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litterature etrangere

2014-10-12T21:37:00+02:00

Summerset Abbey, tome 1 : Les Héritières (T. J. Brown)

Publié par MyaRosa

Summerset Abbey, tome 1 : Les Héritières

(Summerset Abbey)

T. J. Brown

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Catégorie(s) : Roman historique - Drame - Romance

Edition / Collection : France Loisirs

Date de parution : avril 2014

Nombre de pages : 382

Prix : 18,95€

 

L'histoire :

Londres, 1913. Prudence a grandi auprès de Rowena et Victoria, qu’elle considère comme ses sœurs, oubliant parfois qu’elle n’est que la fille de la préceptrice. À la mort de sir Philip, les deux orphelines sont recueillies par leur oncle au domaine de Summerset Abbey, mais pour rester avec elles, Prudence doit accepter de rejoindre le rang des domestiques. Alors que le monde moderne frappe à la porte du manoir, la jeune femme se retrouve face à son destin.

 

monavis

 

 Difficile de ne pas penser à la série télévisée Downton Abbey en voyant la couverture et le titre de ce roman. Même si j'avais un peu peur d'y trouver un pâle copier-coller, je me suis laissée tenter et je ne regrette pas du tout de l'avoir fait ! Il y a des petites choses qui m'ont fait tiquer mais malgré cela, j'ai été charmée par l'univers de Summerset Abbey. Il s'agit en fait du premier tome d'une trilogie. Le second tome est déjà disponible et le troisième devrait arriver chez nous au début de l'année prochaine.

 

 Après la mort de leur père, Rowena et Victoria partent vivre quelque temps chez leur oncle dans le domaine familiale de Summerset Abbey. Elles n'ont pas eu une enfance ordinaire puisque leur père avait des idées 876655.JPGplutôt modernes et leur laissait beaucoup plus de libertés que n'en ont d'ordinaire les jeunes aristocrates. Elles ont d'ailleurs été élevées avec Prudence, la fille de leur préceptrice. Prudence, bien qu'issue d'un milieu plus modeste, a toujours connu le luxe et a été choyée. C'est donc un terrible choc lorsqu'elle se retrouve reléguée au rang de femme de chambre de celles qu'elle considérait jusqu'alors comme ses propres soeurs. Le temps passe et les choses se compliquent lorsqu'il devient évident que cette situation qui devait n'être que provisoire est devenue permanente. Le fossé se creuse entre les trois filles qui ont de plus en plus de mal à se supporter et nourrissent des rêves diamétralement opposés.

 

 J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman. Le contexte déjà est totalemet captivant : le début du XXème siècle, l'époque où le monde commence à changer. Certains aspirent à un renouveau tandis que l'aristocratie s'accroche désespérement aux traditions. Et puis, il y a ces jeunes qui ne savent plus très bien où se placer. Issus de milieux très favorisés, ils profitent de nombreux avantages dont ils ne sont parfois même pas conscients. Ils ne sont pas tous prêts à y renoncer et parlent pourtant sans arrêt de progrès et de nouveautés. Ils se sentent presque prisonniers tandis que d'autres envient et jalousent leur situation privilégiée. T. J. Brown insiste vraiment sur les différences entre les classes, les bonnes manières, ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Ca m'a beaucoup plu ! On voit vraiment la façade et l'envers du décor, que ce soit du côté des riches ou du côté des pauvres. Secrets, trahisons, jalousies, manipulations, chaque classe en a à revendre ! Le sort de Prudence n'en est que plus touchant. Elle ne trouve sa place nulle part. Il y a un gros décalage entre elle et les domestiques qui d'ailleurs ne l'acceptent pas et en même temps, elle est totalement rejetée par les gens bien nés. On la voit se débattre, essayer de faire au mieux pour s'en sortir sans pour autant blesser ses soeurs même si elle se sent trahie.

 

 J'ai vraiment beaucoup aimé les personnages de ce roman. T. J. Brown a bien pris le temps de nous présenter les trois filles. Victoria a la santé fragile et elle est très émotive. Elle se passionne pour la botanique et cache quelques secrets et des traits de caractère insoupçonnés que l'on découvre au fil du roman. Rowena est l'aînée, la forte, celle a qui on demande de tout assumer alors qu'elle ne l'a pas choisi. Je l'ai trouvé touchante car on lui demande et on lui reproche beaucoup de choses sans jamais prendre le temps de se demander ce qu'elle ressent vraiment au fond d'elle-même. De plus, elle endosse toute la responsabilité de choix qui ne sont pas les siens. Ses proches ne semblent pas vraiment la connaître car ce que l'on découvre d'elle au fil des chapitres est bien différent de la Rowena qu'ils nous décrivent. Quant à Prudence, j'en ai déjà parlé plus haut. Elle est totalement perdue et on la comprend. Elle change de vie du jour au lendemain, se voit rejetée des deux côtés et se rend compte que la vie qu'elle croyait être la sienne ne lui est plus accessible...

