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litterature francophone

2012-05-16T03:59:00+02:00

Si tu existes ailleurs

Publié par MyaRosa

Si tu existes ailleurs

de Thierry Cohen

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Catégorie(s) : Littérature francophone

Edition / Collection : Flammarion

Date de parution : 16 mai 2012

Nombre de pages : 325

Prix : 19,90€

 

L'histoire : Une seule femme a compté pour lui.

Un seul drame l'a anéanti.

Une simple phrase bouleverse sa vie : une prédiction étrange, faite par une enfant, qui lui révèle comment et avec qui il va mourir. Noam s'engage alors dans une quête effrénée pour trouver les réponses aux questions qui le hantent. Une aventure qui le conduira, aux limites de la raison, là où la vie peut prendre fin... et où l'amour peut renaître.

 

¤¤

 

 J'ai découvert Thierry Cohen il y a quelques années avec son premier roman : J'aurais préféré vivre. J'avais découvert ce roman par hasard. Je n'en avais jamais entendu parler mais j'ai été intriguée par la quatrième de couverture et le titre me plaisait bien. Je ne me souviens plus en détails de ce roman mais je sais que je l'avais beaucoup aimé même si la fin m'avait moins plu que le reste. Je trouvais que ça partait trop dans le mysticisme. Néanmoins, j'ai toujours voulu relire cet auteur et je me suis plongée dans son nouvel opus avec beaucoup d'attentes, peut-être un peu trop d'ailleurs...

 

 Dans ce roman, nous suivons Noam durant différentes périodes de sa vie. Enfant, il a connu un terrible drame qui a bouleversé sa vie a jamais. Rongé par la tristesse et la culpabilité, il n'arrive pas à se reconstruire. Il n'a aimé qu'une femme mais l'a perdu. Les années passent et rien ne change. Noam est toujours seul, au grand dam de ses proches qui essaient à tout prix de lui faire rencontrer des femmes. Une simple phrase va modifier le cours de sa vie et lui faire entamer une quête incroyable...

 

 Les premiers chapitres ont attisé ma curiosité et je sentais que j'allais beaucoup aimer cette histoire pleine de psychologie et de mystère. Malheureusement, très vite j'ai retrouvé ce que je n'avais pas aimé dans "J'aurais préféré vivre". Trop de mysticisme et de pensées sur la vie après la mort. Il faut tout de même que je précise que ce sont vraiment des sujets sur lesquels je bloque complètement. Je n'adhère pas du tout sauf lorsque c'est abordé de manière plutôt légère dans les romans jeunesse ou alors de manière très sombre mais pas comme une sorte de message censé nous aider à mieux profiter de la vie. J'avoue que j'ai vraiment du mal avec tout ça, tout comme j'ai du mal avec les guides spirituels et c'est un peu tout ça que j'ai retrouvé dans ce roman. C'est véritablement un mauvais choix de lecture de ma part, non pas parce que le livre est mauvais mais parce que ça ne me correspond pas du tout. J'ai d'ailleurs pensé abandonner ma lecture pour cette raison mais je me suis obstinée et j'ai finalement bien fait car la tournure que prennent les événements par la suite m'a agréablement surprise. Il y a des choses que je n'ai vraiment pas vu venir alors que tout me semblait très prévisible et j'ai finalement bien aimé les messages sur la vie véhiculés par ce livre.

 

 L'écriture de Thierry Cohen est agréable et le roman très facile à lire. Les chapitres sont courts et la construction du roman cohérente par rapport à l'histoire, mais j'ai trouvé certains points un peu trop faciles... Je me suis attachée à Noam mais pas aux personnages secondaires. Même si ce n'est pas le genre de lectures que j'aime, j'ai beaucoup apprécié certains points notamment les informations et idées sur l'autisme et les différentes religions ainsi que la fin finalement originale et surprenante. Je conseille ce livre aux lecteurs qui apprécient les belles histoires et les romans de Guillaume Musso, Marc Lévy, Paulo Coelho et Mitch Albom car je trouve que celui-ci est dans le même esprit.

 

"On ne devient pas adulte en abandonnant l'enfant que l'on a été mais en lui tendant la main pour le faire grandir."


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2012-05-02T12:14:00+02:00

Au pays des kangourous

Publié par MyaRosa

Au pays des kangourous

de Gilles Paris

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Catégorie(s) : Littérature francophone - Roman contemporain

Edition / Collection : Don Quichotte

Date de parution : janvier 2012

Nombre de pages : 348

Prix : 18€

 

L'histoire : « Ce matin, j'ai trouvé papa dans le lave-vaisselle. En entrant dans la cuisine, j'ai vu le panier en plastique sur le sol, avec le reste de la vaisselle d'hier soir. J'ai ouvert le lave-vaisselle, papa était dedans. Il m'a regardé comme le chien de la voisine du dessous quand il fait pipi dans les escaliers. Il était tout coincé de partout. Et je ne sais pas comment il a pu rentrer dedans : il est grand, mon papa. »

Simon, neuf ans, vit avec son père Paul et sa mère Carole dans un vaste appartement parisien au Trocadéro. Mais le couple n'en est plus un depuis longtemps. Paul est écrivain, il écrit pour les autres. Carole, femme d'affaires accomplie, passe sa vie en Australie, loin d'un mari qu'elle n'admire plus et d'un enfant qu'elle ne sait pas aimer. Le jour où Paul est interné pour dépression, l'enfant sans mère est recueilli par Lola, grand-mère fantasque, adepte des séances de spiritisme avec ses amies « les sorcières », et prête à tout pour le protéger.

Dans les couloirs trop blancs des hôpitaux, il rencontre aussi l'évanescente Lily, enfant autiste aux yeux violets qui semble bien résolue à lui offrir son aide. Porté par l'amour de Lily, perdu dans un univers dont le sens lui résiste, Simon va tâcher, au travers des songes qu'il s'invente en fermant les yeux, de mettre des mots sur la maladie de son père, jusqu'à toucher du doigt une vérité indicible.

 

¤¤

 

 Tout commence lorsque Simon, neuf ans, découvre son papa dans le lave-vaisselle. Il y a quelque chose qui ne va pas. Ses yeux ne brillent plus comme avant, il n'a pas l'air lui-même. On explique à Simon que son papa doit se reposer. En attendant, c'est Lola, sa grand-mère qui s'occupe de lui. Elle est fantasque, espiègle et a de drôles de copines ! Lola a même un chauffeur qui emmène Simon à l'école dans une grosse voiture et lui laisse manger des bonbons et du chocolat à volonté. Même si Simon s'amuse bien avec Lola, il voudrait juste que la vie soit comme avant. Il voudrait pouvoir faire "légume" avec papa et regarder des DVD toute la journée. Il voudrait aller acheter des bougies parfumées avec sa maman qu'il ne voit pas souvent. Il voudrait partir en vacances avec eux, qu'ils passent encore du temps tous les trois, comme avant... Il en veut à sa maman de ne pas revenir et d'appeler lorsqu'il n'est pas là. Il en veut à son papa de ne pas vouloir jouer au mille bornes avec lui et il en veut aussi parfois un peu à Lola de ne pas l'écouter. Heureusement, il y a Lily, une petite fille étrange et attachante qui devient son amie, sa confidente. Simon ne comprend pas toujours les expressions des grandes personnes mais il en sait bien plus que ce que les autres imaginent. Il grandit peu à peu en franchissant les obstacles de la vie.

 

"Je suis devenu l'enfant sans "je t'aime". Un orphelin privé d'amour à cause de parents trop fatigués pour le lui dire."

