Les Années cerises
de Claudie Gallay
Genre(s) : Roman contemporain francophone
Editeur / Collection : Actes sud / Babel
Date de parution : 6 avril 2011
Nombre de pages : 173
Prix : 6,50€
L'histoire : A l'école, on l'appelle l'Anéanti. Pas seulement parce qu'il collectionne les zéros : sa maison, à l'écart du village, est menacée d'être engloutie par une falaise qui s'effrite peu à peu. Et alors que tous - autorités, voisins, famille - conseillent à ses parents de déménager le plus rapidement possible, ils s'accrochent à leur chez-eux. La mère surtout, qui ne se soucie guère de rassurer son fils et distribue les claques plus facilement que les câlins. C'est dehors que le jeune garçon trouve de l'affection et des raisons d'aimer la vie : en s'occupant des animaux de la ferme de pépé et mémé, en rêvant à la grande soeur de son ami Paulo, en faisant de la balançoire sur le cerisier planté au bord du gouffre...
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Roman doux et cruel sur l'enfance, Les Années cerises est porté par l'écriture sensible et touchante de Claudie Gallay. Les mots sont simples, naïfs puisqu'ils sont ceux d'un enfant, et donnent à cette histoire une autre dimension. On s'attache immédiatement à Pierre-Jean qui souffre de sa solitude, du regard des autres, de ses mauvaises notes et de sa relation étrange avec ses parents. Il voudrait être comme les autres, avoir une famille normale, partir en vacances, avoir un chien mais au lieu de cela, il récolte des baffes à longueur de journées et vit dans une maison sur le point de s'effondrer... En plus de cela, il est follement amoureux de la soeur de son meilleur ami, mais hélas il sait que cet amour n'est qu'à sens unique. Heureusement, il y a son ami Paulo, parfois il l'agace, mais le plus souvent c'est un bon copain. Il y a aussi Pépé a qui il aime se confier et puis tonton François qui n'est pas comme les autres mais qui sait l'écouter.
Il y a dans cette histoire, un petit quelque chose qui m'a fait penser aux livres de Barbara Constantine et à "Dis oui, Ninon" de Maud Lethielleux. Une sorte de naïveté touchante et d'optimisme à toute épreuve. C'est un roman mélancolique et profondément humain. J'ai beaucoup aimé suivre ce petit garçon, son quotidien, ses difficultés, ses pensées et ses rêves. J'ai beaucoup aimé sa relation avec ses grands-parents. On sent tout l'amour, l'admiration et le respect qu'il leur porte. J'ai été très touchée par cette jolie histoire, pas toujours rose mais pourtant si belle. Une fois encore, je n'ai pas été déçue par la collection Babel que j'aime beaucoup et je trouve la couverture magnifique et en parfaite adéquation avec le roman. Il s'agit de ma première rencontre avec Claudie Gallay et je peux vous assurer qu'il y en aura d'autres... Une jolie découverte.
" La soeur de Paulo, je pourrais l'aimer à pas savoir et tout abandonner pour elle. Elle ne veut rien que j'abandonne. Elle ne me regarde même pas. Il me manque trois ans. "
" Le ciel est de plus en plus blanc. A force de le regarder, j'ai mal aux yeux. Je regarde quand même. Je veux devenir aveugle. Qu'il m'arrive quelque chose. Il ne m'arrive jamais rien. J'ai froid,c'est tout."
" Maman, pour ce qui est des mots, elle est forte. Elle finit toujours pas faire taire tout le monde. Pour ce qui est de casser le bonheur aussi."