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litterature etrangere

2013-09-04T11:59:00+02:00

3 femmes et un fantôme (Roddy Doyle)

Publié par MyaRosa

3 femmes et un fantôme

(A Greyhound of a Girl)

Roddy Doyle

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Catégorie(s) : Littérature irlandaise / Roman contemporain

Edition / Collection : Flammarion / Tribal

Date de parution : 11 septembre 2013

Nombre de pages : 221

Prix : 11,50€

Dès 13 ans

 

Quatrième de couverture :

"Tout était silencieux. Scarlett conduisait. Mary regardait par la fenêtre. Sa grand-mère dormait ; elle savait que ce voyage était quelque chose d'unique. Quatre générations de femmes - je suis une femme, se disait Mary - sur la route pour une virée en voiture. L'une morte, l'une prête à mourir, l'une au volant, et la dernière pour qui tout ne faisait encore que commencer."

 

Mary ne se posait pas de questions sur le passé de sa famille. Mais quand le fantôme de son arrière-grand-mère vient lui taper sur l'épaule, c'est l'occasion pour la jeune fille de découvrir ses racines.

 

monavis

 

11184941.jpg Parfois, il suffit juste de quelques lignes lues pour que l'on puisse affirmer qu'un livre va nous plaire et qu'il est fait pour nous. Ca m'arrive rarement, mais de temps en temps, il y a ce petit truc en plus, ce petit rien qui vous donne le sourire et vous savez tout de suite que ce livre ne sera pas vite lu, vite oublié, qu'il va vous offrir quelque chose et vous laisser un souvenir agréable. C'est l'impression que j'ai eu en ouvrant ce roman. J'ai tout de suite aimé Mary, petite fille à la langue bien pendue et au caractère bien trempé. Elle est intelligente, futée, courageuse et un peu effrontée. J'ai aimé la façon dont l'auteur nous la fait découvrir et nous fait rentrer dans son univers. "3 femmes et un fantôme" est un livre que l'on pourrait qualifier d'ascenseur émotionnel. On passe du rire aux larmes en un rien de temps et on ressort de cette lecture triste et joyeux à la fois, avec le coeur lourd et en même temps un sentiment de légèreté qui ne nous quitte pas. Il est de ces livres dont on ressort ému et optimiste, avec le sentiment d'avoir rencontré des gens formidables et gagné de merveilleux souvenirs. On a ensuite une irrésistible envie de croquer la vie à pleine dents et de profiter de chaque instant.

 

 Ce n'est pas le road-trip que j'imaginais, car cette partie n'est finalement concentrée que sur très peu de pages, à la toute fin du roman. Ce roman, c'est avant tout la rencontre entre Mary, petite irlandaise de douze ans, et son arrière-grand-mère qu'elle n'a pas connu - ou plutôt son fantôme. Il est aussi question de l'Irlande, de vie à la ferme, de lévriers et de souvenirs d'enfance. Ce n'est pas un roman fantastique comme on en rencontre la plupart du temps. C'est surtout la rencontre entre plusieurs générations de femmes d'une GLLH.jpgmême famille. Des femmes - Mary, Scarlett, Emer et Tansey - qui ont grandi à des époques très différentes, et qui ont pourtant beaucoup de choses en commun : un caractère bien trempé, beaucoup de curiosité et d'intelligence, un coeur immense et beaucoup d'amour à offrir. Le roman navigue entre passé et présent et nous découvrons l'enfance de ces femmes et leurs souvenirs dans la ferme familiale. On change de narrateur et de façon de parler suivant l'époque. L'auteur aborde la relation mère-fille, la maternité et la mort avec beaucoup de tendresse et de naturel. J'ai rarement été aussi touchée par un roman. Je peux vous dire que j'en ai versé des larmes... et en même temps, je n'ai pas arrêté de rire ! Même si le passé et la mort tiennent une place importante dans ce récit, c'est un roman plein de vie, de gaieté et d'humour. Les sujets les plus graves sont dédramatisés juste comme il faut - sans pour autant être minimisés - et même si la nostalgie est présente, elle ne devient pas pesante et le passé ne prend pas la place du présent. Ce roman est facile à lire, axé sur le dialogue, et très bien écrit. C'est un roman magnifique sur la vie des femmes, la maternité, l'amour, le temps qui passe et la vie qui continue malgré les douleurs et les peines. C'est l'une de mes plus belles découvertes. Un roman qui m'a fasciné dès le début et que je n'ai pas pu lâcher. Je sais que ces quatre femmes me hanteront longtemps, avec leurs histoires, leurs regrets, mais surtout leur joie de vivre et leur optimisme. Une belle leçon de vie !

 

"Il n'y avait rien de tel que les odeurs pour se souvenir. Toute sa vie, une odeur - par exemple en soulevant le couvercle d'une casserole, ou en enfonçant une pioche dans la terre ou en repliant un drap qui avait séché sur la haie - une odeur faisait revenir à sa mémoire des souvenirs et les pensées qui les accompagnaient, et ces pensées la ramenaient presque toujours à sa mère. (p72-73)

 

coeur

 

HFD.JPG"Il ne faut jamais parler à des inconnus, lui avait-on répété.

- Mais c'est stupide, avait remarqué Mary quelques années plus tôt.

- Pourquoi stupide ? avait demandé sa mère.

- Tu connaissais papa quand tu lui as parlé, la première fois ?

- Non

- Alors, c'était un étranger.

- Mais...

- Et tu lui as parlé. Alors si, genre, on ne parlait pas aux étrangers, personne ne rencontrerait jamais personne, et les gens ne se marieraient plus et la race humaine, genre, cesserait d'exister.

- Mais ton père n'était pas un étranger.

- Mais si. Il l'était forcément.

- Il n'était pas étrange, en tout cas. Il était sympathique.

- Sympathique ? Les types sympathiques ce sont ceux dont il faut se méfier le plus. [...]" (p15)

 

En quelques mots :

Roddy Doyle nous livre un roman d'apprentissage court mais terriblement émouvant. Les personnages sont très attachants et le deuil est abordé avec pudeur et légèreté. Dans cette histoire qui met les femmes à l'honneur - mais qui a été écrite par un homme - on passe du rire aux larmes, sans arrêt. J'ai adoré les descriptions de l'Irlande, rurale et moderne, et la façon dont on navigue entre passé et présent. Une lecture magnifique et inoubliable, un roman à offrir à toutes les femmes.



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2013-08-28T22:00:00+02:00

L'Enfant de l'amour (Sheila Kohler)

Publié par MyaRosa

L'Enfant de l'amour

(Love Child)

de Sheila Kohler

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Catégorie(s) : Littérature contemporaine anglophone

Edition / Collection : La Table Ronde / Quai Voltaire

Date de parution : 29 août 2013

Nombre de pages : 259

Prix : 21€

 

L'histoire :

Rien ne ressemble plus à une riche Blanche oisive qu'une autre riche Blanche oisive. Sous le vernis de la très haute société sud-africaine de la fin des années 1950, pourtant, certaines transportent d'inavouables secrets. Parmi elles, Bill, femme mûre et mûrie par la vie, ancien garçon manqué d'une famille d'artisans hissé à la tête d'une des plus grosses fortunes du pays après son mariage avec un homme tyrannique. À la mort de celui-ci, le notaire de la famille presse Bill de choisir ses héritiers. À qui doit-elle léguer son patrimoine ? À ses deux fils si sérieux ? À ses frères et soeurs avides et jaloux de son bien ? Au vieux cuisinier zoulou qui a vu grandir ses enfants ? À la fidèle gouvernante qui connaît tout de son secret ? Au fil de ces interrogations Bill déroule l'histoire de sa vie, depuis la fatale année de 1926 où son père lui interdit d'aimer celui qui restera à jamais l'homme de sa vie, ce jeune Juif aux boucles rousses, jusqu'au sulfureux triangle amoureux qui la mena à un mariage opulent. Avec, au milieu, un souvenir obsédant : l'enfer d'une jeune fille enfermée neuf mois durant pour protéger toute une famille de l'infamie. De la barbarie du puritanisme chrétien aux dérives de l'aristocratie blanche dans un pays à l'aube de l'Apartheid, L'enfant de l'Amour raconte comment une femme peut être victime de son temps.

 

Après avoir retracé dans "Quand j'étais Jane Eyre" le combat des soeurs Brontë, Sheila Kohler rend hommage au courage de celles qui décident à leurs dépens de tenir tête aux hommes et à la société. Elle livre, au coeur d'une Afrique du Sud bigarrée et saturée de soleil, le récit émouvant d'une passion, d'une torture et d'une rédemption.

 

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 De temps en temps, j'aime bien choisir un livre au hasard, me lancer dans un roman dont je ne connais pas l'histoire. Il arrive parfois que je fasse ainsi de très jolies découvertes. C'est ce qui s'est passé avec celui-ci. Je n'avais aucune autre information que le titre et le nom de l'auteur qui me disait vaguement quelque chose. Je me suis donc lancée dans cette lecture sans attentes particulières, ce qui a peut-être joué sur mon ressenti, mais j'en ressors émue et comblée. J'ai dévoré ce livre d'un bout à l'autre, émue et révoltée par le destin de Bill, une jeune femme qui a vécu plusieurs vies en une, tragiques et bouleversantes.

 

 L'histoire commence en 1956. Bill est une riche veuve qui approche de la cinquantaine et vit dans une sublime demeure en Afrique du Sud. Le comptable de la famille vient lui rendre visite dans le but de lui faire 9662086.jpgétablir son testament. C'est l'occasion pour Bill de se replonger dans ses souvenirs et nous découvrons petit à petit ce qu'a été sa vie et les épreuves difficiles qu'elle a dû traversé souvent bien malgré elle. Ce récit est l'occasion de revenir sur la condition des femmes dans la première moitié du XXème siècle, dans les milieux aisés, mais aussi dans les milieux plus modestes, et d'une partie sombre de l'histoire : l'apartheid. C'est un roman qui parle des femmes, de secrets de famille, de silence, de non-dits, du pouvoir de l'argent, de l'injustice et des apparences qui sont souvent trompeuses... Ce livre est rempli d'amour, de regrets et de passion. C'est un récit bouleversant.

