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litterature etrangere

2018-05-08T18:32:47+02:00

Des jours et des vies

Publié par MyaRosa

The Secret Wife - Gill Paul

438 pages, éditions Charleston, mai 2018

L'histoire :

1914. La Russie est au bord de la rébellion, et la famille impériale, les Romanov, fait face à un futur tout aussi terrifiant qu'incertain. La Grande Duchesse Tatiana est tombée amoureuse d'un officier de cavalerie, Dimitri, mais les événements vont mettre à mal leur relation naissante - ainsi que leurs vies...


2016. Après avoir découvert l'infidélité de son mari, Kitty Fisher quitte Londres pour partir se réfugier dans le chalet de son arrière-grandpère, aux États-Unis. Là, sur les rives du lac Akanabee, elle découvre un magnifique bijou qui va lui permettre de découvrir un secret de famille longtemps caché...
 

Mon avis :

 

J'ai parfois plus de mal à parler des livres que j'ai adoré que de ceux qui m'ont moins plu. Il est sans doute plus facile de relever des défauts que de justifier son enthousiasme. L'histoire de ce roman m'a fascinée. Elle nous fait voyager dans de nombreux pays à différentes époques. On parle notamment de la Russie impériale, de la famille Romanov et de la révolution russe mais aussi de la Seconde Guerre Mondiale en Europe de l'Est et de l'Angleterre et des Etats-Unis de nos jours.

 

 Lorsque Kitty découvre par hasard que son mari la trompe, elle n'attend pas qu'il s'explique, elle prépare sa valise et part sur un coup de tête pour les Etats-Unis. Elle ne prévient personne, ne donne pas d'adresse et s'absente pour une durée indéterminée. La jeune femme a besoin de se retrouver seule, de s'occuper l'esprit et de quitter son quotidien pour pouvoir affronter cet échec. Sa destination ? Un chalet au bord d'un lac dont elle a hérité d'un homme dont elle n'a jamais entendu parler. Une fois sur place, elle découvre une habitation en piteux état complètement ensevelie sous la végétation. Malgré l'ampleur du travail à accomplir pour le réhabiliter, Kitty est immédiatement sous le charme et décide de se mettre tout de suite au travail. C'est en arrachant les mauvaises herbes, sciant et remplaçant les planches abîmées et en accomplissant toutes sortes de tâches éreintantes qu'elle oublie sa peine et son ressentiment. C'est aussi de cette manière qu'elle va découvrir la vie mystérieuse et bien remplie de son aïeul.

 

 

 Cette histoire passionnante et pleine de secrets nous fait remonter jusqu'en 1914 et revivre cette période particulièrement marquante de l'Histoire de la Russie. Nous découvrons les Romanov mais aussi la rébellion du peuple russe qui prend de plus en plus d'ampleur. C'est dans ce contexte violent et terrifiant que va naître une merveilleuse histoire d'amour, aussi belle que tragique. Si l'on devine sans peine de nombreux éléments, on ne sait pas comment les choses ont pu arriver et l'auteur s'amuse à nous faire languir.

 

 J'ai trouvé cette histoire incroyable et totalement fascinante. C'est assez rare dans ce genre de romans, en plus, mais j'ai vraiment aimé toutes les parties et toutes les époques. Je me suis autant régalée à suivre Kitty et ses travaux et à la voir avancer dans ses réflexions qu'à suivre ces deux amoureux que la vie n'a pas épargné ou encore la terrible histoire de la famille Romanov ou la manière dont les gens étaient parfois obligés de se réinventer et de repartir à zéro après la guerre. C'est triste, dramatique et en même temps tellement beau et émouvant. L'auteur parle de l'amour sous toutes ses formes. De l'âme soeur, de la personne qui nous relève quand on tombe, de celle qui nous fait avancer, de celle dont l'absence est la plus terrible des souffrances. Je trouve qu'il y a de la vérité et de la pureté dans cette façon de parler de la complexité de l'amour et des sentiments. L'auteur a pris le risque d'écrire une histoire d'amour compliquée qui peut être controversée et qui pourtant ne peut que nous toucher. Le contexte de guerre et tout ce que l'on apprend sur l'Histoire sont aussi révoltants que passionnants. Je me suis vraiment régalée du premier au dernier chapitre et je ressors très émue de cette lecture que je ne peux que conseiller à tous les romantiques.

 

 

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2018-04-30T09:21:40+02:00

Chère Mrs Bird

Publié par MyaRosa

Dear Mrs Bird - AJ Pearce

352 pages, éditions Belfond (Le Cercle), avril 2018

L'histoire :

Londres, 1941. À vingt-quatre ans, Emmy n’a qu’un rêve : devenir reporter de guerre. Un rêve qui semble sur le point de se réaliser lorsque la jeune femme décroche un poste au London Evening Chronicles. Enfin, Emmy va pouvoir entrer dans le vif du sujet, partir sur le front, se faire un nom au fil de la plume ! Las, c’est un poste d’assistante à la rédaction du magazine féminin Women’s Day qui lui est offert. Sa mission : répondre aux courriers des lectrices
adressés à Mrs Bird, la rédactrice en chef. Mais attention, la terrifiante Mrs Bird est très stricte, et seules les demandes les plus vertueuses se verront offrir une réponse expéditive dans le poussiéreux journal. Un cas de conscience pour la jeune journaliste qui refuse d’abandonner ses concitoyennes en mal d’amour et de soutien amical. Alors que Londres sombre peu à peu sous les bombes, Emmy va mettre sa carrière en jeu pour venir en aide aux femmes restées seules à l’arrière. L’heure de la résistance féminine a sonné !

 

Mon avis :

 

 Londres, la Seconde Guerre Mondiale, des lettres... il n'en fallait pas plus pour me convaincre de me plonger dans ce roman de la superbe collection Le Cercle des éditions Belfond et, sans surprise, j'ai adoré !

 

 Le roman commence sur un drôle de quiproquo. La jeune Emmy quitte son travail pour réaliser son rêve : devenir journaliste ou plus précisément correspondante de guerre. Mais alors qu'elle pense travailler pour un prestigieux journal, elle se retrouve à trier le courrier pour un magazine féminin méconnu qui appartient au même groupe de presse. En plus de cela, Mrs Bird, la femme pour qui elle travaille est odieuse et n'a aucune empathie pour les femmes qui lui écrivent et lui racontent leurs problèmes. Seules quelques lettres sont, selon elle, dignes d'être publiées dans le magazine et de mériter une réponse. Réponse qui reste malgré tout toujours désagréable et glaciale. Les autres lettres partent immédiatement à la poubelle et ne sont même pas lues jusqu'au bout si elles abordent des sujets inscrits sur la liste noire de Mrs Bird. Pas question de parler d'intimité, d'amour, de confiance en soi ou de complexes. Pour Mrs Bird, les femmes doivent rester fortes et dignes quelles que soient les circonstances et ne jamais montrer leurs faiblesses ou exprimer leurs états d'âme. Emmy se demande donc vraiment ce qu'elle fait là et où est l'intérêt de cette rubrique si le but n'est pas d'aider les femmes mais de les enfoncer.

 

 On suit le quotidien d'Emmy au magazine et on découvre avec elle les lettres reçues, mais on suit aussi sa vie en dehors de son travail : sa cohabitation avec sa meilleure amie, sa contribution à l'effort de guerre au sein d'une caserne de pompiers et le quotidien de tous rythmé par les bombardements des rues de Londres. J'ai été assez surprise car le début du roman, malgré le contexte, est très léger et souvent drôle. Il y a des réflexions que j'ai trouvé un peu (trop ?) modernes pour l'époque, mais ça ne m'a pas dérangée plus que cela. On en oublierait presque les bombardements jusqu'à ce que l'auteur vienne nous rappeler à quelle sombre époque se déroule cette histoire. J'ai aimé cette façon de montrer que la vie continue, qu'il faut essayer de vivre normalement même si l'on risque de tout perdre en un instant. C'est un bel hommage rendu aux femmes restées dans l'ombre qui ont dû faire face et s'adapter aux circonstances avec courage et humilité.

 

 J'admire le courage, la générosité, l'audace et l'insouciance d'Emmy. Je me suis beaucoup attachée aux personnages et j'ai savouré cette délicieuse lecture, page après page. Pour tout vous dire, j'ai fait durer le plaisir car je n'avais pas du tout envie que ça s'arrête. C'est un roman plein de charme qui nous fait rire et sourire mais nous met aussi parfois les larmes aux yeux. Une lecture portée par des personnages hauts en couleurs que l'on n'a pas du tout envie de quitter. L'auteur est en train d'écrire une suite et je me réjouis déjà d'avoir des nouvelles des personnages.

