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litterature etrangere

2012-09-19T22:00:00+02:00

[Rentrée littéraire 2012] Plan de table (Maggie Shipstead)

Publié par MyaRosa

Plan de table

(Seating arrangements)

de Maggie Shipstead

9782714450586

Catégorie(s) : Littérature américaine

Edition / Collection : Belfond

Date de parution : 20 septembre 2012

Nombre de pages : 415

Prix : 21,50€

 

L'histoire : Nouvelle-Angleterre, Etats-Unis, de nos jours
Sur la très select île de Waskeke, entre les parcours de golf verdoyants et les villas cossues, la famille Van Meter s'apprête à célébrer le mariage de Daphne, leur fille aînée enceinte de sept mois. Homards, robe de créateur, rien n est trop beau pour contenter celle qui s'est autoproclamée « Princesse » de la famille.
Pour le riche banquier Winn Van Meter, c est le début du calvaire. Lui qui, à 59 ans, ne s'est toujours pas fait à l'idée d être père et surtout pas de deux filles , se sent un peu mal à l aise au milieu des frous-frous et des bouquets de fleur. Son but : mettre à profit ce week-end pour enfin obtenir sa carte de membre au Pequod, le club très huppé de l île. Et ce n'est pas gagné ! Car depuis que sa fille cadette Livia a fait un scandale public de sa rupture avec le fils Fenn la famille la plus en vue de l'île, celle qui décide de vie ou de mort sur les adhérents du Pequod , la cote des Van Meter est en chute libre.
Le week-end s'annonce rude. Surtout que la provocante Agatha, amie de Daphné et demoiselle d'honneur, semble bien décidée à le séduire. Et la jeune fille n'a pas son pareil pour réveiller le désir amoureux chez Winn... et le faire s'interroger sur sa vie : a-t-il fait le bon choix en épousant Biddy ? Qu'a-t-il fait de sa jeunesse ? Et si l'heure était venue de tout envoyer voler en éclats ?
Mensonge, égocentrisme, tensions érotiques... Encore deux jours à tenir et le mariage sera du passé. Mais lui, Winn, qu'en sera-t-il de sa vie ?

 

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 Lorsque je me suis lancée dans cette lecture, je m'attendais à quelque chose de léger et de drôle avec une pointe de cynisme et ça m'a semblé parfait pour les vacances (j'ai eu la chance de le lire en avant-première au mois de juillet). Je ne m'attendais pas à ce que ce roman soit si sombre, si cruel et en même temps si réaliste. La plume de Maggie Shipstead est acerbe et venimeuse. Elle gratte une à une les couches de vernis qui embelissent les protagonistes de cette histoire - véritables incarnations de toutes les catégories d'individus de l'upper class américaine - pour nous montrer ce qu'il y a en dessous, le bon comme le mauvais. La plupart des personnages sont prisonniers du carcan social et d'autres essaient à tout prix de se débattre et de nager à contre-courant. C'est un roman fort, poignant et très juste que nous livre Maggie Shipstead et il s'agit en plus d'un premier roman. Chapeau bas !

 

 Tout au long de ces quatre cent et quelques pages, nous suivons les préparatifs du mariage de Daphné, fille de Winn et Biddy Van Meter, sur une petite île de Nouvelle-Angleterre. On découvre tour à tour de nombreux personnages, mais c'est surtout Winn que nous suivons durant ces quelques jours. Winn est un homme qui a toujours tout fait pour rentrer dans le moule sans même s'en rendre compte car il n'imagine pas que les choses puissent être autrement. Il a profité de sa jeunesse, s'est marié, a fait des enfants, a évolué socialement mais ressent de plus en plus une espèce de frustration qu'il a du mal à cerner. Il a la vie qu'il voulait mais il n'y a pas d'étincelle, pas de passion... Il a toujours voulu un fils, il a deux filles et ne sait pas comment les aimer. Daphné et Livia, les deux filles en question, évoluent de manière très différente, et pourtant, leurs vies se rejoignent étrangement... Je ne vais pas faire le portrait en détails de tous les protagonistes, mais on retrouve une multitude de personnages qui incarnent à merveille l'upper class américaine, ses codes et ses clichés.

 

  Il ne se passe pas grand chose dans ce roman et en même temps on découvre des vies entières. C'est vraiment une analyse du monde moderne, une satire sociale fascinante et pertinente. Je pense que c'est un livre à lire en plusieurs fois voire même entrecoupé de plusieurs lectures différentes au risque de trouver le temps un peu long. J'aurais parfois aimé qu'il se passe un peu plus de choses. Malgré tout, je me suis régalée. L'auteur écrit très bien et utilise les figures de style à bon escient. J'ai aimé ses métaphores, ses comparaisons cruelles mais si justes et j'ai ri des situations dans lesquelles se retrouvent les personnages. L'auteur ne les épargne pas et nous les fait découvrir sous toutes les coutures. Il y a des moments où on les déteste vraiment et d'autres où on est ému par leur histoire. Maggie Shipstead nous pousse à regarder au-delà des apparences et c'est une très bonne chose... Si vous cherchez une histoire légère avec de nombreux rebondissements, passez votre chemin ! En revanche, si vous aimez les romans satiriques, les auteurs qui décortiquent les pensées et les rêves de leurs contemporains, alors, ce roman est fait pour vous ! Vous découvrirez aussi que le choix de la couverture française n'a rien de hasardeux...

 

 

Je remercie les éditions Belfond et la librairie Dialogues pour cette découverte en avant-première !

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2012-09-19T20:48:00+02:00

[Rentrée littéraire 2012] La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi...

Publié par MyaRosa

La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi...

(The unlikely pilgrimage of Harold Fry)

de Rachel Joyce

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Catégorie(s) : Littérature anglaise

Edition / Collection : XO éditions

Date de parution : 13 septembre 2012

Nombre de pages : 364

Prix : 20,90€

 

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76597-copie-1.jpg Tout d'abord, je tiens à remercier la librairie Dialogues et les éditions XO qui m'ont permis de découvrir ce livre en avant-première. Lorsque je me suis plongée dans ce roman, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre car il n'y avait pas de présentation et la couverture française était encore inconnue. J'ai tout de suite été intriguée par le titre et ça m'a suffit pour me donner envie de le lire. Je ne savais pas du tout quel genre d'histoire j'allais découvrir et ça m'a bien plu d'avancer les yeux fermés.

 

couv1849749 Ce roman est une quête, un combat pour la vie. Harold Fry est un sexagénaire qui mène une vie tranquille et ordinaire : une maison avec jardin, une femme, un fils, de bons rapports de voisinage, une vie routinière et ordonnée, mais une lettre va tout bousculer. Cette lettre dont je ne dévoilerai pas le contenu, va remuer beaucoup de choses et Harold, sans l'avoir prémédité, va marcher jusqu'à ne plus s'arrêter dans l'espoir de sauver quelqu'un. Nous suivons l'incroyable pélerinage - qui n'a rien de religieux - de ce retraité à travers toute l'Angleterre. Sans chaussures de marche, sans téléphone, sans argent, Harold laisse tout de côté - y compris sa femme - pour entreprendre cette marche vitale. Mais pourquoi ? Pour qui ?

 

unki.jpg La construction du roman m'a bien plu. Les chapitres sont courts et agrémentés de titres mettant à l'honneur les différentes rencontres d'Harold durant sa traversée de l'Angleterre. L'écriture est simple et accessible, on tourne les pages sans difficultés mais j'ai trouvé que c'était parfois un peu long... Néanmoins, on se rend bien compte du calvaire enduré par Harold et des kilomètres parcourus. Ce voyage est aussi - et surtout - l'occasion pour Harold de se plonger dans ses souvenirs, de revenir sur les choix qu'il a fait durant sa vie, sur les regrets qu'il a. Il a vécu une enfance difficile et n'a pas toujours su affronter sa propre vie. J'ai beaucoup aimé cette introspection. Maureen, la femme d'Harold, tient également un rôle important dans cette histoire. Elle est, au début, perturbée par la décision de son mari et pense qu'il va l'appeler d'une minute à l'autre dans l'espoir qu'elle vienne le chercher. Je la voyais vraiment comme une mégère au début du roman, mais on apprend à la connaitre, à la comprendre. Le mariage d'Harold et de Maureen n'en est plus vraiment un depuis des années et l'on découvre peu à peu comment ils se sont perdus l'un l'autre. 765J'ai été très touchée par leur histoire et la fin m'a vraiment émue. Alors que le début du roman partait vraiment comme un petit coup de folie de la part d'un senior, ce roman se révèle dramatique et émouvant.

 

  C'est un roman qu'on n'oublie pas. Un voyage incroyable et semé d'embûches à travers l'Angleterre rythmé par des rencontres étonnantes et inoubliables. Une introspection émouvante et salvatrice. Un récit plein d'humanité, porteur d'espoir et des personnages inoubliables en quête de rédemption. 

 

 


 

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2012-08-31T09:39:00+02:00

Les Trois lumières (Claire Keegan)

Publié par MyaRosa

Les Trois lumières

(Foster)

de Claire Keegan

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Catégorie(s) : Littérature irlandaise

Edition / Collection : 10/18

Date de parution : 16 août 2012

Nombre de pages : 87

Prix : 6,10€

 

L'histoire : Dans la campagne irlandaise, une fillette est confiée pour quelque temps à un couple sans enfants. Livrée à elle-même, l'enfant pénètre jour après jour un monde étranger, où elle découvre l'innocence et la tendresse de l'été. Peu à peu, des liens se tissent, chacun apprivoise l'autre et les ombres secrètes de sa lumière. Pourtant, certains détails intriguent la fillette...

 

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 Découvert chez Iluze, ce roman m'a tout de suite tapé dans l'oeil. Au premier abord, tout me plaisait : la jolie couverture, le synopsis et puis le fait que cette histoire se passe en Irlande. Je m'attendais à quelque chose de très différent, mais je suis loin d'être déçue.