 

 J'ai été totalement fascinée par l'histoire de Bill, son enfance dans un milieu modeste avec ses frères et soeur, son premier amour, son mariage et puis sa vie de femme adulte. J'ai adoré certains personnages tout comme j'en ai haï d'autres : Gladys, Helen, Isaac, les trois tantes célibataires et le vieux cuisinier zoulou. La construction du roman est vraiment parfaite. Les chapitres traitent, en alternance, les années 1956-1958 et l'année 1925 pour revenir ensuite vers ce qui s'est passé entre ces deux périodes. J'ai aimé découvrir l'Afrique du Sud à cette époque, la haute société et ses convenances. Ca m'a donné envie de me plonger dans d'autres romans qui se déroulent dans le même contexte.

 

 Il y a dans ce roman tout ce que j'aime : une intrigue pleine de secrets, de suspense et de rebondissements, des personnages attachants et d'autres détestables, une atmosphère envoûtante et hypnotisante et une écriture savoureuse. Mon seul regret ? J'aurais aimé encore plus de détails, encore plus d'histoires sur la vie de Bill car j'ai vraiment adoré ce roman du début à la fin. L'auteur va à l'essentiel tout en rendant son récit crédible et très émouvant et aucun passage ne m'a semblé long. Je me suis régalée d'un bout à l'autre et je ne peux que vous recommander ce roman captivant, bouleversant et inoubliable. Mon coup de coeur de la rentrée, assurément !

 

En quelques mots :

Secrets de famille, amour, passion et rédemption, Sheila Kohler nous livre un roman magnifique porté par le soleil sud-africain et chargé d'Histoire. J'ai été captivée du début à la fin et c'est à regret que j'ai tourné les dernières pages, encore émue et remuée par le tragique destin d'une jeune femme attachante qui n'a eu d'autres torts que de vivre pleinement et passionnément sa vie à une époque qui n'était pas faite pour elle... Coup de coeur !

 

coeur


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2013-08-21T22:00:00+02:00

Les Disparus de Mapleton (Tom Perrotta)

Publié par MyaRosa

Les Disparus de Mapleton

(The Leftovers)

de Tom Perrotta

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Catégorie(s) : Littérature contemporaine américaine

Edition / Collection : Fleuve Noir

Date de parution : 22 août 2013

Nombre de pages : 429

Prix : 20,90€

 

L'histoire :

Que feriez-vous si certains de vos proches, de vos amis, de vos voisins, disparaissaient en une fraction de seconde ? Sans aucune explication ? Pourriez-vous continuer à vivre comme si de rien n'était ? C'est la question que se posent les habitants de Mapleton.

Même s'ils n'ont pas été touchés directement, Kevin, le nouveau maire, sa femme Laurie et leurs deux enfants, Tom et Jill, se débattent pour retrouver un sens à leur vie. Laurie part rejoindre une secte de "pénitents", Tom un groupe d'illuminés hippies, et Jill, autrefois lycéenne modèle, se livre à tous les excès. Peut-on faire son deuil quand l'autre disparaît sans raison ?

Une chronique décapante et émouvante, un portrait sans concession mais humaniste de gens ordinaires dépassés par un extraordinaire bouleversement.

 

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 Les Disparus de Mapleton fait partie des romans de la rentrée littéraire 2013 que j'attendais avec beaucoup d'impatience. Tom Perrotta a, selon les journalistes, "l'art de chroniquer la vie des banlieues américaines". Il l'a prouvé dans plusieurs romans, dont certains ont été adaptés au cinéma, et une adaptation en série TV est même en cours d'écriture pour celui-ci. Si vous avez lu le synopsis, vous savez de quoi il est question dans ce livre. Dans la banlieue de Mapleton, des gens disparaissent tous le même jour, sans aucune explication. Parents, amis et proches sont dévastés et réagissent tous de manière différente à ce terrible drame. Certains décident de changer totalement de vie, d'autres passent leurs journées noyés dans les abimes du souvenir tandis que d'autres se laissent entrainer dans des communautés un peu louches. Nous suivons principalement une famille qui n'est pourtant pas touchée de près par le drame mais dont l'existence va être bouleversée à jamais...

 

 Le but de ce roman n'est pas de nous fournir des explications sur les raisons de ces mystérieuses disparitions, mais de nous parler de ceux qui restent. Comment survivre à un si terrible drame ? Comment jh.jpgfaire son deuil et se reconstruire quand on n'a aucune explication logique à laquelle se raccrocher ? J'avais bien compris qu'il serait question de cela, et pourtant, je crois que j'attendais quand même quelques réponses et du coup, je suis un peu déçue. C'est vrai que Tom Perrotta a beaucoup de talent pour disséquer l'esprit humain et les moeurs actuelles. Les réflexions que ce roman suscitent sont intéressantes et les réponses qu'il apporte sont pertinentes, pourtant, j'ai souvent trouvé que c'était un peu long. En fait, j'ai eu exactement le même sentiment que l'an dernier lorsque j'ai lu, à la même époque, Plan de table de Maggie Shipstead. L'auteur nous livre une vision très juste de l'humanité et du monde actuel avec ses absurdités et ses incohérances, mais je crois que c'est un peu trop contemplatif pour moi. J'ai eu l'impression de lire une succession d'anecdotes, parfois intéressantes, parfois sans grand intérêt et j'ai fini par me lasser d'attendre quelque chose qui ne viendrait pas. J'aurais aimé plus de rebondissements et plus de suspense car la tournure que prennent les événements est logique et attendue.

 

 Il y a tout de même des passages très émouvants. J'ai été touchée par Nora qui a perdu toute sa famille, par Kevin qui voit son existence totalement dévastée lorsque sa femme et son fils choisissent de partir pour une autre vie. Jill est également très touchante et j'ai même réussi à comprendre et à pardonner à Laurie que je détestais pourtant avant même de l'avoir rencontrée. Par contre, j'ai été moins sensible à Tom et à toute cette histoire avec Christine même si j'ai aimé découvrir la façon dont il s'est laissé embrigadé dans cette ignoble secte. Les personnages de Tom Perrotta sont crédibles, vrais, humains. Ce sont juste des gens ordinaires, comme vous et moi, qui ont vécu quelque chose d'extraordinaire qui vient bouleverser toutes leurs convictions. Ils essaient de se reconstruire après cet événement terrible et inexplicable mais sont totalement perdus et désoeuvrés. Ils sont profondément touchants avec leurs rêves, leur peine, leur sensibilité et leurs espoirs.  Il m'a néanmoins manqué un quelque chose pour que j'accroche véritablement, mais ça reste tout de même une lecture que je ne regrette pas. Je suis même impatiente de découvrir la série TV qui devrait être intéressante.

 

En quelques mots :

Tom Perrotta signe ici un roman intéressant qui pose les bonnes questions sur la difficulté de faire son deuil et de se reconstruire lorsque l'autre disparait sans raison. Il dresse le tableau de la société actuelle avec ses faiblesses et ses absurdités et nous dévoile des personnages très touchants. Néanmoins, j'aurais aimé plus de rebondissements et de suspense qui auraient rendu ce roman plus palpitant et moins long.


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2013-08-12T04:00:00+02:00

Avis de tempête (Susan Fletcher)

Publié par MyaRosa

Avis de tempête

(Oystercatchers)

Susan Fletcher

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Catégorie(s) : Littérature contemporaine anglaise

Edition / Collection : J'ai Lu

Date de parution : Décembre 2009

Nombre de pages : 407

Prix : 7,60€

 

L'histoire :

Moïra se rend tous les jours au chevet de sa soeur cadette, qu'une chute, quatre ans auparavant, a plongée dans le coma. Année après année, la lassitude gagne Moïra, qui ne se pardonne pas d'avoir été une soeur lointaine. Comme pour rattraper le temps perdu, elle retrace devant la jeune fille inconsciente son existence de fille sauvage et revêche, sensible pourtant, une vraie " fille de la mer " et des vents glacés des Cornouailles.

 

"Un deuxième roman inspiré, balayé par les embruns, noyé dans les brumes du souvenir."

Le Nouvel Oservateur

 

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"Aujourd'hui encore, je rêve d'eau."

 

41jBEG1lQkL._SY300_.jpg J'avais envie de découvrir la plume de Susan Fletcher depuis longtemps, et alors qu'on voit fleurir sur les blogs des tas d'avis sur "Un bûcher sous la neige" depuis sa sortie en poche, j'ai décidé de me plonger dans un autre roman qui m'inspirait tout autant et dont je n'avais jamais entendu parler avant : "Avis de tempête". La description, la couverture, tout me plaisait dans ce livre. J'ai d'ailleurs parcouru plusieurs librairies dans l'espoir de trouver cette édition car je préfère cette couverture à sa version plus récente. Bref, tout ça pour dire que quand je me suis enfin retrouvée avec ce livre entre les mains, j'ai eu envie de lire les premières pages, juste pour voir, et là, il s'est passé quelque chose qui m'est rarement arrivé dans mon parcours de dévoreuse de livres, mais qui à chaque fois, a quelque chose de magique. J'ai été totalement fascinée et émerveillée par les mots de Susan Fletcher. J'avais l'impression qu'elle me parlait, qu'elle s'adressait à moi, que ce livre était pour moi et je n'ai pas réussi à décrocher tellement j'étais hypnotisée. J'ai relu plusieurs fois les premières pages tant j'étais subjuguée par la beauté des mots et par le charme des descriptions. Quelle merveille ! Néanmoins, ce serait malhonnête de vous dire que j'ai été émerveillée d'un bout à l'autre du roman. J'ai aimé cette lecture qui m'a transportée dans les Cornouailles, j'ai été fascinée par les descriptions, intriguée par l'histoire, mais il y a des moments où je trouvais le temps un peu long et j'ai préféré intercaler plusieurs lectures pour ne pas me lasser. J'ai large_9780007190263.jpgl'habitude de lire assez rapidement (un livre tous les 2,3 jours à peu près) et ce roman n'est pas de ceux qui se dévorent. C'est un livre qu'il faut prendre le temps de savourer pour l'apprécier à juste valeur.

