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litterature etrangere

2014-04-19T11:33:00+02:00

A l'été qui commence ! (Silvia Soler)

Publié par MyaRosa

A l'été qui commence !

(L'Estiu que comença)

Silvia Soler

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Catégorie(s) : Roman contemporain - Littérature espagnole

Edition / Collection : Robert Laffont

Date de parution : 13 mars 2014

Nombre de pages : 252

Prix : 19€

 

L'histoire :

« À l'été qui commence ! », c'est le toast que portent, le jour de la Saint-Jean, les familles Reig et Balart. En 1961, Roser et Elvira, enceintes, rêvent que leurs enfants s'aimeront et, à leur tour, célébreront chaque année l'amitié et l'été. Avant même leur naissance, Júlia et Andreu ont donc un avenir tout tracé. Ils refusent pourtant ce destin inventé par leurs mères.

Des années plus tard, ils se retrouvent. Le toast à l'amitié et à l'été retentit de nouveau le soir de la Saint-Jean. Et le voeu de Roser et d'Elvira n'est pas oublié.

 

Une chronique tendre et débordante de joie sur la famille, les petits détails de la vie, et les traditions qui maintiennent les liens vivants entre les gens, envers et contre tout.

 

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 Je viens de terminer ce roman et je suis encore charmée par cette belle histoire que nous livre Silvia Soler. Tout commence en 1961 par une très belle scène sur la plage dans laquelle deux femmes, amies depuis Sans titre 1-copie-1l'enfance et toutes deux enceintes, essaient d'imaginer la vie que vont avoir les enfants qu'elles attendent et émettent le souhait qu'ils deviennent amis ou amoureux. Nous suivons ensuite la vie de leurs deux enfants, Andreu et Julia, sur plus de cinquante ans, découvrant leurs joies, leurs peines, leurs doutes et leurs espoirs, les drames qui vont bouleverser leurs vies et les rêves qu'ils ne cesseront jamais d'avoir. C'est un magnifique roman sur la vie, l'amitié, l'amour et la famille, porté par une jolie plume, légère et pleine d'émotion que l'on savoure avec beaucoup de plaisir.

 

 Quel merveilleux roman ! J'ai adoré suivre les différents personnages de ce roman. Andreu et Julia, bien sûr, mais également les autres, ceux qui traversent leurs vies un moment et ceux qui les entourent au fil des années. La famille et l'amitié sont vraiment au coeur de ce roman, tout comme les traditions. Depuis toujours, les deux familles célèbrent ensemble la Saint Jean et l'arrivée de l'été dans une maison familiale près de la plage. Chaque année, le même rituel revient : la table dressée dans le jardin avec une nappe blanche, de la vaisselle dépareillée, des éclats de rire, l'odeur du magnolia qui embaume l'air et le toast porté à l'été qui commence. Les déceptions, les douleurs, les décès et le temps qui passe ne vienne pas tarir cette tradition qui semble être leur force, un rituel chargé de souvenirs et d'émotion.

 

 On s'attache énormément aux personnages. Je pense que je me souviendrai encore longtemps de la bonté d'Andreu, de la générosité de Julia, de Selma si lumineuse et de tous les autres qui semblent tellement vrais 999.pngqu'on a l'impression de les connaître. Les années filent à toute vitesse et on voudrait, comme eux, pouvoir arrêter le temps. Ce roman est vraiment à l'image de la vie, il nous rappelle son côté éphémère,  l'urgence de profiter de chaque instant  On se sent parfois triste, mais on rit et on sourit beaucoup à la lecture de cette histoire pleine de joie, d'espoir et de bonne humeur. Ce roman m'a vraiment émue et il m'a fait passer un merveilleux moment. J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur qui nous offre parfois des scènes fabuleuses qu'on a l'impression d'avoir sous les yeux, comme ce très beau moment partagé par Selma et Julia. Ce roman est vraiment chaleureux. On s'y sent bien, on a envie d'y rester. L'atmosphère y est envoûtante.

 

 J'ai beaucoup aimé l'importance que l'auteur donne aux choses sur lesquelles on ne prend pas toujours le temps de s'attarder : les nombreuses références aux plats gourmands concoctés par les personnages, les émotions procurées par la musique, la beauté du silence, la joie que peut nous procurer une soirée d'été en plein air passée avec des amis et le pouvoir des fleurs. Toutes ces petites choses qui rendent la vie meilleure et sont des petits bonheurs à portée de main. J'ai terminé cette lecture avec une envie d'évasion et des rêves de dîners en Catalogne. Je me suis sentie un peu triste de quitter les personnages mais tellement émue par leurs histoires ! Je referme, avec le sourire et en fredonnant "Le Tourbillon de la vie", ce roman lumineux et joyeux qui m'a fait passer un délicieux moment. C'est le premier roman de Silvia Soler traduit en français et il a obtenu le prix Ramon Llull 2013. Espérons que les autres romans de l'auteur nous parviennent prochainement...

 

En quelques mots :

Un roman à l'image de la vie, pas toujours rose et tendre, mais pourtant plein de petits bonheurs, de joie et d'espoir. Une merveilleuse chronique familiale qui fait la part belle aux traditions et à l'amitié et des personnages touchants et inoubliables. Un très joli roman !

 


 

"[...] certaines absences sont plus puissantes que n'importe quelle présence." (Page 58) 

 

"C'était l'une de ces soirées de juin qui laissent présager de longs après-midi ensoleillés, le sel sur la peau chaude, les glaces, l'absence d'horaires, les bals de fête de village, les sandales, les cheveux mouillés, les conversations poursuivies dehors jusqu'au petit matin." (Page 160)


 


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2014-04-09T07:36:00+02:00

Les Curieuses rencontres du facteur de Skogli (Levi Henriksen)

Publié par MyaRosa

Les Curieuses rencontres du facteur de Skogli

(Like østenfor regnet)

Levi Henriksen

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Catégorie(s) : Roman contemporain - Littérature norvégienne

Edition / Collection : Pocket

Date de parution : 6 février 2014

Nombre de pages : 352

Prix : 7,30€

 

L'histoire :

Le jour de son cinquième anniversaire de mariage, Simon Smidesang, journaliste dans à Oslo, découvre sa femme au lit avec un autre. Il plaque tout et part s'installer dans la maison de ses grands-parents. Là, il prend un travail de facteur qui l'amène à faire la connaissance de gens pas si ordinaires. Dans une ville aussi isolée, le facteur est le dernier lien social de nombre d'habitants. Peu à peu, Simon retrouve de l'intérêt à la vie grâce aux histoires des gens qu'il croise au gré de sa tournée : un couvreur passionné d'insectes et d'oiseaux qui passe la nuit sur les toits des maisons. Un vieux monsieur sage et élégant qui e prend en affection, un vieille dame qui, chaque année à la même date, suspend à l'extérieur de sa maison les costumes de son défunt mari. Ou encore une mystérieuse jeune femme, une nouvelle dans le village, qui ne sort quasiment jamais de chez elle, et semble vivre coupée du monde. Toutes ces rencontres lui permettront-elles d'oublier la trahison subie et de retrouver goût à la vie ?

 

monavis

 

 Après avoir découvert sa femme au lit avec un autre, Simon Smidesang remet toute sa vie en question. Il en a assez de son travail de journaliste, assez des bruits de la ville, marre de se contenter d'une vie médiocre dans laquelle il ne s'épanouit pas. Il décide donc de tout quitter pour s'installer dans la maison de ses grands-parents, dans un petit village de Norvège. C'est là-bas qu'il a ses plus beaux souvenirs d'enfance et il espère que cet endroit lui permettra de prendre un nouveau départ. Il devient facteur, pensant que ce travail routinier lui occupera l'esprit la journée, laissant ses cauchemars et sa peine de côté au moins pour un temps. Car même s'il essaie de se voiler la face, Simon ne va pas bien. Il a emmené avec lui à Skogli ses idées noirs et des fantômes qui le hantent. Mais Simon est loin de se douter de toutes les incroyables rencontres qu'il va faire sur sa tournée et qui vont changer sa vie à jamais...

 

 L'histoire de ce roman m'a plu et j'ai beaucoup aimé suivre Simon, chaque jour, durant sa tournée. Les couv48569380.jpgpersonnages qu'il croise sont tous un peu farfelus et on se retrouve, comme lui, totalement dérouté, ne sachant pas toujours comment réagir. Il y a des scènes vraiment très cocasses qui m'ont fait sourire et même rire et je pense que je garderai un souvenir ému de toutes ces belles personnes qui, par petites touches et sans en avoir l'air, vont amener Simon à penser autrement, à positiver, à voir la vie sous un autre jour. C'est d'abord lui qui va leur apporter un peu d'aide et de bonheur et il sera finalement doublement récompensé pour sa générosité.

 

 Il ne faut pas attendre de ce roman de l'action, du suspense ou des rebondissements. La vie s'écoule paisiblement à Skogli et cette tranquillité qui pourrait sembler ennuyeuse est finalement très apréciable. J'ai aimé tous les passages qui parlent du quotidien. Les petits moments de silence, les balades de Simon dans la nature, les collations qu'il partage avec les autres et qui donnent souvent lieu à des confidences.

 

 Je dois quand même vous avouer que j'ai refermé ce roman en étant un peu frustrée car il n'y a finalement ni début ni fin et on se pose encore des tas de questions, et puis j'ai trouvé l'accélération finale un peu brouillonne et étrange par rapport au reste du roman. Néanmoins, en y repensant, je trouve que c'est finalement un choix judicieux. C'est comme une parenthèse. On a partagé quelques tranches de vie, on est rentré pour quelques temps et en cours de route dans la vie de ces gens et puis on repart doucement, sur la pointe des pieds, les laissant retourner à leur vie en apparence simple et paisible qui cache en fait de lourds secrets, et on rejoint la nôtre à pas de loup, en étant peut-être un peu plus optimiste et philosphe qu'avant. C'est une jolie lecture !

 

En quelques mots :

Un roman très agréable où la tranquillité, l'optimisme et l'espoir sont au rendez-vous. On y croise des personnages étonnants et inoubliables qui nous font passer un très bon moment.


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2014-03-22T10:52:00+01:00

Victoria ou le secret des fleurs (Vanessa Diffenbaugh)

Publié par MyaRosa

Victoria ou le secret des fleurs

(The Language of flowers)

Vanessa Diffenbaugh

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Catégorie(s) : Littérature américaine / Roman contemporain

Edition / Collection : Pocket

Date de parution : 7 juin 2012

Nombre de pages : 480

Prix : 8,10€

 

Ce livre existe également sous le titre "Le Langage secret des fleurs"

 

L'histoire :

Jeune orpheline que la vie n'a pas épargnée, Victoria Jones se méfie des autres. Elle qui n'aime pas les mots va trouver dans le langage des fleurs le moyen d'exprimer ses émotions extrêmes et de se réconcilier avec la vie.

