Sarah quitte Lyon avec ses parents pour emménager à Aumelys, un village où il règne une atmosphère étrange, comme si le temps s'était arrêté. Au collège, elle découvre qu'un lien fort et secret unit les enfants originaires d'Aumelys. Ils ne se mêlent pas aux autres. Sarah devient amie avec Gabriel et Faustine, qui, comme elle, sont rejetés. Mais la jeune fille se sent malgré tout attirée par Liam, Aumelysois d'origine. Malheureusement le secret qui unit tous ces enfants semble être un obstacle entre eux deux. Comment Sarah réussira-t-elle à percer ce mystère ? Et si une malédiction planait sur ce village ?
Mon avis :
Ce qui m'a attiré dans ce roman, c'est d'abord sa couverture mystérieuse et intrigante. J'ai bien fait de me laisser tenter car j'ai passé un très bon moment et cela m'a rappelé des souvenirs. C'est tout à fait le genre de romans que je dévorais lorsque j'étais ado. L'ambiance est sombre, mystérieuse, effrayante et on sème le doute dans l'esprit du lecteur à chaque instant.
Sarah vient de perdre sa soeur. Cette disparition étant très difficile pour tout le monde, ses parents ont décidé de quitter la ville où ils habitaient et leur habitation trop chargée de souvenirs pour s'installer à Aumelys, un petit village tranquille où ils ont hérité d'une maison. Mais ce nouveau départ ne s'annonce pas simple. Sarah est rongée par la culpabilité et ses parents ont du mal à la regarder. Ils ne passent presque plus de temps ensemble et ne savent plus quoi se dire. Pour couronner le tout, ce village est étrange. Il n'y a jamais personne dans les rues et toutes les habitations sont anciennes. Et puis, les enfants sont bizarres. Ils ne se mélangent pas aux autres et restent en groupe. Faustine et Gabriel, les seuls qui daignent lui adresser la parole lui expliquent qu'il en est ainsi depuis toujours. Les aumelysois pur souche n'acceptent pas les "étrangers" - ceux qui ne sont pas ici depuis des générations - et restent toujours entre eux sans un regard pour les nouveaux. S'il n'y avait que ça... Ils ne sourient jamais et semblent toujours tristes. Que se passe-t-il vraiment ici ?
J'ai vraiment adoré ce roman ! Si vous cherchez une lecture d'été sympa pour vos ados, voilà ce qu'il vous faut ! L'écriture est agréable, l'histoire est captivante, il y a du suspense et on a vraiment envie de savoir ce qui se passe. L'atmosphère est étrange et envoûtante et aussi un peu effrayante. On a du mal à s'en détacher. Pour moi, c'est une jolie surprise. Un roman qui m'a beaucoup plu.
D'une rive à l'autre du Saint-Laurent, des familles attachantes aux destins entrecroisés voguent entre amitiés et rivalités, drames déchirants et bonheurs intenses.
Nous voici au XIXe siècle, sur les rives du Saint-Laurent, là où le fleuve se mêle à la mer. Deux rives : celle du nord, aride, majestueuse, faite de falaises et de plages ; celle du sud, tout en vallons, en prés verdoyants et en terres fertiles. Des couples et leur famille : Alexandrine et Clovis, Albert et Victoire, Emma et Matthieu, ainsi que James O'Connor, Irlandais immigré, seul membre de sa famille ayant survécu à la traversée.
Ces personnages plus grands que nature, plus vrais que la rudesse de l'hiver, plus émouvants que les larmes et les sourires qui se succèdent au rythme des marées, peuplent le premier tome des Héritiers du fleuve, une saga incomparable comme seule Louise Tremblay d'Essiambre sait en créer.
Mon avis :
Pour info, cette saga compte quatre tomes et ce livre réunit les deux premiers.
Emma, Alexandrine et Victoire sont nées dans le même petit village et ont grandi ensemble. Pourtant, à l'âge adulte, leurs vies vont être très différentes. Emma est partie vivre de l'autre côté du fleuve et n'est jamais revenue. Pourtant ce n'est pas l'envie qui manque, mais les grossesses se sont enchaînées et le temps est passé très vite. Son quotidien de mère de famille nombreuse est bien remplie mais ses amis et sa famille lui manquent et elle ne sent pas tellement épanouie dans cette maison où personne ne rit. Sa vie est loin d'être ce qu'elle avait imaginé... De l'autre côté du fleuve, Alexandrine et son mari Clovis sont amoureux comme au premier jour et élèvent leurs enfants dans la joie et la bonne humeur. Mais Clovis doit souvent partir loin de la maison pour son travail et ces départs sont un peu plus difficiles à vivre chaque année. Quant à Victoire, elle s'est mariée tardivement, plus pas peur de finir seule que par véritable amour, mais elle s'en accommode même si l'absence d'enfant se fait cruellement ressentir dans la grande maison où elle vit. Alors, à défaut de pouvoir bercer un nouveau-né et pour ne plus y penser, Victoire occupe ses journées à pâtisser. Son talent est tel qu'on entend parler de ses gâteaux bien au-delà du fleuve.
J'aime les histoires de famille et les grandes sagas dans lesquelles on suit des personnages durant toute leur vie, mais j'étais loin de me douter que ce roman allait autant me plaire. J'ai vécu toutes ces histoires comme si j'y étais. Je me suis profondément attachée à Alexandrine, Emma et Victoire. J'ai eu l'impression d'être leur confidente et j'ai suivi avec passion le déroulement de leurs vies, les joies et les drames, les regrets et les rêves. On voit leurs enfants grandir, leurs envies changer, leurs rêves s'évanouir ou devenir réalité. On rit et on pleure avec elles. On s'énerve et on s'attriste de l'injustice de la vie et des terribles épreuves auxquelles nos amies de lettres sont confrontées. C'est beau, parfois cruel et souvent très émouvant.
J'ai beaucoup aimé les descriptions de la vie à cette époque dans ce petit coin du monde. Cela m'a rappelé, par bien des aspects, la vie de mes grands-parents. Chez eux, les portes étaient toujours ouvertes et il y avait du monde, des éclats de rire et de bonnes odeurs de cuisine. Ma grand-mère adorait être entourée de sa famille et elle n'avait besoin de rien d'autre pour être heureuse. C'était la maison du bonheur ! La vie décrite dans le livre était rude et les journées ne devaient pas être de tout repos, mais je pense que c'est une vie qui m'aurait plu. Vivre dans une ferme ou dans une grande maison pleine d'enfants avec un potager à cultiver, de longs repas de famille et des tas de petits-enfants.
Il y a des personnages secondaires qui m'ont aussi beaucoup plu comme Mamie, James, Lionel, Clovis, Albert, Gilberte, Marguerite ou encore Catherine et Prudence. Je ne saurais dire combien de fois j'ai ri ou pleuré en lisant ce livre, mais plus d'une fois, c'est certain. J'ai adoré la façon dont l'auteur raconte toutes ces histoires. On sent dès les premières pages et sa petite note que Louise Tremblay d'Essiambre est une merveilleuse conteuse, une magicienne des mots. J'ai adoré ce tourbillon d'émotions, ces vies qui s'entremêlent, ces personnages qui évoluent et se rachètent parfois des fautes qu'ils ont pu commettre. J'ai aimé les dialogues, le franc parler des personnages et leurs mots d'un autre temps. C'est un roman plein d'espoir et d'humanité qui m'a beaucoup touchée et je regrette de ne pas avoir les deux tomes suivants sous la main car j'ai très envie de savoir ce qui va arriver ensuite à ces familles. Vivement cet automne !