 

"Cela fait quatre ans. Quatre - et combien de mois ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Il me reste les années, mais j'ai perdu les unités de temps plus petites, plus pâles - les semaines, les jours et, en leur sein, les heures muettes. Elles m'ont quittée, ou peut-être du moins, mon désir de les compter. Jadis, je comptais : les minutes et les bruits de ton coeur; les secondes sur ma montre. Je regardais venir les saisons : les arbres changer, les pousses jaillir de la terre, et les gelées, et je voyais ton fantôme fragile s'éloigner à travers les champs labourés. Je me disais : l'année dernière... et je t'imaginais telle que tu étais alors - en train de manger, ou dans l'herbe. Et c'est de cette façon, ma douce, que je mesurais nos vies, au début : par des retours, par la lente rotation silencieuse du monde. J'ai compté quatre citrouilles, quatre mois de mai printaniers. Des pins, des jours fériés; une année bissextile. J'ai compté dix mille marées, Amy. J'étais la fille au boulier. C'est la nuit que je comptais tout ça. J'étais dans l'espérance." (p11)

 

 Si vous cherchez un roman rempli de suspense avec beaucoup d'action et de rebondissements, vous faites fausse route. Si vous n'aimez pas la lenteur et les descriptions, passez votre chemin ! Il y a encore peu de n164939.jpgtemps, je n'aimais pas les descriptions, mais j'ai l'impression que je les apprécie de plus en plus. "Avis de tempête" est un roman sensitif et émouvant. Tous vos sens sont en éveil. Les descriptions du Pays de Galle et de la mer sont sublimes et nous transportent loin de chez nous. On a l'impression d'avoir devant nous tous ces paysages de Cornouailles, la mer déchainée, de sentir la pluie s'abattre sur nos épaules, d'avoir le goût du sel dans la bouche, la froidure qui attaque le corps et les odeurs qui nous envahissent. C'est un véritable hommage à la nature et à la mer. La mer si belle, si lumineuse, si hypnotique, et parfois si violente et si hostile... Mais avant que je ne m'égare, parlons un peu de l'histoire...

 

"Si nous avons tous une saison, eh bien voilà la mienne. L'hiver. C'est quelque chose qu'on peut aimer, on peut même en ressentir le besoin : les longues nuits et les journées courtes. Je suis sûre que tu n'es pas d'accord. Toi, c'était le frisbee, et les guirlandes de pâquerettes. Mais moi je foulais les champs labourés en soufflant sur mes mains, et je n'aurais pas échangé les grands espaces ni la froidure contre Blakeney Quay ni Titchwell Reserve, ni n'importe quelle plage ensoleillée. [...] Chez nous, il fait bon. [...] C'est important car si je veux aller me promener en plein hiver, au bord de la mer glacée, je veux en rentrant trouver une maison bien chaude, avec de l'eau qui bout pour le thé et des chansons à la radio. Pouvoir me faire couler un bain. Ca fait partie du plaisir. N'avons-nous pas tous notre jardin secret ?" (p77-78)

 

oystercatchers1.gif Amy, la petite soeur de Moïra est plongée dans le coma depuis plus de quatre ans à la suite d'une chute. Les deux soeurs n'ont jamais été proches et Moïra qui se sent coupable de l'avoir toujours rejetée lui raconte son histoire. Elle lui raconte son enfance dans leur petite maison, l'arrivée de cette soeur qu'elle a vécu comme une trahison et son désir de fuir à tout prix. Elle lui raconte ses années passées dans un internat pour filles, loin de chez elle, son intérêt pour les sciences et sa solitude. Elle se dévoile, lui raconte sa fascination pour la mer, ses complexes, la jeune fille fluette, disgracieuse et invisible qu'elle était. Elle lui raconte son adolescence, l'arrivée dans sa vie de ce garçon qu'elle n'attendait pas et puis sa vie de femme mariée, ses rêves et ses erreurs et tout ce qu'elle a appris de la vie et que sa soeur n'aura peut-être jamais l'occasion de découvrir par elle-même. C'est un récit très intime, triste, nostalgique et mélancolique. C'est maintenant qu'elle n'est plus vraiment là que Moïra se rend compte, trop tard, de l'amour qu'elle porte à sa petite soeur. Cette jeune fille qui a toujours été solitaire, renfermée et secrète, se livre enfin et ose parler de ses sentiments. Deux soeurs que tout oppose. L'une est sombre, discrète et silencieuse. L'autre est joyeuse, sociable et extravertie. C'est un roman qui m'a bouleversée et dont je ne regrette pas la lecture même si elle a parfois été laborieuse. Le rythme est volontairement lent, on a l'impression que le temps est suspendu et en même temps, les souvenirs de Moïra affluent et on voit toute sa vie défiler sous nos yeux. 

 

oystercatchers.jpg"Il y a des jours où le monde paraît si vaste que c'est trop pour vous. Il vous arrache toutes les choses auxquelles on tient. On se sent aussi petit qu'une graine, ou qu'un grain de sable sur une plage." (p97)

 

 Je garderai un souvenir ému de cette lecture qui m'a fait voyager au coeur des Cornouailles, qui m'a fait entrevoir la beauté des paysages et ressentir, comme si j'y étais, les vents glacés du Pays de Galle. Ces deux soeurs me marqueront encore longtemps, Moïra, fille de l'eau, amoureuse de la mer, du froid et de la pluie, tantôt sirène tantôt sorcière, et sa petite soeur Amy, tellement vivante, tellement joyeuse. Rien que d'en parler, j'en ai le coeur serré et les larmes au bord des yeux. Susan Fletcher est une magicienne des mots, une ensorceleuse qui prend possession de nous et ne nous relâche que lorsqu'elle l'a décidée. Bel éloge de la mer, récit triste et lumineux à la fois. Troublante et envoûtante lecture...

 

 

En quelques mots :

Si la lenteur et les descriptions ne vous effraient pas, il faut absolument que vous découvriez ce livre. Les mots de Susan Fletcher sont hypnotiques. Elle nous transporte dans un ailleurs, nous fait ressentir beaucoup d'émotions et de sensations. On se croirait juché sur une falaise, au bord de la mer, en pleine tempête. Un récit vibrant et bouleversant.

 

D'autres extraits et citations tirés de ce livre : ICI


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2013-08-07T21:11:00+02:00

Jumelles (Saskia Sarginson)

Publié par MyaRosa

Jumelles

(The Twins)

Saskia Sarginson

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Categorie(s) : littérature contemporaine anglaise

Édition / Collection : Marabout/Marabooks

Date de parution : juillet 2013

Nombre de pages : 382

Prix : 19,90€

 

L'histoire :

Elles étaient en tous points identiques,

jusqu'à ce que l'impensable les sépare.

 

Isolte et Viola sont jumelles. Inséparables dans leur enfance, elles sont aujourd’hui des adultes très différentes : Isolte est rédactrice dans un magazine de mode et partage la vie d’un photographe en vue; Viola, détruite par l’anorexie, se consume peu à peu sur un lit d’hôpital. Les deux sœurs se parlent à peine. Pourquoi leurs chemins ont-ils pris des directions si différentes ? Quelle tragédie les a séparées ? Alors qu’elles tentent de démêler les fils du souvenir d’un été enfoui dans leur mémoire, les terribles secrets de leur passé remontent à la surface, menaçant de bouleverser leurs vies à jamais.

 

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 Ce roman m'a tout de suite tapé dans l'oeil avec sa jolie couverture estivale et ses couleurs tape à l'oeil. De plus, j'ai toujours été très attirée par les histoires de jumeaux. Je suis fascinée par la complexité des liens qui unissent ces frères et sœurs. Ce roman ne pouvait donc que me plaire... Je remercie Livraddict et les éditions Marabout de m'avoir donné l'opportunité de le découvrir.

 

 Jumelles est un roman à plusieurs voix dans lequel passé et présent se mêlent. On s'y perd un peu au début, mais c'est une très bonne chose de découvrir les jumelles de cette façon, d'avoir le point de vue de l'une et de l'autre sur la situation, et de voir ce qu'elles sont devenues tout en decouvrant leur histoire et ce qui les a amené à devenir ce qu'elles sont aujourd'hui. Surtout que contrairement à ce que nous dit la 15984267.jpgphrase sur la quatrième de couverture, les deux soeurs ont toujours été différentes. Il y a toujours eu une dominante et une dominée, une qui prend les décisions et l'autre qui reste toujours plus en retrait. J'ai eu plus d'intérêt à lire leurs aventures d'enfance, plus mystérieuses et plus intéressantes que leur présent - surtout en ce qui concerne Isolte - car je n'ai été que très peu intéressée par le travail d'Isolte dans l'univers de la mode, son histoire avec Ben et sa vie londonienne et je m'attendais à avoir encore plus d'empathie pour Viola. Les deux sœurs sont très différentes, on le sent tout de suite malgré leur relation fusionnelle. Les personnages sont crédibles même si certains personnages secondaires auraient mérité d'être plus travaillés.

 

 En ce qui concerne la relation qui unit les jumeaux/jumelles, j'ai trouvé que l'auteur s'en sortait très bien - il faut savoir que Saskia Sarginson a des jumelles - et ne tombait pas dans les clichés faciles. On sent Viola et Isolte unies mais tout de même très différentes et il y a toujours une certaine distance entre elles. Après un début un peu fouilli, j'ai apprécié le choix de l'auteur de mélanger souvenirs et présent. Les secrets nous sont dévoilés au compte-gouttes et on comprend peu à peu ce qui a fait que les deux sœurs ont pris des chemins opposés. J'ai été surprise par le pourquoi et par la tournure dramatique prise par l'histoire. Je m'attendais à tout autre chose et j'ai été vraiment désarçonnée. Je dois avouer qu'au debout de ma lecture, j'étais assez hermétique au sort des jumelles etje m'attendais à quelque chose d'assez prévisible, mais j'ai finalement trouvé cette histoire très surprenante et émouvante. Je ne m'attendais pas à tant de tristesse et de noirceur... Il y a dans ce roman quelque chose de malsain qui nous fascine tout en nous faisant culpabiliser en même temps. On admire, impuissant, la lente agonie et l'autodestruction de Viola tout en découvrant l'impensable. Même si j'ai un peu honte de l'avouer, j'ai aimé cette noirceur épouvantable et cette morbidité que je ne m'attendais pas à trouver ici. Saskia Sarginson signe un beau premier roman, sombre et touchant, et je suivrai ses prochaines publications. C'est certain ! D'autant plus que j'ai adoré les descriptions du Suffolk qui sont, je pense, pour beaucoup dans l'atmosphère fascinante de ce roman. Une belle decouverte !