 

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 Cela faisait vraiment longtemps que j'avais envie de découvrir ce livre, alors quand Ingrid a organisé une lecture commune, j'ai sauté sur l'occasion. De plus, avec le retour des beaux jours et l'arrivée du printemps, ce roman correspondait parfaitement à mes envies du moment. Et pourtant, j'étais loin de me douter que sous cette apparence romantique et légère, j'allais trouver une histoire aussi triste et émouvante.

 

 Victoria est orpheline. Elle a passé son enfance à déménager de foyers en orphelinats et a grandi en se méfiant de tout le monde et en se tenant à l'écart des autres. Aujourd'hui, à dix-huit ans, elle se retrouve encore plus livrée à elle-même, seule, et tente de s'en sortir en utilisant sa connaissance des fleurs et de leur langage si particulier. Nous suivons son quotidien, son combat pour s'en sortir, mais aussi son passé puisque les chapitres alternent le présent et les souvenirs de Victoria, pour que l'on comprenne bien tout ce qu'elle a vécu et comment elle en est arrivée là.

 

 J'ai trouvé ce roman très bien construit et j'ai tellement aimé l'histoire que j'ai eu beaucoup de mal à le photo-448-.JPGlâcher. J'avais envie de savoir ce qui était arrivé à Victoria, de comprendre et de voir si elle allait réussir à s'en sortir, et si oui, comment. J'ai trouvé les personnages terriblement attachants. Elizabeth, Grant, Victoria, ... Ils ont tous des qualités indéniables mais également des défauts et c'est justement parce qu'ils sont imparfaits qu'ils sont attachants. Ils paraissent vrais, humains. Ils ont des cicatrices, des blessures qui les empêchent d'avancer ou qui, au contraire, les poussent à aller de l'avant, à se battre. Ce sont des personnages courageux et généreux. Victoria, qui me paraissait si dure au début du roman, se dévoile, s'ouvre sous nos yeux au fil du roman telle une fleur. Mais détrompez-vous, ce n'est pas tout beau, tout rose. L'auteur a su éviter la facilité et n'a heureusement pas pansé toutes les blessures des personnages en un claquement de doigt. C'est un roman qui oscille sans cesse entre la délicatesse, la douceur, la violence et la haine tout comme le personnage de Victoria, tellement complexe.

 

 J'ai aimé l'intrigue, pleine de secrets et de mystères, de douleurs et d'amour, mais aussi le cadre qui l'entoure, le romantisme lié au langage des fleurs et cette passion pour la nature, très communicative, qui anime les personnages. Pour tout vous dire, ça m'a donné envie de connaître mieux les fleurs et de m'intéresser davantage à elles alors que je n'ai pas vraiment la main verte. Ce roman étant le premier de l'auteur, j'espère de tout coeur qu'elle nous offrira d'autres trésors de ce genre car j'ai adoré sa façon d'écrire, de construire son histoire. C'est un très beau roman, sensible, délicat et terriblement émouvant, que j'ai refermé avec les larmes aux yeux, triste et émue de quitter les personnages mais ravie que le livre s'arrête sur cette note pleine de promesses. J'insiste encore, mais il ne faut vraiment pas se fier au titre et à la couverture du roman. On est loin des romances légères et frivoles destinées principalement aux femmes. Ce roman est sublime. Il est beaucoup plus complexe, fouillé, dur et touchant qu'il n'y paraît. J'aime quand un roman me bouscule, me fait passer du rire aux larmes, me procure de la joie, me serre le coeur, me fait rencontrer des personnages que j'aimerais connaître, me fait me sentir légère et me laisse une empreinte, un souvenir qui perdurera, et ici, j'y ai trouvé tout ça et bien plus encore... Des romans comme celui-ci, j'aimerais en lire plus souvent !

 

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En quelques mots :

Quelle jolie surprise que ce roman ! Je ne m'attendais pas à y trouver un récit aussi émouvant. L'écriture de l'auteur est délicieuse et on navigue sans cesse entre passé et présent et entre les personnages et les événements marquants, avec surprise et émotions. C'est un roman que je relirai, à coup sûr. Un joli coup de coeur.

 

    8764.jpg 88765.jpg 876.jpg 98876.jpg couv40341735.jpg couv73055669.jpg

 

D'autres avis chez Ingrid, C'era, Lizouzou, Clédesol, Asyllia,...


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2014-03-17T10:34:00+01:00

L'Enfant au bout de la plage (Linda Olsson)

Publié par MyaRosa

L'Enfant au bout de la plage

(The Kindness of Your Nature)

Linda Olsson

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Catégorie(s) : Roman contemporain - Drame

Edition / Collection : L'Archipel

Date de parution : 3 janvier 2014

Nombre de pages : 288

Prix : 19,95€

 

L'histoire :

Médecin, Marion Flint, la cinquantaine, vit seule sur une côte sauvage de Nouvelle-Zélande. Un matin, alors qu'elle se promène sur la plage pour y ramasser le bois flotté qui servira à ses sculptures, elle découvre un garçon de six ans. Ika et Marion vont d'abord apprendre à s'apprivoiser, avant que naisse entre cet enfant à part et cette femme meurtrie une singulière histoire d'amitié. Au cours de ce cheminement, Marion se remémore son passé - pour enfin l'exorciser. Elle s'appelait alors Marianne et vivait en Suède, pays qu'elle a brusquement quitté pour venir s'installer aux antipodes...


 

monavis

 

 Il y a quelques semaines, j'ai découvert Linsa Olsson avec son premier roman "Astrid et Veronika". J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce roman que j'ai déjà envie de relire et d'offrir autour de moi. J'ai été tellement charmée par la sensibilité de l'auteur et par sa façon unique de raconter les histoires que je n'ai pas résisté bien longtemps avant de me plonger dans celui-ci...

 

 Dès les premières lignes, j'ai retrouvé avec plaisir la plume de Linda Olsson. J'aime la douce mélancolie qui ressort de ses mots et la façon dont elle s'attarde sur de petits détails, des petites choses du quotidien qui 987876.jpgpourraient paraître insignifiantes et qui, pourtant, ont leur importance. J'ai retrouvé la même atmosphère que dans "Astrid et Veronika", un mélange de sérénité et de calme. Bien que les deux histoires soient très différentes, on y retrouve beaucoup de points similaires et plus ou moins la même construction. Car sous cette apparente tranquillité se cache en fait de lourds secrets, de profondes douleurs et des blessures que les personnages cherchent à enfouir mais qu'ils vont devoir affronter pour pouvoir avancer. Il est également question de culpabilité et de pardon.

 

 Il y a d'abord l'histoire d'une belle rencontre entre un petit garçon singulier et une femme solitaire. Ika et Marion se rencontrent par hasard et vont apprendre, sans trop de mots et en douceur, à se connaître, à se comprendre et à s'apprivoiser. Ils vont sans même s'en rendre compte, guérir les blessures de l'autre et se sauver. Et puis derrière cette histoire, il y a aussi et surtout celle de Marion ou Marianne qui a un passé chargé et lourd à porter. Elle a vécu tellement de choses, a connu tellement de douleurs qu'elle semble avoir vécu plusieurs vies qu'elle a ensuite laissé de côté en se contentant du minimum. Elle n'attend plus rien de la vie, ne croit plus à l'amour ni au bonheur. Mais peut-on vraiment vivre sans amour ?

 

 Linda Olsson est une conteuse incroyable. Elle arrive à nous faire voyager entre la Suède et la Nouvelle-Zélande, à nous faire vivre ce qu'elle nous raconte comme si nous y étions et je peux vous dire que ce voyage s'avère chargé en émotions. On oscille sans cesse entre des petits moments de douceur et de bonheur et des passages d'une infinie tristesse qui nous donnent l'impression qu'on ne pourra pas s'en relever. Et puis le soleil revient, la vie aussi, et l'auteur nous montre que finalement, on peut guérir de tout. Ce n'est certes pas facile, il y a des étapes à franchir, des blessures à guérir, mais on peut parfois trouver la force de se relever et d'accepter les petits bonheurs qui nous sont offerts. Il suffit d'ouvrir les yeux et d'accepter d'avancer, de sourire et de rire encore.

 

 C'est un roman qui parle de l'amour sous toutes ses formes : l'amour fraternel, l'amour destructeur, l'amour passionnel, l'amour impossible, ... Un roman plein d'espoir qui nous montre l'impossibilité de vivre sans amour Sans-titre-1.jpget qui nous offre une bonne dose d'optimisme. Je peux vous assurer que j'ai rarement été aussi émue qu'en lisant les romans de Linda Olsson. Il y a des passages où j'ai le coeur lourd, la boule au ventre, les larmes au bord des yeux, et d'autres où j'ai envie de rire, de sourire et de profiter de la vie, de toutes ces petites choses qu'on ne prend pas le temps d'apprécier mais qui sont bien là, sous nos yeux. Voilà encore une très belle lecture que je n'oublierai pas. Une lecture chargée de secrets, de drames, de tristesse, mais une lecture également chargée d'émotions, de sensibilité, d'amour, de douceur et d'optimisme.

 

 

En quelques mots :

Un roman inoubliable qui oscille sans cesse entre drame et légèreté. L'atmosphère est envoûtante et réconfortante. On se sent bien, guidé par les mots de l'auteur, dans un voyage dont on ne connaît pas la destination, une plongée au coeur des souvenirs du personnage principal qui ne laissera personne indemne. Secrets, drame, passion et émotions sans au coeur de ce roman ! 

 

¤¤¤¤¤

 

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"Un jour, lors d'une conversation, quelqu'un balaya d'un revers de la main ce que je venais de lui raconter en disant que de tels événements ne se produisaient jamais dans la vraie vie. Qu'ils étaient trop tirés par les cheveux pour être plausibles. En réalité, beaucoup de gens mènent des existences complètement tirées par les cheveux. Nous sommes constamment entourés de possibilités extraordinaires. Qu'on en soit conscient ou pas, qu'on choisisse de les vivre ou non, elles sont là. Ce qui nous est proposé et que l'on décide de ne pas vivre tombe sur le bas-côté, et la route de notre vie est jonchée de possibilités rejetées., ignorées ou inaperçues. Les rencontres du hasard et les coïncidences deviennent extraordinaires seulement lorsqu'on décide de les vivre. Celles que nous laissons passer sont perdues à tout jamais. Nous ne saurons jamais où elles auraient pu nous emmener. A mon avis, c'est qu'elles ne devaient jamais s'accomplir. Elles existaient en puissance, pendant un instant très fugace, avant que nous choisissions, consciemment ou non, de les ignorer." (Page 33)

 

"Parfois, le destin met sur notre chemin exactement ce qu'il nous faut. Les gens dont nous avons besoin déboulent brusquement dans notre vie. Parfois on ne les remarque pas, et c'est très triste. Parfois, on les perd. C'est triste aussi, mais un peu moins. Car ce qu'on a déjà vécu ensemble, on le garde à jamais." (Page 269)

 


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2014-03-05T14:43:00+01:00

Londres par hasard (Eva Rice)

Publié par MyaRosa

Londres par hasard

(The Misinterpretation of Tara Jupp)

Eva Rice

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Catégorie(s) : Roman contemporain - Littérature anglaise

Edition / Collection : Baker Street

Date de parution : 17 octobre 2013

Nombre de pages : 488

Prix : 22€

 

L'histoire :

Tara, adolescente un peu rebelle dont l'enfance a été assombrie par la mort tragique de sa mere, vit avec père vicaire et ses sept frères et soeurs dans un presbytère de Cornouailles. Quand, lors d'un mariage, elle est remarquée par un producteur de disques pour sa belle voix, sa vie tranquille de jeune provinciale va basculer. Bientôt, accompagnée de sa soeur Lucy - ravissante jeune femme qui brise tous les coeurs mais qui ne rêve que de vieilles pierres -, elle partira pour Londres où elle enregistrera un disque et connaîtra le succès artistique, en même temps que ses premiers amours avec un photographe de mode. Les deux filles seront plongées dans le bouillonnement culturel du Londres des << Swinging sixties ››. Lucy va même se rapprocher d'un certain chanteur et joueur d'harmonica qui deviendra par la suite l'une des plus grandes icônes de l'histoire du Rock.