À Coney Island, les manèges sont à l’arrêt. Face à la mer grise, Angela et June partagent une cigarette. C’est l’hiver de leurs 16 ans. L’hiver où John Lennon va mourir. L’hiver où les deux jeunes New-Yorkaises, si différentes mais complices depuis l’enfance, entrent dans l’âge adulte. Un secret, cette nuit-là, décidera de tout : les amours, les mariages, les rêves et les échecs. Tandis que la ville change, souffre ou s’amuse, les deux copines vivent côte à côte cet étrange grand huit : le cyclone de la vie.
Mon avis :
Le charme particulier de Coney Island. Les années 1980. Deux amies qui sont comme le jour et la nuit. Leurs rêves. Leurs espoirs. Leurs vies à construire. Une nuit particulière qui va choisir pour elles et ce tourbillon infernal qu'est la vie qui nous emporte sans que l'on ne maîtrise rien. Il y a tout cela et bien plus encore dans "Miss Cyclone".
Ce roman, c'est l'histoire d'Angela, Nick, Adam et June. Quatre jeunes new-yorkais que l'on va suivre durant plusieurs décennies marquées par des événements historiques et personnels. C'est un roman qui va à toute vitesse et nous emporte avec lui. On ne peut pas le lâcher. On ne peut pas arrêter d'y penser.
Il y a leurs histoires qui font forcément écho à la nôtre parce qu'il est question de choix, du temps qui passe (toujours beaucoup trop vite), de ce qu'on ne maîtrise pas, des drames qui ponctuent notre vie, des désillusions qui surviennent inévitablement en grandissant. Il y a beaucoup de nostalgie dans ce roman et en même temps énormément d'optimisme car même si la vie défile à toute vitesse et même s'il y a des tas de choses qui ne dépendent pas de nous, il y a un moment où on peut décider de choisir et d'arrêter de subir. Il y a un moment où il faut accepter ses échecs, ses déceptions, ses regrets, ses blessures et les laisser là où ils sont pour aller de l'avant.
Je n'ai pas vu le temps passer en lisant ce roman et je n'avais pas du tout envie de le terminer. J'ai adoré passer du temps avec Angela, découvrir peu à peu l'énigmatique June. On voit les personnages grandir et vieillir et on voudrait pouvoir arrêter le temps, revenir parfois en arrière pour les voir prendre d'autres chemins et faire d'autres choix. Il y a beaucoup de nostalgie et en même temps cette sensation d'urgence qui nous serre le coeur. C'est un roman rempli d'émotions qui donne encore plus envie de profiter de chaque instant. J'ai été émue en le lisant mais je l'ai encore plus été après en repensant à ces personnages que j'ai l'impression de connaître vraiment et qui, j'en suis sûre, me hanteront longtemps.
En quelques mots :
Un roman plein de charme porté par des personnages inoubliables et un cadre fabuleux que l'on quitte à regret comme si l'on refermait une boîte à souvenirs remplie de photos et d'objets de toute une vie. J'ai adoré !
"On devrait tous avoir droit à deux vies. On se trompe toujours dans la première."
"La seule ambition qui vaille est d'être heureuse de se lever le matin."
Vous l’aimez plus que tout au monde. Vous lui faites aveuglément confiance. Vous ne rêvez que d’une chose : fonder une famille ensemble. Mais rien ne se passe comme prévu.
JUSQU’OÙ IRIEZ-VOUS POUR ÉVITER DE TOUT PERDRE ?
Une histoire racontée à rebours, car il n’y a qu’en démêlant les fils du passé que l’on peut comprendre le présent.
Mon avis :
Ce qui m'a attiré, c'est la construction de ce roman. On part du présent et on remonte de plus en plus loin dans le passé. Pour comprendre. Comprendre les situations mais surtout les personnages et leurs réactions. J'ai aimé cette façon de faire car au début, sans même s'en rendre compte, on se permet de juger les personnages. On croit les connaître mais les choses ne sont pas aussi simples... En allant plus loin et en découvrant leur passé, on les trouve beaucoup plus humains et on ressent plus d'empathie.
Ce livre parle du couple et des secrets mais aussi et surtout de maternité et de paternité. Parce que c'est quelque chose de très personnel et que les personnages de cette histoire n'ont pas du tout les mêmes envies et les mêmes rêves. Parce que parfois les choses ne se passent pas comme on les avait imaginé. Parce que l'envie d'avoir un enfant peut parfois prendre toute la place et briser des couples et des vies. Parce qu'on n'a pas toujours le choix et que l'on doit faire avec les cartes que l'on a en mains. Parce que souvent on ne connaît pas vraiment les personnes qui nous sont chères, leurs secrets, leurs aspirations, leurs souffrances.
J'ai trouvé ce roman bien construit et très agréable à lire. Les situations et les personnages sont crédibles. Tout sonne juste. L'analyse psychologique est très pertinente et les personnages ainsi que les thèmes abordés m'ont vraiment touchée. Certaines scènes m'ont brisé le coeur et je me suis mise à la place des différents personnages. Encore une fois, Amélie Antoine frappe juste et fort. Ce roman ne peut pas laisser indifférent. Il y a beaucoup d'émotions, de mystère, de suspense et de rebondissements. C'est un roman moderne qui bouscule et interroge. J'ai beaucoup aimé et suis bien décidée à lire tous les autres romans de l'auteur (Fidèle au poste - lu en 2016 - m'avait aussi beaucoup plu).
Dans les ruelles chatoyantes et décadentes de la Venise de 1361, Chiara rêve à une autre vie. À la mort de sa mère, victime de la peste, elle est recueillie par une communauté de prostituées alors qu'elle n'est qu'une petite fille.
Treize ans plus tard, elle vit elle aussi du commerce de ses charmes. Belle, brillante et déterminée, Chiara économise dans l'espoir de se construire un avenir plus radieux. Mais la découverte de l'identité de son père va bouleverser ses plans et lui offrir ce qu'elle n'aurait jamais imaginé : le pouvoir. Plus sulfureuse que jamais, la Cité des Doges devient le décor rêvé de sa quête d'amour et de liberté.
Mon avis:
Lorsque j'ai reçu ce roman, j'étais vraiment impatiente de m'y plonger. D'abord par curiosité car je trouve la couverture mystérieuse à souhait, mais aussi parce que l'histoire se déroule dans un contexte que je connais très peu et qui me semblait intéressant. Pourtant, je dois avouer que malgré mon enthousiasme j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman et que ma lecture a été un peu fastidieuse...
Le début est lent. J'ai mis beaucoup de temps à rentrer dans l'histoire.Si le contexte est effectivement très intéressant, il est aussi un peu compliqué. Il y a beaucoup de personnages - certains ont d'ailleurs vraiment existé - et il est très important de bien comprendre qui ils sont et surtout quels rôles ils jouent car il y a beaucoup d'enjeux et de jeux de pouvoir à cette époque. J'étais parfois un peu perdue en ce qui concerne les différents grades des personnages et ce qu'implique le statut de certains hommes d'église. Et puis, ce qui m'a manqué, c'est l'intensité, l'empathie et l'émotion. Malgré tout ce qui se passe, durant une grande partie de ma lecture, je n'ai pas vibré ni été émue. Je n'ai pas ressenti grand chose et suis restée assez hermétique à tout cela. J'en suis la première désolée.
Et puis, il y aussi Chiara... Dans la première moitié du roman, je n'ai pas du tout réussi à m'attacher à elle. Elle ne m'inspirait aucune sympathie. Je trouvais qu'elle manquait de profondeur, qu'elle était trop superficielle. On la présente comme une sorte de fantasme masculin par excellence. Ce que j'avais envie de voir, c'était ses failles et ce qu'elle ressentait au fond d'elle-même, pas des descriptions de ses formes parfaites et de sa chevelure de rêve. J'ai du mal à dire si elle m'agaçait ou si elle me laissait indifférente, mais ce n'est pas un personnage que j'avais envie de suivre. D'autres personnages secondaires me plaisaient davantage. Heureusement, dans le dernier tiers de ce premier tome, elle est remontée dans mon estime et je l'ai trouvé plus intéressante. Je me demande si ce sera toujours le cas dans la suite...