 

En quelques mots :

Une construction un peu bancale, au début, mais qui se révèle finalement brillante. Des descriptions du Suffolk saisissantes et fascinantes et une histoire pleine de secrets, sombre et surprenante avec un suspense terrible, digne d'un thriller psychologique ! Une belle surprise !


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2013-07-17T13:00:00+02:00

Une Fille bien (Holly Goddard Jones)

Publié par MyaRosa

Une Fille bien

(Girl Trouble)

Holly Goddard Jones

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Catégorie(s) : Littérature contemporaine américaine - Recueil de nouvelles

Edition / Collection : Albin Michel / Terres d'Amérique

Date de parution : 27 mars 2013

Nombre de pages : 385

Prix : 22,50€

 

Présentation de l'éditeur :

Entre Midwest et Suf profond, l'Amérique de Holly Goddard Jones, originaire du Kentucky, est celle des petites villes faussement paisibles dont elle explore le quotidien secret dans ce recueil poignant. La trahison, l'adolescence, l'amour, la mort, les choix parfois cruels... Dans la lignée des grands nouvellistes, Holly Goddard Jones raconte avec une formidable empathie le risque inhérent à toute existence, cet instant imprévisible qui peut mener de la banalité à la tragédie.

 

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Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel

 

 Je ressors de cette lecture complètement sonnée et chamboulée. Holly Goddard Jones nous présente dans ce recueil l'Amérique qu'elle connait. Originaire du Kentucky, c'est principalement là-bas que se déroulent les histoires qu'elle nous raconte, dans de petites villes tranquilles qu'elle explore et dont elle nous montre les failles. Les thèmes abordés sont nombreux : adolescence, alcool, drogue, divorces, grossesses, sexe, amour, violence et haine, mais ont pour point commun un petit quelque chose. L'auteur nous parle de la frontière très mince qui sépare le bien du mal, ce qui est juste et ce qui ne l'est pas. Elle nous parle de ce petit grain de sable qui peut faire capoter une existence entière, cet instant où tout bascule de manière définitive, où une existence tranquille et banale tourne au drame et où quelqu'un de bien se transforme en tortionnaire. Chaque GFK.jpgnouvelle de ce recueil - il en rassemble huit - m'a captivée. On est en totale immersion dans cette Amérique profonde et on partage les pensées les plus intimes des personnages. Holly Goddard Jones ne se montre jamais cruelle envers eux, elle n'est ni cynique ni satirique, elle décrit seulement ce qui l'entoure avec un naturel déconcertant. On est dans la peau des personnages, on se met à leur place, et on arrive à les comprendre, quoi qu'il arrive et quels que soient leurs choix. Ce n'est pas un recueil très optimiste. C'est même tragique. Des existences basculent sous nos yeux, le bonheur se transforme en cauchemar et on sait que plus rien ne sera jamais plus comme avant. C'est effrayant et en même temps tellement juste, tellement crédible.

 

 Je ne saurais vous dire quelle nouvelle a ma préférence car elles ont toutes quelque chose de particulier. Ce que j'ai apprécié, c'est qu'elles forment un tout. On n'a pas le sentiment de lire divers écrits de l'auteur réunis un peu par hasard par l'éditeur. Ce recueil à un sens, il forme une unité, quelque chose de logique. D'ailleurs, on retrouve dans ces nouvelles des endroits et des personnages communs qui nous permettent souvent de voir les choses sous un nouvel angle. Et c'est la même chose pour le titre. Il prend tout son sens lors de la lecture de ces nouvelles. J'ai été très émue durant ma lecture de découvrir ces destins brisés, ces femmes dont la vie est bien loin de celle dont elles rêvaient lorsqu'elles étaient plus jeunes ou encore de cette petite fille qui devient adulte et se rend compte que le monde n'est pas aussi beau que ce qu'elle imaginait. Et que dire de ces autres femmes qui tentent de se reconstruire après un divorce ou après la perte d'un enfant, et qui se rendent compte qu'elles n'y arrivent pas, qu'elles ont cessé d'être elles à un moment de leur vie et qu'elles n'arrivent plus à se retrouver. Elles aimeraient tant revenir en arrière pour pouvoir changer cet instant où elles étaient dans l'ignorance, ce moment où l'avenir était plein de promesses et de bonheur... Holly Goddard Jones nous montre que rien n'est jamais acquis, que notre existence peut basculer et que notre bonheur peut voler en éclat en quelques secondes. Il suffit de peu de choses, parfois juste d'un mauvais choix pour que tout dérape. C'est assez fataliste et pessimiste, c'est vrai, mais j'ai adoré. Ce recueil m'a vraiment serré le coeur et émue et je défie quiconque de ressortir de cette lecture indifférent. Quant à moi, je suis plus que partante pour approfondir ma découverte des Etats-Unis avec la superbe collection Terres d'Amérique.

 

"Quand Art m'a appelée il y a trois semaines, j'ai compris qu'il avait du nouveau à m'annoncer. Il ne me téléphone que pour me faire mal avec son bonheur et il fait toujours précéder ses annonces de "Je voulais que tu sois la première à le savoir." Comme s'il m'offrait un cadeau, un joli paquet de désespoir." (p91)

 

"Je pense qu'il y a des moments dans la vie où l'on doit abandonner une part de soi, comme si l'on muait, pour avancer." (p103)

 

 

En quelques mots :

Un recueil de nouvelles qui effraie autant qu'il fascine. Une lecture pleine de noirceur et de justesse que je recommande et qui me hantera encore longtemps...

 

 

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2013-07-08T14:55:00+02:00

Secret d'été (Elin Hilderbrand)

Publié par MyaRosa

Secret d'été

(Summerland)

Elin Hilderbrand

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Catégorie(s) : Drame - Littérature contemporaine américaine

Edition / Collection : JC Lattès

Date de parution : 5 juin 2013

Nombre de pages : 400

Prix : 22€

 

L'histoire :

Par une chaude soirée de juin, les élèves du lycée de Nantucket High se rassemblent sur la plage pour le traditionnel feu de camp de fin d’année. Mais la fête se termine en tragédie : un terrible accident de voiture coûte la vie de la conductrice, Penny Alistair, et plonge Hobby, son frère jumeau, dans le coma.

Tout s’effondre pour Zoe, la mère des victimes. Au fil de l'été, le drame soulève de nombreuses interrogations au sein des familles. Le soir de l'accident, Penny a découvert un secret qui l'a bouleversée... Ce secret risque-t-il d'ébranler le fragile équilibre de l'île ?

 

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 C'est par un terrible drame que commence ce roman. Un accident de voiture qui cause la mort d'une jeune fille, laisse son frère jumeau dans le coma et sème un vide immense dans la petite communauté de l'île de Nantucket. Une chose est sûre, cet été ne sera pas comme les autres... Ce drame va entraîner beaucoup de doutes et de questionnements sur la cause de l'accident et faire remonter à la surface des secrets enfouis depuis des années. L'histoire débute à la fin du mois de juin et se termine en septembre. Elle se déroule donc sur un laps de temps très court, mais qui va pourtant changer beaucoup de choses... C'est la fin de l'enfance et de l'innocence pour certains, la fin des mensonges pour d'autres, le début d'une nouvelle vie pour coeurcertains. De nombreux sujets sont abordés : l'alcoolisme, la perte d'un enfant, le deuil, le déracinement, l'amour sous toutes ses formes, l'amitié, la culpabilité, la dépression, le mensonge,... On rencontre une multitude de personnages au fil des chapitres et on découvre leurs secrets, leurs rêves et leurs peurs. Nantucket est littéralement un personnage à part entière puisqu'il y a des chapitres qui ont pour narrateur l'île elle-même. C'est comme si la voix de la communauté s'élevait pour faire entendre les sentiments et les émotions de tout le monde à la fois. J'ai rencontré dans ce roman des personnages très attachants. On se rend vite compte que les choses ne sont pas simples, que ce n'est pas ou tout noir ou tout blanc, que chacun est coupable et innocent à la fois et qu'il n'y a jamais une solution, mais des tas et que le bonheur n'est pas toujours là où on l'imagine. "Secret d'été" nous décrit avec beaucoup de justesse les sentiments et les émotions contradictoires que l'on peut ressentir face à différentes situations. C'est un roman tantôt lumineux, tantôt très sombre, à l'image de la vie.