 

Dans ce roman << vintage ››, où les éléments de fiction et de la réalité se croisent et s'entremêlent, l'auteur dresse un tableau saisissant et nostalgique de cette époque, nous immergeant dans l'ambiance survoltée qui accompagnait les débuts des Beatles et des Stones, quand Londres était la capitale de la musique et de la mode. Une foule de personnages singuliers se dresse autour de Tara et de sa soeur, et les intrigues et imbroglios amoureux et familiaux se multiplient. Tara va triompher de bien de mésaventures dans ce roman initiatique plein d'espièglerie et d'humour, teintée de cette petite musique très personnelle qui donne tout son charme aux romans - so British - d'Eva Rice.

 

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 Après un petit voyage romantique mais effrayant dans les ruines hantées d'Edimbourg et un petit séjour en Irlande des plus charmants, aux côtés de Benny, Eve et Nan (cf : mon billet sur "Le Cercle des amies" de Maeve Binchy), j'ai décidé de rester encore un peu de l'autre côté de la Manche, et c'est en Cornouailles et au coeur de Londres que j'ai finalement posé mes valises. On dirait bien que cette partie du globe me réussie car je m'y suis sentie très à mon aise et j'ai eu beaucoup de mal à prendre le chemin du retour. Il faut dire aussi qu'on se sent tout de suite à l'aise aux côtés de Tara Jupp...

 

 L'histoire se déroule au milieu des années cinquante et au début des années soixante. Tara Jupp est une jeune fille qui a grandi dans un petit village de Cornouailles. Elle a perdu sa maman et vit avec ses sept frères 51AlgLM4-HL._SY445_.jpget soeurs et son père dans un presbytère. C'est une jeune fille amusante et fantasque mais plutôt mal dans sa peau. Elle vit dans l'ombre de sa grande soeur, Lucy, qui ne peut mettre les pieds nulle part sans attirer l'attention de toute l'assemblée. Loin de lui en tenir rigueur, Tara l'adore et l'admire même si elles ont parfois du mal à se comprendre. Tara adore chanter et monter à cheval tandis que sa soeur ne jure que par les lieux chargés d'Histoire. Leur vie va basculer du jour au lendemain lorsqu'un producteur propose à Tara de l'emmener à Londres pour enregistrer un disque. Lucy est également de la partie puisqu'on lui propose de travailler dans une immense demeure victorienne qui doit être détruite prochainement. Une aventure incroyable attend les soeurs Jupp. Une aventure qui va les faire grandir, leur apporter une nouvelle façon de voir les choses et les faire changer à jamais. Quoi que...

 

 J'ai tout simplement adoré ce roman ! La première partie en Cornouailles avec le quotidien de la famille Jupp, les rêves et les espoirs de Tara, les amitiés et les amours que l'on voir fleurir et les lieux chargés d'Histoire est vraiment délicieuse. Je m'y sentais tellement bien que j'appréhendais un peu de quitter tout cela pour partir à Londres. Et pourtant, la seconde partie est tout aussi passionnante et je suis contente car la Cornouailles, bien que totalement différente de Londres,  n'est finalement jamais bien loin... 

 

 C'est jubilatoire de voir ces jeunes filles être propulsées du jour au lendemain dans un univers si différent de celui qu'elles ont toujours connu. Londres est une ville où on ne s'arrête jamais. Ca bouillonne de tous les côtés, la musique est partout et les soirées s'improvisent de tous côtés. C'est fascinant ! On y croise des personnages hauts en couleurs, excentriques à souhaits et vraiment inoubliables ! J'ai adoré Digby, son naturel et sa simplicité qui le rendent finalement encore plus excentrique que les autres, et aussi Clover, une femme atypique qui mélange habilement le moderne et l'ancien dans tout ce qu'elle entreprend et ce mélange c'est d'ailleurs exactement ce qu'elle est. C'est une femme moderne qui nous semble même en avance sur son temps et qui en même temps, à des manières et des valeurs d'un autre temps. Elle est assez difficile à cerner et pourtant, on la prend comme elle est car c'est ce qui la rend aussi unique et irrésistible. On s'attache tout de suite à elle sans aucune retenue. Elle vit dans une authentique maison victorienne où séjournent des artistes. Toute la déco est d'époque et elle y a instauré quelques règles amusantes comme le six o'clock club.

 

 J'ai vraiment tout aimé dans ce roman : les personnages, l'écriture de l'auteur, l'intrigue, le contexte. On se laisse porter par les événements et on a vraiment l'impression de se retrouver dans les années cinquante-soixante. Le contraste entre la vie électrique de Londres et le calme apaisant de la Cornouailles est saisissant et l'auteur a bien réussi à jongler entre les deux, tout comme elle a réussi à alterner humour et émotions. J'ai passé un merveilleux moment aux côtés de Tara. J'ai aimé son détachement et sa modestie par rapport à tout ce qu'elle vit et le dénouement est très bien choisi. C'est vraiment le genre de romans que j'aime. Un livre qui vous emmène ailleurs, vous fait vibrer et que vous refermez avec le sourire et tout de même une pointe de tristesse parce que vous n'avez aucune envie que ça s'arrête là. C'est un livre dans lequel on se sent bien, tout simplement, et ça, c'est vraiment ce que j'ai envie de lire en ce moment. Je me suis régalée et je vous le recommande chaudement !

 

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En quelques mots :

Un roman... GENIAL ! Des personnages irrésistibles et loin d'être superficiels. Un contexte extraordinaire et fascinant. Une intrigue très bien menée. Une écriture dynamique, pertinente et délicieuse. Bref, un joli voyage dont il serait dommage de se priver !


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2014-02-28T05:00:00+01:00

Le Cercle des amies

Publié par MyaRosa

Le Cercle des amies

(Circle of friends)

Maeve Binchy

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Catégorie(s) : Littérature irlandaise - roman contemporain

Edition / Collection : Pocket

Date de parution : 5 décembre 2013

Nombre de pages : 760

Prix : 8,10€

 

L'histoire :

Septembre 1957, jour de rentrée à l'université de Dublin. Parmi les étudiants qui se pressent dans les rues de la ville, trois jeunes filles : Benny, Eve et Nan. Pour ces jeunes filles, l'université, c'est l'unique moyen d'échapper au destin médiocre qui les attend. Celui d'une vie monotone dans un village de campagne comme Knockglen, où sont nées Benny et Eve, compagnes d'enfance. Nan, fille d'ouvrier ne rêve, elle, que d'un mariage prestigieux.Apprentissages, désillusions, révélations, la vie à vingt ans, dans la capitale, réserve bien des surprises...

 

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 Lorsque j'ai choisi ce livre, je n'avais jamais entendu parler de Maeve Binchy. J'ai craqué sur la jolie couverture et le résumé derrière lesquels je voyais un joli voyage, une immersion dans l'Irlande des années 50. Je n'avais pas fait attention au nombre de pages et pour être honnête, je crois que si je l'avais vu avant je ne me serai pas lancée dans cette lecture. Je sais, c'est stupide, mais j'ai beaucoup de mal à me lancer dans ce que j'appelle des pavés, tous ces livres qui font plus de 400 pages. J'ai un peu honte de l'avouer car je ne cherche pourtant pas des lectures faciles, vites lues, vites oubliées, mais j'associe sans le vouloir ces énormes livres à l'ennui. Et pourtant, les rares pavés que j'ai osé affronter se sont avérés être presque toujours de merveilleuses lectures. Et il en va de même pour celui-ci... Pas une seconde je n'ai trouvé le temps long et pour tout vous dire, mon seul regret concernant ce roman est de l'avoir déjà terminé et de laisser ici tous ces personnages dont j'ai partagé le quotidien pendant un moment.

 

 L'histoire se déroule en Irlande, à la fin des années cinquante. Eve et Benny sont les meilleures amies du monde. Elles vivent depuis toujours à Knockglen, un village un peu perdu où tout le monde connaît tout le monde et sont très excitées à l'idée de partir à Dublin pour leurs études. Là-bas, elles font la connaissance de Nan, une fille éblouissante et mystérieuse, mais aussi de Jack, Aidan, Sean, Carmel, Bill, Sheila,... Ils vont rapidement former un petit cercle d'amis que nous allons suivre au fil des mois. Amour, amitié, rêves, apprentissage de la vie, désillusions et révélations seront au rendez-vous !

 

 Comme j'ai aimé ce roman ! Si je devais le décrire sans trop en dire, je vous dirais que c'est comme regarder un bon feuilleton. C'est réconfortant, amusant et on l'on suit chaque petit rebondissement, chaque révélation avec beaucoup d'intérêt. Dans ce roman, il se passe tout et rien en même temps. On suit le quotidien de tout un tas de personnages, des tranches de vie. Il y a des petits moments qui pourraient paraître insignifiants mais sont délicieux et il y a aussi des secrets, des mensonges et des drames qui viennent pimenter le tout. Qu'est ce que c'est addictif et plaisant ! J'ai passé un très bon moment. Et puis que dire de Knockglen ? On nous parle de Dublin dans le résumé, mais il est surtout question de ce petit village endormi qui s'éveille sous nos yeux. C'est un personnage à part entière. J'ai l'impression d'y avoir séjourné, de connaître cet endroit comme ma poche, de pouvoir vous raconter tout un tas d'histoires sur chacun de ses habitants comme si j'y avais moi-même vécu. Quelle étrange sensation ! Ca m'a beaucoup plu !