En dehors de cela, le côté historique de ce roman est vraiment très intéressant. Venise, à cette époque, n'est pas du tout comme on la voit aujourd'hui. Il y a beaucoup de violence dans les rues, la montée des eaux fait des dégâts et l'on peut voir ici et là des corps en décomposition et des rats. La peste n'est jamais loin et les prostituées ne sont en sécurité nulle part. Pendant que toutes ces femmes se battent pour survivre, l'hypocrisie et l'argent dominent la ville. Des hommes respectés sont prêts à tout pour le plaisir et le pouvoir. Cette partie du roman m'a vraiment intéressée et m'a fait penser aux livres de la série de Sara Poole (Poisoner Mysteries) dont l'histoire se déroule un siècle plus tard à Rome mais dans laquelle il est aussi question de religion, de manigances, de pouvoir, de manipulation et de femmes fortes et déterminées prêtes à utiliser leurs atouts pour obtenir ce qu'elles veulent.
En résumé, je suis un peu mitigée. J'ai adoré le contexte et les descriptions, mais j'ai mis du temps à apprécier ma lecture et à m'intéresser au personnage principal. Néanmoins, les choses se sont un peu débloquées au fur et à mesure et la dernière partie m'a davantage emballée. Je suis curieuse de découvrir la suite de cette histoire. Je me dis que maintenant que le décor est bien posé, le second tome sera certainement plus rythmé et riche en surprises. A suivre...
1970, Le Camboudin, petit village breton. Alfréd, neuf ans, a un prénom dont l’accent aigu lui déplaît, une mère qui picole trop et un grandpère qui tient à lui comme à la prunelle de ses yeux. Il adore traîner au bistrot avec ses copains, une joyeuse bande de vieux qui lui apprennent la vie. Avec l’aide de son Vénérable Papi, il va décider de passer le cap de ses dix ans en établissant une liste de voeux à réaliser avant le grand jour. Rencontrer un vrai cow-boy, boire de la trouspignôle ou encore conduire un tracteur marqueront le début d’une série d’aventures aussi rocambolesques que réjouissantes. De voeux gâchés en moments de pure félicité, il va vivre l’année la plus incroyable de sa vie.
Maude Mihami nous offre avec Les Dix Voeux d’Alfréd un premier roman d’une grande drôlerie qui pose un regard tendre sur le monde de l’enfance.
Mon avis :
Avez-vous entendu parler des nouveaux NiL ? Cette maison d'édition que j'aime beaucoup se renouvelle aujourd'hui en nous proposant notamment une charte graphique moderne et colorée. Trois romans inaugurent cette nouvelle aventure et ils sont tous plus beaux et plus tentants les uns que les autres. Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous ici. De mon côté, je ne manquerai pas de vous parler de ces beaux romans au fil de mes découvertes. Et ça commence tout de suite avec l'histoire d'Alfréd (avec l'accent, c'est important !) que j'ai adoré !
L'histoire se déroule dans les années 1970 dans un tout petit village breton où tout le monde connaît tout le monde. C'est ici que vit Alfréd, un p'tit bonhomme de neuf ans très attachant dont tout le monde prend soin - à moins que ça ne soit l'inverse ? Là-bas, la moyenne d'âge est assez élevée, on picole pas mal, on se dispute souvent, mais on s'aime aussi profondément même si on est trop pudique pour le dire ou le montrer. Alfréd est en quelque sorte ce qui lie tout ce petit monde. Malgré les conflits et les désaccords qui surviennent entre les uns et les autres, rien n'est plus important pour eux que ce p'tit bonhomme plein de vie qui a la main sur le coeur et sème le bonheur et la fraîcheur autour de lui.
Alfréd passe ses journées à naviguer entre les maisons des uns et des autres. Il est très proche de son grand-père et suite à l'une de leurs conversations, il décide de faire la liste des choses qu'il veut faire avant son dixième anniversaire. Cette liste de voeux va bousculer un peu leur quotidien et les entraîner dans toutes sortes d'aventures rocambolesques, pour le plus grand plaisir des lecteurs.
J'ai adoré ce roman ! Les personnages sont tous très attachants. On se moque complètement qu'ils ne soient pas très cultivés, qu'ils picolent ou disent des grossièretés. Il y a en eux beaucoup d'authenticité, de sincérité et de tendresse et cela nous ramène à l'essentiel, à ce qui est vraiment important. On est loin des préoccupations modernes, ici c'est le contact humain qui prime et ça fait du bien ! J'ai tout aimé : l'écriture de Maude Mihami, les expressions farfelues et très imagées des personnages, la pudeur et la sincérité des gens du village, l'amitié inébranlable qui unit certains, l'amour qu'il y a au sein de cette famille malgré les désaccords et les souffrances, la complicité unique qu'il y a entre l'enfant et son grand-père, le regard qu'Alfréd porte sur sa vie et sur les siens...
En quelques mots :
C'est un roman que l'on lit avec beaucoup de plaisir et qui ne peut qu'émouvoir. Impossible de ne pas succomber au charme de ce très joli roman plein de charme et d'émotions sincères. J'ai adoré ! A lire absolument !
Marseille, 2016 En démontant le faux plafond d’un hôtel en travaux, un ouvrier tombe sur une boîte en fer rouillée contenant les souvenirs d’une vieille dame. Magdalena. Mais que se cache-t-il derrière cette photo de mariage ? Son arrière-petite-fille, tenancière du Café de l’Ensaïmada, une institution culinaire à Paris, décide alors de partir à la recherche de ses origines majorquines qu’elle ignorait jusqu’alors. Elle quitte son quotidien épuisant pour la douceur et le farniente méditerranéens. Dès son arrivée sur l’île, Anaïs va réveiller des secrets de famille cachés depuis des générations. Mais la tâche ne s’avère pas si facile. Miquel, le nouveau propriétaire de l’orangeraie qui appartenait à son aïeule, ne se montre pas du tout coopérant.
Majorque, 1935 Magdalena, jeune pâtissière, confectionne chaque jour des ensaïmadas, ces brioches majorquines entortillées et saupoudrées de sucre glace. Très vite, la guerre civile espagnole frappe aux portes de son village qui devient le théâtre d’affrontements sanglants et de drames familiaux. Au péril de sa vie, Magdalena s’engage alors dans la résistance, avant de devoir s’enfuir vers la France.
Entre Majorque et Marseille, deux destins de femmes bousculées par la Guerre d’Espagne et un secret de famille, mais unies par une même passion : la pâtisserie.
Mon avis :
C'est avec beaucoup de plaisir et d'impatience que je découvre les romans repérés et publiés dans le cadre du Prix du livre romantique organisé depuis plusieurs années par les éditions Charleston. Après avoir lu et adoré "Les Lettres de Rose" et "Fille de bohème", j'avais vraiment hâte de me plonger dans "La Vallée des oranges" et, cette fois encore, j'y ai trouvé tout ce que j'aime. C'est une merveilleuse histoire pleine d'amour, de drames, de secrets et de passion. Un roman qui fait voyager et régale nos sens.