 

 

"Aujourd'hui, la capitale s'est réveillée sous un ciel bas et gris, comme si un écolier avait lancé son pull-over en l'air et recouvert accidentellement tout le West End." (Page 24)

 

"Ma mère persistait à appeler la guerre Cette Ineptie, comme s'il s'agissait d'une simple chamaillerie autour d'une génoise à la confiture." (Page 112)

 

 

 

En quelques mots :

Coup de coeur pour cette lecture pleine de charme, d'émotions et d'humanité.

Un roman aussi drôle que touchant porté par des personnages inoubliables avec qui l'on resterait bien plus longtemps...

 

N'hésitez-pas à nous rejoindre pour discuter de ce roman.

 

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2018-04-23T20:33:28+02:00

Bye-Bye, Vitamines

Publié par MyaRosa

Goodbye, Vitamin - Rachel Khong

246 pages, éditions Les Escales, avril 2018

L'histoire :

Après avoir fait preuve d’un comportement pour le moins étrange, Howard Young, éminent professeur d’histoire, vient d’être diagnostiqué comme souffrant de la maladie d’Alzheimer.
Quand sa femme demande l’aide de leur fille Ruth, celle-ci s’installe dans la maison parentale pour une année. À trente ans, en proie à ses propres doutes et confrontée à une vie qui ne ressemble pas à ce qu’elle avait imaginé, Ruth se retrouve plongée dans le joyeux chaos qui règne au sein de la famille : entre les rares moments de lucidité de son père et le comportement erratique de sa mère, la situation s’annonce plus compliquée que prévu.

 

Mon avis :

 

 Ce roman est très agréable à lire mais aussi un peu déroutant, au départ. La narratrice, Ruth, retourne vivre chez ses parents pour s'occuper de son père atteint de la maladie d'Alzheimer. Page après page, on découvre le quotidien mouvementé de cette famille, mais aussi leurs souvenirs et les pensées de Ruth. Ce qui est déstabilisant, c'est cet enchaînement d'anecdotes et de pensées souvent farfelues. C'est comme si on entrait dans la tête de Ruth. Comme si on pouvait lire dans ses pensées. C'est curieux au début et ça peut sembler un peu décousu mais on se prend vite au jeu et on comprend peu à peu ce choix. On a l'impression de partager quelque chose avec Ruth et on s'attache beaucoup à cette famille.

 

 J'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteur parle de la maladie d'Alzheimer. C'est dramatique mais jamais larmoyant. Il y a beaucoup de tendresse, d'humour et de finesse. Si une scène nous met les larmes aux yeux, la page suivant nous fait rire aux éclats. Il y a beaucoup de lumière et d'optimisme dans tout cela mais aussi une grande part de nostalgie. On parle du temps qui passe beaucoup trop vite, de toutes ces choses que l'on oublie, des gens qui changent ou qui s'en vont et de la vie qui n'est pas ce que l'on imaginait étant enfant.

 

 Ruth est intrigante. Elle est très intelligente et en même temps il y a quelque chose d'enfantin en elle. Une curiosité et une sensibilité exacerbées, un petit quelque chose qui m'a parfois fait penser au syndrome d'Asperger mais qui en même temps pourrait juste être ce petit grain de folie qu'on a tous en nous ou cette part de nous qui ne veut pas grandir. Elle nous raconte toutes ces étrangetés qu'elle observe au fil des jours : un légume qui a une forme bizarre, des choses étranges qu'elle trouve partout ou bien l'attitude surprenante d'un passant. C'est comme si elle voulait retenir le moindre détail et se souvenir de tout. Et en même temps, c'est très paradoxal car Ruth en a assez de se souvenir de choses sans importance. Elle a peur de gâcher sa mémoire et de gaspiller le temps qui lui reste avec des choses qui ne comptent pas. Il y a quelque chose de bouleversant là-dedans. Elle a peur d'oublier et peur d'être oubliée.

 

 

 Ce livre nous pousse à nous interroger sur la mémoire, les souvenirs et la famille. Sur ce qui compte vraiment dans la vie. Pourquoi deux personnes qui passent une soirée ensemble n'en gardent-elles pas le même souvenir ? Pourquoi ne peut-on pas faire de la place dans sa tête pour ne garder que ce qui compte ? A quoi ça sert de vivre des moments qu'on oubliera par la suite ? La relation entre le père et la fille est aussi intéressante qu'émouvante. Ils ne semblent pas très proches au début mais on se rend compte qu'ils l'étaient lorsque Ruth était plus jeune et qu'ils ont dû se perdre un peu en chemin. La maladie du père va les rapprocher. On dirait qu'ils n'ont jamais autant été sur la même longueur d'ondes. Ils ne se le disent pas directement mais ils s'aiment énormément. Cette cohabitation forcée est comme un moyen de remonter le temps. La famille se trouve à nouveau réunie et c'est la fille qui prend soin de ses parents comme eux ont pris soin d'elle lorsqu'elle était petite. Celle qui ne se sent pas encore vraiment adulte est obligée de l'être un peu plus pour aider les siens. C'est touchant.

 

 J'ai aimé découvrir les passages du carnet écrit par le père de Ruth et j'ai adoré passer toute une année avec cette famille. Il y a la maladie du père, l'étrangeté de Ruth, mais tous les autres membres de la famille font ou disent des choses bizarres aussi. Et ce qui est plus surprenant encore c'est qu'on les trouve de moins en moins étranges. On a tous ce genre de pensées inavouables, ces réflexions que l'on se fait lorsque l'on observe le monde autour de nous mais qu'on n'oserait jamais partager. Ces questions qui nous trottent dans la tête mais qu'on n'oserait jamais poser. On suit les membres de cette famille au fil des saisons, on découvre leurs traditions, leurs souvenirs, leur cuisine et leur maison remplie de tous ces moments passés ensemble. On ressort de cette lecture avec le sourire et le coeur rempli d'émotions.

 

 

En quelques mots :

Une belle découverte !

Un roman original, rafraîchissant et surprenant à ne pas manquer !

 

 

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2018-04-13T05:00:00+02:00

L'Ombre de l'autre femme

Publié par MyaRosa

The Woman he loved before - Dorothy Koomson

400 pages, éditions Charleston, avril 2018

L'histoire :

Qui était celle qui m'a précédée ? Pourquoi la simple mention de son prénom est-elle taboue ? Comment continuer à vivre dans son ombre ? Ces questions, Libby se les pose encore et encore après l'accident dont elle et son mari Jack ont été victimes.
Car plusieurs éléments troublants sont apparus depuis : plusieurs fois, Jack l'a appelée Eve et l'a suppliée de ne pas mourir. Et puis, il y a cette policière qui, lors de l'interrogatoire d'usage, lui a confié ses soupçons sur l'accident qui avait coûté la vie à Eve, la première épouse de Jack... Qui croire ?
Libby va alors remonter le fil de l'histoire.
Et ce qu'elle va découvrir pourrait bien briser son couple à jamais...

 

Mon avis :

 

 Lorsque Libby a rencontré Jack, il ne lui a pas plu du tout. C'est le genre de type qu'elle déteste : sûr de lui, arrogant et qui ne prête pas attention aux autres tant il se sent supérieur. Elle l'a tout de suite trouvé antipathique et l'a envoyé balader lorsqu'il a essayé d'obtenir son numéro et un rendez-vous. Mais il est revenu à la charge. Plusieurs fois. Et après avoir tenté de résister de toutes ses forces parce qu'elle ne voulait pas d'homme dans sa vie et parce qu'elle ne comprenait pas bien ce qu'elle ressentait pour lui, Libby a fini par succomber à son charme. Assez vite, ils se sont mariés et se sont installés ensemble dans sa maison à lui, une belle demeure victorienne. Grave erreur. Cet endroit semble lourd de secrets...

 

  Après un accident dans lequel Libby a bien failli perdre la vie les soupçons de la police se portent immédiatement sur Jack. Libby apprend ainsi les mystérieuses circonstances dans lesquelles son ex-femme a trouvé la mort et surtout le fait que Jack a toujours été le premier suspect de la police sans que rien n'ait pu être prouvé. Libby, gravement blessé dans l'accident a déjà du mal à mettre un pied devant l'autre sans trembler et à accepter son reflet dans le miroir mais doit maintenant tenter de découvrir la vérité. Et il se pourrait bien qu'elle déterre au passage de très sombres secrets... Et si elle n'avait pas fait le bon choix en épousant Jack ?