 

 J'ai aimé suivre toutes ces histoires palpitantes et je me suis profondément attachée aux lieux et aux personnages. Benny, Eve, Mère Francis, Heather, Kit, Fonsie, Patsy, et bien d'autres... Ils sont tous tellement attachants ! Et il y en a d'autres que j'ai adoré détester et pourtant, l'auteur arrive même à les rendre plus humains à nos yeux. J'ai aimé voir tous ces personnages s'épanouir, s'aider, voir Benny s'émanciper un peu et devenir une femme. C'est un roman qui m'a fait rire, qui m'a fait hurler de rage et qui m'a aussi beaucoup émue. C'est un roman qui met l'amitié, l'entraide et la générosité à l'honneur. Je me suis régalée et je suis bien contente d'avoir encore de nombreux romans de Maeve Binchy à découvrir. Celui-ci date de 1990 et n'a pas pris une ride ! L'écriture de Maeve Binchy est absolument délicieuse. Elle avait un talent de conteuse incroyable. Elle décrit à merveille la condition des femmes dans les années cinquante et brosse un portrait très intéressant de l'Irlande de cette époque, partagée entre tradition et modernité.

 

 Je viens de découvrir qu'il existe une adaptation cinématographique de ce roman (qui porte le même titre) avec Colin Firth et Chris O'Donnell. L'avez-vous vue ? J'espère la voir très prochainement mais apparemment, le DVD n'est jamais sorti en version française. Quel dommage !

 

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En quelques mots :

Un roman très addictif qui se dévore comme un bon feuilleton télévisé. On suit les personnages et les nombreux rebondissements avec plaisir et émotions. C'est une lecture douillette et chaleureuse qui m'a énormément plu et j'espère pouvoir me plonger très prochainement dans un autre roman de Maeve Binchy.

 

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Voilà la bande-annonce du film ainsi qu'un passage délicieux sur Benny et Jack (à ne pas regarder en entier si vous n'avez pas lu le roman).


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2014-02-20T12:46:00+01:00

Astrid et Veronika (Linda Olsson)

Publié par MyaRosa

Astrid et Veronika

(Let me sing you gentle song)

Linda Olsson

JGCatégorie(s) : Littérature étrangère - Roman contemporain

Edition / Collection : Pocket

Date de parution : 16 janvier 2014

Nombre de pages : 283

Prix : 6,70€

 

L'histoire :

Une romancière de trente ans, de retour dans son pays natal, et une octogénaire, vivant en quasi-ermite à l'orée d'un village suédois, se lient d'amitié. Par petites touches, ces deux femmes meurtries, recluses dans leur solitude, racontent des drames qu'elles n'avaient jamais révélés à personne. Au fil des saisons, elles réapprennent à se souvenir des belles choses qu'elles croyaient à jamais oubliées : un air de musique, un sourire... Et à s'ouvrir de nouveau au monde.

 

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 Ce roman, je voulais le découvrir depuis très longtemps, surtout après avoir lu les billets très enthousiastes de Milly et d'Ingrid, et j'ai été ravie de découvrir qu'il sortait enfin en poche et avec une très jolie 51ipjwP3GZL._SY445_.jpgcouverture, en plus. C'est donc avec beaucoup d'impatience et d'attente que je me suis plongée dans l'histoire d'Astrid et de Veronika et j'en ressors bouleversée et totalement charmée. Quel roman, mais quel roman ! Je me doutais qu'il allait me plaire, mais je ne pensais pas que ce serait à ce point. Que de larmes versées, que de sourires et de rires durant cette lecture. Une chose est sûre, je n'oublierai jamais ces deux femmes.

 

 Ce roman, c'est l'histoire de deux femmes qui n'ont, en apparence, pas grand chose en commun. Veronika a la trentaine. Elle est romancière et revient dans son pays natal, la Suède, pour écrire son nouveau roman. Elle a loué une maison  modeste, à l'écart de tout, espérant y trouver l'inspiration. Astrid est une octogénaire qui vit dans la maison voisine. Elle n'a jamais quitté la Suède, sort très rarement de chez elle et ne parle à personne. On la dit même un peu sorcière. Jour après jour, ces deux femmes vont apprendre à se connaître et à s'apprivoiser. Elles vont partager leurs secrets et leurs peines et réapprendre ensemble à s'ouvrir au monde et à profiter de la vie.

 

 Il y a, dans ce roman, une atmosphère toute particulière qui m'a beaucoup plu. Une ambiance calme et 876.jpgsilencieuse qui, loin d'être ennuyeuse, m'a paru confortable et relaxante. Astrid et Veronika sont toutes les deux très renfermées et elles se comprennent souvent sans même avoir besoin de parler. Il y a entre elles des silences qui ne sont pas gênants et que l'on partage aussi avec plaisir. Elles ne parlent jamais pour ne rien dire. Elles se confient l'une à l'autre, reviennent sur des moments de leur passé dont elles n'ont jamais parlé à personne et sur lesquels elles ont, elles aussi, du mal à revenir. Elles profitent également des petits bonheurs qu'offre la vie en partageant des plaisirs simples : de longues promenades dans la nature, de simples mais délicieux dîners pris ensemble à la nuit tombée. Ensemble, elles observent le monde, la nature qui les entoure, ces petits riens qu'elles avaient presque oublié mais qui font tellement de bien et évoquent souvent, pour elles, des souvenirs profondément enfouis.

 

 Il y a des choses terribles dans ce roman. Des éléments du passé qui empêchent ces deux femmes d'avancer. couv15684784.jpgDes secrets terribles, des drames insurmontables dont elles n'arrivent pas à se relever, et pourtant, ensemble, elles vont essayer d'aller de l'avant. Ces deux femmes, avec leur sensibilité, leur pudeur, leur histoire, sont tellement touchantes ! Ce roman m'a fait ressentir une multitude d'émotions. J'ai beaucoup pleuré, mais j'ai aussi beaucoup ri et je pense que je devais avoir le sourire presque tout au long de ma lecture. Astrid et Veronika fait partie de ces romans inoubliables qui malgré leur noirceur, vous réconfortent et arrivent à vous remonter le moral, à vous donner envie de voir la vie du bon côté quoi qu'il arrive. Ce roman m'a émue comme rarement je l'ai été, et il aura une place de choix dans ma bibliothèque aux côtés de mes romans favoris, si chers à mon coeur, comme "Beignets de tomates vertes" de Fannie Flagg, "La Terre fredonne en Si bémol" de Mari Strachan ou encore "Les Heures lointaines" de Kate Morton. Un roman inoubliable que je relirai à coup sûr et que j'ai même déjà envie de relire.

 

En quelques mots :

Magnifique et émouvant, Astrid et Veronika est un roman inoubliable qui fait passer du rire aux larmes en un rien de temps. Les personnages sont irrésistibles et il y a dans ce livre une atmosphère toute particulière, réconfortante, apaisante et chaleureuse. A lire, à relire et à offrir !

 

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2014-01-27T07:38:00+01:00

Le Journal secret d'Amy Wingate (Willa Marsh)

Publié par MyaRosa

Le Journal secret d'Amy Wingate

(Amy Wingate's journal)

Willa Marsh

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Catégorie(s) : Littérature anglaise - Roman contemporain

Edition / Collection : J'ai Lu

Date de parution : 5 février 2014

Nombre de pages : 251

Prix : 6,70€

 

L'histoire :

La cinquantaine plutôt revêche, Amy Wingate, ex-professeure qui vit seule dans une étroite bicoque victorienne du bord de mer, se met à tenir un journal pour chasser son vague à l'âme. Pas très drôle ? Méfions-nous des apparences. D'abord, il y a cet imbroglio sentimental à rebondissements autour de Francesca et Simon, couple de trentenaires légèrement ridicules qui se piquent d'offrir à Amy une vie sociale. Et puis, cette complicité qui lie l'ex-professeure à Gary, punk, voleur à l'étalage, mais aussi catalyseur du retour sur le passé qu'elle entreprend grâce à son journal. De lourds secrets remontent à la surface. Amy doit dompter le passé... et remettre tout le monde dans le droit chemin. Mais comment ? Il n'y a qu'à lire par-dessus son épaule pour le savoir.

 

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 Après avoir été clouée au lit plusieurs jours à cause de la grippe, je reprends peu à peu les rennes du blog. J'ai profité d'une insomnie pour terminer ma lecture de ce roman dont j'avais hâte de vous parler. Cela faisait un moment que je voulais découvrir Willa Marsh, auteur contemporaine anglaise originaire du Sommerset, qui a notamment publié "Meurtres entre soeurs" et "Meurtres au manoir" - deux romans que j'ai envie de découvrir depuis longtemps. J'ignorais que Willa Marsh était un pseudonyme. Le saviez-vous ? Derrière ce nom se cache en fait l'auteur Marcia Willett qui a publié une vingtaine de romans mais malheureusement il y en a très peu qui ont été traduits en français. Parmi eux se trouve le roman "Une semaine en hiver" qui est dans ma PAL aussi. Je me disais bien que ce nom m'était familier ! Bref, tout ça pour vous dire que ça y est, j'ai enfin découvert la plume de Willa Marsh et que j'en suis très heureuse car je l'ai trouvé savoureuse et j'ai passé un délicieux moment.

 

 Amy Wingate a la cinquantaine. C'est une enseignante à la retraite qui vit seule dans une maison victorienne en bord de mer. Pour lutter contre ses accès de colère qui deviennent de plus en plus fréquents, Amy se lance, sans trop y croire, dans l'écriture d'un journal. Parce qu'elle est studieuse - forcément, une ancienne 9782746714496.jpgenseignante -, elle s'attelle quotidiennement à cette tâche. Elle commence par y décrire, avec beaucoup de cynisme et d'amertume, son entourage et ses amis et puis au fil du temps, la corvée devient un véritable plaisir qu'elle ne manquerait pour rien au monde et elle en vient même à se dévoiler, à revenir sur son passé, sur ses souvenirs qu'elle ne voulait surtout pas voir remonter à surface... Nous suivons Amy durant six mois et notre regard change du tout au tout. On apprend à la connaître, on comprend pourquoi elle est devenue cette femme revêche et solitaire et on s'attache à elle sans même s'en rendre compte.

 

 J'ai vraiment adoré ce roman. L'écriture de Willa Marsh est délicieuse. Il y a ce petit côté british adorable, ce ton suranné dont je ne me lasse pas et puis beaucoup de cynisme et de piquant. Notre Amy est carrément odieuse au début du roman. Elle a l'air d'une vieille femme bien élevée, toujours très polie - ce qu'elle est -, mais sous son air angélique se cache en vérité une femme au ton acerbe qui décortique et analyse les moindres faits et gestes de ses proches dans son journal. Après les sourires et les politesses à l'heure du thé, elle s'installe à son bureau pour se moquer et critiquer son entourage. Et pourtant, même si ça paraît difficile à croire, on s'attache à elle. Amy Wingate est loin d'être une femme hautaine. Elle a eu une vie difficile, a essayé tant bien que mal de se relever de plusieurs abandons et s'est forgée une carapace pour continuer à avancer sans se retourner. Mais ce journal et la rencontre d'un jeune délinquant vont pourtant l'amener à revenir sur ce qui la hante, à se livrer et même à se délivrer pour enfin aller de l'avant. Et malgré son air revêche et ce ton acerbe qu'elle emploie, Amy a un coeur immense et aide les autres à aller de l'avant sans rien attendre en retour.