Anaïs est une jeune femme indépendante qui vit à Paris et tient une pâtisserie dans laquelle elle prépare notamment ses fameuses ensaïmadas d'après une recette héritée de son arrière- grand-mère. Un coup de fil inattendu va la pousser à partir sur les traces de cette aïeule dont elle ne connaît pas l'histoire. Ses recherches vont l'amener à découvrir Majorque, terre de ses origines, pour laquelle elle va avoir un véritable coup de foudre. Il faut dire qu'entre Paris et Sóller, c'est le choc des cultures ! Là-bas, les gens prennent leur temps. Ils vivent au rythme de la nature, profitent des belles journées ensoleillées et de la douceur de vivre. Là-bas, c'est une explosion de couleurs et de saveurs. Tout est parfumé, éclatant, envoûtant. D'abord un peu perdue, Anaïs va rapidement se sentir à son aise sur cette terre chargée d'histoires et de secrets. Il se pourrait bien qu'un certain beau brun ne soit pas totalement étranger à cette sensation de bien-être...
J'ai adoré cette histoire et l'écriture de Béatrice Courtot. Les descriptions m'ont énormément plu et j'ai vraiment eu l'impression de partir en vacances, de visiter l'île aux côtés d'Anaïs. Je sens encore le parfum des orangers et celui des pâtisseries confectionnées avec amour par plusieurs générations de femmes fortes et courageuses. Je vois encore les oliviers, les volets bleus, l'éclat du soleil sur l'eau, les lampions colorés qui éclairent les rues et les jardins. J'ai également aimé en apprendre davantage sur les traditions locales. On sent que l'auteur s'est bien documentée et est totalement passionnée par le sujet. Quel magnifique voyage ! Quel bel hommage rendu à cette île et à ses habitants !
Et, bien sûr, j'ai aimé suivre l'avancée des recherches d'Anaïs sur sa famille. Là-bas, la douceur de vivre est telle qu'on ne se doute pas une seconde de tout ce que les habitants de l'île ont dû traverser. La guerre civile a fait des ravages et a mis cet endroit merveilleux à feu et à sang. Ce lieu paradisiaque a été le théâtre de drames inimaginables qui ont laissé des traces indélébiles. C'est une partie de l'Histoire que je connais peu. En plus d'être émouvante et divertissante, j'ai trouvé cette lecture intéressante et enrichissante à tout point de vue.
Il ne m'a vraiment rien manqué, dans ce livre. J'ai adoré, tout simplement. J'ai même tellement aimé que cela m'a semblé trop court. Il y a beaucoup d'émotions, des passages amusants, des descriptions éblouissantes et dépaysantes, un cadre fabuleux, des secrets et des pans de l'Histoire bouleversants, une intrigue prenante, des tas de passages gourmands et même des recettes de cuisine typiquement majorquines. J'ai eu à la fois l'impression de partir en vacances et de voyager dans le temps. Que demander de plus ? Une fois la dernière page tournée, je suis allée regarder des photos de Majorque et des pâtisseries et plats évoqués dans le livre. Je n'ai maintenant qu'une envie : faire mes valises pour aller voir tout cela de mes propres yeux et goûter aux spécialités locales ! Qui m'accompagne ? Une chose est sûre, je ne pourrais plus déguster une orange ou sentir le délicieux parfum de la fleur d'oranger sans penser à cette tragique mais belle histoire.
En quelques mots :
Comme Anaïs et Béatrice Courtot, j'ai eu un vrai coup de foudre pour Majorque et ses spécialités. Ce roman nous offre un dépaysement inégalable. On a l'impression de partir en vacances rien qu'en tournant les pages ! J'ai encore en tête toutes les saveurs et les couleurs de ce lieu incroyable que je n'avais pas du tout envie de quitter. Quel beau voyage !
1968. Jean a six ans quand il est confié du jour au lendemain à sa grand-mère. Pour l’été. Pour toujours. Il n’a pas prévu ça. Elle non plus. Mémé Lucette n’est pas commode, mais dissimule un coeur tendre. Jean, véritable moulin à paroles, est un tourbillon de fraîcheur pour celle qui vivait auparavant une existence paisible, rythmée par ses visites au cimetière et sa passion pour le tricot. Chacun à une étape différente sur le chemin de la vie – elle a tout vu, il s’étonne de tout –, Lucette et Jean vont s’apprivoiser en attendant le retour de la mère du petit garçon. Ensemble, dans une société en plein bouleversement, ils découvrent que ce sont les bonheurs simples qui font le sel de la vie.
Mon avis :
Je garde un très bon souvenir du roman "Nos adorables belles filles" (qui depuis est sorti en poche sous le titre "En voiture, Simone !") et j'avais hâte de découvrir le nouveau roman d'Aurélie Valognes. Franchement, cette couverture attire le regard, non ? Je la trouve superbe tout comme le titre et cela colle parfaitement au roman. Des petits bonheurs, du vintage, de la simplicité mais aussi le hasard et les surprises que nous réserve la vie. Ce sont comme des promesses et, pour moi, elles sont largement tenues. Aurélie Valognes nous offre un roman plein de sensibilité et d'émotions. Un joli moment de lecture.
On s'attache tout de suite au petit Jean qui se retrouve chez sa grand-mère du jour au lendemain. Il n'a que six ans et ne comprend pas vraiment ce qu'il fait là. Jour après jour, il attend le retour de sa maman et refuse obstinément de défaire sa valise. Mais les jours passent et elle ne revient pas. Malgré tout, le petit garçon garde espoir. La vie avec Mémé Lucette est très différente de ce qu'il a connu avant. Il faut marcher, aller faire les courses chaque jour, cultiver le potager, descendre en bas de l'immeuble pour faire la vaisselle ou aller chercher de l'eau, se rendre au cimetière pour parler aux morts et aller à la messe. Au fil des jours, le petit garçon et la grand-mère qui se connaissaient peu s'apprivoisent et deviennent de plus en plus complices. Ils forment un joli duo. Chacun apporte à l'autre ce qui lui manquait. Malgré tout, Jean espère encore le retour de sa maman et conserve précieusement les lettres et les cartes que celle-ci lui envoie. Seront-ils bientôt réunis ?
Aurélie Valognes s'est inspirée de l'histoire de sa famille pour écrire ce roman. Elle a voulu décrire une époque où on n'avait pas toujours le choix et où les femmes n'étaient pas encore libres de s'épanouir. Une époque durant laquelle beaucoup d'enfants ont eu une enfance pas comme les autres - ce qui ne veut pas forcément dire malheureuse. Elle voulait aussi montrer qu'il ne faut pas se fier aux apparences et que tout n'est jamais tout noir ou tout blanc. Et c'est vraiment réussi ! Je suis passée par tout un tas d'émotions à la lecture de ce roman et je ne m'attendais pas à cette fin. J'ai pensé à mon enfance, à ma grand-mère, à nos souvenirs si chers à mon coeur. Bien sûr il y a des moments difficiles dans la vie, des événements imprévus, des jours sombres durant lesquels on a l'impression que le sort s'acharne sur nous, mais il y a aussi des moments de pur bonheur qui en valent la peine et auxquels on peut s'accrocher.
Dans cette histoire, il y a des drames, des passages très tristes mais aussi et surtout beaucoup d'amour, de partage et de générosité. J'ai été très émue par la famille de Jean, par la grand-mère, par la tante Françoise ainsi que par le voisinage où l'entraide est de mise. Cette époque ne paraît pas si éloignée de la nôtre et pourtant, tant de choses ont changé ! J'ai adoré toutes les descriptions qui nous font remonter le temps. La plupart des gens n'avaient pas grand chose mais on s'en contentait, on se réjouissait de peu. Et que dire des titres des chapitres qui ponctuent le récit et sont comme un hommage à notre belle langue et aux expressions imagées de nos grands-mères ? (prendre la poudre d'escampette - soupe à la grimace - plein les mirettes - c'est pas d'la tarte - la tête au carré - courir sur le haricot - beurré comme un P'tit Lu - l'avoir dans le baba - c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures, etc...) J'ADORE !