 

 J'ai trouvé ce thriller totalement addictif ! Ce n'est pas du tout ce que j'imaginais. Je ne pensais pas qu'Eve prendrait autant de place dans le récit, mais j'ai beaucoup aimé. L'ambiance est très particulière. On entre tellement dans l'intimité des personnages que cela devient presque dérangeant et oppressant... et en même temps, c'est très addictif. On a envie de TOUT savoir, de TOUT comprendre. Cela m'a fait penser au roman "Une fille parfaite" de Mary Kubica qui est l'un des thrillers psychologiques que j'ai le plus aimé ces dernières années. C'est noir, tragique et on peut difficilement rester insensible. On se met à la place des personnages, on se demande si on aurait fait les mêmes choix ou pris un chemin différent.

 

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Dorothy Koomson et la manière dont elle a choisi de nous raconter cette histoire. J'ai apprécié les personnages et la façon dont ils se dévoilent au fil des pages. Je ne veux pas trop en dire, mais sachez que c'est un thriller aussi noir que surprenant. Je ne m'attendais pas du tout à cela et j'ai été agréablement surprise de ressentir autant d'affection et d'empathie pour certains personnages. J'ai dévoré ce livre en très peu de temps. Je ne pouvais plus m'arrêter. J'ai déjà hâte de lire d'autres romans de Dorothy Koomson. Pour moi, c'est un roman typiquement Charleston parce qu'il dévoile le portrait de femmes fortes et courageuses qui se battent pour leur indépendance et ne veulent surtout pas être sous l'emprise d'un homme ni devoir quelque chose à qui que ce soit. Elles veulent ne devoir leur réussite et l'accomplissement de leurs rêves qu'à elles-mêmes. Décidément, cette collection naissante est pleine de bonnes surprises !

 

 

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2018-04-11T09:28:29+02:00

Mon midi mon minuit

Publié par MyaRosa

Pack Up The Moon - Anna McPartlin

414 pages, éditions Pocket, avril 2018

L'histoire :

  C’était au début du mois de mars, un jour de pluie, mais un jour encore béni, comme beaucoup d'autres avant, dans la vie d'Emma. À 26 ans, la jeune fille amoureuse cohabitait avec le bonheur. Elle formait avec John, son amour d'enfance, un de ces couples unis et heureux, tissant une belle vie remplie de grands projets et de bons amis.
Jusqu'à ce soir de fête qui fait basculer son existence en un crissement de pneus et ce deuil qui menace de tout engloutir. Commence alors pour Emma, aidée de ses amis qui font bloc autour d’elle, un long chemin pour que tout ne s'arrête pas là, pour qu'après la nuit revienne le jour.

 

Mon avis :

 

 "Les Derniers jours de Rabbit Hayes", le premier roman d'Anna McPartlin paru en France, est l'un de mes plus gros coups de coeur de ces dernières années. C'est un livre qui m'a bouleversée et que je recommande absolument. Il était donc évident que je lirai "Mon midi mon minuit" même si j'étais partagée entre l'impatience de retrouver la plume de l'auteur et la peur de trop en attendre et d'être un peu déçue. Heureusement, mes inquiétudes ont été balayées dès les premières lignes car j'ai tout de suite retrouvé ce qui faisait le charme du roman précédent : ce mélange si parfait d'humour et d'émotions, de tristesse et de joie. J'ai l'impression que c'est vraiment quelque chose qui est propre à Anna McPartlin et j'espère le retrouver dans ses autres romans.

 

 Dans ce livre, nous suivons le quotidien d'Emma et de sa bande de copains. L'histoire se déroule à Dublin à la fin des années 1990. Emma est professeur et vit avec John, son amour de jeunesse, dans une petite maison en location. Ils semblent avoir toute la vie devant eux mais le quotidien d'Emma bascule lorsque John meure brutalement. Sa famille et ses amis tentent de lui redonner goût à la vie et de la faire aller de l'avant, mais Emma n'arrive pas à laisser partir John...

 

 Si ce roman commence par un triste événement, il n'est pas du tout larmoyant, bien au contraire. Il y a beaucoup de gaieté et d'humour. J'ai beaucoup aimé suivre cette petite bande d'amis. Ils sont attachants et très proches les uns des autres. Ils approchent de la trentaine et on voit leurs vies changer. Ils avaient tous des rêves et des idées bien arrêtées sur leur avenir mais ils vont se rendre compte que les choses se passent rarement comme prévues. Ils vont tous devoir faire face à l'imprévu, accepter les changements qui s'opèrent en eux et autour d'eux, devoir faire des choix et affronter des épreuves. On les voit grandir et s'épanouir au fil des chapitres et c'est vraiment très émouvant.

 

 J'ai beaucoup ri en lisant ce livre, j'ai eu le coeur lourd parfois et même versé quelques larmes mais surtout, je me suis régalée du début à la fin. C'est un livre très agréable à lire et les personnages sont si attachants qu'on a l'impression de les connaître et on a même du mal à les quitter. Ce livre m'a fait penser aux romans de Cecelia Ahern, une autre auteure irlandaise que j'aime beaucoup. Il y a cet irrésistible je-ne-sais-quoi, ce petit truc en plus. C'est un roman que je recommande absolument et une histoire et des personnages que je n'oublierai pas. Merci Anna McPartlin pour ce concentré d'émotions et ce roman irrésistible et rafraîchissant. J'ai adoré !

 

 

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2018-04-10T04:50:00+02:00

Une journée exceptionnelle

Publié par MyaRosa

Kaira Rouda

384 pages, éditions Charleston, avril 2018

L'histoire :

Paul Strom a une vie parfaite. Et il est lui-même un mari parfait. C'est pour cette raison qu'il planifie un week-end romantique pour sa femme, Mia, dans leur maison de campagne, juste tous les deux. Et il promet que ce jour sera le plus beau de leur vie. Mais alors qu'ils sont en voiture, en train de rallier leur lieu de villégiature, la tension commence à monter et le doute se fait. Leur mariage est-il aussi parfait que Paul le dit ? Se font-ils réellement entièrement confiance ? Paul est-il vraiment la personne qu'il semble être ? Et quels sont ses projets pour ce weekend?


Une journée exceptionnelle nous force à nous demander à quel point nous connaissons - ou non - nos proches. Kaira Rouda signe un roman extrêmement prenant et angoissant.

 

Mon avis :

 

 Je suis vraiment contente d'avoir entre les mains le premier Charleston Noir et encore plus d'avoir pu le lire en avant-première. Le domestic thriller est un genre que j'affectionne tout particulièrement. Je trouve qu'il n'y a pas besoin d'effusions de sang ou de scènes atroces pour faire frissonner. Je préfère de loin que l'on s'intéresse à la psychologie des personnages et à la noirceur qu'il y a en chacun de nous. Quoi de plus terrifiant quand le mal est là, tout près de nous ? Quoi de plus effrayant qu'une histoire qui pourrait être la nôtre ou celle de nos voisins ?

 

 J'ai vraiment aimé la manière dont est construit ce roman. Mia et Paul s'apprêtent à passer une journée exceptionnelle, un moment rien qu'à eux, loin du bruit et des tracas du quotidien, dans leur jolie maison au bord d'un lac. Pourtant, on sent tout de suite que quelque chose ne tourne pas rond. Il y a des zones d'ombres et des secrets au sein de ce couple, c'est certain. Oui, mais quoi ? Ils ont tout pour être heureux. Deux beaux enfants en parfaite santé, une maison de rêve, assez d'argent pour se payer tout ce qu'ils souhaitent. Ils sont jeunes et beaux et tout semble aller pour le mieux. Ils ont l'air parfait, mais ce n'est pas le cas. La perfection n'existe pas. Cette journée exceptionnelle le sera, mais pas forcément dans le bon sens...

 

 L'écriture de Kaira Rouda est très plaisante et j'ai beaucoup aimé le choix du narrateur que je trouve très audacieux. Les pages défilent toutes seules. On commence sur un ton léger et joyeux mais quelques petits mots glissés entre deux phrases nous mettent la puce à l'oreille et nous font douter. Peu à peu, l'atmosphère et le ton changent et deviennent de plus en plus pesants. On a l'impression d'étouffer dans cette voiture avec ce couple qui ne tourne pas rond. On voudrait ouvrir la portière pour aller prendre l'air, mais on est coincé avec eux et totalement incapable de refermer le livre tant on est happé par l'histoire.

