportée par ses derniers romans comme ce fût le cas avec les précédents. J'ai voulu retenter l'expérience une nouvelle fois, mais mon avis reste mitigé...
Si j'ai aimé l'histoire, j'ai été fortement agacée par le fait qu'Amélie Nothomb parle constamment d'elle. Une fois ça va, deux fois ça va, mais à un moment il faut savoir s'arrêter. STOP ! Trop, c'est trop ! Si j'aime ses autobiographies romancées, ici c'est totalement différent. Le personnage central c'est elle, Amélie Nothomb l'écrivain, Amélie Nothomb la star en quelque sorte. Bien sûr, tout n'est pas à prendre au premier degrès. On lui reproche souvent sa prétention et c'est sûrement une manière de jouer avec son image. Ca aurait pu me séduire si ça avait été fait de façon habile et subtile, mais je n'ai pas trouvé que c'était le cas. Je n'ai pas supporté qu'elle se montre si supérieure à ses lecteurs. Je me doute qu'elle doit recevoir des tonnes et des tonnes de lettres, je me doute qu'elles ne sont pas toutes très intéressantes, et je trouve ça effectivement honteux que ses lecteurs la prennent pour une banque, mais ce n'est pas ce que j'ai envie de retrouver dans un livre ! Moi qui jusqu'à maintenant la défendait toujours, cette fois j'ai trouvé que c'était vraiment trop. J'ai eu l'impression de retrouver Werber qui fait systématiquement son auto-promotion via ses livres et ça m'horripile au plus haut point. Je sais que je ne devrais pas prendre tout ça au premier degrès, mais ça m'a vraiment gaché ma lecture.
Heureusement, la fin rattrape un peu mon avis qui aurait pû être totalement négatif. J'ai tout de même retrouvé sa verve avec plaisir, son humour, son originalité, sa façon de dire les choses qui lui est si personnelle et j'ai tout de même pris un peu de plaisir à lire ce livre. Je regrette juste qu'il soit ponctué de ce narcissime exacerbé.
En somme, un avis très mitigé sur ce titre. Je pense que je vais me plonger dans les premiers livres d'Amélie Nothomb qui ne manquent pas d'originalité et que je prends toujours plaisir à redécouvrir.
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Comme toujours avec Amélie Nothomb, il y a quand même des phrases à retenir :
"Pourquoi un ami d'encre et de papier vaudrait-il moins qu'un ami de chair ?"
"L'excès est aussi insupportable que la carence."
"La nourriture est une drogue comme une autre et il est plus facile de dealer des doughnuts que de la coke."
"De toutes les drogues, la bouffe est la plus addictive. Il faut manger pour vivre, paraît-il. Nous, nous mangeons pour mourir. C'est le seul suicide à notre disposition."