 

"Le café de Jake arriva, fumant. Il souffla dessus, puis se prépara à la première gorgée, plus amère que le gasoil. C'était le genre de liquide qui attaquait l'émail de vos dents. [...] Mais le goût écoeurant du breuvage lui procurait une sorte de réconfort. Il correspondait bien à Steinbeck et Hemingway, à son coeur brûlé, brisé, à ses espoirs anéantis, à son exil. Ce café avait un goût de vie adulte, de vie d'homme." (p155)


 J'ai vraiment adoré ce livre, autant pour l'intrigue et les personnages que pour les questionnements qu'il suscite et qui m'ont vraiment chamboulée. Elin Hilderbrand est, sans conteste, une auteur talentueuse à 12799058.jpgdécouvrir. Elle fait déjà partie de mes auteurs préférés, ceux dont je compte lire chaque roman et dont j'attends les prochaines parutions avec impatience. Je me suis régalée à la lecture de ce livre captivant et j'ai été très émue aussi. Les personnages sont plus vrais que nature, touchants et terriblement attachants. Ils ne sont pas parfaits, ils ont tous des choses à se reprocher, mais c'est finalement ce qui les rend si vrais, si humains. Ils essaient de faire de leur mieux, ne font pas toujours les bons choix mais on ne peut pas leur en vouloir. Il y en a certains qu'on déteste, au début, et qu'on découvre peu à peu, qu'on apprend à aimer, qu'on finit par comprendre et même par pardonner. Car le pardon est aussi au coeur de ce roman. Et que dire de Nantucket ? C'est à la fois une prison dorée, un endroit où on ne peut rien cacher, où tous les secrets finissent par ressurgir, mais c'est aussi un cadre idyllique et une communauté où l'entraide et le soutien sont de mise. C'est un endroit où il fait bon vivre, une communauté à laquelle on aimerait appartenir. J'adorerais visiter cette île ! "Secret d'été" rejoint les romans que je vous conseille fortement pour cet été. J'ai trouvé dans ce livre tout ce que j'aime et exactement ce que je cherchais en me plongeant dedans. C'est une parfaite lecture pour les vacances avec ce qu'il faut d'émotion et de suspense pour captiver le lecteur sans trop lui prendre la tête avec des faits barbants et répétitifs et des descriptions qui n'en finissent plus. C'est un roman qui se lit tout seul, qu'on pourrait dévorer, mais qu'on savoure tranquillement car on n'a pas envie de quitter Nantucket et ses habitants trop rapidement. A la fin, on se sent un peu nostalgique comme à la fin de l'été, des vacances ou d'une époque révolue. En tout cas, c'est une très jolie lecture de saison.

 

"Le premier match de football à domicile eut lieu le troisième vendredi de septembre. Le temps venait de changer. Les soirées commençaient à fraîchir et les couchers de soleil offraient de spectaculaires dégradés de rose et d'orange couleur sorbet. La ferme Bartlett avait produit sa première récolte de potirons, et le soir du match, les gens portaient des jeans et des pullovers. On pourrait penser que personne à Nantucket n'avait envie de voir s'achever les somptueuses journées d'été, mais nous qui vivons ici apprécions les charmes de l'automne : les pommes croquantes, les canneberges, les places de stationnement libres dans Main Street, les plages désertes, balayées par le vent, les feuilles des poiriers Bradford virant à l'orange flamboyant, la température idéale pour une longue balade en vélo ou un jogging dans les landes cramoisies. Et le football, bien sûr." (p389)

 

En quelques mots :

Un roman parfait pour les vacances. Suspense, secrets, émotions et sentiments sont au rendez-vous. L'écriture de Elin Hilderbrand est délicieuse et hypnotique. A consommer sans modération !

 

D'autres lectures d'été :

¤ L'été où j'ai appris à voler ¤

¤ Toi et moi à jamais ¤

¤ L'été où je suis devenue jolie ¤

¤ Les Quatre  Grâces ¤


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2013-07-01T15:01:00+02:00

Les Quatre Grâces (Patricia Gaffney)

Publié par MyaRosa

Les Quatre Grâces

(The Saving Graces)

Patricia Gaffney

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Catégorie(s) : Littérature américaine - Roman contemporain

Edition / Collection : Charleston

Date de parution : 10 juin 2013

Nombre de pages : 400

Prix : 22,50€

 

L'histoire :

L’amitié féminine existe : la preuve par quatre !

Contrairement aux Trois Grâces de la mythologie, les héroïnes de ce feel-good book sont quatre. Pendant 10 ans, Emma, Rudy, Lee et Isabel se réunissent une fois par semaine, dans un groupe de discussion, le Club des Grâces. À elles quatre, elles s’épaulent, se conseillent, se cachent des secrets aussi parfois… Jusqu’au jour où un événement auquel elles n’étaient pas préparées survient…

Un livre plein d’émotion et d’humour, une vraie leçon de vie. Des portraits de femmes qui sont, à elles quatre, toutes les femmes… et les meilleures amies dont on rêve toutes !

 

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 Si je devais vous conseiller un roman pour cet été, ce serait celui-ci. Pourtant, ce n'est pas une lecture légère comme on pourrait le penser. Certes, la lecture est fluide et agréable, mais c'est une histoire pleine d'émotions, tragique et en même temps pleine d'espoir. Ce livre est à l'image de la vie, rempli d'humour, 130916.jpgd'événements et de sentiments positifs et en même temps bouleversé par des situations dramatiques, des épreuves et des douleurs qui peuvent sembler insurmontables. C'est un roman à quatre voix. A chaque chapitre, le narrateur change et nous découvrons les pensées, les rêves et les secrets de ces quatre femmes. Elles sont terriblement attachantes et liées par une amitié indéstructible malgré les secrets qu'elles ont parfois les unes pour les autres. Elles s'aiment sincèrement et sont toujours là pour s'épauler et se soutenir lorsque c'est nécessaire et ne sont jamais les dernières pour rire et s'amuser ensemble. Elles se réunissent régulièrement chez les unes et les autres, se confient, concotent des petits plats, partent en vacances ensemble et se téléphonent régulièrement.

 

 La quatrième de couverture dit vrai. Il y a dans ces quatre femmes un peu de vous, un peu de moi. Elles sont à elles quatre toutes les femmes et les amies que l'on rêverait d'avoir. Je les envie et en même temps, j'ai eu l'impression de faire partie de la bande lors de ma lecture. On partage leurs secrets, leurs doutes et on se reconnaît forcément un peu en elle. Lee est la plus fiable, la plus forte, celle qui planifie tout, qui est la plus organisée. Elle est un peu coincée. Rudy est la plus fragile, la plus déprimée malgré sa beauté et sa situation qui fait rêver les autres femmes. Elle vit dans l'ombre de son époux ce qui agace prodigieusement ses amies. Emma est un sacré bout de femme. Elle sait ce qu'elle veut, ce qui ne l'empêche pas d'enchaîner les échecs. Elle est drôle et cynique, manque de confiance en elle et se dévalorise souvent. Quant à Isabel, c'est la plus mûre, la plus objective. Celle qui est toujours optimiste et de bon conseil. Elles se complètent à merveille, mais les apparences sont parfois trompeuses... Peut-être que la plus fragile n'est pas celle que l'on croit et que celle qui semble la plus épanouie n'est finalement pas si heureuse. Elles vont changer sous nos yeux grâce ou à cause des épreuves qu'elles vont vivre...

 

Ô comme ce livre m'a bouleversée ! J'ai ri, j'ai pleuré, j'ai tremblé, j'ai râlé, j'ai eu envie d'être là pour les aider et les soutenir. J'ai aimé découvrir les histoires de ces femmes, tantôt légères, tantôt dramatiques et effrayantes. De nombreux sujets sont abordés : la stérilité, l'adultère, la dépression, la passivité, l'homosexualité, l'alcoolisme, la vieillesse, la sexualité, le divorce, la maladie, le fait de voir ses enfants s'en aller, la passion, l'amitié, l'amour, la vie, la mort,... C'est un roman qui parle de la vie et des sentiments. Ce que j'ai aimé par-dessus tout, c'est qu'il est lumineux et optimisme. Quoi qu'il arrive, même dans les moments les plus sombres, il y a de l'espoir. Ce n'est pas un livre dont on ressort triste, un peu mélancolique et frustré de devoir quitter quatre amies, c'est certain, mais pas triste, bien au contraire. C'est un livre qui donne envie d'avancer, d'aller au bout de ses envies et de ses rêves, d'écouter son coeur, de prendre soin de soi, d'aimer et de voir le bon côté des choses. C'est un roman plein de bon sens et de générosité. Patricia Gaffney a écrit dix-sept romans et celui-ci est - si je ne me trompe pas - le premier a être traduit en français et il date de 1999 ! Si ses autres romans sont aussi réussis, j'espère de tout coeur qu'ils seront traduits en français, un jour ou l'autre, car l'auteur a un don incroyable pour parler de la vie, des sentiments et des femmes. J'ai vécu toutes ces histoires comme si je faisais partie du club, comme si j'étais une de ces Grâces. C'est un roman absolument magnifique pour lequel j'ai eu un véritable coup de coeur et que je vous conseille fortement. Un petit bijou plein de grâce et de lumière.

 

En quelques mots :

Un roman magnifique qui parle de la vie avec beaucoup de justesse sans jamais tomber dans la lourdeur ni être moralisateur. Un roman lumineux, plein d'optimisme, de sagesse et d'espoir. LE roman de l'été !

 

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2013-06-21T15:13:00+02:00

Je suis la reine (Anna Starobinets)

Publié par MyaRosa

Je suis la reine

de Anna Starobinets

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Catégorie(s) : Recueil de nouvelles - Littérature russe

Edition / Collection : Mirobole / Horizons pourpres

Date de parution : 14 mars 2013

Nombre de pages : 210

Prix : 19€

 

Présentation de l'éditeur :

Maxime, sept ans, vit avec sa soeur et leur mère à Moscou. Bientôt des transformations déconcertantes s'opèrent chez le petit garçon. De quel hôte est-il devenu la proie? Les "histoires inquiétantes" de ce recueil font évoluer des personnages poignants dans une Russie contemporaine sombre et absurde. Ici, un employé de bureau développe des sentiments troubles pour une denrée moisissant au fond d'un réfrigérateur. Là, un dresseur de chiens se réveille dans un train à côté d'une femme qu'il n'a jamais vue mais dit être son épouse, et qu'il devra apprendre à aimer... D'une plume extraordinairement poétique, "Je suis la reine" brouille les frontières entre réel et imaginaire et offre une représentation saisissante de la folie et de l'horreur quotidiennes.

 

monavis

 

 Wooooow ! Je viens tout juste de refermer ce livre et je suis encore toute chamboulée. J'avais envie d'une lecture marquante, eh bien me voilà servie ! Ce recueil de nouvelles n'est pas de ces livres que l'on lit pour passer un bon moment et que l'on referme le coeur léger en étant prêt à passer à autre chose, laissant derrière nous les personnages et leurs histoires. Non. C'est un roman qui bouscule, qui écoeure, qui déconcerne et qui pourtant fascine. Durant presque toute ma lecture, j'étais partagée entre le dégoût et l'admiration et je suis franchement bluffée par le talent de cette jeune auteure russe qui manie les mots et la narration avec beaucoup d'aisance. Anna Starobinets m'a fait ressentir tout un tas d'émotions mais elle m'a surtout totalement déroûtée. J'ai eu l'impression de lire les mots d'un fou, de rentrer dans la tête d'une personnage complètement dérangé et de ne plus pouvoir en sortir. Les histoires qu'elle nous raconte sont absurdes, horribles, dérangeantes et elle arrive, avec une facilité déconcertante, à les rendre crédibles malgré tout et en dépit du bon sens. Même quand son personnage mort est encore là pour assurer son dernier mois de travail ou s'occuper de ses funérailles, on y croit !