 

 Une petite fille est déposée chez de parfaits inconnus pour une durée indéterminée afin de soulager sa mère, enceinte de son huitième enfant. D'abord anxieuse à l'idée d'être loin de chez elle et de commettre un faux pas, la petite fille apprivoise ce nouvel environnement et s'attache peu à peu au couple qui l'accueille. C'est un nouvel univers qui s'offre à elle, plein de découvertes et de chaleur. Elle qui a toujours eu le sentiment d'être un fardeau pour ses parents se retrouve choyée au sein de ce nouveau foyer. C'est aussi l'occasion pour elle de porter un nouveau regard sur ce qui l'entoure. Elle entrevoit le bonheur, se rend compte que la vie est différente dans chaque foyer et que les gens ont des secrets et des facettes insoupçonnées.

 

 Ce roman est très court - moins de cent pages - mais c'est une lecture que je n'oublierai pas. Ce n'est pas un roman dans lequel il se passe des milliers de choses, c'est un livre que l'on ressent. Tout est suggéré, il faut lire entre les lignes pour le savourer pleinement. L'écriture de Claire Keegan est magnifique. J'ai adoré les descriptions des paysages, pleines de finesse et de jeux de lumières. La petite fille laisse derrière elle l'insouciance propre à l'enfance pour regarder le monde d'un tout autre oeil, ressentir des émotions qu'elle n'avait jamais ressenti avant et commencer à ouvrir son coeur. C'est un récit tout en pudeur, bercé par une tendresse infinie que l'on ressent dans chaque phrase malgré les non-dits. Un roman lumineux, plein de grâce, d'émotions et de douceur.


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2012-08-15T22:00:00+02:00

[Rentrée littéraire 2012] Le Temps n'efface rien (Stephen Orr)

Publié par MyaRosa

Le Temps n'efface rien

( Time's Long Ruin)

de Stephen Orr

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Catégorie(s) : Littérature australienne - Drame

Edition / Collection : Presses de la cité

Date de parution : 16 août 2012

Nombre de pages : 586

Prix : 22,50€

 

L'histoire : A neuf ans, Henry est un garçon solitaire ; son pied bot l’empêche de partager les jeux des enfants de son âge. Cet été-là, comme à son habitude, il reste dans sa chambre, lit beaucoup et ne fréquente que sa jeune voisine, Janice. Le jour de la fête nationale, elle lui propose de l’accompagner à la plage avec son frère et sa sœur. Henry, complexé, refuse. Les quatre enfants ne se reverront jamais.

Un roman qui parle d’amitié, d’amour et de la difficulté de continuer à vivre après un drame. Inspiré d’un fait divers jamais résolu qui continue de hanter toute une population, Le Temps n’efface rien dresse un portrait doux-amer de l’Australie des années 1960.

 

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 Wouah ! Quel roman ! C'est tout à fait le genre d'histoires que j'aime et le titre m'a tout de suite tapé dans l'oeil. Pour être honnête, j'ai eu un peu de mal avec le début du roman mais je ne sais pas si ça vient du livre ou de moi. Je trouvais que c'était un peu long à se mettre en place. J'ai mis plus d'une semaine pour le lire - contre quelques jours la plupart du temps - car c'est un roman très dense mais j'ai adoré cette immersion dans l'Australie des années 60. Une fois plongée dans l'histoire, je n'avais plus envie d'en sortir. Je viens tout juste de tourner la dernière page et j'ai le ventre noué et les larmes aux yeux. L'écriture de Stephen Orr m'a totalement envoûtée et le fait que ce récit soit inspiré d'une histoire vraie - un fait divers jamais résolu - est encore plus bouleversant.

 

 A cause de son pied bot, Henry est mis à l'écart et n'a qu'une seule amie : Janice Ryan, la fille des voisins, avec qui il entretient une belle complicité. Janice n'a peur de rien et ne se laisse pas faire. Elle est débrouillarde et n'hésite pas à lever le point quand les autres enfants s'attaquent à Henry. Lui, est un petit garçon de neuf ans, solitaire et intelligent qui se nourrit de lecture et passe son temps à observer le monde avec un regard très adulte pour son âge. Ses parents n'arrêtent pas de se disputer. Son père, qu'il idolâtre, est un inspecteur aimé et respecté de tous mais aux yeux de la mère de Henry, c'est un mari et un père trop souvent absent. Elle rêve d'une autre vie. De quitter sa vie de mère au foyer pour se trouver un travail et voir d'autres choses alors que pour son mari et son fils, la vie se résumé à Croydon, la petite ville d'Australie qu'ils habitent. La routine des habitants de Thomas Street est bousculée lorsque les trois enfants Ryan disparaissent. Partis seuls à la plage, ils ne rentreront pas...

 

Image.ashx.jpg Stephen Orr nous dépeint avec brio l'Australie des années 60. On s'y croirait ! Ménagères blasées, maris volages, querelles de voisinages, ragots, secrets, violences conjugales, machisme, désirs d'émancipation, chaleur, souvenirs,... L'auteur part d'une histoire vraie pour nous décrire la vie à cette époque, les moeurs, et les différentes façons de survivre à un tel drame : journalistes avides de scoops et de récits larmoyants, faux témoignages, compassion, culpabilité, pitié, douleur, médiums peu scrupuleux,... On attend une explication, on soupçonne tout le monde, on espère... L'enquête piétine. Les témoignages se contredisent et apportent à chaque fois un point de vue différent. C'est surtout le point de vue de Henry que nous suivons au fil des chapitres. Son regard, ses hypothèses, les informations qu'il a rassemblé. Il nous raconte toute cette histoire mais sans être sûr des faits : "je pense", "j'imagine", "d'après mes souvenirs", "c'est ce qu'on m'a raconté", "voici ce qui s'est peut-être passé",... Ce roman ressemble beaucoup à un témoignage. L'auteur essaie d'apporter des réponses à cette enquête non résolue qui hante encore tout un pays. Que s'est-il vraiment passé ce jour là ? Nul ne le sait. La vie peut basculer du jour au lendemain. Perdre son éclat sans que l'on sache jamais pourquoi ni comment cela a bien pu arriver ni ce qu'on aurait pu faire pour éviter cela. L'auteur s'intéresse à ceux qui restent. A ceux qui sont obligés de survivre malgré tout, de continuer à se lever chaque matin sans réponse, à ceux qui passent toute leur vie à attendre et à ceux qui passent leur temps à chercher les disparus en oubliant ceux qui restent.

 

 L'écriture de Stephen Orr est belle, très imagée et profondément mélancolique. J'ai aimé la façon dont est construit le roman. Il nous fait entrer dans la tête des différents personnages et construit des dialogues imaginaires entre les disparus et ceux qui restent. Il y a aussi des petits textes écrits par Janice et Henry. L'écriture et les mots ont une grande place dans ce livre et je ne suis pas étonnée d'apprendre que l'auteur enseigne la littérature et l'écriture car on sent qu'il est passionné par le sujet. Il y a beaucoup de descriptions, et c'est peut-être ce qui m'a dérangé au début du roman, mais finalement j'ai adoré car j'ai l'impression de connaître chaque petite parcelle de Thomas street et d'avoir grandi auprès de tous les personnages. L'auteur alterne les longues descriptions et les passages concis : "cris, larmes, claquements de portes." C'est aussi un roman nostalgique d'une époque qui n'est plus. Une époque où pour les habitants d'un village, leur rue constituait un monde à part. Il n'y avait rien au dehors. Il ne se passait pas grand chose à première vue et pourtant il y a tant à raconter. J'ai ressenti la même chose que lorsque j'ai lu "Beignets de tomates vertes" de Fannie Flagg. Je me suis sentie triste et nostalgique, avec l'impression d'avoir connu cette époque. On sent la chaleur étouffante, la température qui n'en fini pas de monter encore et encore, on entend les airs de ukulélé joués par les personnages, on sent les odeurs de transpiration et de fruits trop mûrs, le manque d'air et la brise qui se fait attendre, l'odeur des vieux livres et de la poussière. J'ai été particulièrement émue par Gino et Rosa, leur passé, leur histoire mais aussi ce que le temps vient bousculer. Bien sûr, le temps passe, les choses changent et la vie continue mais malgré tout, le temps n'efface rien...

 

Merci à la librairie Dialogues et aux éditions Presses de la cité pour cette lecture bouleversante.

 

"Ma mère ressemblait à une matriochka, ces poupées russes qui s'emboîtent les unes dans les autres : toutes les versions d'elle-même étaient identiques, à une légère différence près - une expression, un mot, un geste ou un silence. Empilées, enfermées les unes dans les autres, elles surgissaient aux moments les plus innatendus. Une mère cachait l'autre, du matin au soir. Capable de préparer des cookies, le sourire aux lèvres, et de vous houspiller l'instant d'après."

 

"Le problème du temps, c'est qu'il passe. Et qu'après son passage, vous restez en rade dans un endroit imprévu, avec quelqu'un que vous avez rencontré dans une librairie ou à un arrêt de bus, quelqu'un que vous avez épousé, avec qui vous avez eu des enfants et dont vous serez bientôt séparé pour l'éternité. En fait, le temps ne tient pas vraiment parole : il nous promet la lune (célébrité, fortune, voyage aux îles Fidji), mais on n'en voit jamais la couleur. Et pour peu qu'on vive assez longtemps, on se retrouve seul, privé des gens qui nous étaient nécessaires [...] Ils sont partis, à présent. Et vous voilà seul, debout sous la pluie, à marmonner. A quoi ça rime, tout ça ? Il ne vous reste qu'une sorte de désenchantement. Des bribes de regrets et de souvenirs [...]"

 

"Aussi nombreux fussent-ils, les souvenirs ne permettaient pas de revenir en arrière. On avait beau collectionner des articles de journaux, poser des partitions sur un piano, contempler des certificats, conserver des mèches de cheveux ou convoquer des odeurs, rien n'y faisait : le passé appartenait au passé. On était condamné au présent. Piégé dans un monde vide, parsemé de murets en pierre et de barrières de fil barbelé rouillé, où ne restait qu'un poulain solitaire broutant l'herbe rare d'un enclos envahi de cailloux."

