Le Syndrome [E]
de Franck Thilliez
Catégorie(s) : Thriller - Littérature francophone
Edition / Collection : Fleuve Noir
Date de parution : octobre 2010
Nombre de pages : 431
Prix : 20,90€
L'histoire : Une affaire étrange bouleverse l'été de Lucie Hennebelle, lieutenant de police à Lille où elle vit avec ses jumelles. Un de ses ex-petits amis a perdu la vue en visionnant un court métrage acheté au fils d'un collectionneur décédé. Un film muet, anonyme, mais surtout, un film à la mise en scène malsaine et au scénario énigmatique. Au même moment, le commissaire Franck Sharko, ancien de la Criminelle et analyste comportemental à l'OCRVP (Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes, Nanterre) suit un traitement par stimulations magnétiques au cerveau à cause d'une schizophrénie tenace. Il cède à l'appel du terrain à la demande de son supérieur et contre l'avis d'Eugénie, la petite fille imaginaire qui le suit depuis la mort de sa femme et de sa fille. Dans le Nord de la France, cinq corps d'hommes impossibles à identifier ont été retrouvés deux mètres sous terre. Mains coupées, dents et yeux arrachés, boîte crânienne tranchée, cerveau disparu, tous en état de décomposition avancé. Alors que Lucie découvre les horreurs que cache le film, un mystérieux Québécois l'informe par téléphone du lien ténu qui existe entre cette bobine et l'histoire des cinq corps. Une seule et même affaire grâce à laquelle Lucie et Sharko, si différents et pourtant si proches dans leur conception du métier, vont se rencontrer… Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada des années 1950, les deux équipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu baptisé le syndrome E. Un mal d'une réalité effrayante qui révèle que nous pourrions tous être capables du pire…
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Le Syndrome [E] est le premier volet d'un diptyque dans lequel Franck Thilliez s'intéresse à l'origine de la violence. C'est aussi un roman que ses fans attendaient avec beaucoup d'impatience puisqu'il réunit ses deux enquêteurs vedettes, Franck Sharko (Train d'enfer pour ange rouge - Deuils de miel) et Lucie Henebelle (La Chambre des mots - La Mémoire fantôme). J'aurais aimé les lire tous les quatre avant de découvrir celui-ci mais le hasard en a décidé autrement et c'est donc avec ce roman que j'ai fait la connaissance du fameux Sharko dont j'ai entendu le plus grand bien. Même si effectivement, j'ai été un peu spoilée, je crois que ça m'a donné encore plus envie de découvrir son passé. Concernant l'histoire, j'étais très intriguée par ce synopsis qui me faisait un peu penser à The Ring. Au final, c'est complètement différent de ce que j'avais imaginé mais je ressors de cette lecture essouflée et bluffée. Même en ayant lu plusieurs Thilliez, j'étais loin d'imaginer que ça irait aussi loin et que j'allais embarquer dans une telle histoire ! Waouuuh !
Les livres de cet auteur me font toujours le même effet. Je commence tranquillement, c'est sympa sans plus, et au bout de quelques pages, sans même m'en rendre compte, je n'arrive plus à décrocher. J'ai envie de savoir, à tout prix, les pages défilent à toute vitesse et je lis le roman d'une traite si possible ou alors en très peu de fois, allant même jusqu'à faire ce que j'ai à faire avec le livre à la main (euh... n'allez pas imaginer des choses étranges, je parle de prendre mon petit déjeuner en lisant ou de passer l'aspirateur en lisant. Oui, ça m'est déjà arrivé !) Celui-ci n'a pas fait exception à la règle. J'ai été captivée par cette histoire du début à la fin, partagée entre l'horreur, le dégoût et la fascination. Le Syndrome E est bien plus complexe qu'il n'y parait et l'auteur nous balade de droite à gauche, nous fait voyager, nous embarque avec lui dans ses recherches et ne nous lâche plus. Cette enquête va vraiment très très loin. Il est question de violence évidemment puisque c'est le sujet de ce diptyque, mais aussi de science, d'Histoire et de psychanalyse. Comme toujours, l'auteur a fait un travail de recherche gargantuesque et ça se sent. On en apprend beaucoup dans ce roman et ce qui est le plus effrayant c'est qu'on se demande où s'arrête la réalité et où commence la fiction. On est baladés d'une enquête à l'autre, d'un pays à un autre, du passé au présent mais on ne s'y perd jamais et on ressort de ce livre épuisé, à bout de souffle et le cerveau en ébullition. Pfiou, j'en veux encore ! ... et ça tombe bien puisque Franck Thilliez nous laisse sur une fin abominable qui nous donne envie de nous jeter sur la suite et la suite, je l'ai justement entre les mains. Alors je vous souhaite une bonne soirée et je vous quitte pour aller me plonger dans Gataca qui, d'après ce qu'on dit, est encore meilleur que Le Syndrome [E]. Ca promet !