Good as Gone - Amy Gentry
348 pages, éditions Pocket, mars 2018

L'histoire :
Il y a huit ans, Julie était kidnappée dans sa chambre en pleine nuit. Sous les yeux de sa petite sœur, terrée dans la penderie. On n’a jamais retrouvé Julie, ni l’homme au couteau qui l’a enlevée. Les Whitaker ont survécu. Comme ils ont pu. Jusqu’à ce coup de sonnette, un soir de réunion familiale. C’est Julie, amaigrie par des années d’horreur. Après la surprise et la joie des retrouvailles, les incohérences s’accumulent, Anna s’interroge : cette jeune fille est-elle vraiment la sienne ? Elle ne reconnaît plus son enfant.
Mais l’a-t-elle jamais vraiment connue ?
Mon avis :
Même si le thème d'un enfant disparu qui revient du jour au lendemain a déjà été exploité dans pas mal de romans et de séries, c'est quelque chose qui m'interpelle toujours autant et j'avais hâte de découvrir "Les Filles des autres" repéré lors de sa sortie en grand format. Pourtant, je dois reconnaître que j'ai été surprise et même un peu déçue par la première moitié du livre. J'ai trouvé que cela manquait cruellement d'émotions. Julie revient après huit ans d'absence et on ne sait pas ce que ressentent les membres de sa famille. Est-ce qu'ils l'ont reconnu tout de suite ? Est-ce qu'il la trouve changée ? Est-ce qu'ils se posent des questions sur son identité ? Est-ce qu'ils sont mal à l'aise en sa présence ou est-ce qu'au contraire ils remercient le ciel chaque jour de l'avoir retrouvé ? On n'en sait rien.
On a l'impression que cette jeune femme a toujours été là et le quotidien de la famille s'organise comme si tout était normal. J'ai trouvé cela assez déroutant. Après le prologue qui fait froid dans le dos je m'attendais vraiment à ressentir plus de choses, à me mettre à la place des uns et des autres, à être heureuse ou triste pour eux, mais non. L'auteur ne prend pas le temps de nous les décrire, de s'intéresser à ce qu'ils ressentent ou même à ce qu'ils sont et du coup, pour nous, c'est comme s'ils n'existaient pas vraiment ou qu'ils se ressemblaient tous. Il n'y a que Jane qui a su attirer mon attention. Habituellement, dans ce genre d'histoires, on ressent de l'empathie pour les parents, mais ici pas vraiment car ils ne nous semblent pas particulièrement sympathiques et on sait trop peu de choses sur eux pour réussir à les cerner. A trop vouloir mettre des flash back partout, l'auteur a un peu délaissé le présent. C'est dommage.
Néanmoins, je dois reconnaître que ce livre est addictif et agréable à lire. J'ai dévoré la moitié en notant des points négatifs mais sans pour autant trouver le temps long. Et puis, contre toute attente, la dernière partie m'a surprise. Je l'ai trouvé bien plus aboutie. Les personnages prennent enfin un peu de consistance et d'humanité. Il y a des rebondissements que je n'avais pas vu venir et certains donnent une autre dimension à l'histoire. Les révélations finales sont glaçantes et feront frémir tous les parents. En me relisant, je me rends bien compte que ce billet semble assez négatif et pourtant, je ne garderai pas un mauvais souvenir de cette lecture. C'est juste qu'il y a des défauts qui m'ont sauté aux yeux, des choses que j'aurais aimé autrement, mais j'ai tout de même trouvé que c'était un bon page-turner et au final bien plus marquant que ce que j'avais imaginé. Les thèmes abordés m'ont touchée et bousculée et je regrette vraiment que la première partie ait manqué de profondeur et d'émotions. Sans cela, ce thriller aurait été bien meilleur.

En résumé :
Une lecture addictive mais assez inégale. J'ai trouvé que le début était un peu trop plat. Cela manquait de détails et d'émotions à mon goût. En revanche, j'ai trouvé la dernière partie surprenante et glaçante. A lire si vous aimez les thrillers psychologiques.
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