 

 J'ai passé un très bon moment avec ce roman. On s'attache tout de suite à Simon, narrateur de cette histoire. On aimerait l'aider, le consoler. On souffre avec lui et on en veut à cette mère bien trop souvent absente. C'est un récit plein d'émotions qui aborde de nombreux sujets et parle très bien de ce qu'est la dépression. Les mots sont justes et le récit ne tombe ni dans le pathos ni dans la facilité. Gilles Paris arrive parfaitement à se glisser dans la peau d'un enfant. J'ai aimé découvrir le monde avec les yeux de Simon, pleins d'innocence, de naïveté et de curiosité. Rêves et réalité se mélangent parfois dans l'esprit de Simon et nous partageons toutes ses pensées. Nous voyageons au coeur de son imagination. L'histoire n'est pas très gai mais ce n'est pas un récit larmoyant. La jeunesse de Simon apporte de la gaieté à cette histoire et une bonne dose d'optimisme. Il y a des scènes vraiment très amusantes. J'ai un peu moins adhéré au personnage de Lily et j'ai trouvé certains passages un peu longs mais dans l'ensemble, mon impression est plus que positive. C'est un très beau roman porté par une écriture pleine de tendresse. Je n'oublierai pas de sitôt cet adorable petit garçon, c'est certain. Un grand merci à Gilles Paris pour la dédicace que j'ai beaucoup apprécié.

 

"Il vaut mieux ne parler à personne des gens qu'on aime. Les mots pour dire la magie et le mystère de la personne qu'on aime n'existent pas. En parler retire même un peu de magie et de mystère. Après, c'est quelqu'un comme tout le monde et c'est bien fait pour celle ou celui qui en a trop parlé."

 

"Elle me dit qu'elle les aime tous les deux et que c'est difficile de choisir. Qu'est ce que j'en sais, moi ? Je n'ai pas de copine encore. J'attends le coup de foudre comme dans les films. Enfin, le coup sans la foudre. La foudre je n'aime pas trop. Toutes les filles que je connais sont bêtes. Elles passent leurs doigts dans leurs cheveux et jouent à la poupée en suçant leur pouce. A l'école, je préfère jouer avec mes copains. Je ne connais pas de filles capables de jouer des heures à la DS. Ou alors elles s'imaginent être grandes et elles se maquillent avec le rouge à bouche volé à maman. Pouah. Moi, je veux le tonnerre, la tempête, que tout m'emporte. Enfin, j'imagine, je ne sais rien. En tout cas, la tempête sans la pluie, le tonnerre sans l'éclair, le coup sans la foudre. Je n'aime pas quand ça gronde dans le ciel."

 

"Le sucre en poudre qui se respire par les trous de nez ? J'ai vu ça à la télé dans un film américain. C'est nul. C'est bien meilleur sur des fraises avec de la chantilly."

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2012-04-17T13:57:00+02:00

Le Confident

Publié par MyaRosa

Le Confident

de Hélène Grémillon

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Catégorie(s) : Littérature francophone - roman contemporain

Edition / Collection : Folio

Date de parution : 22 mars 2012

Nombre de pages : 311

Prix : 6,95€

 

L'histoire : Camille vient de perdre sa mère. Parmi les lettres de condoléances, elle découvre un étrange courrier, non signé. Elle croit d'abord à une erreur mais les lettres continuent d'arriver, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés. Peu à peu, Camille comprend qu'elle n'est pas étrangère au terrible secret que cette correspondance renferme.

 

Dans ce premier roman sur fond de Seconde Guerre mondiale, Hélène Grémillon mêle de main de maître récit historique et suspense psychologique. Le Confident a obtenu cinq prix littéraires et été traduit en dix-huit langues.

 

¤¤

 

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VVV

"Les erreurs naissent trop souvent des certitudes."

 

 Comme je vous l'ai dit samedi dernier dans mon billet sur Les heures lointaines de Kate Morton, en ce moment j'accumule les coups de coeur et je m'émerveille de livre en livres. Je ne sais pas si c'est une bonne période où juste le hasard. Je n'arrête pas de me dire qu'avec tous ces coups de coeur je vais finir par ne plus être crédible. Je pense au petit garçon qui criait au loup et j'en viens presque à espérer une lecture décevante dans le lot. C'est un peu absurde de penser comme ça mais on dit tellement souvent que la crédibilité des blogueurs tient justement dans le fait qu'ils n'hésitent pas à le dire quand un livre ne leur plait pas. Je suis tout à fait d'accord avec ça mais en même temps, s'il m'arrive d'avoir trois coups de coeur à la suite, je n'ai pas envie de le cacher sous peine d'être décrédibilisée. Tant pis, je prends le risque et je peux vous dire que ce livre est un immense coup de coeur.

 

51l0Hr-qbiL._SL500_AA300_.jpg J'attendais la sortie de ce roman en poche avec beaucoup d'impatience car j'avais lu plusieurs avis très positifs à son sujet. J'avais l'impression que la quatrième de couverture dévoilait un peu trop de choses et je me suis lancée dans cette lecture en me disant que le fameux secret allait certainement être bien facile à trouver. Et pourtant, le moins que l'on puisse dire est que l'auteure a réussi à me surprendre à de nombreuses reprises. Je n'en reviens toujours pas qu'il s'agisse d'un premier roman ! Le talent d'Hélène Grémillon est indéniable. Elle nous emporte dans cette histoire effroyable dès les premiers mots et ne nous lâche plus. C'est bien simple, j'ai lu ce roman d'une traite. Je n'arrivais plus à le reposer. Tant pis pour tout ce que j'avais prévu de faire à la place. Il fallait impérativement que je connaisse les moindres détails de cette histoire. Il fallait que je sache à tout prix. Comme si c'était moi que cette histoire concernait. Comme si c'était la mienne.

 

"L'amour est un principe mystérieux. Le désamour plus encore, on arrive à savoir pourquoi on aime, jamais vraiment pourquoi on n'aime plus."

 

65789.jpgSecrets. Mensonges. Tout est incroyablement bien ficelé et documenté et en même temps si fluide et agréable à lire. Je suis totalement époustouflée par ce roman. Monstrueuse et en même temps terriblement émouvante, cette histoire ne laissera personne indifférent. Quel régal ! C'est un roman qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page et nous laisse pantois. Aucun mot en trop. Aucun faux pas pour ce premier roman magistral qui mérite largement ses cinq prix littéraires. Si vous aimez le suspense et les récits historiques, laissez-vous tenter sans hésiter. Et si vous pensez que ce n'est pas trop votre tasse de thé, c'est peut-être justement l'occasion d'essayer.. C'est un roman court qui se lit sans aucune difficulté et qui, j'en suis sûre, vous marquera. Je le conseille à tous les lecteurs et je sais déjà que c'est un roman que je relirai. Vraiment bluffant !

 

" C'était l'année de mes douze ans. Annie avait deux jours de moins que moi, deux ans moins quelques jours. Cette année-là, au centre du monde, il y avait moi et Annie. Autour, il se passait plein de choses dont je me fichais éperdument. En Allemagne, Hitler devenait chancelier du Reich et le parti nazi, parti unique. Brecht et Einstein s'enfuyaient, Dachau se construisait. Naïve prétention de l'enfance de se croire à l'abri de l'histoire."

 

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Je remercie grandement la librairie Dialogues et les éditions Folio pour cette merveilleuse lecture.