 

"Les rues de Croydon forment un treillis de bitume, de pavillons mitoyens et de villas en briques, de clôtures couvertes de lantanier - une plante si luxuriante qu'elle envahit tout : compteurs à gaz et buissons de roses, pilliers de vérandas et pieds de bancs rouillés. Croydon est un tissu serré, constitué de milliers de vies nouées ensemble comme les fils d'un des tricots abandonnés de ma mère (un chandail aux manches à peine commencées et jamais assemblées, demeuré au fond d'un tiroir dans son ancienne commode). Je suis l'un de ces fils de laine, entremêlé aux autres."


 


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2012-07-23T13:04:00+02:00

Les Marraines, tome 1 : Le Scoop (Fern Michaels)

Publié par MyaRosa

Les Marraines, tome 1 : Le Scoop

(The Scoop)

de Fern Michaels

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Catégorie(s) : Littérature américaine

Edition / Collection : Milady Vendôme

Date de parution : 13 juillet 2012

Nombre de pages : 357

Prix : 7,90€

 

L'histoire :  Teresa Loudenberry – Toots pour les intimes – a déjà bien profité de la vie… et de ses huit maris. Célibataire une fois de plus par la force des choses, elle décide de relever un défi d’un genre nouveau : le tabloïd pour lequel travaille sa fille Abby à Hollywood est au bord de la faillite, et Toots décide de ruser pour sauver la situation, et de redonner un coup de fouet à la vie sentimentale d’Abby. Elle entraîne ses trois plus fidèles copines dans un plan machiavélique et potentiellement sulfureux. Comme quoi, il ne faut jamais sous-estimer une sexagénaire qui n’a pas sa langue dans sa poche.

 

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 La présentation de ce roman et sa jolie couverture m'ont tout de suite tapé dans l'oeil et je me suis dit que ce serait certainement une chouette lecture pour les vacances. J'imaginais un roman drôle et tendre, de la chick lit avec des sexagénaires en quelque sorte, et effectivement, c'est un peu de tout ça !

 

MI.jpg Après la mort de son huitième mari, Toots décide de s'accorder un peu de bon temps et de profiter de la vie au maximum. Lorsque le tabloïd pour lequel sa fille travaille rencontre de graves difficultés, Toots décide d'intervenir et embarque ses meilleures amies, qu'elle n'a pas vu depuis des années, dans l'aventure ! Les retrouvailles ne se passent pas vraiment comme elle l'avait imaginé... Troubles alimentaires, T.O.C., problèmes d'argent, il s'en est passé des choses depuis toutes ces années. Ses amies n'ont pas été épargnées par la vie mais Toots est bien décidée à les remettre sur pied et à faire de son mieux pour les aider. S'armant de courage, de patience, d'une bonne dose d'humour et de l'immense fortune que lui a légué son mari, Toots part à la rescousse de ceux qu'elle aime, à commencer par sa fille Abby qui ne se doute de rien...

 

 Ce roman m'a bien plu dans l'ensemble. J'ai aimé les retrouvailles de ces vieilles amies, leurs joutes verbales, leurs caractères bien trempés et j'ai été émue par leurs situations respectives. Le côté romance est finalement peu présent. Il est plus question d'amitié et de sentiments même si une jolie histoire d'amour se dévoile peu à peu... J'ai aimé les dialogues, souvent drôles et savoureux, et les descriptions d'endroits luxueux mais j'ai trouvé que l'histoire tournait vite en rond et au final, à la fin de ce livre on se pose encore beaucoup de questions. Les réponses seront forcément dans les autres tomes (il y en a deux autres) mais je pensais avoir plus de réponses et partir sur autre chose ensuite. Il y a également une intrigue secondaire à suivre qui aurait pu apporter un peu de piment mais ne m'a pas tellement emballé. J'ai beaucoup aimé la relation entre Abby et Chris mais là encore, ça avance tout doucement... Une lecture dépaysante et divertissante pour les vacances mais pas aussi palpitante que je l'aurais souhaité. Je lirai bien sûr la suite car j'ai bien apprécié ces drôles de marraines, mais j'espère que les choses avanceront plus rapidement.

 

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2012-06-18T13:13:00+02:00

Beignets de tomates vertes

Publié par MyaRosa

Beignets de tomates vertes

(Fried Green Tomatoes at the Whistle Stop Cafe)

de Fannie Flagg

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Catégorie(s) : Littérature américaine

Edition / Collection : J'ai Lu

Date de parution : août 1992 - (2009 pour cette édition)

Nombre de pages : 474

Prix : 7,60€

 

L'histoire : "Un sacrée numéro, Idgie ! La première fois qu'elle a vu Ruth, elle a piqué un fard et elle a filé à l'étage pour se laver et se mettre de la gomina. Par la suite, elles ont ouvert le café et ne se sont plus jamais quittées. Ah ! Les beignets de tomates vertes du Whistle Stop Café ... J'en salive encore !"
Un demi-siècle plus tard, Ninny, quatre-vingt-six ans, raconte à son amie Evelyn l'histoire du Whistle Stop, en Alabama. Il s'en ai passé des choses, dans cette petite bourgade plantée au nord de la voie ferrée ! Et Evelyn, quarante-huit ans, mari indifférent, vie sans relief, écoute, fascinée. Découvre un autre monde. Apprend à s'affirmer, grâce à Ninny, l'adorable vieille dame.
Chronique du Sud profond de 1929 à 1988, ce roman tendre et généreux vous fera rire aux éclats et, au détour d'une page, essuyer une larme. Humour et nostalgie : une recette au parfum subtil ...

 

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¤¤

 

"Le Whistle Stop Café était le foyer de tous ceux qui n'en avaient pas, c'était là qu'on se retrouvait tous, c'était là qu'était la vie."

 

 J'ai découvert Fannie Flagg il y a quelques années avec son très beau roman Un lieu béni que j'avais beaucoup aimé. Suite à cette lecture, je me suis renseignée sur les autres écrits de cette auteure et je suis tombée sur des tas d'avis élogieux concernant ce roman et son adaptation cinématogaphique. Bien décidée à le lire, je m'étais procurée un exemplaire de ce livre mais il aura attendu plusieurs années dans ma PAL avant qu'une irrésistible envie de le lire se fasse sentir. Même si je regrette un peu de ne pas l'avoir lu plus tôt, je pense qu'il est arrivé au bon moment et j'en garderai un merveilleux souvenir. Difficile de parler de ce roman car il y a énormément de choses à en dire et en même temps, il faut le découvrir soi-même pour savoir vraiment ce qu'il contient. C'est une bouffée d'air frais. Une invitation au bonheur. Un roman plein d'amour et de solidarité. Un joli mélange d'humour et d'émotions qui ne peut pas laisser indifférent.

 

couv28147288.jpg J'ai adoré la façon dont commence ce roman. Evelyn est une femme qui approche de la cinquantaine et est loin d'être heureuse. Elle est mal dans sa peau, peu sûre d'elle et a toujours fait ce qu'on attendait d'elle sans jamais se soucier de son bonheur, sans jamais prendre le temps de vivre pour elle. Elle a toujours laissé les autres penser et réfléchir à sa place. Elle n'a jamais pris de décision et vit sa vie sans rien en attendre. Le dimanche, elle accompagne son mari à Rose Terrace, la maison de retraite où séjourne sa belle-mère. N'ayant pas vraiment d'affinités avec cette femme, Evelyn se réfugie dans le salon des visiteurs pour déguster tranquillement quelques sucreries en attendant le retour de son mari. C'est ainsi qu'elle fait la connaissance de Mrs Threagoode, une vieille femme assise à côté d'elle qui se met à lui raconter sa vie alors qu'elle n'avait rien demandé. Au départ agacée par cette situation, Evelyn se prend peu à peu au jeu et suit avec de plus en plus de plaisir, chaque dimanche, le récit de cette femme qui a vécu tant d'histoires incroyables. Nous découvrons avec elle la vie des habitants d'une petite ville du Sud de l'Alabama dans les années 30 et bien après. Une petite ville où tout le monde se connait et où le point de rendez-vous est un café près d'un chemin de fer tenu par deux femmes incroyables. On suit donc le quotidien de toute cette petite ville qui est le théâtre de toutes sortes d'aventures avec des personnages hauts en couleurs. Le récit est entrecoupé de pages de la gazette locale de l'époque écrite par une certaine Dot Weems. Au fil du récit de Mrs Thregoode, on voit Evelyn changer et s'émanciper peu à peu. Elle porte un nouveau regard sur elle, sur sa vie et sur le monde qui l'entoure.

 

couv14822378.jpg Beignets de tomates vertes est un roman fabuleux. Chaque page est un délice à savourer. Il y a tellement d'humour, d'amour et de joie dans ce récit ! On s'attache aux nombreux personnages avec tant de facilité que s'en est déconcertant. On a l'impression de les connaître et on se sent nostalgique d'une époque que l'on n'a pas connu. On rit, on pleure, on salive d'envie devant les descriptions de mets fabuleux et on s'imagine dégustant des beignets de tomates vertes ou de la tarte à la crème de noix de coco au Whistle Stop Café en compagnie de Ruth, Idgie, Ninny et les autres. L'histoire se déroule pourtant à une époque difficile, juste après la grande dépression. Pauvreté et racisme faisaient partie du quotidien, et pourtant, il y a dans ce récit tant d'amour que l'on a envie d'y être. On voit les choses différemment après avoir lu ce livre. Il est tellement réconfortant ! On a envie de profiter de tous les petits bonheurs du quotidien, des petits plaisirs simples de la vie et en même temps on est triste de voir le temps qui passe. On voudrait le voir s'arrêter et que l'époque du Whistle Stop Café dure toujours. Ce roman m'a émue comme je l'ai rarement été. Il m'a fait rire, sourire et pleurer aussi et il m'a rendu terriblement nostalgique. Je vous assure qu'en refermant le livre, je suis triste de quitter cette époque et tous les personnages car j'ai réellement l'impression de les avoir connu. Fannie Flagg est vraiment une conteuse incroyable. Je suis désolée pour cet avis un peu brouillon mais je suis encore sous le choc. Ce livre est indescriptible et je vous conseille fortement de le découvrir. Il rejoint mes romans favoris et je sais déjà que je le relirai avec grand plaisir. C'est un livre-doudou parfait en cas de coup de blues ! Quelle merveille ! Il y a tellement d'histoires et de tranches de vie dans ces pages. C'est juste incroyable ! Ce livre m'a parfois fait penser à Big Fish. Petit plus qui a son importance, on retrouve à la fin du livre plein de recettes des plats dont il est question dans le roman. J'adore et c'est un bon moyen de poursuivre l'aventure après avoir refermé le livre. En tout cas, je n'oublierai jamais ce roman...