 

 Il y a quelque chose de malsain et de dérangeant et en même temps c'est totalement addictif. Les thèmes abordés et la manière dont ils le sont m'ont plu et sont très actuels. On entre vraiment dans l'intimité de ce couple. C'est presque du voyeurisme. Il n'y a pas de scènes choquantes, tout est vraiment dans les mots, les sentiments, l'atmosphère. Que de mensonges et de tromperies ! Et il n'y a pas que les personnages qui en font les frais, le lecteur est lui aussi trompé et doit sans cesse essayer de démêler le vrai du faux. Si j'ai vu venir certaines choses, j'ai beaucoup aimé cette expérience de lecture étonnante et j'ai dévoré ce roman en très peu de temps car je ne pouvais plus le lâcher.

 

En quelques mots :

Un thriller psychologique original, étonnant et très addictif ! J'attends déjà avec impatience le prochain Charleston Noir !

 

 

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2018-04-08T12:28:05+02:00

Dans la cave

Publié par MyaRosa

The Cellar - Minette Walters

243 pages, éditions Robert Laffont, mars 2018

L'histoire :

  En apparence, une famille bourgeoise sans histoire, émigrée en Angleterre depuis un pays africain : la mère, le père et les deux fils. Mais les Songoli cachent un secret : Muna, quatorze ans, orpheline. Elle dort à la cave, vit recluse, sans que personne de l’extérieur ne soupçonne son existence, et sert d’esclave à toute la famille.
 Puis un jour, le plus jeune des deux fils ne revient pas de l’école. Scotland Yard investit la maison afin d’enquêter sur sa disparition. Face à la police, le couple Songoli est obligé de donner le change et de traiter Muna comme sa fille...

 

Mon avis :

 

 Il était temps que je découvre Minette Walters ! Ses romans noirs me font de l'oeil depuis des années et c'est sur le petit dernier paru en France que j'ai jeté mon dévolu. Moi qui suis une grande amatrice de huis clos, j'ai été servie ! L'ambiance de ce roman est sombre, macabre et dérangeante et l'intrigue ne manque ni de piquant ni d'originalité. Imaginez un peu qu'une personne brimée par toute une famille depuis sa plus tendre enfance se retrouve du jour au lendemain à vivre dans l'une des chambres de la maison de ses tortionnaires, comme si elle était leur égale. Imaginez qu'elle soit même obligée de faire semblant de faire partie de cette famille pour ne pas attiser les soupçons de la police. Comment réagira la victime maintenant qu'elle est en position de force ? Saura-t-elle saisir sa chance ?

 

 Ce roman est vraiment très noir. Je ne m'attendais pas à quelque chose de léger, mais j'ai tout de même été surprise par la violence et par l'atmosphère pesante qui règnent et mettent le lecteur vraiment mal à l'aise. On ne sait pas toujours quoi en penser ni où se situer. C'est comme si le mal était partout. On se sent démuni, privé de nos repères. On est bloqué entre les pages et on redoute que le piège infernal ne se referme sur nous. C'est noir, violent, stressant et terrifiant. Difficile de ne pas frissonner en pensant à cette histoire qui est un véritable cauchemar et nous donnerait presque à nouveau peur du noir. En tout cas, il va me falloir un petit moment avant que j'ose remettre les pieds dans une cave ! En revanche, j'ai déjà bien envie de me plonger dans d'autres romans de Minette Walters. Si vous en savez un en particulier à me conseiller, n'hésitez-pas. Et si vous n'avez pas froid aux yeux et que vous aimez frissonner alors foncez, ce livre est pour vous !

 

En quelques mots :

Un roman noir original, surprenant et diaboliquement efficace.

 

 

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2018-03-23T22:36:50+01:00

Mille petits riens

Publié par MyaRosa

Small Great Things - Jodi Picoult

592 pages, éditions Actes Sud, mars 2018

L'histoire :

Ruth Jefferson est sage-femme depuis plus de vingt ans. C’est une employée modèle. Une collègue accommodante. C’est aussi la seule afro-américaine de son service. Le jour où un couple de suprémacistes blancs demande à ce qu’on lui interdise tout contact avec leur bébé, Ruth est choquée de voir sa hiérarchie accéder à leur requête. Quand le nourrisson décède quelques jours plus tard, c’est elle qui est pointée du doigt. Accusée de meurtre, Ruth va devoir répondre de ses actes devant la justice. Mais sa couleur de peau ne la condamne-t-elle pas d’avance ?

 

Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud pour cette lecture.

 

Mon avis :

 

  J'aime énormément les romans de Jodi Picoult et j'ai beaucoup de respect et d'admiration pour cette femme brillante qui ose aborder des thèmes d'actualité difficiles à traiter et ne se contente pas de rester en surface. Je n'ose même pas imaginer tout le travail qu'il y a derrière, toutes les recherches qu'elle a dû faire et toutes les rencontres que l'écriture de ses romans ont dû nécessiter. Ce qui est sûre, c'est qu'à chaque fois, elle frappe juste et fort. On ne peut pas lire ses livres sans se remettre en question même quand on l'impression au premier abord que le sujet ne nous concerne pas directement. A chacun de ses romans, je prends conscience de quelque chose d'important, je grandis et j'avance. A chaque fois, je cogite pendant des heures et des heures sur des choses auxquelles je ne pensais pas avant et j'ai du mal à m'en remettre. A chaque fois, je suis bluffée par sa perspicacité et par la force de ses mots. Et "Mille petits riens" n'échappe pas à la règle.

 

 Dans ce roman, nous faisons la connaissance de Ruth. Elle a une quarantaine d'années et travaille dans le même hôpital depuis plus de vingt ans. Elle élève seule son fils depuis la mort de son mari et fait tout ce qu'elle peut pour lui offrir une vie saine et équilibrée et surtout le meilleur avenir possible. Ruth s'est battue pour avoir un avenir différent de celui auquel peut s'attendre une petite fille de Harlem, aujourd'hui. Elle a travaillé dur pour en arriver là et adore son métier. Chaque jour, elle aide des bébés à venir au monde et s'occupe d'eux avec patience et bienveillance. Jusqu'au jour où la mort d'un bébé va faire vaciller cet équilibre... Et si Ruth n'avait pas pris la bonne décision ? Et si elle n'avait pas fait ce qu'il fallait ? Et si elle était coupable ? Assez vite, la vie tranquille de Ruth devient un véritable enfer. Elle se retrouve au coeur d'un procès et tout ce qu'elle avait enfouit au fond d'elle remonte à la surface...

 

 Les chapitres se suivent mais ne se ressemblent pas puisque la narrateur change régulièrement. Nous suivons Ruth, mais aussi deux autres personnages : Turk et Kennedy. Turk est un suprémaciste blanc animé par la haine et la violence. Il s'apprête à devenir papa et entend bien faire entendre au monde entier ses convictions et sa vérité. Kennedy est avocate de la défense. Elle est pleine de bonnes intentions et croit aider les autres, mais comme la plupart d'entre nous elle se voile la face sur beaucoup de choses...

 

 Dans ce livre, nous suivons le procès de Ruth, mais pas seulement. Nous découvrons des petits morceaux de l'enfance et du passé de chacun et ce qui les a poussé à devenir ce qu'ils sont aujourd'hui. La manière dont Jodi Picoult aborde le racisme d'aujourd'hui est vraiment percutante. Elle nous montre d'abord le racisme évident, celui qui saute aux yeux, mais ce qui l'intéresse c'est surtout le racisme passif qui nous concerne tous. Car même si la ségrégation n'existe plus, il y a encore trop d'inégalités entre les noirs et les blancs aux Etats-Unis et ailleurs.

 

 Parce qu'on se croit presque tous tellement tolérants qu'on se désintéresse du racisme comme s'il ne nous concernait pas. Parce que souvent on ferme les yeux sur ce qui se passe vraiment. Parce qu'on dit des choses maladroites sans même s'en rendre compte et qu'elles laissent à penser que nous ne sommes pas sur le même pied d'égalité. Parce que quoi qu'on en dise, il y a des différences entre les noirs et les blancs. Parce que même ceux qui se disent tolérants ou qui croient à l'égalité ne regardent pas les choses comme il faut. Parce qu'en étant blanc on est privilégié sans même en avoir conscience. Parce qu'aujourd'hui il est tout simplement plus facile d'être blanc que d'être noir et que ça ne devrait pourtant pas être le cas.

 

 Ces réflexions ne sont qu'un tout petit échantillon de ce qui est abordé dans ce roman qui bouscule. Jodi Picoult parle dans la postface d' "éveiller les consciences". C'est exactement ce qu'elle fait avec ce livre. Il y a des tas de choses difficiles à entendre et à accepter mais avec du recul on se rend compte qu'elle a raison. A de nombreuses reprises, je me suis sentie bête d'avoir déjà dit ou pensé certaines choses sans jamais y voir aucun mal. Je me suis sentie proche de Kennedy qui est pleine de bonnes intentions mais est parfois à côté de la plaque. J'admire la manière dont Jodi Picoult se glisse à chaque roman dans la peau d'un autre pour nous faire prendre conscience de tout cela. Je pense aussi que pour que les choses changent, il faut d'abord arrêter de se mentir et regarder les choses en face. Voilà un bon moyen de le faire !