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2012-03-10T13:20:00+01:00

Héloïse est chauve

Publié par MyaRosa

Héloïse est chauve

de Emilie de Turckheim

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Catégorie(s) : Roman contemporain francophone

Edition / Collection : Héloïse d'Ormesson

Date de parution : 2 février 2012

Nombre de pages : 218

Prix : 18,50€

 

L'histoire : " Tout le monde la voit.
Elle hameçonne les hommes des trottoirs, des voitures, de tous les âges, des terrasses de café, guêpes posées sur sa beauté. " Héloïse a cinq mois et une tétine dans la bouche quand elle tombe amoureuse du Dr Lawrence Calvagh. A treize ans - grâce intacte, corps incandescent, boucles blond vénitien, rouge à lèvres cerise -, Héloïse a un appétit d'ogresse et l'avenir lui sourit. Pourquoi ne pas tout sacrifier pour une passion de contrebande, qui avant même d'être goûtée porte en elle cruauté et mélancolie ? D'une liberté irrésistible, Héloïse croit au miracle amoureux et tord le cou des lois - une échappatoire à l'ennui et à la brutalité de la vie.

 

**

 

 Je ne sais pas vraiment par où commencer pour parler de ce roman. Ce que je peux vous dire en tout cas, c'est qu'il m'a touché et restera certainement longtemps dans ma mémoire. Cette histoire d'amour bouleverse les codes et la bienséance. Cette histoire est celle d'un amour brûlant et passionné, brutal et choquant mais tellement sincère. Héloïse n'a que quelques mois quand elle tombe amoureuse de Lawrence, médecin et père de famille, et va tout faire pour qu'il l'aime en retour. Ils se croisent lors des réunions de famille, des vacances à la mer et l'ambiguité de leur relation semble échapper aux autres. Héloïse est belle et pleine de vie, Lawrence est l'homme de toutes les femmes. On suit leur histoire durant plusieurs décennies, tantôt choqué, tantôt ébloui et fasciné par cet amour hors norme. Autour d'eux gravitent un panel de personnages hauts en couleurs, meurtris par cet amour mais pas toujours pour les raisons que l'on s'imagine...

 

 Héloïse est une petite fille déterminée qui vivra sa vie comme elle l'entend, semant le trouble, la répulsion et la fascination autour d'elle sans y prêter attention. Lawrence est, quant à lui, un homme à femmes, briseur de coeur, éternel insatisfait. Ces deux là arriveront-ils à connaître le bonheur ? Et qui mènera la danse ? La petite fille aux lèvres couleur cerise ou le beau docteur ? Cette courte histoire est portée par une écriture percutante et parfaitement maitrisée. Emilie de Turckheim arrive, avec une facilité déconcertante, à nous emmener ailleurs, à nous transporter dans des lieux et des situations précises avec des phrases très courtes voire même des successions de descriptifs et de mots. L'écriture est parfois crue mais jamais gratuitement. Elle nous décrit les choses telles qu'elles sont, sans fioriture et sans tabou, tout simplement. J'ai aimé suivre ces vies, cet amour fou et ces destins croisés. C'est un roman court mais marquant.

 

Merci aux éditions Héloïse d'Ormesson et à Babelio pour cette belle découverte.


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2012-03-02T05:00:00+01:00

Veuf

Publié par MyaRosa

Veuf

de Jean-Louis Fournier

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Catégorie(s) : Roman francophone - autobiographie

Edition / Collection : Stock

Date de parution : 5 octobre 2011

Nombre de pages : 160

Prix : 15,50€

 

L'histoire : « Je suis veuf, Sylvie est morte le 12 novembre, c’est bien triste, cette année on n’ira pas faire les soldes ensemble. Elle est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant. Sylvie m’a quitté, mais pas pour un autre. Elle est tombée délicatement avec les feuilles. On discutait de la couleur du bec d’un oiseau qui traversait la rivière. On n’était pas d’accord, je lui ai dit tu ne peux pas le voir, tu n’as pas tes lunettes, elle ne voulait pas les mettre par coquetterie, elle m’a répondu je vois très bien de loin, et elle s’est tue, définitivement.
J’ai eu beaucoup de chance de la rencontrer, elle m’a porté à bout de bras, toujours avec le sourire. C’était la rencontre entre une optimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. On était complémentaires, j’avais les défauts, elle avait les qualités. Elle m’a supporté quarante ans avec le sourire, moi que je ne souhaite à personne. Elle n’aimait pas parler d’elle, encore moins qu’on en dise du bien. Je vais en profiter, maintenant qu’elle est partie. »

 

**

 

  Je sais que Jean-Louis Fournier est un auteur qui ne fait pas l'unanimité. Certaines adorent, d'autres détestent, en ce qui me concerne, ses mots me touchent beaucoup. J'avais été bouleversée par "Où on va, Papa ?", un message d'amour adressé à ses deux fils handicapés et un témoignage honnête et sans tabou, Veuf est également un livre très émouvant. C'est un dernier message, un adieu à la femme qu'il a aimé et qu'il aime encore. Partie trop tôt, Sylvie laisse derrière elle un grand vide et c'est justement ce vide et cette absence que Jean-Louis Fournier raconte. Il revient sur les petits bonheurs du quotidien de leur vie à deux et sur ce que Sylvie lui a apporté mais il parle aussi du deuil et des mots, pas toujours bien choisis, des proches après le décès de sa femme. Drôle, touchant, mais jamais larmoyant, c'est un récit très intime qu'il nous livre, un magnifique message d'amour qu'il fait, comme à son habitude, passer par l'humour. On sent beaucoup d'émotions, de tristesse et une certaine pudeur derrière cette façon qu'il a de rire de tout. Je ne vois pas comment on pourrait être insensible à cette belle déclaration d'amour.

 

Je remercie la librairie Dialogues pour cette belle lecture.

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2012-02-28T08:35:00+01:00

La Mélodie des jours

Publié par MyaRosa

La Mélodie des jours

de Lorraine Fouchet

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Catégorie(s) : Roman contemporain francophone

Edition / Collection : J'ai Lu

Date de parution : 8 février 2012

Nombre de pages : 383

Prix : 6,95€

 

L'histoire :  Aujourd'hui, on guérit du cancer du sein s'il est pris à temps. C'est du moins ce qu'on dit à Lucie... Mais lorsqu'on est  maman célibataire d'une petite Léa de onze ans, et qu'on se  retrouve seule dans une ville où on ne connaît personne, où  trouver le soutien nécessaire ? Sur le Site des Voisins, Lucie  découvre, à travers les messages des uns et des autres, une  solidarité insoupçonnée. Notamment Charlie, le mystérieux  inconnu dont les messages provocants ou drôles l'encouragent  chaque jour sur le chemin de la guérison.

 

**


"Je préfère être heureuse et que personne n'écrive mon histoire."