 

En résumé, Beignets de tomates vertes, c'est : Un roman passionnant. Des personnages attachants. Beaucoup d'amour. Une pincée d'humour. Des répliques savoureuses. Une bonne dose d'optimisme. Un roman délicieux et inoubliable. Et bien plus encore...

 

VVV

Ingrid a adoré aussi. Voici son billet.

 

"[...] j'ai dit à mon amie Mrs. Otis qu'il ne nous restait plus qu'à attendre de claquer... Elle m'a répliqué qu'elle préférait dire "s'éteindre". La pauvre, je n'ai pas eu le coeur de lui dire qu'on n'était pas des lumières et que, de toute façon, péter les plombs, s'éteindre ou claquer, c'était du pareil au même..."

 

"Je me demande ce que les gens font de leur cerveau aujourd'hui. Quand on pense que ces crétins sont terrifiés à l'idée de manger à côté d'un Noir et qu'ils gobent des oeufs crus sortis tout droit du cul d'une poule !"

 

"-Oh, j'en ai eu ma part, de soucis, et largement. Si vous saviez combien de fois je me suis demandé pourquoi le Seigneur m'accablait de tant de peines ! Mais je vais vous dire une chose : on ne peut pas longtemps s'attrister sur son propre sort, sinon c'est comme un cancer, sauf que ce n'est pas votre foie ou vos poumons qui pourrissent mais votre âme."

 


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2012-06-04T04:00:00+02:00

Francesca : La Trahison des Borgia

Publié par MyaRosa

Francesca : La Trahison des Borgia

( Poisoner Mysteries, book 2: The Borgia Betrayal )

de Sara Poole

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Catégorie(s) : Roman historique / Aventure

Edition / Collection : MA / Pôle roman

Date de parution : 18 avril 2012

Nombre de pages : 415

Prix : 20€

 

L'histoire : Été 1493. Rodrigo Borgia, désormais Alexandre VI, est pape depuis près d'un an. Hantée par les fantômes de son passé, Francesca, qui a joué un rôle crucial dans son ascension au trône de Saint-Pierre, doit à présent faire en sorte qu'il y reste. Étant l'empoisonneuse de la plus tristement célèbre et de la plus dangereuse des grandes familles italiennes, cette maîtresse de la mort va affronter moult périls, intrigues et duperies qui menacent d'éteindre la lumière de la Renaissance. Alors que le danger l'encercle de toutes parts, Francesca élabore un plan désespéré, mettant sa propre vie en danger. Elle va se confronter à la folie d'un homme bien décidé à détruire tout ce qu'elle s'est engagée à protéger. Des cryptes cachées de la Rome du XVe siècle à ses rues grouillantes, pleines de sensualité et de traîtres, Francesca va se battre contre ses propres démons pour déjouer un complot visant à détruire les Borgia, à s'emparer du contrôle de la chrétienté et à plonger pour toujours le monde dans les ténèbres.

 

¤¤

 

 Il y a quelques temps, je vous ai parlé du premier volet des aventures de Francesca - Empoisonneuse à la cour des Borgia -, qui avait été un gros coup de coeur. Jusqu'alors je pensais être totalement allergique aux romans historiques mais je ne sais trop pour quelle raison, sans doute la jolie couverture et le titre intrigant, j'ai eu envie de découvrir ce livre. Je ne connaissais rien de l'histoire des Borgia et pourtant, j'ai été totalement emballée et fascinée par ce roman. C'est donc avec beaucoup d'impatience que j'attendais ce second tome qui peut se lire indépendamment. Alors, verdict ? J'ai passé un très bon moment et j'ai aimé retrouver les personnages mais je dois avouer qu'au niveau de l'intrigue, je suis un peu moins emballée. Le début est vraiment très bien. J'ai retrouvé tout ce qui m'avait séduit dans le tome précédent : des personnages intéressants, un contexte historique fascinant et beaucoup de mystère. Malheureusement, il y a beaucoup de longueurs et ça tourne un peu en rond. Alors que pour le livre précédent j'aurais aimé plus de chapitres, pour celui-ci, j'en aurais aimé un peu moins.

 

 Néanmoins, j'ai passé un bon moment, mais j'avais tellement aimé le tome précédent que j'avais beaucoup - peut être trop ? - d'attentes concernant celui-ci. J'ai aimé le contexte historique, toujours aussi passionnant, avec un petit plus puisqu'il est question de Christophe Colomb et de son incroyable découverte. J'ai aimé en apprendre un peu plus sur le passé de Francesca et sur les démons qui la hante. De ce côté là, il n'y a rien à redire, c'est toujours aussi bien. Une complicité s'installe rapidement entre le personnage principal et le lecteur ce qui crée une atmosphère toute particulière que j'aie retrouvé ici. Ce que j'ai moins aimé en revanche, c'est vraiment cette impression de longueurs et puis aussi le fait que l'intrigue s'essoufle au fil des chapitres.  Cependant, je lirai la suite car c'est toujours un plaisir de retrouver les personnages. C'est une série qui me plait beaucoup.


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2012-04-26T17:28:00+02:00

Des bleus au coeur

Publié par MyaRosa

Des bleus au coeur

( Black Heart Blue )

de Louisa Reid

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Catégorie(s) : Littérature anglaise - Drame

Edition / Collection : Plon & Plon jeunesse

Date de parution : 10 mai 2012

Nombre de pages : 316

Prix : 17,90€

 

L'histoire : Rebecca et Hephzibah sont soeurs jumelles. Elles viennent d'entrer au lycée, c'est la première fois qu'elles ont le droit de sortir. Ce qu'elles partagent : un secret terrible, des parents violents et l'envie de s'enfuir. Une seule d'elles réussira, mais jusqu'au bout elles resteront unies : le reflet l'une de l'autre dans le miroir, l'une dans la lumière, l'autre dans l'ombre.

 

¤¤

 

 "Aujourd'hui, ils m'ont obligée à aller à l'enterrement de ma soeur." C'est sur ces mots que commence ce 76690.jpgroman. Les chapitres alternent deux points de vue, celui d'Hephzi "avant" et celui de Rebecca "après" et nous découvrons avec horreur l'enfer qu'ont vécu ces deux soeurs. Elles sont scolarisés pour la première fois à seize ans suite à un malentendu. Hephzi y voit une chance de pouvoir enfin découvrir le monde extérieur alors que Rebecca est plus réservée et ne trouve pas sa place. Elles sont soeurs jumelles mais tout, ou presque, les oppose. Hephzi est belle, joyeuse et pleine de rêves alors que Rebecca est beaucoup plus renfermée et solitaire. Il faut dire aussi que la jeune fille manque de confiance en elle, ce qui peut se comprendre quand on connait son histoire. Elle souffre du syndrome de Treacher Collins, une malformation du visage et elle a grandi avec une image d'elle-même vraiment atroce, celle que lui renvoyaient ses parents. Les deux jeunes filles ont eu une enfance que je ne souhaite à personne. Avant de commencer ce livre, je ne m'attendais pas à une histoire très gai mais j'étais loin d'imaginer que la lecture serait aussi éprouvante. Pas éprouvante dans le sens où on l'entend d'habitude. Je ne me suis pas ennuyée, loin de là, mais je crois qu'aucun roman ne m'a retourné le coeur à ce point. J'ai beaucoup pleuré à la lecture de ce livre. Les personnages sont plus vrais que nature et j'ai eu l'impression de lire un témoignage. J'ai été bouleversée par toute cette histoire. J'y ai pensé nuit et jour et je peux vous assurer que ce n'est pas le genre de roman que l'on oublie.

 

"J'avais tellement envie de les haïr que ce désir me faisait plus mal encore que tout le reste."

 

Black-Heart-Blue678.jpg Rebecca et Hepzibah ont été maltraitées physiquement et moralement et ne connaissent rien d'autre. Elles ont vécu les seize premières années de leur vie enfermées dans un presbytère avec un père alcoolique et violent et une mère soumise et haineuse. Quand je dis "enfermées", elles n'ont pas été séquestrées mais elles n'ont eu aucune liberté. Pas de jeux, pas de détente, pas de privilège. Leur vie se résume a aider leur père, à l'écouter, à prier, à faire le ménage et à se repentir. Elles ont été exploitées et ont eu une vision de la vie totalement éronnée et censurée. Elles ne connaissent pas les petits plaisirs des filles de leur âge : faire la grasse matinée, lire des livres, avoir des amis, manger un carreau de chocolat,... Elles ont tout de même une vague idée du bonheur, entrevu furtivement lors des rares moments de détente passés avec leur grand-mère. Le pire dans tout cela, c'est que personne n'a rien vu (ou a décidé de fermer les yeux...). Le père passe pour un homme bon, un honorable religieux qui aime son prochain et dévoue sa vie aux autres et à Dieu. Il est admiré par tous ses fidèles et ils forment tous les quatre une famille modèle aux yeux des autres. Comme il y a eu quelques questions à ce sujet, je préfère le préciser dans ce billet. Il n'est pas question de secte. Le père est un vicaire "reconnu" et c'est d'autant plus effrayant car on se méfie des sectes mais beaucoup moins de ce qui se passe au sein des religions "admises". Les filles n'ont jamais osé se révolter par crainte des représailles et parce qu'elles ne savent finalement pas grand chose de ce que peut-être une vie normale. Elles ne s'imaginent pas que quelqu'un pourrait les croire, les défendre et pire encore s'opposer à leur père. Alors elles subissent, jour après jour la violence et la haine de ceux qui devraient normalement les aimer et les protéger. Leur entrée au lycée leur permet de s'échapper le temps de quelques heures. Hephzi essaie de se faire des amis et de devenir populaire pendant que Rebecca s'isole à la bibliothèque et découvre le monde en s'évadant dans des romans.