En quelques mots :
Une histoire pleine de tendresse, d'optimisme et d'émotions qui nous fait remonter le temps et partager le quotidien d'un enfant et de sa grand-mère à la fin des années 1960. Un roman attendrissant, plein de charme et de simplicité qui fait passer du rire aux larmes. Une très belle lecture.
Quelques extraits :
"Quand l'heure est au linge que l'on replie, aux câlins qui s'éternisent le soir au coin du feu, aux billets de train qui se rangent pour apprivoiser le chemin du retour, Jean enchaîne les soupirs, appuie son regard sur chacun, comme pour immortaliser un moment où il a été heureux, vraiment heureux."
"- C'est comme ça, Jean. Ceux que tu aimes le plus vont et viennent, repartent et reviennent. En prenant un bout de ton coeur à chaque fois. Mais tu ne vas pas te priver d'aimer de peur de devoir souffrir un peu ? Tout ce bonheur ne vaut-il pas un petit pincement au coeur ?
- Mais ça me fait si mal de partir. D'être séparé, encore ! [...]
- On ne choisit pas les surprises de la vie, mon petit. On fait avec et souvent, c'est pour le meilleur.
"Ma Dame, Laissez-moi vous aimer. Juste avec des mots. Rien que des mots. Plus fort grâce aux mots. Vous êtes mon île, mon salut, ma survie, mon repos. Que ces lignes vous brûlent, vous percent, vous pénètrent dans l'extrême beauté d'une passion dont les corps s'épousent malgré l'absence."
Gabrielle, Emilie. Deux femmes que tout sépare. Elles se rencontrent. S'éblouissent. Doivent se quitter. Mais de ce moment éphémère s'est noué un lien insensé qui les pousse à échanger des lettres à n'en plus finir pour abolir l'espace, le temps, l'oubli et la douleur du manque. C'est l'écriture d'une passion nourrie de la passion de l'écriture.
Mon avis :
Ce roman nous parle d'amour. D'un amour fou comme il y en a peu. D'un amour qui ne s'explique pas. D'un amour qui brûle, qui transperce le coeur. D'un amour qui foudroie et laisse sans voix. Cette histoire d'amour est celle de Gabrielle et Emilie. Deux femmes qui ont déjà bien vécu, ont construit une famille et n'ont jamais été attirées par quelqu'un du même sexe. Deux femmes qui se rencontrent par hasard et très brièvement mais vont être marquées à jamais par ce moment et comme hantées l'une par l'autre. Cela va les amener à entamer une correspondance puisqu'elles partagent toutes deux le goût des mots.
Ce qui leur arrive, elles ne le comprennent pas. Elles ne se sont vues que quelques instants et pourtant, il y a depuis un manque et une fièvre qui les dévorent. Trente ans et des milliers de kilomètres les séparent. Leurs familles et les convenances leur interdisent de se revoir, mais leurs lettres les rapprochent. Elles sont d'abord légères et timides, parfois piquantes et provocantes puis totalement passionnées. Il y a de la réticence chez l'une et même du déni. Elle voudrait ne pas voir. Elle voudrait oublier. Mais plus elle repousse l'autre, plus elle est attirée.
L'attente entre deux lettres devient de plus en plus insoutenable. L'une écrit même des lettres qu'elle n'envoie pas pour ne pas être trop pressante, pour ne pas embarrasser l'autre mais parce qu'elle a besoin d'exprimer ce qu'elle ressent. Ces sentiments qui la bouleversent et qu'elle n'a jamais connu auparavant. Cet amour, elles ne se l'expliquent pas. C'est comme si leurs âmes étaient liées, aimantées, nourries l'une par l'autre.
Il y a dans ce livre énormément d'émotions. D'abord déroutant, cet amour devient évident aussi bien pour les deux femmes que pour le lecteur. On est ému de cet amour si pur, si peu banal qui tient de l'attachement, de l'amitié, de l'instinct maternel, de la complicité et du désir. Les mots sont beaux et plein de délicatesse et il y a cette urgence et cette impossibilité d'être ensemble qui nous brisent le coeur. Ce que je retiendrai de cette lecture, en plus de la beauté et de la pureté, c'est cette évidence : il faut profiter de chaque instant et vivre pour soi et non pour les autres. On ne doit jamais fermer son coeur ou s'empêcher d'aimer.
***
Quelques passages :
"Vous êtes mon astre et mon désastre".
"Vous êtes, ma seule, mon amie, mon amante, mon interdite, ma préférence, ma bien-aimée. Vous êtes un printemps dans mon hiver. Vous êtes mon enfant, ma petite soeur perdue, un miracle de jeunesse, une musique de l'âme dans un corps désirable que je ne puis toucher. Vous êtes la fenêtre par laquelle je respire, l'écho qui brise ma solitude, l'ancre qui amarre ma vie."
"C'est un amour que je ne puis ni cerner ni définir. Comme un amour d'enfant infini qui résiste à toute raison ou un amour d'adulte qui aurait perdu la tête."
"Ma Dame, vous êtes mon île, mon salut, ma survie, mon repos. Rien n'existe alentour et je pleure dans vos cheveux des larmes d'abandon. Le monde aboli me laisse sans regret. Comment ai-je pu vivre avant notre rencontre ? Je vivais peut-être, mais je n'existais pas."
Cette histoire, c’est l’histoire de Siloé, qui ne voit plus la magie du cirque dans lequel elle a grandi et le quitte pour de mauvaises raisons mais qui en chemin, apprendra à faire ses propres choix et à définir ses envies personnelles. C’est l’histoire d’une indépendance progressive, piquée d’embûches, d’amitié et d’amour. Siloé est orpheline de mère et vit dans le cirque familial, entourée par toute une galerie de personnages atypiques. Mais la jeune fille rêve d'être lanceuse de couteaux, ce que son père lui refuse obstinément. La voilà donc qui décide de rallier un cirque concurrent pour - enfin - essayer de faire ses preuves...
Mon avis :
Siloé a dix-huit ans. Elle a grandi dans un cirque et a perdu sa mère trois ans auparavant. Depuis, son père la surprotège et ne veut surtout pas qu'elle se mette en danger. Elle rêve de lancer les couteaux ou de faire quelque chose de spectaculaire, mais il refuse catégoriquement et voudrait qu'elle aide en coulisses ou qu'elle danse comme sa mère. Leur désaccord les sépare de plus en plus et Siloé n'a plus envie de s'impliquer au sein du cirque. Il y a Bowie, son meilleur ami, qui est à lui seul une raison de rester, mais Siloé commence à s'ennuyer. Elle veut ressentir plus que cela. Elle veut trembler, elle veut vibrer, elle veut se sentir vivante et importante. Alors quand un cirque concurrent s'installe à côté et qu'elle fait la connaissance du ténébreux Rafaël, elle n'hésite pas bien longtemps à saisir sa chance et décide de s'enfuir avec lui. Mais rien ne se passe comme elle l'avait imaginé...
Ce roman est une excellente surprise. J'ai tout de suite été charmée par l'univers du cirque et je trouvais cette histoire plutôt mignonne. J'étais quand même un peu surprise que ce roman soit publié aux éditions Charleston car j'avais l'impression de lire une petite romance pour adolescents, sympathique mais qui manquait cruellement de relief. Et puis, pour être honnête, je n'étais pas particulièrement emballée par le personnage masculin que je trouvais caricatural et pas franchement attachant. Et puis paf ! Sans que le lecteur en ait pleinement conscience, les choses basculent peu à peu et le roman prend un tout autre sens. Tout s'explique. Comme Siloé, on n'a rien vu venir et on se prend tout en pleine face.