 

couv41250139.jpg Je me suis lancée dans cette lecture avec un peu d'appréhension car le sujet me touche beaucoup et j'avais peur que ce soit trop difficile, trop déprimant. Loin de tout cela, La Mélodie des jours est, au contraire, une merveilleuse ôde à la vie, un roman plein d'espoir et de solidarité. Bien sûr c'est parfois un peu trop beau pour être vrai et les coïncidences sont trop nombreuses pour que ce soit réaliste mais qu'importe, ça fait tellement de bien de lire ce genre de romans. On se reconnait forcément dans les personnages, on s'attache à eux, on les découvre un peu plus au fil des pages et c'est un vrai bonheur de pouvoir les suivre quelques temps. La vie pourrait être tellement belle si chacun y mettait du sien. Si on écoutait son voisin, si on s'intéressait un peu plus aux autres. Le site des voisins est une idée formidable. Il réunit des gens qui en apparence n'ont rien en commun, qui se croisent dans la rue sans se voir. Grâce au site ils se rendent de petits services et de fil en aiguille une belle relation se construit et embellit la vie de chacun. Si toute cette histoire tourne autour de Lucie et de la terrible épreuve qu'elle doit affronter, ce livre est aussi l'histoire de nombreuses personnes. Celle d'une ancienne institutrice qui n'a jamais quitté son île et décide de rejoindre le continent après la fermeture de son école, celle d'un jeune garçon qui se sent terriblement seul, celle d'un jeune homme qui décide de démarrer une nouvelle vie loin de son père qui le fait souffrir et bien d'autres encore.

 

  La musique tient également une place importante dans La Mélodie des jours et j'ai aimé découvrir des chansons que je ne connaissais pas en même temps que Lucie ou en redécouvrir certaines que je n'avais pas écouté depuis longtemps. Ce roman est terriblement émouvant et ces voisins sont on ne peut plus attachants. Qu'est ce qu'on s'y sent bien dans ce village de Provence ! On n'a vraiment pas envie de quitter cette petite troupe  mais on ressort de cette lecture avec le sourire aux lèvres, optimiste et plein d'espoir avec l'envie de profiter de la vie autant que possible. On a envie de laisser le passé là où il est, d'oublier les rancoeurs qui nous empêchent d'avancer et de ne rien regretter. Je garderai de ce roman un très beau souvenir et je le recommande fortement. Si vous n'êtes toujours pas convaincus, je vous propose de découvrir quelques jolies citations relevées au cours de ma lecture ainsi que quelques extraits de la playlist de Lucie. Franchement si vous n'avez pas le moral et que vous voulez un petit coup de pouce, lisez La Mélodie des jours. Ce roman vaut le détour !

 

 

"On danse tous sur le pont du Titanic mais on a le choix de la musique."


"Il faut être en paix avec le passé pour aller vers l'avenir, il faut avoir été triste pour entendre la musique, et être en paix avec soi-même pour la supporter."

 

 


Je vous souhaite une très belle journée.

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2011-12-29T14:26:00+01:00

Le Cordon de soie

Publié par MyaRosa

Le Cordon de soie

de Frédérique Deghelt

Photographies de Sylvie Singer Kergall

Préface d'Aldo Naouri

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Catégorie(s) : Littérature francophone - Essai - Poésie

Edition / Collection : Actes sud

Date de parution : 7 novembre 2009

Nombre de pages : 112

Prix : 22€

 

Quatrième de couverture : D'où viens-tu ? Je scrute les traits de ton visage, un peu de lui, un peu de moi... Beaucoup de toi. Un toi réel, inconnu. Ton regard s'arrime au mien. Ils disent que tu ne vois rien. Je crois qu'ils se trompent. Dans le lent mouvement de mon corps qui te berce, je sais des secrets inaccessibles.

 

**

 

 Le Cordon de soie est un livre magnifique qui est plutôt difficile à classer. Frédérique Deghelt décrit avec beaucoup de poésie et des mots justes, la maternité. Elle nous parle de la pleinitude que l'on ressent après l'accouchement, de la découverte de ce petit être que l'on a porté pendant neuf mois, imaginant sans cesse à quoi il ressemblerait. Elle nous parle aussi des sentiments contradictoires que l'on ressent les premiers temps, un immense bonheur mais aussi un grand vide, une grande fatigue et l'envie de profiter pleinement de chaque instant. J'ai aimé me replonger dans mes souvenirs. Ce livre est absolument magnifique. Le texte est touchant, la mise en page est soignée et il y a également de merveilleuses photos qui viennent ponctuer les mots de Frédérique Deghelt. C'est une véritable ôde à la maternité et à la vie. Un livre très court mais qui décrit merveilleusement bien le lien magique qui unit une maman à son enfant. A offrir ou à s'offrir, c'est une merveille !

 

"Tu portes en toi l'espoir d'un univers qui continue, dans un monde où tout a l'air de cesser de renaître..."

 

29 décembre - 15h26

Et voilà, ça y est, mon bébé est un grand. Déjà un an...

Un an de bonheur et d'amour, un an de rires et de larmes, un an que tu illumines nos vies...

Joyeux anniversaire mon ange.

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 "Tu es là et c'est toi qui m'as fait naître."

"On n'efface jamais rien, on continue l'histoire. Le monde est toujours beau quelque part."


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2011-10-30T10:37:00+01:00

[Rentrée littéraire 2011] Tuer le père - Amélie Nothomb

Publié par MyaRosa

Tuer le père

de Amélie Nothomb

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Catégorie(s) : Roman contemporain - Littérature francophone

Edition / Collection : Albin Michel

Date de parution : 17 août 2011

Nombre de pages : 150

Prix : 16€

 

L'histoire : "Allez savoir ce qui se passe dans la tête d'un joueur."

 

**

  Ma rencontre avec Amélie Nothomb a été marquante puisque lorsque j'ai acheté Cosmétique de l'ennemi, par hasard, il y a quelques années, j'ai dévoré tous ses autres romans que je trouvais tous plus fantastiques les uns que les autres. Alors que j'avais perdu le goût de la lecture et que je lisais très peu, c'est elle qui m'a réconcilié avec les livres.  Mais depuis quelques années, je boude un peu ses romans car je vais de déception en déception et je ne retrouve pas ce qui m'avait tant plu dans ses précédents ouvrages. Malgré tout, je suis toujours intéressée par ses écrits et je finis toujours pas me laisser tenter... Grâce aux matchs de la rentrée littéraire organisés par Priceminister, j'ai pu découvrir son dernier roman et j'en suis bien contente car même s'il n'a pas l'étoffe de Mercure, d'Hygiène de l'assassin ou de Métaphysique des tubes selon moi, il est bien meilleur qu'Une forme de vie ou que Le Fait du prince. Bien entendu, cet avis n'engage que moi...

 

 Joe a quatorze ans lorsque sa mère le met à la porte pour garder un homme. Une rencontre surprenante va le mener chez Norman, un magicien réputé qui va lui apprendre tout ce qu'il sait. Joe s'installe chez cet homme, sympathise avec sa femme et obtient finalement ce qui lui faisait défaut jusqu'alors : une vraie famille. Il commence son apprentissage de la vie, entre magie, drogue et premiers émois..

 

Même si l'histoire n'est pas inoubliable, j'ai aimé le contexte et les personnages et je me suis laissée surprendre par la fin. L'univers et le monde de la magie m'ont beaucoup plu. Le complexe d'Oedipe est traité ici de façon originale et surprenante et je dois bien l'avouer, j'ai été bluffée. Ce ne sera pas mon préféré de l'auteur, mais j'ai passé un très bon moment et il me fait tout de même attendre le prochain avec impatience.

 

 

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Livre lu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire.

Merci à Rémi et au site Priceminister.