 

 J'ai hésité avant de classer ce livre dans mes coups de coeur car ça peut paraître étrange d'avoir un coup de coeur pour une histoire aussi sordide, mais j'ai rarement été aussi bouleversée et révoltée par un livre et si vous avez le coeur bien accroché, je vous le recommande fortement. Ce n'est pas qu'un constat des horreurs que peuvent entraîner la folie de certaines personnes, c'est aussi un roman plein d'espoir et d'optimisme. Le sujet est magnifiquement traité et la fin est superbe. C'est un livre que je n'oublierai jamais, j'en suis certaine. Louisa Reid a fait vraiment très fort car c'est, en plus, son premier roman. Rebecca et Hephzibah me hanteront longtemps... C'est anecdotique, mais je trouve la couverture de la VO (celle avec le parapluie) magnifique et pleine d'émotions. Elle correspond parfaitement au roman.

 

"Je me suis frayé un chemin jusqu'au fond de la bibliothèque pour reprendre mes lectures à l'endroit où je les avais interrompues, à mi-chemin des C. J'étais déterminée à lire chaque livre de chaque étagère, mais cela prenait beaucoup de temps. Je ne pouvais pas ramener de romans chez moi et le seul moment où je pouvais lire dans la bibliothèque, c'était pendant mes pauses-déjeuner ou pendant ces étranges moments de battements entre les cours. Mais j'étais déterminée à ne pas abandonner. Une fois transportée jusqu'aux Haut de Hurlevent ou dans le coeur de Los Angeles, j'étais heureuse, mon monde s'éloignait, et pendant quarante minutes la réalité flottait en suspens, quelque part au-dessus de l'école, comme un ballon noir attendant que sonne la cloche pour éclater."

 

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"Des parents comme les nôtres, somme toute. Des fous camouflés sous des vêtements anodins, qui affichaient des sourires et rassemblaient de l'argent pour de grandes causes. Des fous qui s'agenouillaient pour prier  et qui, une fois à l'abri,  calfeutrés derrière les portes de leurs maisons, tombaient le masque et libéraient tout leur poison."

 

VVV

Ce livre est sorti simultanément dans les catégories jeunesse et adulte des éditions PLON.



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2012-04-17T04:00:00+02:00

Room

Publié par MyaRosa

Room

de Emma Donoghue

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Catégorie(s) : Littérature canadienne

Edition / Collection : Stock / La Cosmopolite

Date de parution : 24 août 2011

Nombre de pages : 400

Prix : 21,50€

 

L'histoire : Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque. Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions.
Cette mère occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il habite seul avec elle dans une pièce unique, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais Ma fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu’au jour où elle réalise que l’enfant grandit, et qu’elle ne va pouvoir continuer longtemps à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir. Mais l’enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, lui l’enfant né de la captivité d’une femme ?

 

¤¤

 

6589.jpg Je ne sais pas par où commencer pour vous parler de ce livre. Il y a beaucoup de choses à dire et en même temps c'est difficile à décrire et il ne faut pas trop en dire. Si vous avez lu la quatrième de couverture, vous savez déjà que l'histoire n'est pas banale et que le sujet n'est pas très gai. 87907.jpgC'est Jack qui, du haut de ses cinq ans, nous raconte cette histoire. Ce sont ses mots à lui et sa vision du monde qui l'entoure. Il y a un énorme décalage entre sa manière de penser et la notre et c'est ce qui fait toute la richesse de ce roman. En dehors de l'histoire de départ et de la réflexion sur la façon dont l'Homme s'adapte à toutes les situations, même les plus extrêmes, il y a une vraie réflexion sur la complexité du langage que j'ai trouvé tout à fait passionnante. Jack est tellement naturel. Il prend tout au pied de la lettre ce qui donne lieu à des pensées et dialogues très amusants qui nous font prendre conscience de l'étrangeté de certaines réflexions que nous employons couramment. On se met à sa place, on arrive à voir notre monde avec ses yeux et on réalise ainsi à quel point nos réactions et nos actions sont parfois illogiques. Mêmes si l'histoire est vraiment glauque, la spontanéité de Jack rend le récit parfois très drôle.

 

76890.jpg La narration peut-être assez déstabilisante au début mais on s'y fait très vite jusqu'à ne plus pouvoir reposer le livre.  J'ai lu ces 400 pages à toute vitesse et c'est un roman qui m'a beaucoup fait réfléchir. C'est tellement crédible que s'en est terrifiant. L'histoire permet d'avoir un regard nouveau sur notre façon de vivre et pose beaucoup de questions essentielles. C'est un roman coup de poing à lire absolument. Un récit marquant qui ne peut pas laisser indifférent. On s'attache tellement aux personnages... Je mentirai si je disais que ce n'est pas une lecture difficile émotionnellement, mais c'est un roman que tout le monde devrait lire. Oppressant. Dérangeant. Déstabilisant. Marquant. Unique. Original. Bouleversant. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce récit plus vrai que nature. A lire absolument !

 

Voici quelques mots de l'auteur qui explique un peu le paradoxe qu'elle a voulu aborder dans ce roman : "Devenir parent suscite les émotions les plus folles. On passe d'un instant à l'autre du rôle de celui qui console à celui qui persécute, tout comme les enfants passent leur temps à illuminer notre vie et à nous rendre fous."

 

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Et un petit extrait : "Aujourd'hui, j'ai 5 ans. Hier soir j'en avais 4 quand j'ai été me coucher dans Petit Dressing, mais abracadabra ! il fait encore nuit et je me réveille dans Monsieur Lit avec mes 5 ans."

 

VVV


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2012-04-14T16:37:00+02:00

Les Heures lointaines

Publié par MyaRosa

Les Heures lointaines

( The Distant hours )

de Kate Morton

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Catégorie(s) : Littérature australienne

Edition / collection : Presses de la cité

Date de parution : 1er juin 2011

Nombre de pages : 633

Prix : 22,50€

 

L'histoire : Lorsqu'elle reçoit un courrier en provenance du Kent qui aurait dû lui arriver cinquante ans auparavant, Meredith Burchill révèle à sa fille Edie un épisode de sa vie qu'elle avait gardé secret jusqu'alors. En septembre 1939, comme beaucoup d'autres enfants, Meredith avait été évacuée de Londres et mise à l'abri à la campagne. Recueillie par des aristocrates du Kent dans le château de Milderhurst, elle était devenue l'amie de l'excentrique et talentueuse Juniper, la cadette de la famille.
Pourquoi Meredith a-t-elle dissimulé son passé à sa propre fille ? Et pourquoi n'est-elle pas restée en contact avec Juniper, devenue folle après avoir été abandonnée par son fiancé ? Afin de reconstituer le puzzle de son histoire familiale, Edie se rend au château de Milderhurst dont les vieilles pierres cachent plus d'un secret.

 

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"Elle avait l'impression d'être un personnage de fiction échappé par miracle du livre dans lequel son créateur l'avait détenu, avec autant de bonté que de détermination. Elle avait trouvé une paire de ciseaux, découpé un trou dans la page, et se retrouvait à présent au milieu d'un récit infiniment plus bruyant, plus sale et plus endiablé. Mais ô combien délectable !"


 C'est encore profondément émue et imprégnée de l'atmosphère envoûtante de Milderhurst Castle que j'écris ce billet et je sais déjà que les mots vont me manquer pour parler de tout ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre. J'avais, depuis longtemps, envie de découvrir les romans de Kate Morton mais en toute honnêteté, le nombre de pages de chaque roman me faisait un peu peur... Le hasard a finalement bien fait les choses puisque c'est dans le cadre d'une lecture "obligatoire" que j'ai dû me plonger dans Les Heures lointaines, et même si ce livre m'attirait, j'étais loin de me douter qu'il allait me captiver à ce point. Je sais que je ne taris pas d'éloges en ce moment. Il est vrai que mes dernières lectures m'ont enthousiasmé, mais je dois dire que mon amour pour ce livre n'a vraiment rien à voir avec un bon moment de lecture. Les Heures lointaines m'a charmé, m'a bouleversé et fait partie de ces livres que je n'oublierai jamais. Il m'a rappelé tous les grands livres qui ont fait battre mon coeur à vive allure et que j'ai eu envie de relire encore et encore sans jamais m'en lasser. J'ai tout aimé dans ce livre : l'histoire, l'écriture, les réflexions sur la vie, les personnages et le lieu si énigmatique et fascinant qui prend encore plus de place que les personnages car il est le coeur de tout. J'ai savouré chaque mot de l'auteure, me délectant de ses expressions, de ses réflexions si justes. J'ai toujours aimé prendre des notes, noter les passages qui m'interpellaient, mais j'ai bien vite arrêté car c'est bien simple, j'avais envie de tout noter. Je lis assez vite mais j'ai pris beaucoup de temps à lire ce roman car je n'arrêtais pas de revenir en arrière, de m'extasier devant certains passages et de me perdre dans mes pensées en imaginant la vie à Milderhurst Castle. La construction de ce roman est absolument parfaite et bluffante avec des changements de narrateur et de points de vue, des flash back et des révélations qui arrivent toujours à point nommé. Kate Morton est une brillante conteuse qui nous entraîne dans un brillant jeu de piste. On croit avoir deviné le fin mot de l'histoire mais nos hypothèses et certitudes volent en éclat tout au long du roman. Et que dire de cette atmosphère si envoûtante qui ne vous quitte plus même lorsque vous reposez le livre...