 

 Ce livre est comme un coup de poing dans la figure de ceux qui se croient meilleurs que les autres. Un verre d'eau glacé que l'on se prend de plein fouet alors qu'on ne s'y attend pas et qui nous force à ouvrir les yeux et à voir la réalité en face. Non, aujourd'hui, il n'y a toujours pas d'égalité. Certains se battent quotidiennement pour avoir les mêmes droits que d'autres qui sont nés avec et les tiennent pour acquis. Certains sont obligés de faire plus d'efforts que d'autres et de se montrer plus droits comme pour s'excuser de la couleur de leur peau. Est-ce normal ? Ce livre m'a bousculé parce que j'ai déjà lu beaucoup de choses sur le racisme mais je ne me suis jamais sentie concernée parce que justement je me pensais au-dessus de ça. Ce livre nous montre qu'on a tous beaucoup d'efforts à fournir pour que le monde et les mentalités changent et que la racisme passif fait peut être même plus de ravages encore que le racisme assumé parce qu'il est partout. C'est un roman dur, terrifiant, violent. Un livre qui fait mal mais que tout le monde devrait lire.

 

En quelques mots :

COUP DE COEUR

Une lecture coup de poing qui éveille les consciences et oblige à se remettre en question. Un livre fort qui aborde la racisme de la plus juste des manières, sans aucun tabou ni faux semblant. Une lecture pleine de sens et d'émotions. INOUBLIABLE !

 

 

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2018-03-20T17:36:05+01:00

Une Bobine de fil bleu

Publié par MyaRosa

A Spool of Blue Thread - Anne Tyler

473 pages, éditions 10/18, janvier 2018

L'histoire :

Ils se croyaient uniques : c’était peut-être la preuve supplémentaire que les Whitshank étaient une famille comme les autres.

Abby Whitshank est mère de plusieurs enfants devenus adultes. Elle excelle à les rassembler tous autour d’un repas ou d’une conversation. Pourtant, si aujourd’hui tous les enfants sont de retour à Baltimore, c’est parce que Abby les inquiète par ses comportements étranges et ses pertes de mémoire. Le coeur de la famille Whitshank semble battre de travers. Même Denny, le fils rebelle, s’en émeut. Avec humour et mélancolie, Anne Tyler recompose le drame doux-amer d’une famille qui se croyait plus heureuse que les autres. Elle l’était, c’est vrai, mais au prix de mille petits arrangements avec la réalité…

 

Merci à Babelio et aux éditions 10/18 pour cette lecture

 

Mon avis :

 

Anne Tyler est américaine. Elle a écrit une vingtaine de romans et a obtenu le prix Pulitzer en 1989 pour son roman "Leçons de conduite". Ce dernier m'avait tapé dans l'oeil mais c'est finalement avec "Une Bobine de fil bleu" que je me suis lancée et je ne regrette pas une seconde d'avoir fait ce choix. Ce livre me tentait bien mais j'étais loin d'imaginer qu'il me plairait à ce point. Je suis encore très émue et même triste de quitter les personnages. J'aurais bien aimé suivre Abby, Linnie Mae et les autres un peu plus longtemps.

 

 Ce livre nous raconte l'histoire de la famille Whitshank sur plusieurs générations et j'ai adoré la manière dont Anne Tyler s'y est prise pour le faire. Au début du livre, les parents ne sont plus tout jeunes et l'état d'Abby commence à inquiéter tout le monde. Cela fait plusieurs fois qu'elle disparaît et se retrouve à différents endroits sans savoir ce qu'elle est venue y faire. Leurs enfants qui ont déjà quitté le nid depuis longtemps et sont tous très différents les uns des autres se précipitent à la maison familiale pour veiller sur elle et trouver une solution à ce problème. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas été tous réunis et c'est ainsi l'occasion pour eux d'évoquer le passé et leurs plus beaux souvenirs. Pourtant, même si chacun y met du sien, les petites rancoeurs et les jalousies ne tardent pas à refaire surface...

 

 Le rythme du livre est assez lent mais cela ne m'a pas dérangé. Au contraire, j'ai trouvé cela très intéressant de parler du temps qui passe trop vite en prenant son temps.  Si j'ai beaucoup aimé la première partie, j'ai encore plus aimé les suivantes qui m'ont vraiment surprise. Pour apprécier ce roman, il faut aimer prendre son temps, savoir s'attarder sur ces petits détails qui disent beaucoup. Il faut accepter l'idée qu'un même moment n'est pas vécu de la même manière par toutes les personnes concernées. Il n'y a pas une vérité. Qu'on en ait conscience ou non, on embellit nos souvenirs, on arrange deux ou trois petits détails et c'est toute l'histoire familiale qui s'en retrouve chamboulée. J'ai adoré la construction de ce roman. On découvre les personnages à différents âges. Ils nous racontent leurs souvenirs et on les redécouvre ensuite tels qu'ils ont été vécus par un autre personnage ou bien de manière plus objective et c'est... très différent mais aussi très intéressant.

 

 C'est un livre qui, en temps que maman, m'a fait sourire et m'a aussi brisé la coeur. Parce qu'on pense d'abord avoir toute la vie devant soi sans imaginer une seconde que le temps filera à toute vitesse et que nos enfants seront des adultes avant même qu'on ait eu le temps de faire tout ce qu'on s'imaginait faire avec eux. Parce qu'on se fait une idée de ce que nous réserve l'avenir alors qu'au final les choses se passent rarement comme on l'avait prévu. C'est un livre à la fois triste, drôle et beau mais surtout terriblement émouvant. Il y a de la vérité là-dedans, beaucoup de justesse, des drames, des mensonges mais surtout de l'amour. Les Whitshank ne sont pas parfaits, ils sont ordinaires mais c'est justement ce qui les rend extraordinaires. Leurs failles et leurs faiblesses les rendent d'autant plus attachants. C'est une famille que j'ai adoré découvrir et que je n'avais pas du tout envie de quitter.

 

 

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2018-03-14T05:30:00+01:00

L'île des disparus, tome 1 : La Fille de l'eau

Publié par MyaRosa

Djupgraven - Camilla & Viveca Sten

316 pages, éditions Michel Lafon, février 2018

L'histoire :

La timide Tuva n'a pas grand-chose en commun avec ses camarades de classe. Elle ne se sent bien que sur l'île où elle habite, dans l'archipel de Stockholm dont elle connaît chaque recoin. Mais, alors que l'automne arrive, le changement se profile dans ce havre si tranquille. Des gens disparaissent en mer, des ombres se cachent sous les vagues et d'étranges lueurs éclairent la forêt. Lors d'une sortie, l'un des élèves s'évapore à son tour. La jeune fille se retrouve embarquée dans une terrible aventure, là où les vieilles superstitions des marins rencontrent la mythologie nordique...

 

Mon avis :

 

 Bien loin des polars auxquels elle nous a habitué ces dernières années, Viveca Sten revient aujourd'hui avec un roman qu'elle a écrit avec sa fille, Camilla. C'est le premier tome d'une trilogie fantastique qui s'adresse principalement aux adolescents et aux jeunes adultes et nous fait découvrir la mythologie nordique à travers une histoire mystérieuse et pleine de suspense.

 

 Tuva, la jeune fille qui est au coeur de cette histoire, m'a tout de suite beaucoup plu. Elle est réservée et solitaire et vit sur une toute petite île dans l'archipel de Stockholm. Là-bas, tous les déplacements se font en bateau. L'eau est partout. Même à l'intérieur des maisons, on entend et on aperçoit la mer. Là-bas, tout le monde se connaît. Il n'y a pas d'inconnu, pas de surprise. Les jours se suivent et se ressemblent. Tuva reste dans son coin et tente d'échapper du mieux qu'elle peut aux moqueries des autres adolescents mais la plupart du temps ils ne font même pas attention à elle. C'est comme si elle était transparente. Pourtant, lorsqu'un élève disparaît mystérieusement en pleine course d'orientation, les autres semblent la soupçonner. Ils l'ont toujours trouvé bizarre. Est-ce qu'elle n'aurait pas des choses à cacher ?

 

 Ce qui m'a vraiment plu, dans ce roman, c'est cette atmosphère tellement particulière. Tout tourne autour de l'eau et même si la nature est omniprésente, on est dans un espace tellement restreint que l'on a l'impression de manquer d'air. On est emprisonné loin de chez nous. On est dans un décor totalement différent de ce que l'on connaît et ce n'est pas Tuva qui va nous rassurer car même elle ne se sent pas en sécurité et elle a même peur de l'eau ! On a l'impression de l'accompagner à chaque pas et on est aussi terrifié qu'elle.