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2011-09-25T12:12:00+02:00

Mots après maux - Eleinad Yugel

Publié par MyaRosa

Mots après maux

de Eleinad Yugel

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Catégorie(s) : Poésie

Edition / Collection : Publibook

Date de parution : 15 décembre 2010

Nombre de pages : 76

Prix : 10€

 

Présentation de l'éditeur : Quelques mots à faire virevolter, un enfant à porter ou à contempler, la paix dun dimanche, un instant pour sarrêter et se retrouver seul à seul avec soi, un vent qui vous caresse, des larmes qui coulent enfin, la fin du désespoir alors que lon ny croyait plus Elles sont là, pour Eleinad Yugel, les sources du bonheur Pas dans ces joies de pacotille ou matérielles, mais dans celles qui se font pures, authentiques, souveraines, galvanisantes. Recueil qui ne nie rien des blessures que peut vous infliger lexistence, mais qui fait le choix de loptimisme, « Mots après maux », distille ses textes chaleureux, doux et ensoleillés.

Le dolorisme et les sentiments au noir ? Très peu pour la poétesse. Ces instants qui éclairent le quotidien, ces riens si précieux qui vous donnent la force de vivre, ces trésors impalpables qui font toute la beauté dêtre homme ou femme, voilà ce que guette et quête Eleinad Yugel à travers des textes poétiques qui sonnent comme autant de dons, et dont les saveurs dabord salées laissent poindre peu à peu des notes sucrées et tendres.

 

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 Quel bonheur que ce recueil ! Eleinad Yugel nous parle de la vie et des petits bonheurs du quotidien, des plaisirs simples qui rendent la vie belle et agréable : un rayon de soleil, un sourire, une partie de cartes un soir d'été, le son du rire d'un être aimé, un air de musique ou une odeur chargée de souvenirs, ... Elle voit la vie du bon côté sans pour autant vivre dans un monde illusoire en niant le malheur. Ses poèmes sont plein d'espoir et d'optimisme, les blessés par la vie, les malheureux finissent par se relever et par prendre leur vie en main. La poétesse dénonce aussi les dangers du matérialisme qui prend la place des petits bonheurs et n'apporte rien. Elle aborde aussi des thèmes très intéressants tels que la complexité de la relation gémellaire et la maternité. J'ai beaucoup aimé ce dernier sujet, traité avec beaucoup d'amour et de douceur.

 

 Les mots sont bien tournés, la lecture est plaisante et on se laisse bercer par cette poétesse qui nous invite à voir les bons côtés de notre vie et à profiter de chaque instant. J'ai particulièrement aimé les passages sur l'été et les vacances qui m'ont fait sourire et m'ont replongé dans de merveilleux souvenirs. On sent dans ses mots, le parfum de l'été, la caresse du soleil sur notre peau et le plaisir de pouvoir vivre à notre rythme, loin du bruit et de la fatigue. L'auteur nous emmène également dans des balades envoûtantes, en plein coeur de Paris et sincèrement on s'y croirait, là au bord de la Seine, dégustant un café ou explorant les musées et les monuments fascinants, témoin de cette vie en mouvement perpétuel. Eleinad Yugel nous fait également partager ses rêves, comme celui d'une cinquième saison que j'ai trouvé très beau. Qui ne voudrait pas d'une cinquième saison ? Un petit moment de chaleur et de douceur en plein coeur de l'hiver pour nous remonter le moral et ne pas nous laisser oublier le plaisir qui nous attend. Ce recueil est une véritable ôde à la vie, un petit bijou d'optimisme et de bonne humeur, une invitation et une invitation à l'éveil des sens. On se sent tellement bien à la lecture de ce livre. On le termine apaisé, souriant, avec des souvenirs et des rêves plein la tête devant toutes les belles choses qui nous attendent encore et que la vie nous offre. Magnifique !

 

Merci aux agents littéraires et aux éditions Publibook

pour ce très bon moment passé.

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Le site internet de Eleinad Yugel

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2011-09-22T10:22:00+02:00

Rose-Aimée, tome 2 : Le marin perdu dans la brume

Publié par MyaRosa

Rose-Aimée, tome 2 : Le Marin perdu dans la brume

de Béatrice Bottet

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Catégorie(s) : Historique - Aventure - Romance

Edition / Collection : Nouvel angle / Matagot

Date de parution : 16 juin 2011

Nombre de pages : 488

Prix : 16,90€

 

Mon avis sur le premier tome :

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L'histoire :  

Mai 1853, La Villette
- Tu est triste ?
- Ça fait juste un an aujourd'hui, répondit Rose-Aimée d'une voix désespérée.
Une année si longue, un cauchemar d'attente et de déception. LA soirée aux Trois anges était finie, elle aurait dû rentrer au couvent...
- Je ne peux croire qu'il m'ait oubliée. Il m'a jurée qu'il reviendrait toujours.
Rose-Aimée serra convulsivement le médaillon qu'elle portait au cou, avec son petit bateau porteur d'espoir ténu.

Janvier 1853, Cap Horn
- Il y a une éclaircie, capitaine, il faut y aller... Vous allez perdre beaucoup d'argent si on attend...
- Allez-y, décida le capitaine. Donnez vos instructions, monsieur le bosco.
Martaile Belleroche se mit à bramer des ordres avec ce qu'il lui restait de voix après s'être longuement époumoné dans son sifflet.
Il les fit foncer dans le cœur de la tempête. Le maelström les enveloppa, ils étaient aveuglés par la pluie et le brouillard, naviguaient à l'instinct dans les hurlements assourdissants d'un vent impitoyable.

 

**

 

 Souvenez-vous, il y a quelques mois j'avais été totalement séduite par la belle histoire de Martial et de Rose-Aimée, le marin et la danseuse, dont les aventures se déroulaient en plein coeur de Paris dans les années 1850. J'avais été charmée par ce roman, moi qui ne suis pourtant pas très friande de romans historiques, et j'attendais la suite avec beaucoup d'impatience car la fin du premier tome nous laisse avec de nombreuses interrogations. Ce second tome est en plus le dernier de la série ! J'ai mis un peu plus de temps à le lire, mais malgré tout il ne m'a pas déçue et est à la hauteur de mes espérances. D'abord, je tiens à parler de l'objet livre qui est, une nouvelle fois, magnifique. La couverture avec son titre en relief est vraiment sublime et la mise en page est toujours aussi soignée. On se plonge avec délice au coeur de ce roman difficile à reposer une fois commencé.

 

 Comme je l'ai dit plus haut, j'ai mis un peu plus de temps à le lire mais je pense que ça vient juste de moi. J'ai pris plusieurs fois le livre mais je n'arrivais pas à avancer et je sentais que ce n'était tout simplement pas le bon moment pour moi de retrouver nos deux héros. Une fois les premiers chapitres passés, j'étais captivée comme ce fût le cas avec le premier tome et j'étais très heureuse de retrouver les personnages. Si le premier tome se passe en grande partie à Paris, celui-ci nous parle davantage de la Californie et ça m'a bien plu car j'avais envie d'en savoir un peu plus sur l'Amérique de cette époque. On retrouve d'ailleurs de nombreuses informations au coeur de l'histoire, complétées par un dossier en fin de roman pour approfondir un peu plus le sujet comme dans le premier tome. L'histoire d'amour entre nos deux héros est loin d'être simple : quiproquos, rendez-vous manqués, Béatrice Bottet ne leur simplifie par la vie et on s'interroge tout le long du roman sur ce que peut-être la fin de l'histoire. J'ai aimé ce tome même si j'ai trouvé Martial un peu plus agaçant que dans le premier tome et Rose-Aimée un peu trop naïve et passive, surtout au début du roman, mais ça change par la suite.