 

 Et avec tout ça, j'ai failli oublier de vous parler de la maison d'Amy qui m'a tant fait rêver. Une demeure en bord de mer avec deux salons : un pour les connaissances et l'autre pour les proches. Le second est près du bureau d'Amy qui est situé face à la mer et du grenier qui renferme tous ses souvenirs. Il y a un feu de cheminée sur lequel on peut faire griller des toasts à l'heure du thé. C'est un endroit douillet et tout à fait charmant.

 

 J'ai beaucoup aimé la voir évoluer au cours de ses six mois, la voir se dévoiler petit à petit, ouvrir son coeur et s'ouvrir aux autres. Son cynisme me faisait beaucoup rire, au début du roman, mais je me disais que je n'aimerais pas la compter parmi mes amis, alors qu'à la fin du roman, je pensais tout le contraire. Je parle de la voir évoluer, mais c'est beaucoup plus que ça, en fait. C'est comme si Amy avait mis sa vie en suspens depuis des années et qu'elle reprenait enfin goût à la vie. Ce roman est vraiment une très belle surprise et je suis déjà impatience de me plonger dans les autres romans de l'auteur. Il y a dans ce roman, en prime, quelques délicieux passages sur la période de Noël. J'en ai d'ailleurs noté un que je voulais partager avec vous :

 

"C'est une journée magique. Je suis heureuse que le soleil brille et que l'air glacial nous mordille les joues. Une excitation furtive émane des guirlandes et des lucioles qui parent les rues et fait se presser les clients des magasins le long des trottoirs. Une chorale d'élèves chante des cantiques dans le square qui borde la cathédrale et un homme fait rôtir des marrons sur un chaudron. Gary se laisse éblouir à cette vision. Ses yeux brillent. Sa bouche sourit." (Page 113)

 

En quelques mots :

Ma première lecture de Willa Marsh et certainement pas la dernière ! J'ai adoré ce roman. Le ton acerbe du début est drôle et jubilatoire et, sans qu'on s'y attende, le roman devient plus sérieux, plus grave, plus émouvant et la vieille mégère du début devient une merveilleuse femme qu'on a envie de connaître davantage. Une belle surprise !


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2014-01-07T10:08:00+01:00

Les Furies de Boras et autres contes horrifiques

Publié par MyaRosa

Les Furies de Boras et autres contes horrifiques

(Samlade svenska kulter)

Anders Fager

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Catégorie(s) : Horreur - Fantastique - Littérature suédoise

Edition / Collection : Mirobole éditions / Horizons pourpres

Date de parution : 7 janvier 2014

Nombre de pages : 352

Prix : 21,50€

 

Présentation de l'éditeur :

La lande de Skanör voit s’écraser une météorite d’où émerge une créature avide ; cent cinquante et une personnes convergent des environs de Stockholm pour un suicide collectif ; une boutique d’aquariophilie est tenue par une femme étrangement proche de ses poissons… Dans ces contes horrifiques, Anders Fager s’empare des grands thèmes de la mythologie, du folklore et du fantastique pour créer des territoires sensuels et sombres, où il fait surgir des créatures d’épouvante. Mais le monstre n’est pas toujours celui qu’on imagine. Avec un humour noir confinant à la jubilation, l’auteur construit ses récits à coups de petits détails dissonants qui font basculer un quotidien banal : dans cet univers de cauchemar, dans ce monde dévasté, violence et folie sont partout.

 

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 J'étais vraiment impatiente et curieuse de découvrir cet ouvrage parce que j'aime beaucoup la littérature scandinave et les nouvelles d'horreur et aussi parce que l'auteur est comparé à Jhn Ajvide Lindqvist et à Stephen King, deux auteurs que j'aime beaucoup. De plus, j'aime les éditions Mirobole parce qu'elles nous font découvrir des ouvrages totalement méconnus venus des quatre coins du monde, toujours surprenants et qui ne manquent pas d'originalité. J'aime être surprise, lire des choses que je n'ai pas l'habitude de lire, qui sont loin de mon univers, qui m'entraînent ailleurs, me bousculent, m'interpellent. En cela, je dois dire que c'est un sans faute à chaque fois et cet ouvrage est vraiment très particulier.

 

 Anders Fager a évolué dans des univers très variés. Né en Suède, il a une maîtrise en Histoire antique, a conçu des jeux de rôles et de plateaux, a travaillé dans une bibliothèque et a même consacré quelques années de sa vie à son autre passion : le rock. Si je vous parle de cela, c'est parce qu'on retrouve tout cela dans ce recueil. La mythologie, la noirceur et le rock font partie intégrante des histoires racontées par Anders Fager. Cet auteur a publié trois recueils de nouvelles horrifiques (le premier a été publié en Suède en 2009) qui ont été très remarqués et dont les droits cinématographiques ont été vendus. Les éditions Mirobole ont choisi de publier une sélection de l'ensemble de son oeuvre en un seul volume. L'écriture d'Anders Fager est glaciale, crue, et terriblement noire.

 

 J'espère que vous avez l'estomac bien accroché parce que ce recueil va vous en faire voir de toutes les SvenskaKulter.jpgcouleurs ! L'auteur prend un malin plaisir à faire basculer l'ordinaire et à le transformer en véritable cauchemar. Il nous décrit la vie quotidienne avec tout ce qu'elle a de glauque, de sombre et de violent mais ne s'arrête pas là. Il fait intervenir des créatures fantastiques, des monstres venus tout droit de la mythologie et fait basculer cette banalité dans l'horreur la plus totale. Je dois vous prévenir qu'il faut tout de même un petit temps d'adaptation pour s'habituer à cet univers si particulier. La première nouvelle m'a vraiment déstabilisé. Je l'ai trouvé écoeurante et répugnante. J'ai beaucoup plus accroché avec la nouvelle "Joue avec Liam" qui nous parle d'un petit garçon qui suit un lapin et découvre un trou dans lequel vit une créature terrifiante et affamée. On oscille sans cesse entre imagination, réalité et cauchemar. On ne sait plus trop quoi penser, quoi croire. C'est vraiment déstabilisant. "Trois semaines de bonheur" m'a également chamboulé. Je ne m'attendais pas du tout à cette chute ! 

 

 J'ai trouvé ce recueil complètement hallucinant et je comprends mieux pourquoi on décrit l'univers de l'auteur comme de l'épouvante sous stéroïdes. L'univers créé par Anders Fager est complètement fou, à mille lieux de ce que j'ai l'habitude de lire. Je ne suis pas sûre que ce genre de lecture soit vraiment fait pour moi et je n'ai pas vraiment envie de m'endormir en ayant encore dans la tête des images de monstres visqueux, de poissons gluants et de créatures vivants dans les tourbières, mais moi qui voulais être surprise, j'ai été servie ! Si le glauque, le sexe débridé, l'étrange et le noir ne vous font pas peur, alors foncez faire la connaissance des personnages bien particuliers de Anders Fager. Vous ne serez pas déçus du voyage !

 

En quelques mots :

Un recueil horrifique surprenant et décapant, bien loin de ce que j'ai l'habitude de lire. Si vous avez envie de découvrir un univers étrange et cauchemardesque, complètement hallucinant, voici le livre qu'il vous faut ! Partez à la découverte des bas-fonds de la Scandinavie, n'ayez-pas froid aux yeux et aventurez-vous loin des sentiers battus, au coeur de la forêt et des marécages, là où vos pires cauchemars deviennent réalité. Et surtout, méfiez-vous des endroits les plus banals. Ils abritent souvent les créatures les plus sordides qui soient et méfiez-vous des apparences. Les monstres sont partout...


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2014-01-06T13:14:00+01:00

Arrive un vagabond (Robert Goolrick)

Publié par MyaRosa

Arrive un vagabond

(Heading out to wonderful)

Robert Goolrick

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Catégorie(s) : Littérature américaine / Drame

Edition / Collection : Pocket

Date de parution : 7 novembre 2013

Nombre de pages : 344

Prix : 6,70€

 

L'histoire :

Brownsburg, Virginie, 1948.

Une petite ville paisible, aux maisons bien alignées. On y vit en bon voisinage, dans la crainte de Dieu et le respect des convenances. Le soir, sous les vérandas, on boit du thé glacé. Quand arrive un vagabond... Au volant d'un vieux pick-up déglingué, il s'appelle Charlie Beale et s'attire vite l'affection générale. Celle d'un enfant, d'abord, puis l'amour d'une femme mariée... La passion vient d'entrer dans Brownsburg, emportant avec elle ce qui pouvait rester de pureté et d'innocence...

 

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 Cela fait maintenant plusieurs années que je souhaite découvrir les romans de Robert Goolrick, et c'est sur celui-ci que mon choix s'est porté parce que la quatrième de couverture a attisé ma curiosité, notamment la citation extraite du Figaro dans laquelle on le décrit comme "un film noir couché sur papier blanc". Tentant n'est-ce pas ? Après lecture, je rejoint totalement le point de vue de ce journaliste. Quelle atmosphère, quelle ambiance, quel charme dans les descriptions ! Vraiment, on se croirait dans un film ! L'écriture de Robert Goolrick est vraiment agréable et belle. Il ne fait aucun doute que je lirai ses autres romans.

 

 L'histoire de celui-ci se déroule après la guerre, en 1948, dans une petite ville de Virginie où tout le monde connaît tout le monde et où il ne se passe pas grand chose. Jusqu'au jour où débarque un nouveau venu, Charlie Beale, un homme libre et sans attaches qui s'accomode rapidement à sa nouvelle vie de sédentaire et décide de rester vivre là-bas. Mais l'arrivée de cet homme ne va pas être sans conséquence... Charlie Beale va bouleverser la vie de tout le monde en apportant avec lui la passion, le drame et les foudres de l'enfer. Désormais, plus rien ne sera comme avant...

 

 Ce que j'ai aimé dans ce roman ? Beaucoup de choses... J'ai aimé la description de cette Amérique rurale d'après-guerre, plus vraie que nature, sa chaleur étouffante, ses soirées passées sous les vérandas à refaire le monde ou à colporter des ragots, ce puritanisme qui régit la vie en société, le vide laissé par la guerre encore récente et tout le poids de l'Histoire. Les descriptions des paysages sont d'une précision à couper le souffle. On se croirait avec Charlie, à la belle étoile, au bord de l'eau, on a l'impression de sentir la chaleur étouffante de l'été, les odeurs de la terre balayée par le vent. La période de l'Histoire choisie par l'auteur est vraiment très intéressante car assez proche de nous et pourtant si différente que ce soit dans la place des femmes au sein de la société ou de celles des noirs ou encore de l'importance de la religion et de la peur de la damnation.