 

 C'est un huis clos très mystérieux et assez effrayant. J'ai adoré les descriptions des paysages et de toutes ces choses bizarres qui se passent là-bas. Les odeurs étranges, le clapotis de l'eau, le silence qui ferait presque sursauter tant il est pesant, les sorties en bateau dans l'obscurité, etc...  J'ai trouvé ce roman assez classique dans sa forme et sa construction, mais j'ai été totalement charmée par l'atmosphère et par tout ce qui touche à la mythologie nordique et aux superstitions locales. J'ai également été sensible au message écologique concernant la mer Baltique que véhicule cette histoire. Pour moi, c'est un très bon début de série qui nous promet encore de belles aventures pleines de mystères et des tas de surprises. Vivement la suite !

 

En quelques mots :

J'ai été charmée par l'atmosphère mystérieuse et singulière de ce roman. L'omniprésence de l'eau, le côté huis clos, l'héroïne mal dans sa peau, la façon dont est abordée la mythologie nordique et les superstitions... tout m'a vraiment beaucoup plu ! J'attends la suite avec impatience.

 

 

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2018-03-13T11:26:31+01:00

La Soeur à la perle

Publié par MyaRosa

Les Sept soeurs, tome 4 - Lucinda Riley

592 pages, éditions Charleston, mars 2018

L'histoire :

CeCe d’Aplièse ne s’est jamais vraiment sentie à sa place. Et à la suite du décès de son père adoptif, l’excentrique milliardaire Pa Salt – surnommé ainsi par ses six filles, adoptées aux quatre coins du monde – elle se retrouve complètement perdue.
Désespérée, n’ayant que les quelques indices laissés par son père, CeCe part à la recherche de ses origines... jusque dans la chaleur et la poussière du centre rouge de l’Australie.
Quel est son lien avec Kitty McBride, la fille d’un pasteur écossais qui a vécu là-bas il y a plus d’un siècle ?
Alors que CeCe découvre des secrets enfouis depuis bien longtemps, elle commence à penser que ce vaste et sauvage continent pourrait lui offrir quelque chose qu’elle a toujours cru impossible : un sentiment d’appartenance et un foyer...

 

Mon avis :

 

 Les romans de Lucinda Riley sont en bonne place dans toutes les librairies depuis plusieurs années, mais malgré les promesses de dépaysement, d'évasion et d'émotions qu'ils semblent largement tenir, je n'avais encore jamais sauté le pas. Il était vraiment temps que je découvre cette grande romancière ! J'ai passé un très bon moment en compagnie de CeCe et j'ai hâte d'en savoir plus sur ses soeurs. Pour ceux qui se posent encore la question, on peut parfaitement lire les tomes de cette saga dans le désordre. Bien sûr, c'est encore mieux de commencer par le début, mais si jamais l'un des livres croise votre route ou vous tente plus que les autres alors n'hésitez pas à vous lancer. Je n'ai pas lu les trois précédents et ça ne m'a pas du tout dérangé.

 

 Avec ce livre, on voyage ! C'est le moins que l'on puisse dire... En Angleterre, en Thaïlande, en Ecosse et... en Australie ! Préparez vos valises, une grosse boîte de mouchoirs et lancez-vous dans la lecture de ce fabuleux roman totalement dépaysant. Vous ne serez pas déçus du voyage ! Dans ce quatrième tome, nous suivons la jeune CeCe qui a passé une grande partie de sa vie à se cacher derrière sa soeur et qui manque de confiance en elle. Maintenant que sa soeur a construit sa vie, CeCe ne sait plus quoi faire de la sienne. Elle voudrait trouver sa place mais ne sait pas par où commencer... Elle a commencé puis abandonné des études d'art. Elle se sent nulle et a l'impression de décevoir tout le monde. Alors, pour mieux avancer, elle décide de se plonger dans son passé et de retrouver sa famille biologique. Elle n'a que peu d'indices mais elle est déterminée et bien décidée à se montrer courageuse et à prouver à tous mais surtout à elle-même qu'elle est capable de se débrouiller. Elle affronte sa peur de l'avion et se rend seule sur les traces de ses ancêtres. Elle n'a aucune idée des secrets qu'elle va découvrir ni des belles rencontres qu'elle va faire mais une chose est sûre, sa vie en sera changée à jamais.

 

 J'ai adoré ce voyage palpitant aux quatre coins du monde et toute cette histoire autour du destin et d'une incroyable malédiction ! Comme souvent, j'ai préféré les parties qui se déroulent dans le passé et notamment l'histoire de Kitty qui est absolument fascinante. J'ai été choquée par l'injustice et l'inégalité qui semble toujours de mise en Australie, aujourd'hui. Cela m'a donné envie de me documenter sur le sujet. J'ai beaucoup aimé la manière dont CeCe s'émancipe et grandit peu à peu. C'est une toute jeune fille fragile et influençable, au début du roman, et on la voit devenir forte, courageuse et déterminée. Ses voyages, ses rencontres et le chemin qu'elle parcourt sont émouvants et agréables à suivre.

 

 J'ai été séduite par l'écriture de Lucinda Riley et par la construction de son roman. Il y a énormément de rebondissements, on en apprend beaucoup sur la culture et les traditions locales et je trouve cela profondément émouvant de suivre les membres d'une famille sur des décennies et même sur plusieurs générations. Il y a, dans ce roman, beaucoup d'optimisme et d'espoir. En plus d'être une saga incroyable pleine d'amour, de drames et de passion, c'est aussi un feel good book qui nous dit que la vie est courte et qu'il faut absolument la prendre en mains dès maintenant si l'on veut être heureux. Il ne faut pas laisser les autres choisir pour nous, il faut s'écouter, prendre des risques, aller au bout de ses rêves. C'est une lecture réconfortante qui plaira à coup sûr à tous les romantiques. J'ai adoré !

 

 

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2018-03-11T15:33:56+01:00

Les Chroniques de St Mary, tome 1 : Un monde après l'autre

Publié par MyaRosa

Jodi Taylor

351 pages, HC éditions, février 2018

L'histoire :

La jeune historienne Madeleine Maxwell vient de terminer brillamment ses études et s’apprête à passer un entretien à l’institut St Mary. Mais en pénétrant dans l’enceinte de ce centre de recherche historique, Max comprend très vite que celui-ci ne ressemble à aucun autre. Derrière la façade très académique de l’institut St Mary, les équipes d’historiens, de techniciens, de chercheurs ont découvert le secret du voyage dans le temps. Ici, les historiens n’étudient pas seulement le passé, ils le visitent… Max comprend très vite les possibilités qui s’offrent à elle. De la disparition de Pompéi aux tranchées de la Première Guerre mondiale, du grand incendie de Londres à la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie, la jeune historienne va revivre d’extraordinaires événements. Alors qu’au sein de l’institut naissent des enjeux de pouvoir…

 

Mon avis :

 

 Ce livre est très différent de ce que je lis habituellement. Lorsqu'on m'a proposé de le découvrir, je venais juste de regarder une série télévisée qui parlait de voyages dans le temps. Ce sujet m'avait tant plu que je n'ai pas hésité une seconde à me lancer dans cette aventure et j'ai bien fait car j'ai vraiment adoré !

 

 On découvre en même temps que Max l'univers de St Mary et les secrets que renferme cet établissement dans lequel travaillent avec passion des historiens et des chercheurs prêts à risquer leur vie pour découvrir les plus grands secrets de l'Histoire. Il règne dans cet endroit une atmosphère particulière qui m'a tout de suite beaucoup plu. Le roman démarre sur les chapeaux de roue. On ne s'éternise pas à l'intérieur du bâtiment. On est rapidement propulsé à une autre époque et tout est tellement bien décrit qu'on a l'impression de faire partie de l'équipe.