 

 L'écriture de Béatrice Bottet est toujours aussi délicieuse et envoûtante. C'est une conteuse hors pair qui manie les mots avec brio et nous entraine en quelques mots dans un univers que l'on ne connait pas. Elle a un talent rare pour décrire des lieux et des situations car elle nous transporte sans que l'on ait besoin de faire beaucoup d'efforts. J'aime beaucoup son écriture et je serais ravie de découvrir ses autres romans. Si dans ce tome, l'abscence et l'attente jouent un rôle important, il n'y a pas de longueurs, on se laisse porter par les mots de l'auteur tout au long du livre. Nous découvrons d'autres facettes de la personnalité de nos héros mais nous découvrons un peu plus aussi les personnages secondaires, ce qui n'est pas pour me déplaire. L'histoire prend une tournure un peu différente, ce qui m'a agréablement surprise, mais je ne vous en dit pas plus...

 

Laissez-vous bercer par cette merveilleuse histoire, vous ne le regretterez pas...

Un grand merci aux éditions Nouvel angle / Matagot

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Edit : Cette lecture rentre dans le cadre du challenge organisé par Nodrey, Mélo et Hélène auquel je participe. Comme je suis une grande amatrice de littérature de jeunesse et Young adult, je me suis inscrite dans la catégorie 5 qui porte le doux nom de "vit dans un conte de fées". C'est bien joli, mais en quoi ça consiste ? Avant l'année prochaine, je dois lire au moins 24 ouvrages qui rentrent dans cette catégorie. Et vous, vous en êtes ? Toutes les infos sont sur les blogs de ces demoiselles (vous pouvez aussi cliquer sur le logo).


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2011-09-04T16:28:00+02:00

La fille de son père - Anne Berest

Publié par MyaRosa

La fille de son père

de Anne Berest

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Catégorie(s) : Roman contemporain francophone

Edition / Collection : Points

Date de parution : 18 août 2011

Nombre de pages : 145

Prix : 6€

 

L'histoire : Dans le rétroviseur, Albert regarde ses trois petites filles rousses. Elles n'ont plus que lui au monde. Trente ans plus tard, trois jeunes femmes rousses se serrent sur la banquette arrière, en route pour un dîner d'anniversaire. Souvenirs, rancoeurs et secrets ressurgissent : leur mère a aimé un autre homme... Toutes trois sont rousses, mais sont-elles soeurs ?


**


 Albert a trois filles : Irène, fleuriste, mariée, deux enfants, Charlie, la petite dernière un peu garçonne et puis "celle du milieu", la narratrice un peu paumée qui prend la vie comme elle vient sans trop savoir où elle va. Elles ont perdu leur mère lorsqu'elles étaient petites et ont du mal à accepter celle qui semble avoir pris sa place dans le coeur de leur père, surtout Irène qui vient de fêter ses trente-huit ans et sera maintenant chaque jour plus vieille que leur mère. Lassée de vivre dans l'ombre d'une morte, la belle-mère laisse éclater sa rancoeur : "Elle dit qu'elle en a marre de nous. De notre égoïsme. Que nous sommes des mal élevées. Des hyènes. Marre de notre père, qui est un lâche. Elle n'en peut plus, d'entendre parler de nous, toujours nous. Nous, nous. Les filles. Et puis Martine. Toujours Martine. Qui n'était pas une sainte, parce que, faire un enfant avec un autre et ne rien dire à personne, c'est quand même pas des comportements de Vierge Marie. " Dès lors, Irène n'a plus qu'une idée en tête : rencontrer son père, le vrai. 

 

 En voilà un beau premier roman ! L'auteur aborde sans fausse pudeur un sujet bien délicat et porte un regard doux-amer sur la famille. Beaucoup de cynisme et d'humour dans cette histoire pleine de drames. Souvenirs, secrets, disputes, réflexions, révélations : tout y est pour accrocher le lecteur  sans pour autant tomber dans le cliché. Le ton est juste et émouvant sans jamais être larmoyant. J'ai aimé suivre cette famille, partager leurs souvenirs bons et mauvais et malgré la brièveté du roman on s'attache à eux. Le livre est découpé en plusieurs parties racontant des moments clés de cette histoire. Il y a des scènes vraiment cultes, notamment celle du repas de Noël, terrible et pourtant plus vraie que nature. J'ai aimé le regard critique que porte la narratrice même si je ne partage pas toujours ses idées. Les réflexions sur la paternité et la fraternité sont très intéressantes : "[...] qu'est-ce qu'un spermatozoïde? Qu'est-ce que c'est, à côté des nuits d'inquiétude ? A côté des joies ? Des heures passées ensemble ?" Tranches de vies, petits moments d'infiltration dans la vie d'une famille qui, comme les autres, a ses secrets. J'ai beaucoup aimé.

 

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D'autres avis chez mes copines Taylor et Cécibon.

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2011-09-02T04:00:00+02:00

[Rentrée littéraire 2011] Le Pacte des vierges - Vanessa Schneider

Publié par MyaRosa

Le Pacte des vierges

de Vanessa Schneider

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Catégorie(s) : Roman contemporain francophone

Edition : Stock

Date de parution : 17 août 2011

Nombre de pages : 191

Prix : 17€

 

L'histoire : 2008, Gloucester, États-Unis. Dix-sept jeunes filles d’un même lycée tombent enceintes en même temps. Stupeur dans la ville. La rumeur publique fait état d’un pacte. Les gamines se seraient concertées pour faire et élever leurs enfants ensemble. Qu’en est-il exactement ?
À une journaliste venue enquêter sur l’événement, quatre d’entre elles se racontent.
Leurs voix se succèdent pour évoquer le « groupe », leurs relations, le mystère de leur grossesse multiple et ce pacte, qui leur permet d’échapper au quotidien d’une ville portuaire où le chômage et ses conséquences déciment les familles et laissent peu de place à un avenir meilleur.
À travers la narration croisée de ces quatre vies d’adolescentes, à travers le récit de leur enfance et de leurs blessures, de leurs espoirs et de leurs bonheurs, Vanessa Schneider nous raconte avec tendresse et non sans humour une certaine société américaine entre désoeuvrement, rêves et réalité.

 

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 Il y a quelques années, à Gloucester (Massachusetts - USA), dix-huit lycéennes de moins de seize ans sont tombées enceintes en même temps. Cette affaire a défrayé la chronique, chacun allant de sa petite hypothèse sur les raisons qui ont pû pousser ces adolescentes à choisir de devenir mères si jeunes et ensemble. Vanessa Schneider développe de nombreuses hypothèses dans ce récit écrit sous forme de témoignage. Quatre jeunes filles du groupe se livrent, essaient de ne pas trop en dire mais finissent toujours pas nous en apprendre un peu plus parce qu'elles ont besoin de se confier. Il y a d'abord Lana, la meneuse, celle qui prend les décisions, défend les autres filles, c'est la battante du groupe. Il y a Kylie, pleine de contradictions,abrutie par les rêves de gloire que sa mère reporte sur elle et en même temps tellement désireuse d'être aimée et regardée. Il y a aussi Sue, dont les parents sont très croyants alors que son père a pourtant des idées pas très catholiques... Et puis il y a Cindy, la seule à avoir un copain officiel, celle qui finalement se dit qu'avoir une vraie famille c'est peut-être mieux que d'élever un enfant entre copines.