 

 Je ne saurais vous dire quelle nouvelle j'ai préféré, car elles ont toutes quelque chose de marquant et de troublant. Que ce soit celle qui nous raconte l'histoire de cet homme complètement gaga devant une moisissure ou celle de ce petit garçon qui devient étrange du jour au lendemain... Brrrr ! Chaque fois, j'ai vécu l'histoire à fond. J'ai frissonné, j'ai appréhendé la chute, et j'ai même ri ! Oui, j'ai ri devant l'absurdité de certaines situations. J'ai ri car ce livre est tellement cynique, tellement noir ! J'ai été troublée aussi par le regard froid et pessimiste que l'auteur porte sur la société. On a l'impression que les personnages de ce roman sont incapables de communiquer avec les autres. Ils sont comme enfermés dans leur bulle hermétique et n'intéragissent pas avec l'extérieur. 

 

 Ce roman m'a rappelé les classiques écrits par de grands auteurs des pays de l'Est de l'Europe tels que Kafka ou Gogol. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser au Procès et à La Métamorphose de Kafka, deux récits que j'adore. C'est vraiment très particulier. Je pense qu'on peut adorer, détester ou bien carrément de ne pas pouvoir se prononcer tant c'est étrange et hors du commun. Personnellement, j'ai trouvé ce recueil fascinant et brillant. L'auteur s'essaie à plusieurs procédés narratifs et s'en sort à merveille. Je me suis régalée même si j'en ai encore froid dans le dos et que je ne recommanderai pas ce récit aux plus sensibles. Une autre référence me vient en tête car je trouve que leurs univers sont assez proches, il s'agit de Claire Castillon. Elles ont, je trouve, une manière assez similaire de parler de la folie ordinaire avec beaucoup de naturel et de facilité. Déconcertant et troublant, "Je suis la reine" est un recueil à découvrir si l'étrange, le bizarre, la folie et l'absurde ne vous font pas peur...

 

En quelques mots :

Excellent ! Dans la lignée des grands classiques des auteurs de l'Est (Kafka, Gogol,...) où l'horreur et l'absurde se côtoient.


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2013-04-19T06:44:00+02:00

Avant toi (Jojo Moyes)

Publié par MyaRosa

Avant toi

(Me Before You)

de Jojo Moyes

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Catégorie(s) : Drame - Romance - Littérature contemporaine anglaise

Edition / Collection : Milady / Grande Romance

Date de parution : 22 mars 2013

Nombre de pages : 475

Prix : 16,20€

 

L'histoire :

Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone dans un trou paumé de l’Angleterre dont elle n’est jamais sortie. Quand elle se retrouve au chômage, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l’accueil glacial qu’il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel, brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et voyageur invétéré. Mais depuis l’accident qui l’a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques mois pour le faire changer d’avis.

 

monavis

 

coeur Ce roman est certainement l'un de ceux que j'attendais avec le plus d'impatience. Je dois bien l'avouer, au départ, je ne savais même pas de quoi il parlait car je n'avais même pas pris le temps de lire le synopsis. La magnifique couverture des éditions Milady a suffit à attiser ma curiosité... Je me suis donc plongée dedans sans trop savoir où j'allais et j'ai tout de suite été charmée par l'écriture de l'auteur. Dès le début, elle plante le décor. On se retrouve propulsé dans une petite ville anglaise où différentes classes sociales se côtoient. Le château est la seule attraction locale. Il attire des touristes une partie de l'année mais le reste du temps, la ville semble endormie... Louisa n'a jamais rien connu d'autre. Elle n'a jamais tenté de voler de ses propres ailes ou de partir explorer le monde. A presque 27 ans, elle vit encore chez papa et maman bien qu'elle soit en couple depuis plus de six ans, et son job de serveuse lui convient parfaitement. Elle mène une vie tranquille, routinière, monotone et douillette au sein du cocon familial et dans cette petite ville étriquée et sans surprise. Mais lorsqu'elle perd son travail du jour au lendemain, elle se retrouve obligée d'accepter les seuls postes qu'on lui propose afin de subvenir aux besoin de sa famille. C'est ainsi qu'elle va se retrouver, sans aucune expérience dans le domaine, au chevet d'un tétraplégique. Cette expérience, bénéfique et douloureuse, va bouleverser sa vie et la changer à jamais...

 

 Je me doutais que l'histoire serait triste, et c'est en partie le cas évidemment, mais je ne m'attendais pas à tant d'optimisme et surtout à tant d'humour. Le début du livre m'a fait beaucoup rire et l'auteur arrive à ajouter une petite touche d'humour même dans les moments dramatiques. J'ai trouvé ce roman vraiment bien écrit, agréable à lire et j'ai adoré les personnages, autant Lou et Will que les personnages secondaires hauts en couleurs comme la famille de Louisa, par exemple. J'ai adoré les petites pointes de cynisme et le tableau impitoyable peint par l'auteur. Tout le monde en prend pour son grade, aussi bien les riches que ceux issus d'un milieu plus modeste. Jojo Moyes parle également beaucoup des maladresses et des regards auxquels sont confrontés les tétraplégiques.

 

 Je me suis régalée en lisant ce livre qui nous fait passer par tout un tas d'émotions contradictoires et qui soulève des questions existentielles et des controverses. C'est surtout Lou que l'on suit tout au long de ce roman, mais il arrive que d'autres personnages prennent le relai et deviennent narrateurs, ce qui nous permet de comprendre un peu mieux ce qu'ils pensent vraiment et qui n'est pas toujours en accord avec ce qu'imagine Louisa. Ce procédé qui nous apporte un autre point de vue est très intéressant et m'a beaucoup plu. J'ai églement beaucoup aimé la relation particulière qu'entretient Lou avec sa famille. Tout le monde vit ensemble et semble bien s'entendre mais il y a des non-dits, des conflits et la relation de Lou avec sa soeur est vraiment complexe, on dirait qu'elle l'aime autant qu'elle la déteste. Qu'elle lui en veut et l'envie mais qu'elle a besoin d'elle. L'auteur aborde avec habileté la complexité des relations humaines et des liens familiaux. Ce roman est vraiment une perle rare. On passe du rire aux larmes tout le temps, de l'espoir à la résignation sans arrêt, et on a aucune envie que ça se termine... Le compte à rebours s'égrène au fil des heures et on est partagé entre le besoin de dévorer les pages et l'envie de remonter le temps pour que rien ne change. C'est un très beau roman qui aborde des sujets difficiles mais qui parle aussi d'espoir, d'amour et d'épanouissement personnel. Si Louisa est là pour aider Will, lui aussi l'aide à dépasser ses craintes, à s'affirmer et à déployer ses ailes. Une belle leçon de vie...

 

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2013-03-05T13:10:00+01:00

Le Doux venin des abeilles (Lisa O'Donnell)

Publié par MyaRosa

Le Doux venin des abeilles

(The Death of Bees)

de Lisa O'Donnell

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Catégorie(s) : Drame - Littérature contemporaine écossaise

Edition / Collection : Michel Lafon

Date de parution : 7 février 2013

Nombre de pages : 362

Prix : 18,95€

 

L'histoire :

« Aujourd’hui, c’est la veille de Noël. Aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Aujourd’hui, j’ai quinze ans. Aujourd’hui, j’ai enterré mes parents dans le jardin. Personne ne les regrettera. »

Après la mort brutale de leurs parents, Marnie, quinze ans, et sa petite sœur Nelly décident de poursuivre leur vie comme si de rien n’était, bien que chacune d’elle soupçonne l’autre de les avoir assassinés. Personne ne semble se douter de leur sort. Excepté Lennie, l’homme qui vit dans la maison voisine. À force d’observer leurs faits et gestes, il finit par remarquer que les deux jeunes filles sont livrées à elles-mêmes, et les prend sous son aile. Au fil des mois, amis, voisins et autorités – sans compter le dealer du coin qui en a toujours après leur père – commencent à poser des questions. Et un mensonge en entraînant un autre, Marnie et Nelly s’embourbent dans une aventure qui pourrait leur coûter bien plus qu’elles ne peuvent payer. D’une plume incisive et percutante, Lisa O’Donnell nous livre un roman à trois voix envoûtant et inoubliable. Le Doux venin des abeilles est l’histoire comiquement macabre d’âmes en perdition, dont le seul espoir de rédemption est de se tourner les unes vers les autres.

 

monavis

 

 "Le Doux venin des abeilles" est un roman que je n'oublierai pas de sitôt. Un peu déstabilisant et dérangeant au début, on s'habitue très vite à l'écriture de l'auteur, à sa plume percutante et sans tabou. L'histoire nous est racontée par trois narrateurs et le roman est découpé en courts chapitres qui alternent les points de vue. On change ainsi de ton et de langage, suivant le narrateur. Cette construction m'a beaucoup plu car elle apporte de nouveaux éléments à l'histoire et permet également de mieux comprendre chaque personnage, ses secrets, ses envies et ses peurs.

