
Résumé :
Edward Weyland, professeur d'anthropologie à l'université de Cayslin, semble un bel homme. Mais ce n'est pas un homme. C'est un vampire, un prédateur qui se nourrit de sang humain, issu d'une espèce rare et ancienne, presque dotée de l'immortalité. Les humains fascinent Weyland, et surtout leurs rêves, car lui ne rêve pas, même durant ses longues périodes d'hibernation. Et parce que les humains fascinent Weyland, il entreprend une étrange relation avec une psychanalyste. Une relation psychothérapeutique ? On peut en douter. Mais l'une et l'autre vont succomber à une fascination réciproque, bien proche de ressembler à de l'amour, cette autre forme de prédation.
Mon avis :
J'attendais beaucoup de ce livre. Un vampire en psychanalyse ? En voilà une idée originale. C'est donc avec beaucoup d'impatience que j'ai entamé cette lecture et j'en ressors vraiment déçue.
Je ne me suis pas attachée à ce vampire que j'ai trouvé froid, antipathique et fade. J'ai trouvé cette lecture interminable et je me suis demandée un bon nombre de fois où l'auteur voulait en venir. J'étais vraiment à deux doigts d'abandonner le livre en cours de route, mais j'ai persisté, espérant y trouver un sens à la fin, mais non, rien. La représentation du vampire est par contre, bien différente de celles dont on a l'habitude. Ici pas de canines aiguisées, pas de gousses d'ail pour le faire fuir, et pas de lumière pour l'effrayer, le vampire est presque comme tout le monde. Il a plus de force, et à la place des crocs, une sorte d'aiguille sous la langue qui se redresse lorsqu'il boit le sang de ses victimes. Il ne tue pas, ou peu... Il endort ses victimes, boit un peu de leur sang, et elles se réveillent sans se douter de quoi que ce soit.
Le livre est divisé en cinq chapitres. Le premier commence bizarrement. Le professeur Weyland travaille dans une université et en profite pour se nourrir allégrement. Il fascine ses élèves ainsi que d'autres professeurs, mais Katje, une employée, se doute de sa véritable nature, parce qu'elle a vu un film sur les vampires... Mouais, un peu facile et peu crédible ! Il n'y a pas beaucoup de suspense dans ce premier chapitre puisque Katje connait son secret dès le début et s'attend à ce qu'il vienne la voir. Là encore, pas d'affrontement intéressant : tout se passe très vite et on arrive immédiatement dans le deuxième chapitre où on change de lieu, de narrateur, de personnages, sans trop comprendre ce qui se passe.
Le chapitre deux est le seul que j'ai aimé. Weyland est retrouvé par un homme du nom de Roger, dans sa voiture, blessé. Celui-ci l'emmène chez lui et s'empresse de vendre sa voiture pour se faire un peu d'argent. En le soignant, le vampire se met à boire la poche de sang révélant ainsi sa véritable nature. Il est immédiatement capturé par Roger qui compte bien se faire un peu d'argent grâce à ce phénomène de foire. Il fait ainsi défiler des tas de gens qui veulent voir un vrai vampire. Son neveu, Mark, s'attache au vampire avec qui il discute, et est révolté par les atrocités que les autres lui font subir. J'ai beaucoup aimé ce chapitre car la relation entre Mark, adolescent de quinze ans, et Weyland est fascinante. Tout comme lui, j'étais révoltée de le voir exploité et traité comme un animal. C'est finalement le seul chapitre où je me suis attachée à ce vampire. J'avais pitié de lui et peur de ce qui allait lui arriver. Ce passage a eveillé ma curiosité et donné de l'intérêt à cette lecture qui était jusqu'alors vraiment fade.
Le troisième chapitre est celui dont on nous parle dans le résumé : la psychanalyse du vampire. Là encore, j'ai été déçue. C'est ce qui m'intriguait dans le résumé, mais je n'ai pas trouvé la relation entre Weyland et sa psychanalyste fascinante. De plus, cette partie était souvent difficile à lire et ennuyeuse car composée des notes de la psychanalyste. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de lire les notes de quelqu'un, mais franchement, moi je n'aime pas du tout ça !
Leur relation est intéressante, j'ai quand même aimé ce chapitre, mais je m'attendais à plus. Plus de passion, une relation plus forte...