Ce roman est très bien construit. J'ai aimé la manière dont les choses sont amenées. On voit vraiment Siloé grandir et s'affirmer. Au début du roman, elle ne sait pas où elle va. Elle est naïve, insouciante et se laisse porter par les autres. Elle ne s'écoute pas, ne se connaît pas vraiment. Elle attend que les autres prennent les décisions à sa place et se contente de râler lorsque les choses ne lui vont pas, sans pour autant se rebeller ou faire des choix. Mais quand les choses basculent brutalement, au lieu de s'effondrer ou d'attendre que l'on vienne à son secours, Siloé se réveille. Elle devient femme, s'affirme, se révolte, prend son envol et accepte enfin de s'écouter et de prendre le temps de se découvrir et de décider ce qu'elle veut faire de sa vie.
C'est un roman fort et plein d'émotions. J'ai adoré les personnages qui gravitent autour de Siloé et cette famille à part qu'est le monde du cirque. J'ai aimé la construction de ce livre et le fait qu'il soit beaucoup moins léger qu'il n'y paraît. J'ai été très surprise par la tournure que prend l'histoire et j'ai trouvé que c'était vraiment bien joué de la part de l'auteur. Siloé m'a bien plu. Je me suis attachée à elle. J'avais envie de l'aider et en même temps de la secouer un peu pour qu'elle se réveille. C'est très émouvant de voir grandir un personnage au fil des pages. C'est quelque chose d'intime que l'on partage et qui nous lie. Ce livre est un ascenseur émotionnel et un numéro de cirque à lui tout seul. Tenez-vous prêt, le spectacle commence !
Jeudi 17 mars 2005 à 6 h 45 à Montange, au cœur des Ardennes belges. Bénédicte ouvre la porte de la maison et se met en route pour le lycée. Mais trouve dehors une douceur à laquelle elle ne s’attendait pas. Surprise, elle hésite, fait demi-tour, troque la parka trop chaude contre un blouson plus léger. Celui que l’on verra bientôt sur les avis de recherche. Car Bénédicte n’arrivera jamais jusqu’à l’arrêt de bus. Ses parents et les habitants du paisible village vivent alors des jours d’angoisse qui vont dévorer l’équilibre de ce monde où, jusqu’ici, il ne se passait rien. Entre inquiétudes, soupçons, rumeurs, reproches, mensonges et dissimulation, la disparition de Bénédicte pulvérise les apparences.
Mon avis :
En son absence nous raconte la disparition soudaine et brutale d'une adolescente et surtout les répercussions que cela va avoir sur toute une communauté. Parce qu'à Montange, il ne se passe pas grand chose. Chacun a ses petites habitudes. Les jours se suivent et se ressemblent. Les faits marquants se comptent sur les doigts de la main. Les gens se connaissent tous ou du moins pensent se connaître. Alors, lorsque Bénédicte, la fille de Marie-Louise et Mehdi, ne rentre pas, c'est tout ce petite monde bien ordonné qui se retrouve sens dessus dessous.
Très vite, les voisins se mettent à se soupçonner les uns les autres et à s'épier. De vieilles rancoeurs refont surface et la disparition de l'adolescente n'est parfois plus qu'un prétexte pour s'envoyer à la figure ce que l'on tait habituellement. Les langues se délient, de vieux secrets refont surface et la tension monte peu à peu. Le moindre comportement ou trait de caractère devient suspect. L'amour le plus pur et le plus sincère est montré du doigt. Les commères s'en donnent à coeur joie pour répandre des rumeurs et il n'en faut pas beaucoup pour que ce petite village, habituellement calme et paisible, s'enflamme et devienne un lieu de haine, de jalousie et d'amertume.
Alors que certains sont au plus bas et font tout pour découvrir la vérité sur la disparition de Bénédicte, d'autres s'émoustillent de cette agitation inattendue. Le bien et le mal se côtoient et nous laissent pantois. Les gens qui se voyaient tous les jours et se disaient bonjour se mettent à se soupçonner et à dire du mal les uns des autres. Il n'est plus possible pour eux de masquer ce qu'ils pensent vraiment. Tout saute au yeux : le racisme, la haine et les préjugés. Et puis, chacun pense détenir la vérité et y va de ses jugements à l'emporte-pièce. Cet homme, si gentil avec les enfants, n'est-il pas en fait un horrible pervers ? Cette femme terrorisée et meurtrie n'a-t-elle pas juste reçu ce qu'elle mérite
L'écriture est un peu déroutante, au début. L'auteur nous immerge complètement dans ce milieu rural et cela passe aussi par le vocabulaire utilisé et les dialogues. Une fois la surprise passée, j'ai trouvé cela logique et plaisant à lire. Ce roman est assez fascinant parce qu'il nous montre les faiblesses de l'être humain et la manière dont il réagit lorsqu'il est confronté à une situation d'urgence et de drame. Il nous montre aussi la mentalité des gens dans les milieux restreints. La manière dont chaque geste, chaque décision, chaque fait sera enregistré et décrypté et pourra nous être reproché des années plus tard et servira peut être même à nous accuser des pires horreurs. On y voit aussi la façon dont les faits divers influencent notre jugement et nous empêchent parfois de déceler le vrai du faux et le bien du mal. Glaçant !
"Les parents sont destinés à avoir du chagrin parce que les enfants doivent s'arracher à leur amour." (Page 295)
"Sa question sans doute était tombée au fond d'un gouffre [...] Son silence, peut-être, était sa réponse. Les morts n'ont pas d'autre consolation à offrir. Tout ce qui vous arrive, à vous les vivants, ce n'est que péripétie, semblent-ils dire, eux qui appartiennent au monde de l'immuable. Leur lointaine bienveillance ressemble à celle de gens qui lisent des livres, qui regardent des personnages s'agiter au fil des pages. La vie n'est qu'une fiction, c'est l'ultime vérité."(Page 249)
1910. La jeune Agathe, repasseuse, fait la connaissance de la belle Otero, célèbre danseuse, dans la villa dans laquelle elle est employée. Une rencontre qui va bouleverser sa vie, deux destins liés à jamais par le poids d'un secret.
Un siècle plus tard, Faustine, journaliste qui se remet tout juste d'une dépression, se rend dans l'arrière-pays-niçois afin d'écrire un article sur la Belle-Epoque. Sa grand-tante va lui révéler l'histoire d'Agathe, leur aïeule hors du commun. En plongeant dans les secrets de sa famille, la jeune femme va remettre en question son avenir. Et la présence du ténébreux mais très secret Sébastien y est également pour quelque chose...
Mon avis :
J'adore les romans qui nous font voyager dans le temps et partir à la découverte d'histoires fascinantes et pleines de secrets sur plusieurs décennies. Vous savez, ces histoires qui nous font naviguer entre passé et présent et nous entraînent la plupart du temps dans un tourbillon d'émotions ? Pourtant, bien souvent, je suis plus sensible aux parties qui se déroulent dans le passé, car celles qui se déroulent dans le présent me semblent toujours un peu moins passionnantes et souvent un peu trop superficielles. J'ai parfois même envie de sauter des chapitres pour accéder directement à l'époque qui m'intéresse. J'ai lu des dizaines de romans de ce genre et j'ai ressenti cela presque à chaque fois. Mais pas cette fois. Avec "Le Jardin de l'oubli", Clarisse Sabard a réussi à me captiver d'un bout à l'autre. J'avais autant envie de découvrir l'histoire et les secrets d'Agathe que de suivre le quotidien de Faustine auprès de Caroline et Gaby. Je trouve que les deux parties sont équilibrées, se complètent et apportent véritablement quelque chose à l'autre. Grâce à cela, on passe du rire aux larmes, de la tristesse à la légèreté sans que cela sonne faux. Que d'émotions !