 

 J'ai adoré la complicité qui s'installe entre les personnages. Ce petit grain de folie et cette passion pour l'Histoire qui les réunissent et les poussent à aller jusqu'au bout de leurs missions sans trembler. L'univers créé par Jodi Taylor est vraiment génial et totalement déjanté. Cela ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire et on n'a pas du tout envie d'en sortir. Il y a beaucoup de rebondissements et le sujet est passionnant. Je me suis attachée aux personnages et j'ai adoré les suivre. J'ai aussi aimé la manière dont l'histoire est racontée. Il y a beaucoup d'humour et les dialogues sont explosifs. Un vrai régal ! Dangers, aventures, révélations, amour, drames, désillusions... Pas le temps de souffler, on est embarqué dans ce voyage incroyable du début à la fin sans jamais trouver le temps long. Quelle aventure palpitante, mouvementée, dingue, dépaysante et passionnante ! Je n'ai qu'une envie : lire la suite ! La série compte actuellement 9 tomes et cela n'a rien de surprenant car avec une trame pareille, il y a de quoi faire. J'espère de tout coeur avoir bientôt la suite entre les mains et je me demande à quelles époques nous allons voyager. Je me réjouis déjà de ces belles et périlleuses aventures qui nous attendent...

 

 

En quelques mots :

Coup de coeur pour ce roman explosif, intense et passionnant.

Vivement la suite !

 

 

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2018-02-20T05:38:00+01:00

Bon retour à la maison

Publié par MyaRosa

Debbie Macomber

336 pages, éditions Charleston, février 2018

L'histoire :

En grandissant, Cassie Carter et ses soeurs, Karen et Nichole, étaient extrêmement proches. Jusqu'à ce qu'un événement les sépare... Après l'université, Cassie a fui sa maison pour épouser un homme mauvais, jetant aux orties ses études et brisant le coeur de ses parents. Cassie avait toujours été la préférée de son père, un sentiment qui pesait beaucoup sur ses soeurs et a rendu sa décision encore plus incompréhensible.

À maintenant 31 ans, Cassie est de retour à Washington, après avoir quitté Seattle avec sa fille, espérant laisser son passé derrière elle. Après avoir mis fin à un mariage compliqué, elle tente de reconstruire le puzzle de sa vie. Malgré ses tentatives, elle n'a jamais réussi à faire la paix avec ses soeurs. Karen, la plus âgée, est une femme et une mère occupée, entre sa carrière et l'éducation de ses deux enfants. Et Nichole, la plus jeune, est une mère au foyer dont le mari passe tous les caprices. Mais un jour, Cassie reçoit une lettre de Karen, qui lui offre ce que la jeune femme pense être une chance de se réconcilier. Et alors que Cassie se permet de croire à l'avenir, en s'excusant auprès de ses soeurs et en trouvant l'amour, elle réalise le pouvoir de la compassion, et la possibilité d'un nouveau départ...

Un merveilleux roman sur la persévérance et la confiance, un voyage excitant à travers les challenges et les joies de la vie.

 

Mon avis :

 

 A plus de trente ans, Cassie paie encore le prix d'une décision prise alors qu'elle était à peine sortie de l'adolescence... Par amour, elle a quitté sa famille  et a suivi l'homme de ses rêves, celui qui lui promettait monts et merveilles et faisait chavirer son coeur. Malheureusement, les choses ne se sont pas du tout passées comme prévues. Celui qu'elle aimait de tout son coeur est devenu son pire cauchemar, son tortionnaire, celui qui lui faisait le plus de mal, la privait de liberté et de tout contact avec son passé et la mettait même en danger. Aujourd'hui débarrassée de lui, Cassie tente de se reconstruire et accumule plusieurs jobs pour tenter d'offrir une vie meilleure à sa fille de douze ans. Elle fait partie d'un projet associatif qui lui permettra un jour d'obtenir une maison en échange d'heures de travail passées sur d'autres maisons destinées à des personnes qui, comme elle, ont besoin d'aide. C'est sur son premier chantier qu'elle rencontre Steve, un homme tellement peu sympathique et dur avec elle qu'elle commence à se décourager. Et si elle n'était pas à la hauteur ? Et si elle décevait tout le monde, cette fois encore ?

 

 J'ai beaucoup aimé cette histoire. Cassie n'a pas eu une vie facile et elle est touchante. Si elle semble forte et déterminée, elle reste fragile et meurtrie à cause de tout ce qu'elle a subi. Malgré les mains qui lui sont tendues, elle a du mal à faire confiance et ne veut plus que l'on prenne les décisions à sa place, ce qui est parfaitement compréhensible. J'ai trouvé ces hésitations et son attitude totalement crédibles et compréhensibles. Cassie a souffert et a été tellement déçue qu'elle ne veut s'en remettre à personne. Elle a besoin de temps et il faut que les choses viennent d'elle. Elle ne veut pas se faire de faux espoirs et encore moins décevoir sa fille. J'ai trouvé l'histoire de cette famille émouvante. On se demande vraiment ce qui a pu pousser ces soeurs qui semblaient si complices et si proches étant jeunes à prendre autant de distances par la suite. J'ai beaucoup aimé cette histoire de reconstruction, de confiance et de pardon et toutes ces femmes qui sont au coeur de ce roman et se battent pour leur indépendance.

 

 J'aime énormément les romans de Debbie Macomber. C'est vrai qu'ils sont pleins de bons sentiments et souvent cousus de fil blanc, mais cela m'est égal. Ce n'est pas le suspense que l'on recherche quand on choisit ce genre de lectures. On veut un happy end. On veut voir comment les personnages vont réussir à surmonter les épreuves auxquelles ils sont confrontés et on veut par-dessus tout les voir heureux. Les romans de Debbie Macomber me font penser à ceux de Cathy Kelly ou de Nora Roberts. Je trouve qu'ils ont quelque chose de réconfortant et de rassurant. On se dit en les lisant que rien n'est insurmontable, que quoi qu'il arrive, même si c'est dur, même si c'est triste, on peut s'en sortir. On peut passer au-dessus et être heureux si on accepte d'ouvrir son coeur et de recevoir ce que les autres sont prêts à nous offrir. Tout le monde mérite d'accéder au bonheur. J'aime ces romans parce qu'ils font du bien et redonnent le sourire, tout simplement. Que demander de plus ?

 

Et cette magnifique couverture, on en parle ?

@myarosabooks

 

En quelques mots :

Un roman qui parle de pardon, d'indépendance, de confiance et de reconstruction. Une jolie lecture pleine de sentiments, d'émotions et de réconfort.

 

 

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2018-02-19T16:17:52+01:00

Le Goût sucré des souvenirs

Publié par MyaRosa

Das Marillenmädchen - Beate Teresa Hanika

262 pages, éditions Les Escales, février 2018

L'histoire :

Elisabetta Shapiro, 80 ans, vit seule dans sa maison familiale au coeur de Vienne. De son enfance, elle a conservé des dizaines de pots de confiture d'abricot, tous confectionnés avec sa mère. Véritable madeleine de Proust, la confiture sucrée la replonge immanquablement dans son passé de jeune fille juive dans la Vienne nazie : son quotidien d'abord faste et luxueux, ses grandes soeurs qu'elles jalousaient secrètement, la voix de sa mère lorsque celle-ci chantait... Quand une jeune danseuse emménage chez la vieille dame, ses habitudes sont chamboulées. D'autant plus que celle-ci lutte, elle aussi, contre ses propres démons. Malgré leurs différences, les deux femmes vont peu à peu se rapprocher et nouer des liens plus forts qu'elles ne l'auraient imaginé.

 

Mon avis :

 

 J'ai beaucoup lu ces derniers temps. Des livres très différents qui m'ont presque tous emportée. Et parmi toutes ces belles lectures, une pépite. Assurément ma plus belle lecture de ce début d'année.

 

 Je l'ai senti dès le début comme si c'était une évidence. Chaque phrase résonnait en moi, remuait quelque chose, me bouleversait comme je l'ai rarement été, juste avec des mots. Je n'ai rien de commun avec Elisabetta et pourtant, je me suis sentie tellement proche d'elle. J'ai eu l'impression que son histoire était aussi la mienne.

 

 Il y a tellement de force dans ces mots. Tant de douleurs, de regrets, de nostalgie et d'amour dans chacune des phrases de ce livre que j'ai dû m'arrêter de nombreuses fois pour reprendre mon souffle et digérer. Parfois une seule petite phrase posée là où il faut me faisait venir les larmes aux yeux. Souvent, certains passages étaient tellement magnifiques que je revenais en arrière pour les relire. Lorsque je lis, je note toujours quelques phrases et quelques passages que je trouve particulièrement beaux et marquants, mais cette fois, j'avais envie de tout noter. J'ai trouvé l'écriture de Beate Teresa Hanika incroyable ! Il y a tellement de sensibilité, tellement de poésie et de beauté dans ces quelques chapitres. Et puis, cette façon d'aborder la solitude, le sentiment d'abandon, le temps qui passe, le désir de vengeance, la culpabilité et le pardon m'ont vraiment touchée. Ce livre n'est pas très gros - 262 pages - mais c'est un concentré d'émotions dans lequel chaque mot est choisi avec soin.