 

"Le bonheur ne vous tombe pas du ciel ; il faut aller le chercher."

 

 Je pense qu'il est mieux de ne pas trop en dire sur ce que raconte Les Heures lointaines car il est agréable de la découvrir au fil des pages. Je m'étais faite une idée de ce que pouvait être l'histoire mais j'avais focalisé toute mon attention sur cette lettre arrivée à destination cinquante ans plus tard et comme j'avais déjà lu des romans sur des sujets similaires, j'avais peur que ça ait un goût de déjà-vu. J'étais loin de me douter de toutes ces merveilleuses et inquiétantes histoires que renferme ce roman. Car il n'y a pas une histoire dans ce livre mais des tas. C'est comme s'il y avait plusieurs romans dans le roman et c'est le cas de le dire puisque l'auteure nous offre aussi une merveilleuse mise en abyme. Il y a dans Les Heures lointaines une certaine nostalgie d'un temps révolu. L'auteure se passionne pour l'époque victorienne, ce qui explique cela. J'ai été fascinée par toutes ses réflexions sur le passé. On découvre Milderhurst Castle bien après ces heures de gloire et ce château nous apparaît comme une beauté fanée. Ce n'est plus qu'un tas de pierres qui tombe en ruine et pourtant il y a dans ce lieu tant d'histoires et de mystères. Les fantômes du passé sont là, impalpables, on a le sentiment qu'ils vont surgir d'un seul coup et que l'histoire va prendre tout à coup des allures de roman fantastique. On sent aussi tout le poids de la guerre et toutes les vies qu'elle a brisé. C'est assez curieux comme référence mais j'ai parfois pensé au film "Les Autres" avec Nicole Kidman qui vit dans une immense demeure vide. Le passé tient une place tellement importante qu'on a l'impression de le sentir. Les descriptions de l'auteur sont si précises qu'on a l'impression de sentir la moindre odeur, de suivre les personnages, d'être avec eux dans les lieux qu'ils visitent. Kate Morton a un don incroyable pour emmener le lecteur là où elle le souhaite.

 

"Le monde était un jeu de cartes battu et redistribué par la guerre : les gens, les possessions, les sentiments. Il n'y avait plus de voie unique, de certitude."

 

 J'ai également été très sensible aux nombreux passages faisant référence aux mots. Il est souvent question de l'amour des mots, du plaisir de lire et d'écrire. La plupart des personnages de ce roman sont de grands littéraires et aiment par dessus tout dévorer de belles histoires ou écrire ce qu'ils ressentent. Les références sont nombreuses et m'ont donné envie de découvrir de grands classiques de la littérature anglaise. Les soeurs Blythe sont aussi fascinantes que terrifiantes. Seraphina est aussi douce que Persephone est sèche et presque misanthrope. Juniper, quant à elle, est désordonnée, passionnée, intrigante et se moque totalement du regard des autres. Elles vont se révéler, au fil du roman, être très surprenantes. J'avais pris des tas de notes pour vous parler plus en détails des personnages de ce roman mais après réflexion, je ne vais pas le faire. Le charme de ce livre réside vraiment dans sa découverte et j'ai pris tellement de plaisir à découvrir tout cela que je ne voudrais pas gâcher le vôtre. Par contre, si vous l'avez lu ou si vous le lisez, je serais ravie qu'on en discute un peu plus. J'ai tellement aimé ce livre que j'ai déjà envie de le relire malgré ses 633 pages. Oui, 633 pages mais dans tout cela rien n'est à enlever. Aucune longueur, aucun passage en trop à mon goût, juste un merveilleux voyage empreint de mélancolie où légendes, secrets de famille, amour et mots se font la part belle. Je pourrais en parler encore des heures mais je vais m'arrêter là en vous conseillant fortement de découvrir ce livre qui, je peux le dire sans hésiter, est devenu mon roman préféré tant il m'a emporté. Mon plus gros coup de coeur, assurément. Il est inutile de vous dire que je compte lire les autres romans de Kate Morton.

 

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"C'est que j'en ai bien peu, des amis, du moins du côté des vivants. N'y voyez pas un constat désespéré ou lugubre : simplement, je ne suis pas de celles qui collectionnent les relations et sont à leur aise dans les soirées mondaines. J'aime les mots, pourvu qu'ils ne soient pas dits mais écrits. Ah, si toutes les relations pouvaient se mener par le seul truchement du papier ! Quel bonheur ! Dans mon cas, ce n'est pas seulement un vain souhait : des amis, j'en ai des centaines, qui vivent à l'abri des couvertures de livre, baignant dans l'encre splendide des pages, des histoires qui se déroulent toujours de la même façon sans jamais perdre de leur éclat. Innombrables compagnons qui me prennent par la main, me font franchir le seuil de leur maison et me conduisent en des mondes de sublimes terreurs et de profonde extase. Ils ne déçoivent jamais, sont toujours présents, jamais ennuyeux, parfois de bon conseil - mais quand il s'agit de vous héberger un mois ou deux, histoire de vous dépanner, ils ne peuvent pas faire grand chose, hélas."

 

"Des années auparavant - des siècles auparavant, lui sembla-t-il -, papa leur avait proposé, dans l'un de ses défis littéraires, le mot "nostalgie". Il leur avait lu la définition : "regret douloureusement aigu des choses du passé". Curieux sentiment, s'était alors dit Percy avec la certitude naïve de la jeunesse. Pourquoi vouloir revivre les lieux et les moments du passé, quand vous attendaient, intacts, les mystères du futur ?"

 

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2012-03-14T05:00:00+01:00

Petits goûters entre amies

Publié par MyaRosa

Petits goûters entre amies

( The Playdate )

de Louise Millar

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Catégorie(s) : Roman contemporain - Littérature anglaise

Edition / Collection : France Loisirs (avant-première)

Date de parution : février 2012

Nombre de pages : 457

Prix : 18,75€

 

L'histoire : Vous confiez toujours vos enfants à vos amies, vos voisines, tout le monde le fait. Jusqu'au jour où ...

Callie et Suzy sont voisines et, malgré leurs différences, inséparables. La première, divorcée, élève seule sa petite fille. La seconde, mère épanouie de trois enfants, est mariée à un homme riche et séduisant : en apparence, une famille heureuse, parfaite ... En apparence ... C'est alors qu'une nouvelle voisine emménage. Fragile, bizarre, elle cache un lourd passé. D'ailleurs, elle vient juste de commencer un nouveau travail. A la garderie de l'école des petits voisins ...

Un suspense psychologique chez les Desperate Housewives de Londres !

 

**

 

 J'ai découvert ce livre dans le dernier catalogue France Loisirs et il avait tout pour me plaire : une jolie couverture, un titre sympathique et un résumé intrigant. J'ai essayé de résister mais il ne m'a pas fallu bien longtemps avant de craquer. Ceci dit, il n'aura pas fait long feu dans ma PAL car j'avais tellement envie de le lire que j'ai laissé de côté mes lectures en cours pour pouvoir l'entamer. Le souci lorsqu'on a tellement envie de lire un livre, c'est que, bien souvent, on se fait déjà tout un film, on s'imagine une histoire et il y a de fortes chances pour qu'il ne réponde pas à nos attentes. Je vous rassure tout de suite, ça n'a pas été le cas avec celui-ci. J'ai tout simplement adoré !

 

6578.jpg Callie et Suzy sont voisines et passent tout leur temps ensemble. Elles sont pourtant bien différentes : Callie est mère célibataire et élève seule Rae, sa petite fille de cinq ans fragilisée par des problèmes de santé.  Le père de Rae, Tom, est tout le temps en voyage d'affaires et voit rarement sa fille. Callie a très envie de reprendre le travail mais Tom s'y oppose farouchement. Suzy, quant à elle, est pleinement épanouie dans sa vie de femme au foyer. Elle est mère de trois petits garçons, possède une belle maison et un mari qu'elle aime profondément. Et pourtant, leurs différences n'empêchent pas ces deux femmes d'être les meilleures amies du monde. Une nouvelle voisine vient d'emménager dans leur rue. C'est une femme très étrange qui a des réactions bizarres. Elle semble avoir quelque chose à cacher. Oui, mais quoi ?

 

 C'est tout à fait le genre d'histoires que j'aime. Ce roman m'a fait penser aux romans de Joy Fielding que j'apprécie énormément. (D'ailleurs, si vous n'en avez pas lu, je vous les conseille. Ils sont géniaux !)64.jpg On découvre tour à tour l'intimité de ces trois femmes. On change de protagoniste à chaque chapitre, ce qui nous permet de mieux les cerner. Et très vite, on s'aperçoit qu'elles ont toutes quelque chose de louche... On essaie de deviner quoi tout au long du roman et l'auteur distribue habilement les indices. Ce qui diffère des autres romans à suspense, c'est qu'on soupçonne tout le monde, mais on ne sait pas de quoi ! Ce n'est pas une histoire de meurtre dont on chercherait le coupable. On ne sait pas de quoi il va être question. Un évènement passé ? quelque chose à venir ? On attend, on essaie de deviner, on soupçonne, on guette, on émet plusieurs théories, on se doute de quelque chose, on hésite. J'adore ! C'est un livre mystérieux, plein de secrets et de suspense. On pourrait penser que c'est assez prévisible, mais non, l'auteur se joue de nous, nous fait douter, revenir sur nos premières impressions puis changer d'avis à nouveau. J'ai été bluffée par certaine révélations que je n'avais pas vu venir, un peu déçue par d'autres car je m'étais imaginée des choses encore plus diaboliques, mais ceci dit, ça va déjà loin, il y a de quoi faire frémir tous les parents. J'ai passé un merveilleux moment. J'aurais aimé que le livre soit plus long encore. J'espère que Louise Millar nous offrira d'autres romans de ce genre. Pour un premier roman, c'est une vraie réussite !