Ce roman est un mélange de plusieurs genres et il fait un bien fou ! Faustine a tout d'une merveilleuse héroïne de romance ou de chick lit... ou de roman feel good. Elle est trop chouette, en fait ! Elle est drôle... souvent malgré elle. C'est sa maladresse qui la rend si charmante. Elle se met toujours dans des situations tordantes - enfin... surtout pour le lecteur. Pour elle un peu moins sur le moment - et m'a fait rire et sourire à de nombreuses reprises. Je l'ai trouvé attachante et elle m'a surtout semblé vraie. Elle n'est pas parfaite et ne prétend pas le contraire. Je n'ai rien trouvé de superficiel ou de trop dans les passages qui la concernaient. C'était toujours agréable à lire et très amusant. Je n'ai pas vu le temps passer et j'ai vraiment aimé suivre ses rencontres et ses recherches.
En ce qui concerne Agathe et son histoire, c'est d'un tout autre genre mais au moins aussi passionnant. Je me suis tout de suite attachée à cette jeune fille ambitieuse qui refuse d'accepter le chemin tout tracé qui l'attend et qui décide de prendre sa vie en mains, du moins autant que pouvait le faire une fille issue d'un milieu modeste au début du XXème siècle. J'ai adoré découvrir son histoire en même temps que Faustine qui rassemblait une à une les pièces du puzzle. J'ai aimé les descriptions de la vie à la Belle Epoque et tous les passages avec Caroline Otero. Je préfère m'arrêter là pour ne rien dévoiler mais il y aurait beaucoup à dire. Son histoire est assez fascinante.
Je ne sais pas quoi ajouter sans trop en dire à part qu'il y a dans ce livre tout ce que j'aime : des secrets de famille, du mystère et des drames mais aussi de la légèreté et de la bonne humeur et surtout beaucoup d'amour et de belles rencontres, des personnages qui s'entraident et vont de l'avant. J'ai adoré Caroline et Gaby. Ces deux femmes sont tellement charmantes, simples et accueillantes. Gaby est la bonne humeur et la joie de vivre incarnées. Elle tient un blog culinaire, est pleine de pep's et je suis sûre que grâce à elle (ou à cause d'elle) vous ressortirez de cette lecture en fredonnant "Happy" de Pharrell Williams. Moi, je n'arrête pas de chanter cette chanson depuis ce matin et je me sens toute légère et guillerette. Merci à Clarisse Sabard pour cette lecture passionnante et pleine d'émotions. J'ai adoré !
Mélissandre a tout ce qu'elle désire dans la vie : un emploi qui fonctionne, le fiancé parfait, l'appartement de ses rêves. Son avenir est, selon elle, d'ores et déjà tracé. Mais un soir, lors de l’enterrement de vie de jeune fille de sa meilleure amie, une étrange femme va la mettre au défi de tenter l'expérience de l'hypnose et sa vie va s'en trouver complètement chamboulée. Revivant, en songe, la vie aussi dangereuse qu'exaltante d'Eveline, bohémienne de la cour des miracles, Mélissandre commencera à perdre pied. Qui est cette fille qui la fait revivre des souvenirs d'une vie lointaine, vécue à une autre époque ? Et pourquoi cela semble-t-il avoir un tel impact sur elle ? Et qui est le mystérieux Cam, qui intervient dans ses rêves, et qui ressemble étrangement au beau Ric, que Méli rencontre à Montmartre ?
Mon avis :
Mélissandre pensait avoir une vie de rêve - un bel appartement, un job sensationnel, un fiancé brillant et séduisant, des amis présents et un magnifique mariage à préparer - jusqu'à cette soirée où, lors d'un enterrement de vie de jeune fille bien arrosé, une femme lui propose de l'hypnotiser... Méli ne croit pas du tout à tout cela et pense que cette histoire sera vite oubliée, mais lorsqu'elle se réveille, tout a changé. Il y a d'abord ces rêves étranges qui l'entraînent dans de folles aventures à une autre époque et la laissent complètement essoufflée et perdue. Pourquoi rêve-t-elle toujours de la même époque et des mêmes personnes ? Pourquoi ressent-elle des émotions si fortes et se sent-elle si tourmentée lorsqu'elle se réveille ? Perturbée et fatiguée par ses rêves qui ne lui laissent aucun répit, Méli s'éloigne peu à peu de son entourage et ouvre les yeux sur sa vie. Et si quelque chose de plus fort l'attendait ailleurs ? Et si elle était en train de tout gâcher ?
J'ai totalement adoré ce roman ! Du début à la fin, je me suis régalée et j'ai un vrai coup de coeur pour cette histoire passionnante ! Les premières pages m'ont un peu effrayée. J'avais peur que ce soit du déjà-vu ou un peu trop superficiel mais je me suis complètement trompée et j'ai vite compris que c'était sûrement fait exprès et que Vania Prates allait nous emporter ailleurs. Ce dont je ne me doutais pas, en revanche, c'est que le voyage irait aussi loin et qu'il serait aussi inoubliable. Waouh ! Je suis encore scotchée et émerveillée par cette lecture ! J'ai tout de suite été passionnée par cette histoire d'hypnose et pas les rêves de Méli qui nous transportent dans le Paris d'avant, celui de la Cour des Miracles. J'ai adoré découvrir le quotidien de ces gens, leur face cachée, parcourir les rues de Paris à leurs côtés et suivre leurs histoires. Eveline et Camélien m'ont totalement captivée et j'avais à chaque fois hâte de les retrouver. Que d'aventure, dans ce roman ! On ne s'ennuie pas une seconde ! Le récit est très bien construit et ne manque ni d'émotions ni de rebondissements.
Quant à Mélissandre, on la découvre petit à petit et elle devient de plus en plus touchante. J'ai vraiment aimé suivre son parcours. La voir s'interroger sur le sens de sa vie, sur ses choix, sur les gens qui l'entourent et sur ce qu'elle veut vraiment. On la voit grandir, s'épanouir, ouvrir les yeux et accepter peu à peu. J'ai trouvé cela très émouvant. J'ai aussi beaucoup aimé les descriptions de Montmartre et de l'immeuble dans lequel elle s'installe où les gens sont attachants et bienveillants. Il y a, dans ce roman, beaucoup de lumière, de passion, d'amour, de bienveillance et d'optimisme. J'ai beaucoup aimé les messages véhiculés et cette histoire m'a totalement envoûtée. Je suis vraiment ravie d'avoir pu découvrir "Fille de bohème" en avant-première et je tiens à féliciter Vania Prates car ce roman a obtenu le prix du livre romantique 2017 et c'est amplement mérité ! Quelle belle lecture !
Chloé, 28 ans et parisienne jusqu'au bout des ongles, enchaîne les histoires d'amour catastrophiques. Un jour, elle conclut un pacte avec son amie Constance. Chloé devra s'exiler en pleine campagne avec l'interdiction d'approcher un homme, et réaliser son rêve de toujours : écrire un roman. Constance, incorrigible romantique, s'engagera à coucher le premier soir avec un parfait inconnu.
De Paris aux vignobles du Bordelais en passant par Londres, cet étrange pari entraînera les deux amies bien plus loin que prévu...
Réussiront-elles à tenir leur engagement ?
Mon avis :
J'avais envie de lire ce livre depuis sa sortie en grand format mais franchement, je n'aurais jamais imaginé qu'il me plairait autant. Qu'est-ce que j'ai ri !
Constance et Chloé se sont rencontrées dans un club de lecture. Si elles s'entendent très bien, elles sont aussi différentes que le jour et la nuit. Chloé attire tous les regards mais malgré ses nombreuses conquêtes, elle n'a d'yeux que pour Guillaume. Guillaume, c'est son ex. Ils ont rompu depuis un bout de temps et il est sur le point de se marier avec une autre, mais Chloé n'arrive pas à l'oublier et retombe dans ses bras dès qu'elle en a l'occasion. Constance n'a pas eu d'homme dans sa vie ni même d'aventure sans lendemain depuis une éternité. Elle est rêveuse et romantique. Elle passe son temps toute seule chez elle à relire les romans de Jane Austen et des soeurs Brontë en se gavant de gâteaux bretons au beurre salé. Elle adore les comédies romantiques et est fascinée par l'Angleterre et elle espère toujours que le prince charmant viendra, un beau matin, frapper à sa porte.
