Le Horla
Guillaume Sorel
d'après l'oeuvre de Guy de Maupassant
Catégorie(s) : BD
Edition / Collection : Rue de Sèvres
Date de parution : 12 mars 2014
Nombre de pages : 64
Prix : 15€
Quatrième de couverture :
Je ne suis pas fou...
Quelque chose habite ici... avec moi
Elle peut toucher les gens...
"Il" se nourrit d'eau et de lait...
Mais je ne peux pas la voir...
Je suis possédé !
Quelqu'un possède mon âme !
J'ai lu, Le Horla, la nouvelle de Maupassant, lorsque j'étais adolescente et cette histoire m'a beaucoup marquée. Bien des années après, je m'en souviens encore parfaitement et je me souviens surtout de ce sentiment de malaise que j'ai ressenti durant ma lecture et par la suite.
Guillaume Sorel nous offre, dans cette adaptation libre, sa version de l'histoire. Une adaptation en bande-dessinée que je trouve très réussie. Ici, il n'est pas question d'un journal. Même s'il écrit, le narrateur nous livre directement son ressenti, souvent par le biais de mots qu'il adresse à son chat qui s'est enfui de sa maison et semble effrayé par quelque chose. Le narrateur ressent, lui aussi, un profond malaise et est certain que son animal voit ce que lui ne voit pas. Il sent une présence autour de lui qui s'infiltre partout dans sa demeure, prend de plus en plus de pouvoir. Il a l'impression que cet être immatériel aspire son âme. Quand il arrive à dormir, il se réveille vidé et exténué. Il voudrait fuir mais ne le peut pas ou de moins en moins. Il se sent prisonnier dans sa propre demeure, impuissant dans ce corps si faible face aux forces invisibles qui lui veulent du mal...
Les illustrations de Guillaume Sorel sont époustoufflantes et apportent vraiment quelque chose au récit. Le sentiment de malaise que l'on ressent est décuplé par la tension provoquée par les couleurs sombres et inquiétantes que l'on retrouve sur les planches. La demeure du narrateur qui paraît somptueuse dans les premières pages, devient de plus en plus lugubre et inquiétante. On n'a plus tellement envie d'y entrer. Et puis, Guillaume Sorel, représente parfaitement cet être immatériel aux traits épouvantables. On image ce que le narrateur a en tête, ce qui l'effraie et on sait encore moins quoi en penser. Folie ? Surnaturel ?
En quelques mots :
Cette adaptation du Horla est vraiment terrifiante et épatante. J'ai aimé redécouvrir cette histoire par le biais des mots et des dessins de Guillaume Sorel. Les libertés prises par rapport à la nouvelle de Maupassant se révèlent totalement justifiées et judicieuses. La tension est palpable et cela fait vraiment froid dans le dos !