 

deathofbeescoer.jpg Tout commence la veille de Noël, lorsque Marnie et Nelly décident d'enterrer les corps de leurs parents. Aucune des deux soeurs ne sait ce qu'il s'est passé et chacune soupçonne l'autre sans oser poser de question. Par peur d'être séparées par les services sociaux, les deux soeurs décident de ne rien dire à personne et de continuer leur vie comme si tout était "normal". Mais les filles n'ont jamais vraiment eu une vie normale... Elles ont grandi avec des parents drogués, incapables de s'occuper d'elles et préférant utiliser l'argent des aides pour acheter de la drogue plutôt que pour nourrir leurs enfants... C'est donc sans trop de mal qu'elles s'accommodent à leur nouvelle vie. Marnie, qui est loin d'être une enfant modèle, décide de travailler pour le revendeur de drogue à qui son père devait de l'argent. Les gens qui les entourent ne sont pas tellement curieux et ça ne les étonne pas plus que cela que Gene et Izzy soient partis en laissant leurs filles livrées à elles-mêmes. Le seul à s'en soucier, c'est Lennie, leur voisin qui n'a pas très bonne réputation dans le quartier et décide de prendre les deux soeurs sous son aile. Mais les choses sont loin d'être aussi simples. Un jour ou l'autre, il va falloir rendre des comptes. Les dealers veulent récupérer leur argent et les fantômes du passé ne sont jamais bien loin...

 

 Cette histoire m'a captivée d'un bout à l'autre. L'auteur arrive à nous faire changer d'avis sur les personnages. On les trouve étranges et malsains au début et on finit par les adorer et par ne plus vouloir les quitter. Les deux soeurs sont très différentes mais le lien qui les unie est très fort. Marnie est dégourdie, ne mâche pas ses mots et fait souvent de mauvais choix. Drogue, alcool et sexe font partie de son quotidien depuis longtemps alors qu'elle n'a que quinze ans. Elle ne se soucie pas de ses études alors qu'elle a pourtant des capacités incroyables. Nelly est assez difficile à décrire. Tout le monde la trouve bizarre. Elle est assez solitaire, aime lire et jouer du violon et a un langage très soutenu qui lui donne l'air de venir d'une autre bees.jpgépoque et d'un autre milieu. Elle refuse de grandir et prend souvent ce qu'on lui dit au pied de la lettre bien qu'elle soit très intelligente. 9780099558422-large.jpgElle a des manies étranges et a parfois des réactions démesurées. Je me suis demandée à plusieurs reprises si elle n'avait pas le syndrome d'Asperger. Lennie, le troisième narrateur, est un vieil homo dont la réputation est ternie à jamais par sa condition et par une erreur commise dans le passé. Loin d'être le pervers que tout le monde décrit, c'est en fait un homme très seul qui souffre, est hanté par son passé et sa culpabilité et se meurt de n'avoir personne à qui offrir tout l'amour qu'il porte en lui. Trois êtres très différents mais qui vont s'apporter beaucoup et avancer ensemble.

 

 J'ai été très touchée par ce roman. L'auteur nous montre que les apparences sont souvent trompeuses et que la vérité n'est pas toujours celle que l'on croit. Ce qui, au départ, est dramatique et devrait causer la perte des deux soeurs, va finalement les aider à se relever, à grandir et à prendre un nouveau départ. Il y a de jolies surprises dans ce roman. Des révélations que l'on ne s'attend pas à y trouver, de la lumière dans la noirceur, de l'espoir dans le malheur et des personnages qui se révèlent au fil des pages. On rit, on pleure, et on en redemande ! Lisa O'Donnell dresse, dans son premier roman, un portrait très sombre de la société actuelle et des banlieues écossaises. Tout le monde en prend pour son grade, y compris les classes sociales plus élevées qui semblent, en apparence, bien sous tous rapports. C'est une lecture bouleversante que je vous recommande fortement. La dernière phrase de la présentation de l'éditeur résumé parfaitement ce roman : "Le Doux venin des abeilles est l’histoire comiquement macabre d’âmes en perdition, dont le seul espoir de rédemption est de se tourner les unes vers les autres."


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2012-12-27T13:48:00+01:00

Une Dangereuse emprise (Araminta Hall)

Publié par MyaRosa

Une Dangereuse emprise

(Everything and Nothing)

de Araminta Hall

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Catégorie(s) : Littérature contemporaine anglaise

Edition / Collection : Belfond

Date de parution : février 2012

Nombre de pages : 300

Prix : 17,50€

 

Présentation de l'éditeur :  

Au coeur des angoisses de toute mère, un premier roman au suspense redoutable.

Jeune maman débordée en pleine crise conjugale, Ruth Donaldson reprend espoir le jour où elle embauche Agatha. En un rien de temps, Agatha réorganise la maison, plante un petit potager, persuade Betty, cinq ans, de faire ses nuits dans son lit et parvient même à apprivoiser le petit Hal qui, à trois ans, n'a toujours pas prononcé un mot. Bref, la baby-sitter parfaite.

Un peu trop parfaite... Car tout à son soulagement de pouvoir souffler et se consacrer de nouveau à son job et à son mari,
Ruth ne réalise pas qu'Agatha a autre chose en tête que le bien-être des petits. Et que derrière ce masque de perfection se cache une personnalité troublée prête à tout pour exercer sa dangereuse emprise...

 

monavis

 

 Everything-and-Nothing.jpgUne lecture sympathique, mais sans plus... J'avais repéré ce roman peu de temps après sa sortie et je n'ai pas résisté bien longtemps avant de me l'offrir. Il avait tout pour me plaire : le thème, la couverture, les petites phrases en italique qui donnent envie d'en savoir plus, etc... Malheureusement, je suis un petit peu déçue. L'histoire n'est pas très originale : un couple qui bat de l'aile, deux enfants, et une nounou qui vient remettre dans l'ordre dans  leur quotidien mais qui semble beaucoup trop parfaite pour être honnête... J'ai aimé la façon dont l'auteur aborde les difficultés du rôle de mère et les problèmes de couple, mais je m'attendais quand même à plus de suspense et de rebondissements. On sait quasiment dès le début ce qui va se passer. L'auteur ne nous cache pas grand chose et au lieu d'attendre avec impatience de découvrir en détails le drame qui nous est annoncé, j'ai trouvé le temps un peu long. Je n'ai pas retrouvé le cynisme everything-and-nothingbis.jpgdu roman de Suzanne Bugler qui m'avait tant plu et que j'espérais retrouver dans ce récit. Le style est plus plat et la construction du roman moins machiavélique.

 

 Néanmoins, je me suis beaucoup attachée aux enfants, surtout à Hal, un petit garçon un peu différent qu'on a envie de dorloter. 543378.jpgJ'ai eu peur pour eux. Je me suis imaginée à la place des parents, ne se doutant de rien, trop occupés à se disputer, et je dois bien avouer que ça fait froid dans le dos ! J'ai aimé suivre avec angoisse la relation malsaine qui se noue entre Agatha, la nounou, et ce petit garçon si fragile. Cet aspect du livre m'a beaucoup plu car c'est vraiment ce que je recherchais en ouvrant ce livre. Je voulais avoir peur et c'est réussi. La vraie question que l'on se pose à la lecture de ce livre, c'est "Qu'est ce qui importe, au fond ?". Où allons nous ? Quel est le véritable sens de notre vie ? Qu'est ce qui nous rend heureux ? Qu'est ce qui a le plus d'importance ? Quel but voulons nous atteindre et à quel prix ? Vaste sujet... Cette lecture m'a un peu rappelé "Petits goûters entre amies" dont je garde un très bon souvenir, mais je l'ai trouvé quand même un peu en dessous. J'ai passé un bon moment mais je regrette qu'il y ait eu tant de longueurs et aussi peu de suspense. Sympa, mais pas incontournable !

 

Vous aimerez peut-être :

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2012-12-03T14:12:00+01:00

Ce bonheur trop parfait (Suzanne Bugler)

Publié par MyaRosa

Ce bonheur trop parfait

(This perfect world)

de Suzanne Bugler

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Catégorie(s) : Littérature anglaise - Roman noir

Edition / Collection : Presses de la cité

Date de parution : 4 octobre 2012

Nombre de pages : 343

Prix : 21€

 

L'histoire : Laura a la vie parfaite dont elle a toujours rêvé : un mari avocat et des enfants merveilleux, des amies riches, une maison dans la banlieue cossue de Londres. Un jour, elle reçoit un appel de détresse de la mère de Heddy, une ancienne camarade d'école. Ni jolie ni intelligente, mal dans sa peau, celle-ci était le souffre-douleur de Laura et ses amies. A présent internée dans un asile psychiatrique, elle demande avec insistance à revoir Laura...

 

monavis2

 

78.jpg Après la parution de deux romans pour adolescents, Suzanne Bugler signe ici son premier ouvrage pour adultes, et elle frappe fort ! Attirée par la quatrième de couverture, je n'ai pas pu résister bien longtemps avant de me plonger dans ce livre que j'ai lu presque d'une traite, totalement hypnotisée par l'histoire de Laura.

 

 Laura mène une existence parfaite. Elle a deux beaux enfants, un mari brillant, une grande maison et partage son temps entre les séances de yoga, et les déjeuners avec ses amies parfaites qui lui ressemblent en tous points. Sa petite vie tranquille va être bouleversée lorqu'elle reçoit un appel de Mme Partridge, une figure de son passé qu'elle a volontairement laissé de côté et oublié au fil des années. Celle-ci lui demande de l'aide. Sa fille, Heddie, est internée dans un hôpital psychiatrique et elle se trouve complètement démunie et impuissante face à cette situation. Elle a donc tout naturellement pensé à Laura, la plus vieille amie de Heddie, pour lui venir en aide. Mais ce que Mme Partridge ignore, c'est que Laura et Heddie n'ont jamais été amies. Les parents de Laura l'ont toujours obligé à se montrer gentille et aimable avec elle, ce qui n'a fait que décupler la haine et le mépris que lui inspirait déjà cette pauvre fille si différente d'elle. Laura et ses amies l'ont maltraité durant des années, se moquant d'elle, l'insultant, l'humiliant à la moindre occasion. Alors qu'elle espérait oublier très vite cet appel, Laura va être confrontée à son passé et voir sa belle vie parfaite voler en éclat...