 

 J'ai adoré la façon dont l'auteur nous décrit Sylvan. Il a créé un personnage totalement fascinant. Belle, énigmatique et dangereuse ou jeune fille paumée, on ne sait pas vraiment comment la considérer. Elle s'est créé un personnage et on a parfois du mal à discerner le vrai du faux. Elle nous trouble autant qu'elle trouble Charlie et les habitants de Brownsburg. Et que dire de Sam, personne si attachant, si vrai, si pur... J'ai tellement aimé ces personnages... C'est vraiment à regret que je les quitte en refermant ce roman. Je serai bien restée un peu plus longtemps là-bas, à savourer un thé glacé en écoutant le silence ou en fredonnant une ballade entendue à travers le grésillement d'un vieux poste de radio. Le roman s'ouvre sur un incipit plein de sagesse qui nous met en garde et se referme sur un épilogue bouleversant.

 

 "Arrive un vagabond" est un roman noir d'une grande intensité. On sent durant toute la lecture que les choses vont mal se terminer. On ne sait pas encore quand ni comment et on est comme suspendu aux mots du narrateur. On s'accroche, on dévore les pages à toute vitesse, on attend ce moment où tout va basculer autant qu'on le redoute car on n'a aucune envie de voir tout se briser. Ce récit est celui d'un amour impossible, beau et cruel à la fois, celui d'un rêve inacessible qui voile la réalité, mais c'est aussi une histoire d'apprentissage de la vie, de perte d'innocence et de prise de conscience. L'auteur nous invite à regarder en arrière, à essayer d'imaginer toutes les histoires qui ont pu se dérouler dans les endroits que l'on connait sans qu'on en ait conscience et sans qu'on y pense jamais. Qui sait quelles tragédies ont pu se dérouler dans le village paisible que l'on a toujours connu ou dans les murs que l'on habite ? Robert Goolrick signe ici un roman captivant, terriblement noir et hypnotique.

 

En quelques mots :

Un roman qui m'a captivé du début à la fin. On a l'impression d'être non pas devant mais dans un film dont l'histoire se déroule dans l'Amérique rurale et puritaine des années 40. Instructif, passionnant et bouleversant, j'ai adoré ce livre qui est, par ailleurs, très bien écrit !

 

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Voilà comment l'histoire commence...

 

"Tout souvenir est une fiction, gardez bien ça à l'esprit. Bien sûr, il y a des événements dont on est certain qu'ils ont eu lieu, sur lesquels on peut sans hésiter mettre une date et une heure, à la minute près, mais, si on y réfléchit, ça concerne surtout ce qui arrive aux autres.

 

 Ce que je m'apprête à vous raconter s'est bel et bien produit - et, à peu de choses près, de la manière dont je vais le décrire. C'est une histoire vraie, du moins a-t-elle la vérité que lui ont laissée une soixantaine d'années passées à se la remémorer et à la répéter. Le temps modifie nos perceptions, et parfois la confusion s'en mêle. On pourra se rappeler un détail avec une précision implacable - le temps qu'il faisait, ou bien le reflet que le soleil glissant entre les pins noirs faisait miroiter à la surface ondoyante de la rivière, des broutilles même pas reliées à un événement en particulier - alors que d'autres faits, parfois majeurs, nous reviendront de manière complètement décousue, sans forme visuelle ou sonore. Les détails ont finalement plus de réalité que certains événements importants." (Page 13) 

 

Quelques extraits et citations :

 

"L'enfance est l'endroit le plus dangereux qui soit. Personne n'en sort indemne. [...] Si l'on devait y rester toujours, on ne vivrait pas très vieux." (Pages 141 & 150)

 

"Il y a des choses qu'on ne dit pas. On se contente de les porter." (Page 240)

 

"Sauver une vie, c'est sauver le monde. [...] Rien qu'une vie parmi des milliards, et ça change tout. Et pas seulement pour celui qui est sauvé." (Page 246)

 

"Le jour de l'anniversaire d'un enfant, tout est différent. Chaque instant est nimbé de grâce, d'une lumière de tout l'être - la conscience que chaque geste, chaque parole sont un geste et une parole d'anniversaire. Les gens savent qui vous êtes, ce jour-là." (Page 247)

 

"C'est tellement facile, de casser. Mais, une fois brisées, il est des choses qui ne se réparent jamais. Des plaies qui ne cicatrisent pas. Des deuils dont on ne se relève pas." (Page 290)

 


 

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2013-12-14T12:57:00+01:00

Belle époque (Elizabeth Ross)

Publié par MyaRosa

Belle époque

Elizabeth Ross

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Catégorie(s) : Littérature contemporaine américaine - Young adult

Edition / Collection : Robert Laffont / R

Date de parution : 14 novembre 2013

Nombre de pages : 416

Prix : 17,90€

 

L'histoire :

Lorsque Maude Pichon s'enfuit de sa Bretagne natale pour échapper à un mariage dont elle ne veut pas, elle monte à Paris, ville-lumière en ébullition à la veille de l'exposition universelle de 1889. Hélas, ses illusions romantiques s'y évanouissent aussi rapidement que ses maigres économies. Elle est désespérément à la recherche d'un emploi quand elle tombe sur une petite annonce inhabituelle : « On demande de jeunes filles laides pour faire un ouvrage facile. » L'Agence Durandeau propose en effet à ses clients un service unique en son genre : le repoussoir. Son slogan ? « Louez un faire-valoir, vous en deviendrez d'emblée plus attirante. » Étranglée par la misère, Maude postule...

 

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 Après ma lecture de l'album "La Mélodie du bonheur", j'avais follement envie de retourner à Paris, à l'époque de l'exposition universelle. Ce roman est donc tombé à pic. Sa sublime couverture et le fait que imagesNBUIKJ.jpgl'histoire soit inspirée d'une nouvelle de Zola ont achevé de me convaincre et j'en suis ravie car je ressors de cette lecture absolument charmée et enthousiasmée.

 

 Maude, une jeune provinciale décide de quitter sa Bretagne natale pour rejoindre Paris. Lassée de son petit village où il ne se passe jamais rien et effrayée par les projets que nourrit son père, elle s'enfuit sans regarder en arrière. Malheureusement, la ville de ses rêves est loin de lui offrir ce qu'elle espérait. Elle qui se voyait déjà vendeuse dans une boutique de luxe, se retrouve sans le sou, obligée d'accepter à contre-coeur un emploi particulier, celui de faire-valoir. Maude est embauchée pour son physique jugé quelconque censé mettre en valeur la beauté de ses futures clientes. C'est ainsi qu'une porte s'ouvre pour elle sur le grand monde parisien. Maude découvre l'univers dont elle a toujours rêvé, celui du luxe et de la beauté, mais à quel prix ?

 

 Cette histoire est librement inspirée d'une nouvelle de Zola : "Les Repoussoirs" que l'on retrouve à la fin du livre. Le sujet abordé est délicat, scandaleux et il est encore pleinement d'actualité à l'heure où tout le monde mise sur la beauté et l'apparence. J'ai vraiment adoré suivre Maude à la découverte du Paris de 1889. L'écriture d'Elizabeth Ross est très plaisante et ses descriptions de Paris m'ont vraiment charmé. On navigue entre les différents quartiers et les différentes classes, découvrant ainsi le contraste édifiant entre la vie des riches et celle des pauvres, et tout ce qui peut se vendre...

 

 Tout m'a passionné dans cette histoire, que ce soit les personnages, l'intrigue, les lieux. J'ai vraiment eu le Sans-titre-1-copie-1.jpgsentiment d'être ailleurs, de visiter Paris à une autre époque, de pousser les portes du Chat Noir puis celles de l'opéra Garnier et d'apercevoir la Tour Eiffel encore inachevée. On passe sans cesse des quartiers populaires grouillants de vie et de misère aux quartiers luxueux où tout n'est qu'illusion. On parle bien sûr aussi de la condition des femmes, à l'époque. De celles qui ont d'autres aspirations qu'un mariage arrangé et tentent de lutter pour aller au bout de leurs rêves tandis que d'autres sont prêtes à tout pour atteindre la gloire. L'Art sous toutes ses formes est également au coeur du roman : artistes des rues, opéra,, musique, peinture, expositions, photographie,... C'est fascinant ! Vraiment, je me suis régalée et n'ai pas vu le temps passer. J'ai beaucoup aimé la relation compliquée qui naît entre Maude et Isabelle et j'ai été agréablement surprise de découvrir un petit passage qui se déroule à la période de Noël. On voit également les saisons défiler et modifier notre vision de Paris, comme sur une carte postale. Quelle atmosphère, quelle ambiance ! J'aurais bien aimé passer encore plus de temps avec Maude...

 

ET.jpg"L'Opéra Garnier me fait penser à une pâtisserie. Un chou à la crème tout blanc décoré de fleurettes roses, de crème marbrée et de cocardes en sucre. On se bouscule dans le foyer comme sur les quais de la gare Montparnasse la veille de Noël mais les amateurs d'opéra, vêtus de soieries et de dentelle, paradent sous la lumière qui ruisselle des lustres, contrairement aux pauvres voyageurs éreintés et couverts de suie."

(page 218)

 

"Le rideau se lève et les premières mesures du prélude me donnent déjà la chair de poule. Les lumières révèlent un autre monde, un autre siècle ; les décors ont beau être en carton-pâte, j'ai l'impression d'avoir été transportée dans l'Egypte ancienne, où l'on va me raconter l'histoire d'une jeune princesse. Aïda entonne son premier chant et c'est comme si elle chantait avec ma propre voix, mon propre coeur. Dans le silence de l'opéra, j'ai cette sensation qu'elle chante pour moi et pour moi seule. Le public a disparu, mes voisins de fauteil s'évanouissent à l'arrière-plan. Je ne comprends peut-être rien à l'italien, mais ce que je comprends, c'est qu'Aïda cache un secret que tous ignorent. Tout comme moi." (pages 221-222)

 

BVN.jpg"La tour s'affine à mesure qu'elle s'élance vers les cieux, comme si elle tentait d'atteindre les nuages, tendant le cou à la façon d'une girafe. C'est une émotion extraordinaire qui m'étreint lorsque j'étudie cette créature de métal encore inachevée." (page 246)

 

"Je me vois déjà en train d'arpenter à pas lents les pièces d'une vaste demeure résonnant d'échos et abritant les vestiges d'une France qui n'existe plus. Des jardins monteraient les parfums entêtants de la fleur d'oranger et de la lavande. Pour la première fois de ma vie, l'horizon serait vraiment radieux." (page 300)

 

"Claquemurée dans ma chambre, je regarde la neige tomber. Cela fait des heures qu'il neige ainsi, à gros flocons. On dirait des pétales de pivoine. Si je devais sortir dans la nuit noire et froide, peut-être verrais-je une armée de domestiques perchés aux fenêtres des étages en train de semer des fleurs aux quatre vents, par pleines poignées, juste pour le plaisir de leurs maîtres. Après tout ce que j'ai pu voir, cela ne m'étonnerait qu'à moitié que les riches soient capables de remédier aux caprices du ciel." (page 335)

 

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En quelques mots :

Inspirée par la nouvelle de Zola, "Les Repoussoirs", Elizabeth Ross a décidé d'en faire un roman. Pari risqué qu'elle relève haut la main ! Je me suis régalée à visiter Paris à la veille de l'exposition universelle. Ce roman est très bien écrit et nous fait ressentir beaucoup de choses. Paris s'active, brille de mille feux, nous éblouit par ses merveilles, bouscule nos sens et nous fascine. L'histoire est scandaleuse, dérangeante et captivante. Des romans comme celui-ci, j'en voudrais plus souvent...