 

 J'ai trouvé ce texte très intéressant. S'il s'agit d'un roman, on pourrait très bien être face à un véritable témoignage. Le style peut déplaire car il est familier puisqu'il s'agit du langage parlé d'adolescentes. Cette histoire n'est qu'un prétexte pour aborder les déviances de notre société et les problèmes d'éducation qui sont de plus en plus fréquents : drogue, alcool, sexualité précoce, manque d'attention, parents absents ou peu présents, névrose, dépression,... De nombreux sujets graves sont abordés mais ne vous y trompez pas, l'auteur ne blâme pas ces jeunes filles, elle ne rejette la faute sur personne ( ou au contraire sur tout le monde ?)et tente d'avoir un regard objectif et neutre. C'est justeme nt ce que j'ai apprécié dans ce roman. On sent bien que ces adolescentes ont besoin d'attention, appellent au secours. Elles n'ont pas choisi d'être enceintes pour les mêmes raisons et ne vivent par leur maternité de la même manière. C'est parfois cliché mais ça répond parfaitement à la réalité de nombreuses villes américaines. Ce n'est pas un livre exceptionnel, mais il est tout de même très intéressant, c'est une chronique du monde moderne, un texte très actuel. J'ai maintenant bien envie de découvrir d'autres parutions de Vanessa Schneider.

 

Un grand merci à la librairie Dialogues pour l'envoi de ce livre et merci également à Audrey car c'est elle qui m'a donné envie de le lire. Vous pouvez lire son billet ici.

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2011-08-18T07:55:00+02:00

[Rentrée littéraire 2011] La Petite - Michèle Halberstadt

Publié par MyaRosa

Rentrée littéraire

septembre 2011

 

Ca y est, le moment attendu chaque année par bon nombres de lecteurs est arrivé.

La rentrée littéraire ouvre ses portes avec, cette année, plus de 700 ouvrages à découvrir donc chacun devrait y trouver son bonheur. Certains sont très attendus et font déjà parler d'eux depuis quelques mois, comme le traditionnel Nothomb, le dernier Foenkinos, le dernier Martinez et d'autres nous réservent certainement de jolies surprises. Je vous parlerai notamment bientôt de Léna, le premier roman de Virginie Deloffre qui commence déjà à se faire sa place parmi les plus grands. Outre les auteurs français, de nombreux romans étrangers vont sortir ces jours-ci dont certains que j'attends avec beaucoup d'impatience comme Les Enfants du jeudi de Sonya Hartnett, Derniers adieux de Lisa Gardner (que je lirai très prochainement), et bien d'autres encore. J'ouvre le bal aujourd'hui avec le dernier livre d'une auteure dont j'avais déjà entendu parler mais que je n'avais pas encore eu l'occasion de découvrir.


Et vous, avez-vous envie de vous laisser tenter par la rentrée littéraire ? Attendez-vous certaines parutions avec impatience ?

 

***


La Petite

de Michèle Halberstadt

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Catégorie(s) : Roman contemporain francophone

Edition : Albin Michel

Date de parution : 17 août 2011

Nombre de pages : 148

Prix : 12,90€

 

L'histoire : " J'ai 12 ans et ce soir je serai morte." Méfiez-vous des enfants sages.
Elle n'a pourtant vécu qu'une enfance ordinaire, celle des années 1960 où l'on gardait pour soi secrets et blessures : se sentir terne et insignifiante, et surtout bête et laide. Mais il faut se méfier des enfants sages, ils portent parfois en eux des océans de désespoir... Michèle Halberstadt, l'auteur d'Un écart de conduite, décrit avec autant de justesse que de sobriété le monde de l'enfance, l'engrenage insidieux du silence et du mensonge, et la peur de grandir.

 

**

 

  Michèle Halberstadt a déjà fait parler d'elle avec ses deux précédents romans : Un Ecart de conduite et L'Incroyable histoire de Mademoiselle Paradis que je n'ai pas encore eu l'occasion de découvrir. C'est donc sans attentes particulières que je me suis plongée dans ce court roman, intriguée par la quatrième de couverture assez énigmatique.

 

 Le début de l'histoire est percutant. On suit les dernières heures d'une petite fille de douze ans qui a avalé tous les médicaments de l'armoire à pharmacie de la famille et se rend ensuite à l'école en espérant que personne ne se rendra compte de rien, en priant pour que personne ne la sauve... Sa détermination et son sang-froid sont effrayants. La suite du roman nous dévoile ce qui a mené cette petite fille jusque là. C'est un récit troublant qui nous montre que des petits riens peuvent mener à l'irréparable, qu'on ne soupçonne pas toujours le mal-être de ceux qui nous entoure... "La petite" grandit dans une famille semblable à beaucoup d'autres, dans les années soixante, et souffre d'un fort sentiment d'infériorité. Elle n'est ni belle, ni intelligente, ni marrante, elle n'a pas d'amis, est moins éblouissante que sa soeur, moins intéressante que les autres, du moins c'est ce qu'elle pense.

 

 Si j'ai aimé ce récit très touchant, je ne l'ai pas trouvé d'une grande originalité. Il y a de nombreux clichés et l'histoire a vraiment un goût de déjà-vu/lu. Ce qui me gêne le plus, c'est que ce récit est très court. Il ne fait que 148 pages, mais il pourrait en faire moitié moins puisque le livre est d'un tout petit format  (presque un poche) et que le texte est très espacé. Certes, c'est agréable à lire, mais c'est presque aussi court qu'une nouvelle et à 12,90€, ça fait tout de même un peu cher pour un livre si vite lu, même si on passe un moment agréable. J'ai aimé suivre les pas de cette petite fille, partager sa solitude et ses blessures, mais je n'ai pas été bouleversée comme j'ai pu l'être avec d'autres livres de ce genre. J'en attendais plus et je suis déçue. Je m'étais imaginée un tas d'histoires, toutes plus originales les unes que les autres et même si celle-ci m'a plu, elle reste très convenue. Je reste moyennement convaincue par ce titre, mais je lirai volontiers d'autres romans de l'auteure.

 

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" A quoi bon vivre quand on craint à ce point d'être soi-même ?"

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2011-08-17T13:02:00+02:00

Invitation pour la petite fille qui parle au vent

Publié par MyaRosa

Invitation pour la petite fille qui parle au vent

de Sébastien Fritsch

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Catégorie(s) : Roman contemporain francophone

Edition : Fin mars début avril

Date de parution : Octobre 2010

Nombre de pages : 286

Prix : 17€

 

L'histoire : Chaque âge a ses questions, ses inquiétudes, ses joies et ses blessures, ses hésitations et ses certitudes. De Paris à Nancy, des bidonvilles kenyans aux portes du Mercantour, des années 1950 à aujourd'hui, "Invitation pour la petite fille qui parle au vent" évoque celles d'un homme ordinaire, un médecin légiste timide, et de son entourage.
Nous croisons aussi une romancière talentueuse, une mère de famille dépassée, trois soeurs, un amoureux sans avenir... et la petite fille qui parle au vent.
Chacun à sa manière, nous suggère que la vie se bâtit de rencontres mais également d'absences.

 

 

 

 

 Un titre sublime et intrigant, une couverture on ne peut plus sobre et une présentation mystérieuse et volontairement vague, il n'en fallait pas plus pour attiser ma curiosité... Il y a d'abord Thomas et ses maladresses, Mademoiselle Valentin, la jolie blonde de la bijouterie. Il y a aussi Clara et sa manie d'espionner les autres, Estelle et son envie d'évasion, Salomé qui rêve d'aider son prochain. Il y a aussi la belle Alice qui voudrait qu'on la regarde autrement et puis la petite fille qui parle au vent...