 

75.jpg Waouh ! Quelle lecture ! Je ne m'attendais pas du tout à cela. Je pensais qu'il s'agissait d'un thriller assez classique mais c'est plus un roman noir, une satire qu'un thriller. Laura et ses amies incarnent à merveille les desperate housewives londoniennes et je peux vous dire qu'elles en prennent pour leur grade ! L'auteur détruit consciencieusement la vie parfaite de son personnage principal et nous montre l'envers du décor de la vie en banlieue chic. Elle nous invite à voir au-delà des apparences, à ouvrir un peu les yeux sur tout ce qui nous entoure et sur ce qui est réellement important. Le ton est acerbe et la plume de l'auteur bien aiguisée. Quel régal ! Au lieu de nous faire détester Laura pour ce qu'elle a fait, l'auteur fait tout pour qu'on la comprenne, qu'on l'aime et qu'on s'attache à elle, à tel point qu'on s'identifie à elle et qu'on se met à culpabiliser nous aussi. Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser aux choses méchantes que j'aie pu dire dans la cour de récré, aux personnes dont je me suis moquée, et je me suis également vu de l'autre côté. J'ai imaginé ce que ça me ferait si on faisait du mal à mes enfants, si on les humiliait de la sorte. J'ai eu l'impression de mettre les pieds dans une spirale infernale. On sait où on va, on sait qu'on n'en sortira pas indemne et pourtant, on se laisse glisser avec Laura au fond du gouffre. Notre regard change durant la lecture, sans même qu'on s'en rende compte, l'auteur nous balade et nous fait tour à tour aimer et détester les personnages. J'ai trouvé la construction de ce roman vraiment parfaite et l'écriture venimeuse à souhait. coeurQu'est ce que c'est noir et en même temps tellement réaliste ! C'est un livre que je ne suis pas près d'oublier... Une lecture qui chamboule, qui fait que l'on se remet en question, que l'on s'interroge sur le sens de la vie, sur les choses justes et ce qui fait vraiment le bonheur. Une vraie claque ! 


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2012-11-19T13:35:00+01:00

Une place à prendre (J.K. Rowling)

Publié par MyaRosa

Une place à prendre

(The Casual Vacancy)

de J.K. Rowling

traduit par Pierre Demarty

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Catégorie(s) : Littérature contemporaine anglaise

Edition / Collection : Grasset

Date de parution : 28 septembre 2012

Nombre de pages : 680

Prix : 24€

 

L'histoire : Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable.

Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie.

 

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 C'est d'abord par curiosité que j'ai eu envie de découvrir ce livre, car j'avais envie de voir ce que J.K. Rowling, la "maman" d'Harry Potter, pouvait nous proposer dans un tout autre genre et aussi parce que le synopsis me plaisait bien. J'ai toujours aimé les histoires de mensonges, de secrets, de petites villes dans lesquelles tout le monde se connait, ... Pourtant, c'est un peu à reculons que j'ai entamé cette lecture. J'ai essayé de ne pas trop lire d'avis sur ce livre, mais impossible de passer à côté des commentaires qui revenaient souvent : "très long à démarrer", "il y a tellement de personnages que l'on s'y perd", "on est obligé de prendre des notes et de revenir sans arrêt en arrière pour comprendre", "difficile de rentrer dans l'histoire", "pas très intéressant". Je me suis donc lancée dans cette lecture un peu refroidie et sans trop d'attentes et franchement quelle belle surprise ! Je suis tout de suite rentrée dans l'histoire, j'ai aimé d'emblée la manière dont J.K. Rowling dépeint les habitants de Pagford, avec beaucoup d'humour et de cynisme, et je n'ai eu aucun mal à cerner les personnages car ils sont tous très différents. Nul besoin de revenir en arrière ou de relire les pages précédentes, certes les personnages sont nombreux mais comme dans beaucoup de romans de ce genre. Ca ne m'a pas du tout dérangé dans ma lecture. Bien au contraire, je suis impressionnée par le travail fourni par l'auteur. Ses personnages sont plus vrais que nature, ils sont incroyablement bien décrits, fouillés, et incarnent chacun une catégorie de personnes représentative du monde moderne.

 

 L'écriture de J.K. Rowling est tellement agréable que je n'ai pas vu passer le temps. J'ai dévoré ces presque 700 pages en moins de trois jours, sans jamais trouver le temps long. Je suis passée par une multitude d'émotions, j'ai ri, j'ai eu peur, j'ai été choquée, horrifiée et j'en suis ressortie avec les larmes aux yeux, complètement chamboulée. Concernant le rythme, j'ai trouvé que c'était linéaire et cohérent. Je n'ai pas trouvé qu'il y avait des longueurs ou des passages moins bien que d'autres. Les rebondissements sont nombreux et j'ai vraiment tout aimé ! J'ai vu que beaucoup de blogueurs avaient des personnages préférés, pour ma part, je ne saurais vous en citer un seul. Ils m'ont tous ému et rebuté à un moment ou à un autre et j'ai suivi avec passion toutes leurs histoires.

 

 Ne vous attendez pas à retrouver la magie d'Harry Potter car cette histoire n'a vraiment rien à voir, elle est vraiment sombre et triste. J.K. Rowling nous offre un excellent roman contemporain, brillant, choquant et percutant. Elle dépeint la société et ses travers avec férocité et intelligence : mensonges, infidélité, hypocrisie, mal-être, maltraitance, harcèlement,... tout est passé au crible.  Elle n'hésite pas, pour cela, à briser les tabous et à aller très loin dans la noirceur - c'est parfois vraiment glauque et souvent cru - Je suis totalement bluffée ! C'est une satire sociale percutante qui fait vraiment réfléchir sur le monde moderne et sur nos défauts et la part d'ombre que nous avons tous en nous. J.K. Rowling nous montre l'envers du décor, ce qui se cache derrière les facades des belles maisons et ce qui se cache dans celles des familles plus modestes. On s'interroge sur beaucoup de choses, sur les gens que l'on croit connaître, sur ce qui se passe au sein des familles, une fois la porte close. J'ai vraiment du mal à comprendre comment on peut y être indifférent, c'est un livre tellement vrai, tellement révoltant. C'est un roman qui vous bouscule, qui vous prend aux tripes et qui vous force à vous remettre en question parce qu'au fond, on se demande si on vaut mieux que tous ceux qu'on dénigre. Qu'aurions nous fait à leur place ? Sommes-nous vraiment irréprochables ? Ce roman est une vraie claque, un coup de coeur, une lecture que je n'oublierai pas, c'est certain !

 

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Je remercie le site Priceminister qui m'a donné l'opportunité de découvrir ce roman pour les matchs de la rentrée littéraire et puisqu'on m'a demandé de donner une note à ce roman, la voici : 20/20 sans aucune hésitation !

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2012-10-21T12:35:00+02:00

Sukkwan Island (David Vann)

Publié par MyaRosa

Sukkwan Island

(Sukkwan Island)

de David Vann

sukkwan

Catégorie(s) : Littérature américaine - Drame

Edition / Collection : France loisirs

Date de parution : août 2010

Nombre de pages : 219

Prix : 5,25€

 

L'histoire : Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.

 

monavis2

 

 Sukkwan Island est un livre dont on a énormément entendu parler depuis sa sortie et que je voulais absolument découvrir car tout le monde le décrit comme un roman coup de poing, un récit choquant qui ne peut laisser indifférent, et ça, je dois bien avouer que ça m'intrigue toujours... Je ne sais pas trop par où commencer pour vous en parler alors je m'excuse si mon avis est un peu brouillon et décousu mais je ressors de cette lecture avec un sentiment très étrange, déroutant et assez indescriptible.

 

 Jim décide d'emmener Roy, son fils de 13 ans, vivre au milieu de nulle part pendant un an, dans une cabane en bois sur une île d'Alaska dans l'espoir de se rapprocher de lui et d'apprendre à mieux le connaître. S'ensuivent de grandes descriptions sur le début de cette nouvelle vie : le bois à couper, les abris à construire, les poissons à pêcher, les provisions à préserver,... C'est dépaysant mais on sent tout de suite que les choses vont mal tourner, que tout va dégénérer. L'expédition semble avoir été mal préparée et loin d'être heureux de passer plus de temps avec son fils, Jim nous apparaît rapidement comme un être faible, instable et dépressif. On guette le danger à chaque page, il peut venir de partout, des éléments, des animaux sauvages, ou de Jim lui-même. On ne sait pas vraiment à quoi s'attendre mais on est happé par le texte, dans l'attente que quelque chose d'horrible et d'inéluctable se produise. J'ai été totalement hypnotisée par ce texte, passionnée par les descriptions de leur quotidien et en même temps je me sentais un peu coupable d'attendre que le drame arrive enfin. J'avais élaboré toutes sortes d'hypothèses, toutes plus horribles les unes que les autres, mais j'avoue que j'ai été surprise car je ne m'attendais pas du tout à cela.

 

 David Vann est vraiment doué pour semer le doute, nous envoyer sur plusieurs pistes et nous surprendre quand on s'y attend le moins. J'ai été totalement transportée à Sukkwan Island, prisonnière de ce huis clos oppressant, mi-horrifiée mi-fascinée mais dans l'impossibilité totale de sortir de cette lecture. C'est noir, glaçant, écoeurant, violent et révoltant. Les mots sont aussi forts que les faits et l'ambiance est sombre et malsaine. Il est certain que ce livre ne plaira pas à tout le monde. Pour ma part, je ressors de cette lecture sonnée et engourdie mais en même temps, je dois bien reconnaître qu'avec tout ce que j'avais lu ou entendu sur ce livre, j'avais imaginé encore pire, je crois. Oui, je sais, ceux qui l'ont lu vont faire de grands yeux parce que ça pourrait difficilement être pire, mais quand même... J'attendais des révélations chocs, des rebondissements inattendus dans la seconde partie mais je l'ai trouvé finalement logique et sans grande surprise. Malgré tout, j'ai vraiment aimé la construction de ce roman, l'alternance des points de vue et surtout l'atmosphère étouffante et oppressante. Je suis totalement friande de ce genre d'ambiances alors si vous avez des romans de ce genre à me conseiller, je suis preneuse ! Ce n'est pas le genre de roman que l'on oublie sitôt la dernière page tournée. C'est un de ceux qui vous hantent encore bien des années après l'avoir lu. Je sais que je repenserai à Roy, à Jim et à l'île de Sukkwan Island, aussi belle qu'infernale, pendant encore longtemps... Si vous comptez le lire, prévoyez un peu de temps devant vous car il est difficile de le reposer une fois commencé...

 

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