 


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2013-11-23T13:08:00+01:00

Vilaines filles (Megan Abbott)

Publié par MyaRosa

Vilaines filles

(Dare me)

Megan Abbott

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Catégorie(s) : Littérature américaine - Roman noir - Drame

Edition / Collection : JC Lattès

Date de parution : 30 octobre 2013

Nombre de pages : 350

Prix : 20,90€

 

L'histoire :

Addy et Beth sont fortes, dures à cuire, inséparables et invincibles. Membres de l’équipe de pom-pom girls du lycée, « parce qu’il faut bien quelque chose pour occuper le vide de l’adolescence ». Elles sont parfaites : leurs jambes galbées, leur ventre plat, leurs queues-de-cheval de la même longueur, leur maquillage irréprochable. Une nouvelle coach arrive au lycée et les choses commencent à changer. Grande, belle, intimidante, elle est parfaite elle aussi et place beaucoup d’espoir dans l’équipe. Toujours élégante, autoritaire, la coach mène la danse et les filles tombent vite sous sa coupe. Elles sont prêtes à tout pour obtenir ses faveurs : devenir sans cesse plus rapides, plus fortes, plus résistantes et plus minces, quitte à se faire vomir. Leur monde insipide et sans profondeur se resserre. Mais un jour, la coach franchit la ligne de trop…

 

monavis

 

 Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais l'an dernier, j'ai découvert la plume de Megan Abbott avec son roman " La Fin de l'innocence" et ce livre m'a tellement captivé et fasciné que je n'ai pas arrêté d'en parler depuis. C'est donc avec beaucoup d'attentes et d'impatience que je me suis plongée dans son dernier roman BHDM.jpgparu en français, et même si j'ai toujours une petite préférence pour "La Fin de l'innocence", celui-ci est vraiment dans le même esprit et m'a totalement envoûtée.

 

 Megan Abbott continue d'explorer les troubles de l'adolescence et s'intéresse, cette fois, aux cheerleaders (pom-pom girls). Elle décortique l'état d'esprit de ces filles et les motivations qui les poussent à se donner corps et âme et à aller souvent jusqu'aux limites les plus extrêmes de leurs corps. Ambition démesurée, jalousie, désirs, amour et vengeance sont au programme...

 

 Nous suivons Addy et Beth, deux meilleures amies cheerleaders inséparables qui vont voir leur petit monde bouleversé lorsqu'une nouvelle coach intègre leur clan. Cette nouvelle coach, déroutante et fascinante, va leur mener la vie dure JOIIKH.jpget les pousser encore plus loin. Peut-être même un peu trop loin... Une chose est sûre, après son arrivée, rien ne sera plus jamais comme avant...

 

 Je suis, encore une fois, bluffée par le talent de Megan Abbott. Elle parle de l'adolescence avec beaucoup de justesse. Ses mots sont durs, souvent crus, mais ça sonne tellement juste ! En dehors de l'intrigue qui n'a rien d'extraordinaire, l'auteur nous plonge dans une atmosphère toute particulière, aussi malsaine que fascinante. J'avais déjà eu ce sentiment lors de ma lecture de "La Fin de l'innocence". Il y a dans ces récits quelque chose de malsain, de très sombre et même de dangereux. On sait que tout ça ne peut que mal se terminer et on est totalement subjugués. L'ambiance est pesante et elle est tellement spéciale et importante qu'elle domine finalement l'intrigue. Ca m'a fait penser au roman jeunesse "Ce que j'ai vu et pourquoi j'ai menti" de Judy Blundell qui m'avait séduite pour les mêmes raisons et aussi à Cat Clarke qui, d'une matière très différente, analyse aussi les troubles et la complexité de l'adolescence avec beaucoup de finesse mais dans un style plus direct qui s'adresse davantage aux adolescents. L'auteur tisse habilement sa toile, nous prend dans ses filets et ne nous lâche plus. Cette histoire exerce sur nous une sorte de fascination malsaine. On ne peut plus s'en détacher... Brrr c'est effrayant et jubilatoire. Je suis déjà impatiente de me plonger dans ses autres romans et je vous recommande grandement ces deux titres que j'ai dévoré et dont je me souviendrai encore longtemps. Si vous aimez les romans noirs et les atmosphères étranges et inquiétantes, vous allez être servis !

 

 En quelques mots :

Roman d'ambiance, étrange et dérangeant, "Vilaines filles" nous captive autant qu'il nous effraie. C'est très troublant. L'auteur décortique les troubles de l'adolescence et nous délivre un roman terriblement sombre et surtout très addictif. Quelle atmosphère ! J'ai adoré !



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2013-10-23T09:06:00+02:00

Pardonne-lui (Jodi Picoult)

Publié par MyaRosa

Pardonne-lui

(The Storyteller)

Jodi Picoult

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Catégorie(s) : Littérature américaine - Drame

Edition / Collection : Michel Lafon

Date de parution : 12 septembre 2013

Nombre de pages : 473

Prix : 20,50€

 

L'histoire :

Sage Singer est une solitaire. Elle dort le jour et travaille la nuit dans une boulangerie, où elle oublie les blessures de la vie en pétrissant le meilleur pain de la ville. Quand elle rencontre Josef Weber, un vieil homme insomniaque, Sage a enfin le sentiment d’avoir trouvé quelqu’un à qui se confier. Malgré leurs différences, chacun devine les cicatrices intimes de l’autre, et une amitié inattendue voit le jour.

Jusqu’au soir où Josef lui révèle le terrible secret qu’il cache depuis soixante ans et lui demande la plus incroyable des faveurs : le tuer. Confrontée à un choix moral impossible, Sage fouille dans l’histoire de sa famille pour tenter de résoudre son dilemme. Mais alors qu’elle plonge dans les horreurs de la Seconde Guerre mondiale à la recherche de la vérité, elle découvre que la frontière est parfois bien floue entre amour et trahison, justice et vengeance. Et elle devra répondre à la plus difficile des questions : certains actes sont-ils impardonnables ?

 

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 Il y a quelque temps, j'ai découvert Jodi Picoult avec le roman "Le Pacte" qui m'a beaucoup marqué. J'avais été impressionnée par sa façon d'analyser l'âme et les sentiments. J'avais trouvé son récit et les questionnements qui en découlent pertinents et brillants. Je dois l'avouer, j'ai choisi ce titre pour des raisons futiles. La couverture me plaisait beaucoup et lorsque j'ai vu le nom de l'auteur, j'ai eu envie de me lancer. Je ne savais pas du tout de quoi il serait question dans cette histoire et en raison de la couverture, j'imaginais un récit chargé d'histoire, de souvenirs et de romantisme. Ce fût en partie le cas, mais j'étais loin de me douter que cette histoire serait aussi terrifiante et sombre, bien loin des romans à l'eau de rose...

 

 J'ai tout de suite été charmée par Sage, une jeune femme solitaire et peu sûre d'elle qui semble porter un lourd fardeau et préfère s'isoler et vivre en marge de la société. Sage est boulangère et ça m'a beaucoup plu de découvrir toutes les douceurs qu'elle prépare et parfois même leurs secrets de fabrication. J'avais l'impression de sentir ses muffins au caramel et aux noix de pécan, les petits pains à la cannelle nappés d'une épaisse couche de sucre glace, le chocolat chaud et même la tranche de ciabatta tartinée de confiture de fraises. Quel délice ! Cette jeune fille si solitaire se lie finalement d'amitié avec un vieux monsieur qui lui fait une révélation surprenante et lui demande de l'aider à mourir... L'histoire prend alors une toute autre dimension et nous plonge dans les méandres de l'Histoire, en plein coeur de la seconde guerre mondiale...

 

 J'ai été totalement fascinée par cette histoire malgré les horreurs qui nous sont racontées, un peu comme cette curiosité morbide que nous décrit l'auteur en prenant pour exemple les accidents de la route qu'on ne peut s'empêcher d'observer lorsque l'on passe à côté. J'ai été totalement submergée par les émotions, passant sans cesse de la colère à la tristesse. C'est une fiction mais ça ressemble terriblement à un témoignage... J'ai eu l'impression de voir toutes ces scènes terribles se dérouler sous mes yeux. J'ai versé beaucoup de larmes en lisant ce livre. J'ai été choquée par certains passages qui m'ont poussé à arrêter ma lecture le temps d'encaisser partagée entre l'envie de savoir à tout prix ce qui allait se passer ensuite et l'envie de faire une pause parce que c'était difficile de subir tous ces chocs et ses émotions en si peu de temps. Malgré son épaisseur, ce roman se lit très rapidement et il n'y a pas du tout de longueurs. La seule chose qui m'a ralenti dans ma lecture, ce sont les émotions et les larmes qui me poussaient à réfléchir à cette histoire et à la chance que l'on a de ne pas avoir vécu en temps de guerre. Cela fait une semaine que je lis ce roman, et j'y pense jour et nuit. Ania et Minka me hantent et leurs histoires me captivent autant qu'elles m'effraient.

 

 Jodi Picoult traite le sujet de manière intelligente. Elle reste neutre et objective et ne place pas d'un côté les méchants et de l'autre les gentils. Son propos est nuancé. Elle nous montre que les choses ne sont pas si simples, que rien n'est jamais tout noir ou tout blanc, qu'il y a du bon et du mauvais en chacun de nous. Pour se faire, elle donne la parole à la victime et au bourreau, ce qui s'avère être un choix risqué mais judicieux. De plus, j'ai adoré ce contraste entre le début du roman plutôt léger et la suite qui devient très, très noire. Je n'ai rien vu venir et en cela, je trouve la couverture française bien choisie puisqu'on est d'autant plus surpris par la suite de l'intrigue...

 

 J'ai adoré la façon dont est construit le roman. On navigue entre passé et présent et entre fiction et réalité Sans titre 1car l'écriture tient également une place importante dans ce récit. Il est question du pouvoir des mots, de ces histoires qui vous captivent et ne vous lâchent plus et de la part de vérité qu'il y a dans toute fiction. J'ai adoré ce côté de l'histoire qui s'applique justement à ce roman aussi et les références qui reviennent au cours du récit comme ce personnage qui devient une Shéhérazade des temps modernes. Les allégories, métaphores et corrélations sont tellement pertinentes ! Jodi Picoult a vraiment un talent immense pour analyser avec finesse des sujets complexes et c'est également une conteuse hors-pair. J'ai eu l'impression de voir toutes les scènes du livre, de mes yeux. Moi aussi, je suis restée scotchée à l'histoire d'Ania, attendant la suite avec impatiente, et je me suis posée beaucoup de questions sur les liens entre son histoire et celle de Minka, entre ce roman et la réalité... Le récit est très varié, on a parfois l'impression de lire un témoignage, d'autres fois un roman contemporain plein de douceur, d'humour et de romantisme et d'autres fois, un conte macabre et effrayant.