 

 Je me suis plongée dans ce livre sans trop savoir où je mettais les pieds et j'ai tout de suite été charmée par la plume fine et poétique de Sébastien Fritsch. Les mots sont tendres, justes et pleins d'humour et nous invitent à nous laisser bercer avec plaisir. Je pense qu'il est important de ne pas trop en dire sur ce livre pour ne pas en atténuer la saveur. L'auteur nous parle de la vie avec beaucoup de tendresse. Au travers de différents personnages que nous suivons tout au long du roman, il aborde ce sujet sous tous les angles : l'amour, la mort, l'abscence, l'amitié, la peine, la joie, le doute, le mensonge, le pardon. La construction de ce roman est brillante et originale. La chronologie est bousculée, on revient dans le passé pour revenir dans le présent avant de faire un autre retour dans le passé, et pourtant on ne s'y perd pas. Les portraits brossés par l'auteur sont crédibles, on s'attache de tout notre coeur à ces personnages qui nous semblent si proches. On connait des petits détails de la vie de chacun et des traits de leur caractère. Autant de petits détails qui les rendent vrais à nos yeux. Les anecdotes sont amusantes, parfois au contraire tristes et émouvantes, mais je n'ai trouvé aucun passage inutile ou trop long. Tout est habilement orchestré et le résultat est une vraie réussite.

 

 Ce livre a de nombreuses particularités. L'auteur aborde des sujets sérieux, alimente son récit de véritables réflexions sur la vie sans pour autant rentrer dans la niaiserie. J'ai souvent du mal avec ce procédé, mais ici, j'ai trouvé les réflexions très pertinentes et elles apportent véritablement quelque chose au récit, ce qui est assez rare, je trouve. Les personnages jouent tous un rôle très important, qu'on ne comprend pas forcément au début du roman mais qui prend tout son sens par la suite. Il en est de même pour de petits détails qui nous échappent et qui sont finalement d'une importance capitale dans la suite du roman. Une autre particularité que j'ai beaucoup aimé : ce livre parle énormément de l'absence et donne véritablement un rôle à ceux qui ne sont plus là. J'ai été bouleversée par toute cette histoire, j'ai été émue aux larmes, j'ai ri et je me suis posée des tas de questions face à tous les événements qui surviennent. Sébastien Fritsch parle de la vie et il le fait merveilleusement bien. On se reconnait forcément à un moment ou à un autre et on en vient à faire des rapprochements avec notre propre vie. Ce livre me marquera longtemps et après ma lecture, une question ne me quitte plus : pourquoi ce roman reste-t-il méconnu ? Il mériterait vraiment qu'on parle un peu plus de lui et qu'on s'y intéresse davantage. C'est un très bon roman, plein d'amour et de tendresse, avec des personnages travaillés et attachants, une construction originale et réfléchie et une écriture très agréable. Un vrai coup de coeur !

 

Je remercie Bibliofolie ainsi que les éditions fin mars début avril pour cette belle découverte et surtout l'auteur pour sa gentille dédicace.

 

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" La mémoire est sans aucun doute le plus admirable de tous nos amis : elle porte notre fardeau pendant des années, n'en reçoit aucun remerciement et se retrouve, bien au contraire, très souvent accusée d'avoir escamoté les parties de notre histoire que nous ne voulons pas revoir. La mémoire accepte ce qu'aucun ami n'accepterait : être rétribuée de ses bons et loyaux services par la trahison et les insultes."

 

" Clara s'était donc convaincue très jeune que l'amour événementiel n'existe que dans les films. La vie, elle, n'a pas de bande son luxuriante de violons, pas de pluie romantique pour caresser la joue des amants qui se séparent, pas de rai de lune sur le visage de la belle quand son prince charmant la rejoint enfin et se penche sur elle pour lui promettre l'éternité. La vie fait ce qu'elle peut avec ce qu'on lui donne, voilà tout. Il faut simplement lui donner ce que l'on a de meilleur. Clara n'a donc jamais cherché l'amour fou, mais toujours désiré l'amour vrai. "

 

" Les meubles, témoins inertes de nos jours, sont des livres d'enfance. Il faut savoir les regarder avec l'envie de lire."

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2011-07-03T14:40:00+02:00

Les Années cerises - Claudie Gallay

Publié par MyaRosa

Les Années cerises

de Claudie Gallay

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Genre(s) : Roman contemporain francophone

Editeur / Collection : Actes sud / Babel

Date de parution : 6 avril 2011

Nombre de pages : 173

Prix : 6,50€

 

L'histoire : A l'école, on l'appelle l'Anéanti. Pas seulement parce qu'il collectionne les zéros : sa maison, à l'écart du village, est menacée d'être engloutie par une falaise qui s'effrite peu à peu. Et alors que tous - autorités, voisins, famille - conseillent à ses parents de déménager le plus rapidement possible, ils s'accrochent à leur chez-eux. La mère surtout, qui ne se soucie guère de rassurer son fils et distribue les claques plus facilement que les câlins. C'est dehors que le jeune garçon trouve de l'affection et des raisons d'aimer la vie : en s'occupant des animaux de la ferme de pépé et mémé, en rêvant à la grande soeur de son ami Paulo, en faisant de la balançoire sur le cerisier planté au bord du gouffre...

 

**

 

 Roman doux et cruel sur l'enfance, Les Années cerises est porté par l'écriture sensible et touchante de Claudie Gallay. Les mots sont simples, naïfs puisqu'ils sont ceux d'un enfant, et donnent à cette histoire une autre dimension. On s'attache immédiatement à Pierre-Jean qui souffre de sa solitude, du regard des autres, de ses mauvaises notes et de sa relation étrange avec ses parents. Il voudrait être comme les autres, avoir une famille normale, partir en vacances, avoir un chien mais au lieu de cela, il récolte des baffes à longueur de journées et vit dans une maison sur le point de s'effondrer... En plus de cela, il est follement amoureux de la soeur de son meilleur ami, mais hélas il sait que cet amour n'est qu'à sens unique. Heureusement, il y a son ami Paulo, parfois il l'agace, mais le plus souvent c'est un bon copain. Il y a aussi Pépé a qui il aime se confier et puis tonton François qui n'est pas comme les autres mais qui sait l'écouter.

 

 Il y a dans cette histoire, un petit quelque chose qui m'a fait penser aux livres de Barbara Constantine et à "Dis oui, Ninon" de Maud Lethielleux. Une sorte de naïveté touchante et d'optimisme à toute épreuve. C'est un roman mélancolique et profondément humain. J'ai beaucoup aimé suivre ce petit garçon, son quotidien, ses difficultés, ses pensées et ses rêves. J'ai beaucoup aimé sa relation avec ses grands-parents. On sent tout l'amour, l'admiration et le respect qu'il leur porte. J'ai été très touchée par cette jolie histoire, pas toujours rose mais pourtant si belle. Une fois encore, je n'ai pas été déçue par la collection Babel que j'aime beaucoup et je trouve la couverture magnifique et en parfaite adéquation avec le roman. Il s'agit de ma première rencontre avec Claudie Gallay et je peux vous assurer qu'il y en aura d'autres... Une jolie découverte.

 

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" La soeur de Paulo, je pourrais l'aimer à pas savoir et tout abandonner pour elle. Elle ne veut rien que j'abandonne. Elle ne me regarde même pas. Il me manque trois ans. "


" Le ciel est de plus en plus blanc. A force de le regarder, j'ai mal aux yeux. Je regarde quand même. Je veux devenir aveugle. Qu'il m'arrive quelque chose. Il ne m'arrive jamais rien. J'ai froid,c'est tout."


" Maman, pour ce qui est des mots, elle est forte. Elle finit toujours pas faire taire tout le monde. Pour ce qui est de casser le bonheur aussi."



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