 

 J'ai savouré ce livre d'un bout à l'autre et j'ai déjà envie de le relire. J'ai adoré découvrir les souvenirs d'enfance d'Elisabetta, à Vienne, auprès de sa famille. Ces souvenirs qui sont associés aux pots de confiture d'abricots préparés chaque année, en famille. J'ai adoré suivre les petites chamailleries des soeurs, leurs premiers émois, sentir le parfum des abricots mûrs et la chaleur des journées d'été ensoleillées, voir Hitler (une adorable tortue juive) se balader dans le jardin. Et je ne parle même pas de cette maison dans laquelle résonne encore les éclats de rire, les chants et les cris des disparus. Je ne parle pas non plus des conversations qu'Elisabetta entretient avec ses soeurs qui sont terriblement poignantes ni des terribles épreuves qu'elle dû traverser durant sa vie. Je ne parle pas non plus de cette relation aussi étrange que belle qui se noue entre la danseuse et la vieille femme et qui m'a fait penser au roman "Astrid et Veronika".

 

 J'ai volontairement modifié la présentation du livre car je pense qu'on l'apprécie encore davantage lorsque l'on ne sait pas vraiment où l'on va. C'était mon cas et je ne regrette pas d'avoir été un peu dans le flou avant de saisir la portée de tout cela. Ce livre m'a aussi fait penser au roman "A l'ombre des cerisiers". Ce dernier n'a pas fait l'unanimité mais je l'ai profondément aimé. Je crois que j'ai vraiment un faible pour la littérature allemande, son rythme lent, sa beauté, sa sensibilité exacerbée... Bravo et merci à Rose Labourie pour cette belle traduction.

 

En quelques mots :

Ce roman d'une grande sensibilité est une véritable pépite qui plaira à coup sûr aux nostalgiques et à ceux qui aiment les histoires émouvantes et marquantes. C'est un livre que j'ai savouré du début à la fin et que je relirai avec grand plaisir.

 

A lire aussi :

Astrid et Veronika

A l'ombre des cerisiers

Avis de tempête

 

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2018-02-09T18:45:27+01:00

Ce soir, on regardera les étoiles...

Publié par MyaRosa

Stanotte guardiamo le stelle - Alì Ehsani

avec le concours de Francesco Casolo

320 pages, éditions Belfond (Le Cercle), février 2018

Présentation de l'éditeur :

La guerre, c'est le quotidien d'Alì, huit ans. Les rues de Kaboul englouties sous les tirs de mortier, les terrains de foot improvisés au milieu des décombres, le petit garçon est habitué. Mais un soir, au retour de l'école, c'est sa maison qui a disparu et, avec elle, ses parents. Sans famille ni argent, Alì et son grand-frère Mohammed prennent la route. Direction l'Iran, la Turquie, la Méditerranée, d'autres rives, à la recherche d'autres étoiles sous lesquelles trouver refuge. Cinq ans plus tard, Alì est devenu un adolescent. Un gamin de treize ans cramponné au châssis d'un poids lourd en partance pour l'Italie. Un jeune homme épuisé, qui rassemble ses forces pour fuir, toujours plus loin. Seul. Car Mohammed, son grand frère, son héros, s'est égaré en chemin... Qu'est-il arrivé ? Les deux garçons pourront-ils jamais tenir leur promesse d'être réunis, libres et heureux, sous les étoiles ?

 

Mon avis :

 

 Séduite par le titre et la couverture de ce livre, j'ai choisi de me plonger dans cette histoire sans rien savoir de plus. Je n'ai pas lu le résumé ni d'avis sur ce livre. Je m'attendais à quelque chose de fort mais j'étais loin d'imaginer à quel point ce livre allait me chambouler. Quelle lecture ! Ce n'est pas un roman qui divertit ou que l'on oublie une fois la dernière page tournée. C'est un message qui s'adresse à tous. Un livre plein d'humanité qui prend aux tripes et qui nous ouvre les yeux sur le monde, qui envoie valser les préjugés et nous oblige à regarder les choses en face et à voir les horreurs qui ont lieu aujourd'hui partout dans le monde, tout près de nous.

 

 Ali Ehsani est né à Kaboul et a dû fuir son pays lorsqu'il n'était encore qu'un enfant après le décès brutal de ses parents. Je ne sais pas si tout ce qui est raconté dans ce livre est son histoire ou si d'autres histoires vraies ou des parties fictives se sont greffées par la suite, mais ce qui est sûr c'est qu'il nous ouvre vraiment les yeux sur la réalité de l'immigration clandestine. A travers Ali, se sont des milliers d'autres voix qui s'adressent à nous, qui nous parlent de leur histoire, de leur combat quotidien, du prix lourd qu'elles paient pour être nées au mauvais endroit au mauvais moment et de leur parcours du combattant pour obtenir le droit d'exister. Des moments de doutes et de désespoir, de la solitude, de la honte, du mépris des autres, de l'envie parfois de tout laisser tomber si personne ne nous pousse à nous accrocher.

 

 Dans ce livre, nous suivons Ali et son grand frère qui quittent l'Afghanistan dans l'espoir de s'installer en Europe. Là-bas, ils espèrent pouvoir mener une vie normale - avoir un travail, un toit sur la tête, une famille - sans avoir peur de tout perdre du jour au lendemain. Ali, encore jeune et insouciant, ne sait pas vraiment ce qui l'attend, ne comprend pas ce qui se passe, mais il est guidé et épaulé par son frère à chaque pas. Leur voyage sera long et tumultueux. Il sera fait de rencontres - bonnes et mauvaises - d'espoir, de désillusions, de coups durs, de petits bonheurs et de souffrances. Plus de place pour l'innocence et l'insouciance, il n'y a plus que la survie qui compte et l'espoir d'un avenir meilleur. On suit leur voyage, le coeur serré, espérant que tout se termine bien. On frémit à chaque nouvelle étape. J'ai été touchée par la relation qui unit ses deux frères et aussi par la bienveillance de certaines personnes mais j'ai également été horrifiée par le comportement de certains qui profitent de la situation on n'hésitent pas à s'en prendre à un enfant en détresse ainsi que par tous ceux qui préfèrent fermer les yeux et qui finalement ne valent pas beaucoup mieux...

 

"J'ai toujours pensé qu'il y avait la guerre dans tous les pays du monde, je ne connaissais que ça."

 

 J'ai trouvé ce livre à la fois tragique et beau. Il y a beaucoup de souffrances et des situations abominables que personne au monde ne mérite de vivre, mais il y a aussi et surtout de la lumière, de la beauté et de l'espoir. J'ai été émue par les souvenirs d'Ali, par l'attachement qu'il a pour son pays et sa famille. C'est un regard d'adulte qu'il porte sur son histoire et il y a des choses qu'il ne comprend qu'aujourd'hui. La manière dont l'histoire est racontée crée une certaine intimité avec le lecteur. Il y a beaucoup de passages qui m'ont mis les larmes aux yeux. J'admire la force et le courage de ces gens qui ne renoncent pas et qui refusent de se contenter de la vie qu'on leur a donné. Quel beau message d'espoir !

 

 En lisant ce livre, j'ai pensé à ce petit garçon sur la plage, j'ai pensé à toutes ces familles séparées par des guerres qu'elles n'ont pas décidé, j'ai pensé à tous ces gens qui n'ont plus leur place nulle part et n'aspirent pourtant qu'à une vie simple et normale. Inévitablement, j'ai pensé à la chance que j'ai d'être née ici, à cette chance que des enfants qui ont le même âge que les miens n'ont pas. Comment rester insensible à toute ces injustices ? Il faut impérativement que les choses bougent et cela passera forcément par une prise de conscience. Il faut lire ce livre bouleversant. C'est une nécessité. Si tout le monde pouvait ouvrir les yeux, se mettre à la place de ceux qui sont obligés de quitter leur pays et se retrouvent perdus, le monde tournerait peut-être un peu plus rond.

 

En quelques mots :

Un parcours du combattant pour obtenir le droit d'exister.

Un magnifique message d'espoir.

Bouleversant et inoubliable. A lire absolument !

 

 

Un petit extrait :

"Les gens qui parlent des émigrés utilisent souvent le mot "désespérés", mais ce que moi, je pense, aujourd'hui [...] c'est qu'il n'y a rien de plus semblable à l'espoir que la décision d'émigrer : espoir d'arriver dans un endroit meilleur, espoir de réussir, espoir de survivre, espoir de tenir bon, espoir d'un dénouement heureux, comme au cinéma. Il est normal que tout être humain cherche désespérément à améliorer sa condition et, dans certains cas, partir est le seul moyen d'y arriver." (page 268)

 

 

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