Après plusieurs coups durs, les deux femmes vont se donner un bon coup de pied aux fesses. Il est temps que les choses changent pour l'une et pour l'autre. Constance envoie Chloé passer six mois loin de Paris (et loin de Guillaume) avec pour mission de se tenir loin des hommes et d'écrire un livre puisqu'elle en parle depuis longtemps sans pour autant oser écrire une ligne. Constance devra, quant à elle, prendre son courage à deux mains et sortir de sa zone de confort pour quitter le No Sex Land dans lequel elle s'enlise depuis bien trop longtemps. Durant ce défi un peu fou, les deux femmes restent en contact et nous suivons avec beaucoup de plaisir leurs (més)aventures pleines de quiproquos, de scènes cocasses, de désillusions et de déceptions (il en faut !) mais aussi de rencontres et de surprises.
J'ai adoré CHAQUE PAGE de ce livre. J'ai trouvé ce roman rafraîchissant et bourré d'humour. C'est un roman moderne qui fait un bien fou et nous offre de bons moments de rigolade et d'émotions. Il m'a fait penser au "Journal de Bridget Jones"... en mieux. J'ai adoré toutes les références culturelles très actuelles et les lieux dans lesquels se déroulent l'histoire (Paris mais surtout Londres et la Gironde).(D'ailleurs, je me demande qui n'a pas eu envie en lisant ce livre, ne serait-ce qu'une seconde, de faire ses valises pour partir vivre en Gironde) Rien ne m'a semblé faux ou too much. J'ai trouvé Constance et Chloé hyper attachantes et j'ai aussi beaucoup aimé les personnages secondaires qui gravitent autour d'elles. J'ai adoré passer ces moments avec tout ce petit monde. J'ai aimé voir Constance et Chloé sortir complètement de leurs habitudes et de leur vie de tous les jours qui ne les rend pas heureuses pour essayer autre chose, se découvrir et peut être enfin s'épanouir.
C'est un roman qui donne du courage, remonte le moral, donne de l'espoir et des papillons dans le ventre et nous fait ressentir tout un tas d'émotions. Un livre qui parle des femmes d'aujourd'hui sans idées reçues et sans jugement. Un roman qui pousse vers l'avant et encourage à s'accepter soi-même et à se faire confiance. C'est aussi une belle histoire d'amitié. C'est le genre de livres qu'on aime tellement que l'on n'a pas envie de tourner la dernière page et on sait avant même de l'avoir fini qu'on aura envie de le relire et de l'offrir autour de soi. Si vous êtes romantiques, que vous aimez la chick lit' et les romans feel good, que vous avez envie de rire ou besoin de vous détendre ou de remonter le moral à une amie, alors foncez ! Vous ne serez pas déçu(e)s !
En quelques mots :
COUP DE COEUR pour ce roman moderne, drôle et rafraîchissant.
Une famille désireuse de quitter Paris s’installe dans une maison en périphérie d’une jolie ville portuaire. Le charme des vieilles pierres et le jardin empli de roses occultent le passé trouble des lieux. Alors que la femme travaille seule à l’écriture de son nouveau roman, l’ancien propriétaire réapparaît et s’impose peu à peu dans cette maison qu’il considère comme sienne…
Mon avis :
Avec"L'importun", Aude Le Corff nous livre une histoire pleine de finesse et d'émotions. Nous faisons la connaissance d'une femme qui vient de s'installer en province avec sa famille. Elle avait l'impression de manquer quelque chose en vivant à Paris. Elle voulait quitter le bruit, la foule et les embouteillages. Elle rêvait d'un jardin fleuri, de balades au bord de l'eau, d'une cheminée et d'un endroit calme et apaisant où écrire ses prochains livres. Malgré les travaux à faire, cette maison leur a tout de suite semblé être la bonne. Cela semble moins évident après le déménagement. Les fleurs ont fané, les rues sont désertes et pleines de flaques d'eau, sa fille a du mal à s'habituer à son nouvel environnement et fait d'étranges cauchemars. Son mari souffre d'insomnies et se fait plus distant... Et, cerise sur le gâteau, l'ancien propriétaire qui a été placé sous tutelle par ses filles, ne semble pas décidé à quitter son logis. Il refait surface sans crier gare, rentre comme s'il était encore chez lui, jardine, bricole, reprend le cours de sa vie d'avant.
Décontenancée, la nouvelle propriétaire des lieux ne sait pas comment réagir face à cette intrusion. Elle essaie d'abord gentiment de lui expliquer les choses et de faire valoir ses droits puis, contre toute attente, laisse le vieil homme revenir presque chaque jour. Il entre sans frapper, va et vient dans la maison, passe des heures dans le sous-sol où dort encore une partie de ses affaires, entretient le jardin en râlant contre ces citadins qui ne savent pas tailler un arbre correctement puis s'en va sans se retourner... jusqu'à la prochaine fois ! C'est avec curiosité et même une sorte de fascination qu'elle l'observe, jour après jour. Le vieil homme, peu accessible, fait remonter à la surface des souvenirs de sa propre enfance et devient également une source d'inspiration.
J'ai beaucoup aimé ce court roman. Il y a une atmosphère particulière et c'est très bien écrit. C'est un huis clos, une situation peu banale qui nous désarçonne et nous interroge. Il y a beaucoup de secrets et de mystère. On se demande comment les choses vont tourner. Je me suis demandée si cette histoire allait mal finir ou si quelque chose de positif allait en sortir. Aude Le Corff a vraiment su me surprendre et me captiver du début à la fin. J'ai aimé découvrir ces personnages, recueillir leurs confidences, en apprendre plus sur leurs vies. Je ne pensais pas qu'autant de sujets seraient abordés en si peu de pages.
On parle beaucoup de la relation père-enfant, de la distance et des non-dits, de ces drames et ces absences qui peuvent nous façonner et nous empêcher de nous ouvrir aux autres et d'aimer vraiment. On aborde également la guerre, l'alcool, la dépression, le temps qui passe, l'abandon, l'écriture et la distance. On parle de l'absence de modèle et de l'absence d'amour qui nous poussent à nous replier sur nous-mêmes. Il est aussi question de nos ancêtres, des traces que l'on laisse dans les lieux et dans les coeurs après notre passage, de notre attachement en général, de la solitude, du temps qui passe et de ce qui change... Sans trop en dire, j'ai aimé la manière dont les choses évoluent. J'ai profondément aimé cette relation si singulière entre ces deux personnages. C'est un roman à part, une parenthèse pleine de délicatesse et d'émotions. Un récit très touchant.
En quelques mots :
Une belle surprise ! Un roman très touchant.
Quelques extraits :
"Ne fréquentez jamais un auteur. Il s'emparera de votre vie pour peu qu'elle l'intéresse, et la livrera en pâture à des inconnus. Les écrivains sont des charognards. Mais des charognards fragiles, qui peuvent se laisser dévorer par leurs proies s'ils n'y prêtent pas attention et y mettent des sentiments." (Page 26)
"Une maison, ça endure tout, même les sautes d'humeur de ses habitants, une maison, ça ne part pas, c'est l'ultime cocon quand il n'y a plus personne. Une maison nous connaît mieux que quiconque. Elle nous voit pleurer, menacer, rire, penser, rêver, déambuler nus ou habillés, elle connaît nos amis, notre famille, voit nos enfants grandir, les protège." (Pages 105-106)