Le quatrième chapitre est comme son nom l'indique, un "intermède musical". Je n'ai pas vraiment compris le rôle de cette partie dans l'histoire. J'avais déjà beaucoup de mal à poursuivre cette lecture, mais là ça a vraiment été le chapitre de trop! J'ai mis du temps avant de reprendre ce livre que j'avais tout de même envie de terminer.
Le cinquième et dernier chapitre (ouf!) est raconté par le vampire. On en apprend davantage sur lui, sur sa personnalité, ses relations. Il est plus intéressant que le chapitre précédent, mais je ne vous cache pas que j'étais surtout contente que ce soit le dernier chapitre.
En conclusion : Je n'ai pas du tout aimé ce livre. Le seul chapitre qui m'a intéressé et que j'ai d'ailleurs beaucoup aimé est le deuxième. La relation entre Mark et Weyland est intéressante et c'est le seul chapitre où j'ai ressenti quelque chose pour ce "vampire ordinaire". Je suis certainement passée à côté de beaucoup de choses car j'étais ennuyée par le manque d'action et le peu de sympathie que j'avais pour Weyland. Néanmoins, j'ai aimé cette idée de "vampire ordinaire" qui est presque comme les humains et loin de l'image caricaturale à laquelle nous sommes habitués. Je remercie malgré tout Livraddict et Le Livre de Poche pour ce partenariat.
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"Elle se mit alors à penser à son pays. Elle se souvenait distinctement de tous les indicateurs de changement en Afrique, et elle comprit soudain que la vie d'autrefois n'y avait plus cours. Elle retournerait dans une Afrique qui lui serait dans une large mesure aussi étrangère que l'Amérique l'avait été au début. Elle reconnut à contrecoeur que l'un des sentiments qu'elle avait éprouvés en écoutant parler le Dr Weyland avait été une communauté d'idées dont elle n'avait pas voulu : s'il était un voyageur dans le temps se déplaçant dans un seul sens, il en était de même pour elle. [...] Pour perdre son monde de nos jours, il n'était pas nécessaire de dormir pendant un demi-siècle, il suffisait de vieillir. "
" Il y avait plus à apprendre en regardant ses mains épaisses que sa face. Il déchirait les pages du livres dès qu'il les avaient lues et les froissait distraitement dans son poing avant de les lancer dans la boîte à ordures près des marches. "
" Il avait un peu mal au bras à l'endroit où le vampire avait bu. Voir quelqu'un sauter sur vous comme un tigre et vous sucer le sang avec une violence sauvage et implacable... Comment pouvait-on imaginer que c'était sexuellement excitant? Il ne pourrait jamais oublier ce moment de terreur folle. Si c'était cela le sexe, ils pouvaient se le garder."
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"Elle se mit alors à penser à son pays. Elle se souvenait distinctement de tous les indicateurs de changement en Afrique, et elle comprit soudain que la vie d'autrefois n'y avait plus cours. Elle retournerait dans une Afrique qui lui serait dans une large mesure aussi étrangère que l'Amérique l'avait été au début. Elle reconnut à contrecoeur que l'un des sentiments qu'elle avait éprouvés en écoutant parler le Dr Weyland avait été une communauté d'idées dont elle n'avait pas voulu : s'il était un voyageur dans le temps se déplaçant dans un seul sens, il en était de même pour elle. [...] Pour perdre son monde de nos jours, il n'était pas nécessaire de dormir pendant un demi-siècle, il suffisait de vieillir. "
" Il y avait plus à apprendre en regardant ses mains épaisses que sa face. Il déchirait les pages du livres dès qu'il les avaient lues et les froissait distraitement dans son poing avant de les lancer dans la boîte à ordures près des marches. "
" Il avait un peu mal au bras à l'endroit où le vampire avait bu. Voir quelqu'un sauter sur vous comme un tigre et vous sucer le sang avec une violence sauvage et implacable... Comment pouvait-on imaginer que c'était sexuellement excitant? Il ne pourrait jamais oublier ce moment de terreur folle. Si c'était cela le sexe, ils pouvaient se le garder."
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(413 pages - Le Livre de Poche - 2007 - 6,95€)