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2012-03-06T13:05:00+01:00

Francesca, empoisonneuse à la cour des Borgia

Publié par MyaRosa

Francesca, empoisonneuse à la cour des Borgia

( Poisoner Mysteries, book 1 : Poison : A novel of the renaissance )

de Sara Poole

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Catégorie(s) : Roman historique - littérature américaine

Edition / Collection : MA éditions

Date de parution : novembre 2011

Nombre de pages : 413

Prix : 19,90€

 

L'histoire : Rome, été 1492. Dans les entrailles de la ville éternelle, le mal s est réveillé. Le meurtre brutal d un alchimiste va déclencher une course désespérée pour mettre au jour un complot visant à éteindre la lumière de la Renaissance pour replonger l Europe entière dans les ténèbres moyenâgeuses. Déterminée à venger l assassinat de son père, Francesca Giordano défie toutes les convenances en s octroyant la charge d empoisonneuse au service de Rodrigo Borgia, l homme à la tête de la plus célèbre et la plus dangereuse famille d Italie. Elle devient la confidente de Lucrèce Borgia et l amante de César Borgia. En démêlant l écheveau de la traîtrise et de la duperie, Francesca se lance à la poursuite du meurtrier de son père, allant des tréfonds du ghetto juif de Rome au sommet de la chrétienté elle-même, le Vatican. Sans le savoir, elle va ainsi provoquer l ultime confrontation entre des forces immémoriales prêtes à utiliser ses désirs les plus enfouis pour accomplir leurs noirs desseins.

 

**

 

 Avant toute chose, je tiens à remercier les éditions MA ainsi que Karine et le forum Club de lecture pour ce partenariat. Je tiens aussi à faire quelques précisions qui pourraient être utiles aux lecteurs qui hésitent à se lancer dans cette lecture. Je n'ai pas vraiment d'attirance pour les romans historiques et je ne connais pas grand chose de cette période de l'histoire mais ça ne m'a pas du tout dérangé durant ma lecture. Tout est clair, bien expliqué et on entre sans problème dans le récit même sans avoir de grandes connaissances en Histoire. Vous vous demandez peut-être ce qui m'a motivé à lire ce livre si je ne suis pas attirée par les romans historiques. A vrai dire, je ne sais pas vraiment. Depuis quelques temps, j'essaie de varier mes lectures au maximum et ça m'a permis de belles découvertes et même des coups de coeur pour des livres qui, à première vue, ne m'étaient pas destinés. Et puis, il faut dire aussi que cette jolie couverture et les avis élogieux qui circulent sur la toile ont fait pencher la balance. Le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne regrette absolument pas puisque j'ai adoré ce livre du début à la fin, sans jamais trouver le temps long, sans jamais m'ennuyer, sans jamais avoir envie de le reposer. C'est un coup de coeur que je conseille même à ceux qui ne sont pas fans de romans historiques.

 

VVV

 

 L'écriture de Sara Poole est très agréable et elle arrive sans peine à nous donner l'impression d'être en Italie au XVème siècle. Francesca est très attachante, c'est elle qui raconte toute cette histoire quelques temps plus tard (je ne saurai vous dire combien). Quel plaisir de découvrir les moeurs de cette époque qui m'était presque totalement inconnue !  J'ai adoré les descriptions et les petites anecdotes sur les convenances de l'époque. J'ai été totalement fascinée par les personnages, que ce soit la courageuse Francesca, le beau César, la fascinante Lucrèce ou encore le ténébreux Rocco. J'ai adoré cette histoire, totalement différente de ce que j'ai l'habitude de lire. J'ai été envoûtée du début à la fin et malgré le nombre de pages assez conséquent, si j'avais pu, je l'aurais lu d'une traite. La citation extraite d'un avis publié dans le Publisher's weekly au sujet de ce roman me semble très juste : "Un savoureux élixir mélangeant politique, sensualité et courage". A ma grande surprise, je n'ai pas du tout été ennuyée par les passages traitant de politiques ou de religions alors que ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. Les explications sont claires et très intéressantes. C'est scandaleux de voir jusqu'où les hommes sont prêts à aller pour être au pouvoir. La folie de certains m'a vraiment écoeuré et le pire dans tout cela c'est qu'il y a du vrai... Il y a d'ailleurs des explications de l'auteur à la fin de l'ouvrage qui sont très intéressantes et nous permettent d'y voir plus clair et de situer un peu mieux la frontière entre fiction et réalité. On retrouve également une chronologie très intéressante pour mieux se repérer.

 

 J'ai ressenti énormément d'émotions à la lecture de ce livre et il est certain que je ne l'oublierai pas de sitôt. Je suis vraiment ravie d'avoir tenté l'expérience. Il ne faut jamais dire jamais. J'ai toujours décrété que les romans historiques n'étaient pas faits pour moi et pourtant, ce n'est pas le premier que je lis et je me régale à chaque fois. Celui-ci m'a particulièrement plu et je ne peux que vous le conseiller, que vous soyez adeptes ou non de ce genre de lecture. La bonne nouvelle c'est qu'il s'agit d'une série. J'en vois déjà certains faire les gros yeux ou soupirer en disant "Oh non, encore une série !". Rassurez-vous, vous pouvez parfaitement vous arrêter là. Il y a une vraie fin, mais je suis persuadée que quand vous aurez tourné la dernière page vous aurez envie de retrouver Francesca dans d'autres aventures. En tout cas, moi, je serai au rendez-vous ! Le second tome sera disponible en VF le 18 avril prochain. Je vous laisse admirer les jolies couvertures qui nous attendent :

 

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2012-02-01T09:56:00+01:00

La Dame en noir

Publié par MyaRosa

La Dame en noir

( The Woman in black )

de Susan Hill

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Catégorie(s) : Littérature anglaise - Drame - Thriller

Edition/Collection : L'Archipel

Date de parution : 8 février 2012

Nombre de pages : 217

Prix : 18,50€

 

L'histoire : Angleterre, début du XXe siècle. Par un mois de novembre froid et brumeux, Arthur Kipps, jeune avoué londonien, est dépêché dans le nord du pays pour assister aux funérailles d'Alice Drablow, 87 ans, puis trier ses papiers en vue d'organiser sa succession.
À Crythin Gifford, village où Kipps pose ses valises, les habitants lui battent froid dès qu'il prononce le nom de feue Mme Drablow, unique occupante du Manoir des Marais, demeure isolée, battue par les vents et située sur une presqu'île uniquement accessible à marée basse.
Lors de l'inhumation, dans une église quasi déserte, Arthur remarque la présence, un peu en retrait, d'une femme tout de noir vêtue, le visage émacié, comme rongée par une terrible maladie. Il l'aperçoit ensuite dans le cimetière, mais elle s'éclipse avant qu'il ait le temps de lui parler...
Cette femme en noir, Arthur la verra de nouveau aux abords du manoir, une fois qu'il s'y sera installé pour commencer son travail. Mais se produisent alors nombre de phénomènes mystérieux qui ébranleront le jeune homme. Jusqu'à faire vaciller sa raison ?

 

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7658990.jpg Quelle belle surprise ! Lorsqu'on m'a proposé de découvrir ce livre, je ne connaissais pas du tout l'histoire et je n'avais pas entendu parler de l'adaptation cinématographique, mais j'ai toujours aimé les histoires de fantômes et le fait que celle-ci se passe en Angleterre au début du XXème siècle a aussi fait pencher la balance.

 

 76590034479.jpgJe me suis donc plongée dans cette histoire et au bout de quelques lignes, j'étais déjà conquise. L'écriture de l'auteur est très agréable et le fait que tout soit écrit dans un style assez ancien qui fait penser aux grands classiques apporte une petit quelque chose en plus. L'atmosphère de ce roman est sombre mais terriblement envoûtante. Je n'arrivais plus à reposer le livre, j'avais envie de savoir et de frémir avec Arthur. C'est d'ailleurs lui, le personnage principal, qui nous raconte son histoire qui le hante encore de nombreuses années après les faits, et après avoir lu le roman, on comprend pourquoi...

 

Woman-in-Black-La-Dame-en-Noir-Daniel-Livre-Susan-Hill.jpg Cette histoire de fantômes a beau être très classique, elle est terriblement efficace. C'est exactement ce que je recherchais. Une atmosphère pesante et oppressante, des phénomènes étranges et inexpliqués et puis le doute : folie ou réalité ? On pourrait trouver cette histoire assez clichée, une demeure isolée, du brouillard, une dame en noir, mais ça ne m'a pas du tout dérangé. J'ai vraiment adoré de bout en bout, et j'ai tremblé même en ayant vu venir la fin un peu à l'avance. Mon seul regret est que cette histoire soit si courte car j'aurais aimé profiter de cette ambiance effrayante encore un moment. Néanmoins, la brièveté du récit et cette fin qui nous laisse pantois paraissent finalement logiques et justifiées et rendent le récit peut-être plus efficace encore. En tout cas, si vous avez envie de lire une histoire de fantômes, je vous conseille celle-ci. J'ai vraiment adoré et si vous avez des livres de ce genre à me conseiller, je suis preneuse ! J'attends maintenant la sortie de l'adaptation avec impatience et j'ai hâte de voir Daniel Radcliffe dans le rôle d'Arthur Kipps.

 

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Quelques dates :

Première publication (VO) : 1983

 Sortie de l'édition française : 8 février 2012

 Sortie du film en France : 14 mars 2012

 

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Pour voir la bande-annonce, c'est ici


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2012-01-15T16:50:00+01:00

Le Plus bel endroit du monde est ici

Publié par MyaRosa

Le Plus bel endroit du monde est ici

( El mejor lugar del mundo es aqui mismo )

de Francesc Miralles

et Care Santos

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Catégorie(s) : Littérature espagnole

Edition / Collection : Fleuve Noir

Date de parution : septembre 2010

Nombre de pages : 198

Prix : 14€

 

L'histoire : Iris a trente-six ans et des idées noires plein la tête. Ses deux parents viennent de mourir dans un tragique accident et, en une seconde, toute sa vie a basculé. Par un après-midi froid et gris, elle songe même à en finir. Son regard se pose alors sur la devanture d'un café auquel elle n'avait jamais prêté attention auparavant. Son nom étrange, Le plus bel endroit du monde est ici, éveille sa curiosité. A l'intérieur, il ne reste qu'une table libre, l'homme derrière le comptoir l'invite à s'y asseoir. Sans trop savoir pourquoi, Iris se laisse guider et fait bientôt une rencontre touchante, inoubliable, magique... Il s'appelle Luca, il est italien et, pendant six jours d'affilée, ils vont se retrouver dans cet endroit hors du temps, loin des soucis du quotidien. Petit à petit, Iris retrouve le sourire. Mais l'après-midi du septième jour, Luca ne réapparaît pas. Iris comprend qu'il ne reviendra plus mais, surtout, qu'il lui a ouvert une porte dont elle ne soupçonnait pas l'existence : celle du bonheur.