 

 C'est un récit troublant et terriblement addictif qui pose une question très intéressante : Peut-on tout pardonner ? J'ai lu et aimé ce roman comme si je faisais partie de l'histoire. J'ai aimé autant le fond que la forme, je me suis attachée aux personnages, je me suis posée des tas de questions et ce roman m'a tellement émue que je sais que je ne l'oublierai jamais. C'est le plus beau roman qu'il m'ait été donné de lire sur le sujet et l'un des plus beaux romans que j'aie lus. Il rejoint immédiatemment l'étagère de mes romans préférés. Bien sûr, le sujet est terrible et on n'en sort pas indemne, mais il est essentiel de ne pas oublier les choses terribles qui ont eu lieu il n'y a pas si longtemps que cela... Je vous conseille fortement de lire ce roman qui ne peut laisser personne indifférent...

 

En quelques mots :

Difficile de résumer en quelques mots tout ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre. Il y aurait des milliards de choses à dire et en même temps, ce ne serait pas aussi fort et percutant que le livre en lui-même alors vraiment, n'hésitez-pas, découvrez-le. Ce roman est unique et inoubliable et je vous garantie que vous ne pourrez rester de marbre face à une telle histoire...

 

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NB : J'ai envie de vous citer beaucoup de passages alors comme pour "Avis de tempête", je prépare un autre billet avec quelques extraits...


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2013-10-13T14:04:00+02:00

Un Ange à la fenêtre (Darcie Chan)

Publié par MyaRosa

Un Ange à la fenêtre

(Mill River Recluse)

Darcie Chan

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Catégorie(s) : Littérature américaine - Drame - Romance

Edition / Collection : MA / Pôle romans

Date de parution : 5 novembre 2013

Nombre de pages : 295

Prix : 17,90€

 

L'histoire :

Cela fait bientôt soixante ans que Mary McAllister vit seule, sans jamais sortir de sa luxueuse maison de marbre blanc, construite au sommet d’une colline surplombant la petite ville de Mill River. Ses liens avec le monde extérieur sont rares : quelques lettres, les visites d’un vieux prêtre et la fenêtre de sa chambre donnant sur la ville en contrebas. Pour la plupart des habitants de Mill River, la maison et son occupante restent un mystère. Seul le père O’Brien connait l’histoire de Mary et le secret qui la maintient enfermée.

 

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 J'ai totalement flashé sur cette jolie couverture et j'ai choisi de me plonger dans ce roman sans même savoir JJHHG.jpgde quoi il parlait. L'éditeur présente ce roman comme une histoire d'amour. Impossible de passer à côté de cet énorme bandeau qui gâche un peu la couverture, je trouve. Bien sûr, il est question d'amour dans ce roman, mais pas comme on l'imagine. C'est un roman qui parle surtout de générosité, d'altruisme et d'amitié.

 

 Mary McAllister vit seule dans son immense demeure de marbre depuis plus de soixante ans. Nul ne sait vraiment pourquoi elle reste enfermée. Nul de la connaît. Les enfants disent même que c'est une sorcière... Le seul à la connaître vraiment est le père O'Brien. Il sait tout ou presque de son histoire, de ses secrets, de ce qui la maintient enfermée, loin de tous depuis presque toujours.

 

 On navigue entre passé et présent, découvrant la jeunesse de Mary, les HGFFRT.jpgépreuves qu'elle a traversé, les proches qu'elle a perdu au fil des années, et ce qui a fait d'elle ce qu'elle est devenue... On découvre également ce que pensent les habitants de Mill River de cette vieille femme qui ne sort jamais de chez elle. On apprend à les connaître, eux aussi.

 

 Même si l'intrigue est prévisible et qu'il y a malheureusement beaucoup de coquilles et de problèmes de ponctuation dans cette traduction (hormis le choix du titre que j'aime beaucoup), j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman et à découvrir les histoires et les petits secrets de chacun. Ils ont tous traversé des épreuves difficiles, certains sont endeuillés, d'autres vivent en marge de la société et se sentent seuls, certains vivent avec des regrets et n'ont plus l'espoir kjh.jpgde voir leurs rêves se réaliser. J'ai adoré Ruth, Daisy, Mary, Connor et le père O'Brien, entre autre. Il y a vraiment des personnages irrésistiblement attachants et inoubliables dans ce roman et ils ont tous des particularités qui les rendent attachants. Il y a par exemple une femme qui concocte des potions d'amour et de guérison et qui tente de survivre en faisant le bien autour d'elle, il y a également un homme qui ne peut s'empêcher de voler toutes les petites cuillères qui croisent son chemin et qui a terriblement honte de cette addiction. Il y a aussi cette femme qui prépare de merveilleuses tartes aux cerises ainsi que des roulés à la cannelle à tomber par terre et qui a toujours un mot gentil ou une épaule réconfortante pour chacun. Il y a aussi cette petite fille qui a perdu sa maman mais qui est courageuse et déjà déterminée à aider les autres ou encore cette femme qui a toujours souffert de son obésité et ne s'est jamais sentie aimée ou désirée. Et puis il y a cette autre femme, qui rêve de se faire des amis et de s'intégrer, mais qui n'y arrive pas...

 

 C'est une jolie lecture, réconfortante et chaleureuse comme un bon feu de cheminée et une tasse de thé. kjhmljhh.jpgC'est aussi une excellente idée de lecture de Noël. Un livre qui parle de générosité et d'amour, d'altruisme et de rédemption dans un décor charmant où neige et gourmandises sont au rendez-vous. Sans être lourd ou moralisateur, ce livre nous montre que l'on fait tous des erreurs, que l'on a tous des défauts mais qu'il faut faire KKHB.jpgde notre mieux pour rendre les autres heureux. Il nous montre que les petits gestes qui ne nous demandent pas beaucoup peuvent apporter beaucoup aux autres et que même si on n'y arrive pas ou même si on n'a pas les moyens de faire tout ce que l'on voudrait pour aider son prochain, l'essentiel est d'essayer, de faire de son mieux. C'estun livre qui vous apporte du réconfort et de l'amour et qui vous donne envie d'en offrir aux autres sans rien attendre en retour. L'histoire de Mary est touchante et inoubliable. C'est une belle leçon de vie et de sagesse.

 

En quelques mots :

"Un Ange à la fenêtre" est une jolie découverte. Un roman émouvant et chaleureux qui apporte du réconfort et que j'ai lu avec beaucoup de plaisir et d'émotions. L'intrigue est prévisible et le roman est, par moment, assez cliché, mais qu'importe. On a une longueur d'avance sur certains personnages et on est impatient de découvrir les réactions qu'ils auront en apprenant la vérité. C'est une lecture parfaite pour les soirées d'hiver ou les fêtes de fin d'année, où bonté et générosité sont de mise. Une lecture pleine d'espoir et d'optimisme. 

 

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2013-09-09T08:02:00+02:00

Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour

Publié par MyaRosa

Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour

(Breather. A zombie's lament)

S.G. Browne

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Catégorie(s) : Littérature américaine - fantastique - humour

Edition / Collection : Mirobole éditions

Date de parution : 2 mai 2013

Nombre de pages : 378

Prix : 21€

 

L'histoire :

Andy vit en paria depuis sa résurrection spontanée après un accident de voiture. Ce nouveau zombie n’a pour morne horizon que le cellier familial, où il cuve les grands crus de son père, et ses réunions mensuelles aux Morts-Vivants Anonymes.

Mais lorsqu’un zombie solitaire l’initie aux bienfaits régénérateurs de la chair humaine, Andy décide de lutter pour ses droits civiques. Débute alors un voyage improbable qui le mènera de la morgue au rôle très médiatisé de porte-parole de la cause zombie, en passant par des séjours à la SPA reconvertie dans l’accueil de zombies fugueurs et aux plateaux d’Oprah Winfrey. Sombrement drôle, étrangement touchante et suffisamment saignante, l’odyssée du premier mort-vivant contestataire de l’Histoire vous fera probablement mourir de rire. Mais auparavant, vous devrez avoir fait connaissance avec tous les amis d’Andy…

 

monavis

 

 Les zombies sont à la mode, en ce moment. Je n'y connais pas grand chose, mais ça m'intrigue et ce roman FRKKBG.jpgm'attirait particulièrement. C'est un savant mélange d'humour, de détails gore et... d'amour ! Oui, oui, c'est assez surprenant, je vous l'accorde, et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça fonctionne plutôt bien ! S.G. Browne a déjà écrit des romans noirs humoristiques (notamment dans la collection Série Noire de Gallimard), il n'en est donc pas à son coup d'essai, et ça se sent. Ce roman est bien construit et j'ai beaucoup aimé ce mélange des genres qui en fait un livre complètement décalé et déjanté ! C'est drôle, absurde et touchant à la fois.

 

 Dans le monde créé par S.G. Browne, certains morts reviennent à la vie sous forme de zombies et essaient de retrouver une existence normale. Mais ils sont très mal acceptés par la société, sont traités comme des parias, rejetés par leurs proches et certains tentent de militer pour améliorer leurs conditions de vie. Après un accident de voiture qui a tué sa femme, Andy est devenu zombie. 8733282Un zombie comme on en voit dans les films, avec les lèvres scellées et la cheville qui traîne par terre. Il est retourné vivre chez ses parents, mais son père le rejette complètement et sa mère n'ose pas l'approcher. Il se fait souvent insulter, se rend aux réunions des morts-vivants anonymes et doit éviter de sortir seul la nuit au risque de se faire démembrer par un respirant. Sympa, non ?

 

 J'ai passé un très bon moment en compagnie d'Andy. J'ai adoré l'imagination de l'auteur et son humour noir décapant et hilarant. Il a vraiment eu une bonne idée en intégrant les zombies à la société actuelle et si cette situation arrivait vraiment, je suis certaine que les choses ne se passeraient pas d'une autre façon. C'est un récit intelligent, drôle, loufoque et surprenant. Il y a beaucoup de rebondissements, des répliques chocs et le récit est très bien construit. J'ai adoré et j'ai passé un très bon moment. Je crois qu'un projet d'adaptation au cinéma est déjà bien avancé, et je suis vraiment curieuse de voir ce que cela va donner.

 

En quelques mots :

S.G. Browne m'a épaté avec ce récit très bien ficelé à l'humour grinçant et aux nombreux rebondissements. Je n'ai pas vu le temps passer et j'ai adoré suivre Andy dans sa nouvelle vie de zombie, semée d'embûches mais pleine de surprises. Voilà une lecture qui ne manque pas de piment !


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