 

**

 

J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" organisé par Calypso. Pour cette cinquième session, il fallait lire un livre qui contient dans son titre le mot monde. J'avais, au départ, prévu de lire "En un monde parfait" de Laura Kasischke, mais comme j'ai lu plusieurs thrillers assez éprouvants ces derniers temps, j'avais envie de quelque chose de léger et de relaxant. Quoi de mieux qu'une invitation au bonheur ?

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couv59434158.jpg Me voilà bien embarassée car mes impressions sur ce livre sont totalement contradictoires... D'un côté, j'aime ce genre de lecture qui ne prend pas la tête, se veut optimiste et redonne le sourire, mais de l'autre, j'ai trouvé ça TROP... Trop convenu. Trop prévisible. Trop mièvre. Trop sirupeux. Ca dégouline de bons sentiments. C'est fade, creux, trop rapide, trop survolé. Rien qu'en lisant le résumé de la couverture on sait déjà à quoi s'attendre. Je n'ai pas été surprise, on voit tout venir à des kilomètres ! Pourtant, de temps en temps ça ne me gêne pas, et je savais à quoi m'attendre en lisant la quatrième de couverture, mais j'attendais plus. Je n'ai pas eu le temps de m'attacher aux personnages. Iris est sympathique mais tout va bien trop vite. Les autres personnages auraient pu être intéressants mais j'ai trouvé leurs paroles insipides. J'avais envie de rire à chaque fois qu'un personnage débitait son baratin soit disant philosophique déjà utilisé maintes et maintes fois. Il y a tout de même de jolies pensées que je garderai en tête, mais bien souvent c'était vraiment TROP. Désolée de ne pas être plus précise mais c'est ce qui me vient à l'esprit quand je pense à ce livre.  J'ai tout de même le sentiment d'être un peu dure avec ce roman. Peut-être qu'il est arrivé dans ma vie au mauvais moment. J'ai peut-être abusé des lectures joyeusement sucrées ces dernières semaines et il a été le livre de trop. Je ne sais pas... Toujours est-il que je ressors de cette lecture mitigée. Les idées me plaisent mais elles sont, à mon goût, mal exploitées. Ca manque de nouveauté, d'originalité. Néanmoins, je vous invite à aller lire les avis d'autres lecteurs (ici) qui sont bien plus enthousiastes que moi. Certains ont même fait de ce roman un coup de coeur. Je n'en garderai pas un mauvais souvenir, j'ai tout de même aimé certains passages mais il y avait, pour moi, un peu trop de guimauve et pas assez de surprises... Dommage !

 

Quelques citations ou passages sympathiques notés en cours de lecture :

 

" Le Dimanche après-midi est un mauvais moment pour prendre des décisions, surtout lorsque janvier étend sur la ville son manteau gris à étouffer les rêves."

" Pour la première fois depuis longtemps, elle eut la certitude de se trouver au bon endroit, au bon moment. Elle ne désirait être nulle part ailleurs. Etait-ce cela le bonheur ? Sentir que le plus bel endroit du monde était ici ?"

" C'est une belle histoire. [...] Elle nous apprend quelque chose sur le bonheur : on ne peut le ressentir dans toute son intensité que lorsqu'on est déjà tombé très bas ou monté très haut, pour la bonne raison qu'il s'agit d'un jeu de contrastes. Ceux qui nagent toujours dans le spectre moyen des émotions ne connaîtrons jamais l'essence de la vie. Voilà l'enseignement du puits : il faut parfois toucher le fond pour saisir l'immensité du ciel."

 

Les noms des auteurs vous disent quelque chose ?

 Ils ont tous les deux écrits de nombreux romans et certains pour la jeunesse.

 Francesc Miralles est l'auteur d'"Alexia" que j'avais beaucoup aimé et Care Santos a, quant à elle, écrit "L'Amour au-delà de la mort" qui est dans ma PAL.



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2012-01-02T13:37:00+01:00

Le Bonheur côté pile

Publié par MyaRosa

Le Bonheur côté pile

( The underside of joy )

de Seré Prince Halverson

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Catégorie(s) : Littérature contemporaine américaine - Drame

Edition / Collection : France Loisirs

Date de parution : ? (A paraitre)

Nombre de pages : 411

Prix : ?

 

L'histoire : Ella est mariée à Joe, déjà père de deux enfants. A la mort de celui-ci, deux mauvaises surprises attendent la jeune femme : la trattoria familiale est en faillite, et la mère biologique des enfants resurgit.

Pour Ella, hors de question de laisser "ses petits" à celle qui les a abandonnés. Mais pour revendiquer leur garde, un autre combat l'attend : sauver son unique source de revenus, cette épicerie italienne qui, depuis des générations, fait la fierté de la famille de Joe. Sa solution : révolutionner les traditions... et pour commencer, tout réinventer !

Réussira-t-elle son pari ? Saura-t-elle prouver que la vie, même côté pile, peut encore être belle ?

 

**

 

 C'est toujours un immense plaisir de pouvoir découvrir des romans en avant-première et je remercie les éditions France Loisirs de m'avoir donné cette opportunité, d'autant plus que ce livre n'est pas encore sorti à l'étranger. C'est pour cette raison que je n'ai pas encore beaucoup d'informations à vous fournir. Je n'ai pas encore de date de parution à vous garantir mais je sais qu'il sera proposé dans le prochain catalogue du club. Je n'ai pas encore d'information concernant le prix et je ne sais pas si la couverture est définitive ou non, mais j'espère que oui car je la trouve vraiment superbe. Lorsque j'aurais plus d'informations, je ne manquerai pas de modifier cet article.

 


6544.jpg  Ella avait tout pour être heureuse. Un mari aimant et attentionné, une jolie maison à la campagne, deux magnifiques enfants et des amis merveilleux. Pourtant, tout bascule lorsque son mari meurt. La mère biologique des enfants, dont tout le monde était sans nouvelles depuis plus de trois ans, refait surface et semble prête à tout pour les récupérer. De plus, Ella était loin d’imaginer la situation catastrophique de leurs finances. L’épicerie familiale qui fait l’honneur de tous et est la seule source de revenus d’Ella est en train de faire faillite. Mais alors que le ciel lui tombe sur la tête, Ella est bien décidée à ne pas se laisser marcher sur les pieds. C’est décidé, elle va se battre pour garder ses enfants et sauver l’épicerie et devra, pour cela, faire preuve de beaucoup de courage et d’imagination.  Ce roman est une vraie claque ! Quelle belle leçon d'optimisme et de courage !

 

 Durant ma lecture, je me suis totalement identifiée à Ella. Ses sentiments sont très bien décrits et en tant que maman, j'ai essayé de me mettre à sa place, d'imaginer ce que je ressentirai si je perdais tout ce qui est important pour moi. Ce roman m'a bouleversée et révoltée. Je ne le cache pas, il m'a fait verser quelques larmes. En dehors de cette histoire, ce livre parle de la vie et de la famille en général. On croit tout savoir, on croit connaitre parfaitement les gens qui nous entoure et pourtant, il y a forcément beaucoup de choses que l'on ignore, des secrets enfouis au sein des familles ou des souvenirs que l'on s'est forcé à oublier pour continuer à avancer. Mais est-ce la solution ? Faut-il fermer les yeux et oublier pour être heureux ?  Les personnages de ce livre ont tous été marqués par un événement de leur passé qu'ils refusent ou non de se l'avouer...

 

654909977.jpg Le Bonheur côté pile est un roman profondément humain qui ne peut laisser indifférent. Il y a de nombreuses réflexions sur la vie et sur la notion de bien et de mal que j'aie trouvées intéressantes et pertinentes. Le style de l'auteur est très agréable, elle prend son temps pour nous faire découvrir au mieux les personnages, pour qu'on puisse les comprendre. Le rythme n'est ni trop lent ni trop rapide, il convient parfaitement à ce genre d'histoires. La construction du roman est travaillée et réfléchie. Les rebondissements arrivent aux bons moments pour surprendre le lecteur et lui permettre de voir les faits sous un nouvel angle. J'ai trouvé ce roman passionnant et crédible. Je me suis attachée aux personnages, j'ai adoré passer du temps à Elbow, petite bourgade où il fait bon vivre. L'auteur a pris le temps de nous dépeindre le décor, de décrire les odeurs, et c'est un vrai bonheur, on s'y croirait ! On a l'impression de sentir le plat d'auvergines au parmesan tout juste sorti du four, les biscuits à la cannelle que les enfants adorent et l'odeur de la terre fraichement retournée dans le potager. En plus d'être un livre très humain, plein d'amour, de joies et de peines, ce roman est également une véritable ôde à la nature et à la gourmandise, aux bienfaits des choses naturelles dans une société où l'artificiel prend de plus en plus de place. Si l'histoire semble triste, et il faut bien l'avouer elle l'est en grande partie, c'est avant tout un livre gai et optimiste qui fait du bien au moral. A lire de toute urgence si vous souffrez d'un petit coup de blues ! Mieux qu'un antidépresseur ou qu'un carré de chocolat, voici LE livre anti-déprime ! Parce que nous avons tous besoin, un jour ou l'autre, d'une bonne dose de courage et d'une belle leçon de vie pour affronter la tempête.

 


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