 

 Et puis, il y a aussi plein de personnages secondaires très intéressants. Une adorable vieille femme un peu sorcière, un jeune domestique qui rêve de devenir fermier-vétérinaire, des jeunes garçons qui ressemblent à des princes charmants de contes de fées, un aviateur beau comme un Dieu mais terriblement impertinent et imprévisible, une femme de chambre prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut, etc... Il y a des descriptions de Summerset Abbey qui sont à couper le souffle. Des pièces sublimes, de somptueux bals, des sorties qui prennent des allures de contes de fées et des scènes qui se déroulent à la période de Noël qui m'ont vraiment charmée, notamment la décoration de la demeure familiale, les sapins que l'on retrouve partout à l'intérieur et puis la matinée passée à patiner sur le lac gelé. Mes yeux en pétillent encore ! Mais méfiez-vous des 987654BHapparences... Il ne fait pas bon vivre à Summerset Abbey. En plus de toutes ces histoires de jalousie, on raconte de terribles choses sur cet endroit. Des disparitions, des accidents, des suicides et des secrets qui ne doivent surtout pas être révélés... Tous les ingrédients sont réunis pour en faire une bonne saga. En tout cas, moi, j'ai adoré et je suis impatiente de lire la suite !

 

 

En quelques mots :

Une immense demeure digne des plus beaux contes de fées. De terribles secrets. Des mensonges. De l'amour. De la haine et de la jalousie. Des fantômes qui semblent hanter les lieux... Une chose est sûre, on ne risque pas de s'ennuyer à Summerset Abbey !

 

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Un petit extrait pour la route ?


"C'était la seconde fois qu'elle rendait visite à nanny Iris chez elle. Elle aimait presque autant le cottage que la vieille dame. Il était bâti au milieu d'une petite prairie un peu triste et dénudée en cette saison, mais qui devait se couvrir de fleurs sauvages au printemps et en été. Les tons de miel du toit de chaume contrastaient joliment avec le rouge de la vigne vierge. Deux larges fenêtres montaient la garde de part et d'autre de la porte d'entrée. Une clôture protégeait le petit jardin potager [...] On aurait dit une maisonnette de fée ou la chaumière dans laquelle une princesse bannie attendrait son prince charmant. Elle l'avait dit à nanny Iris lors de sa première visite et ne s'était pas laissée démonter par le grand éclat de rire qu'avait déclenché sa remarque.

Victoria huma le riche parfum de beurre des scones avant de mettre la plaque à refroidir sur le bord de l'évier en pierre, puis elle revint auprès de nanny Iris qui préparait une infusion d'origan." (Pages 126-127)


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2014-10-06T11:58:00+02:00

Une vie entre deux océans (M. L. Stedman)

Publié par MyaRosa

Une vie entre deux océans

(The Light between oceans)

M. L. Stedman

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Catégorie(s) : Littérature australienne - Roman contemporain

Edition / Collection : Le Livre de Poche

Date de parution : 1er octobre 2014

Nombre de pages : 521

Prix : 7,90€

 

L'histoire :

Après avoir connu les horreurs de la Grande Guerre, Tom Sherbourne revient en Australie. Aspirant à la tranquillité, il accepte un poste de gardien de phare sur l’île de Janus, un bout de terre sauvage et reculé. Là, il coule des jours heureux avec sa femme, Isabel. Un bonheur peu à peu contrarié par leurs échecs répétés pour avoir un enfant. Jusqu’à ce jour où un canot vient s’échouer sur le rivage. À son bord, le cadavre d’un homme, ainsi qu’un bébé, sain et sauf. Pour connaître enfin la joie d’être parents, Isabel demande à Tom d’ignorer les règles, de ne pas signaler « l’incident ». Une décision aux conséquences dévastatrices…

 

monavis

 

 Il y a des histoires qui nous marquent à jamais. Des récits qu'on n'oublie pas. Qui nous bousculent. Nous bouleversent. Le premier roman de M. L. Stedman est de ceux-là. Ce roman me tentait depuis des mois et j'ai profité de sa sortie en poche pour le découvrir. Pour tout vous dire, je n'avais pas prévu de le lire tout de suite. J'avais déjà commencé un autre roman, mais par curiosité, j'ai eu envie de lire quelques pages, juste pour m'en faire une idée avant d'aller dormir. Il était déjà tard et j'étais fatiguée. Pourtant, je n'ai pu reposer ce roman qu'au beau milieu de la nuit, après en avoir dévoré la moitié. C'est dire s'il m'a plu... Et le lendemain, je me suis même levée plus tôt pour pouvoir en continuer la lecture.

 

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 Cette histoire m'a vraiment hypnotisée. Elle est terrifiante et bouleversante. Je n'ai pas pu m'empêcher de me mettre à la place de chacun des personnages et de me demander ce que j'aurais fait à leur place. Ce roman m'a vraiment chamboulée et je pense que je vais avoir du mal à passer à autre chose, car même quand je ne le lis pas, j'y pense encore, je m'interroge, j'essaie de comprendre. Il y a une tension dramatique intense et insoutenable durant une bonne partie du roman. On a le coeur serré, les larmes aux yeux. On se sent mal pour tout le monde. On est en colère mais on ne sait plus vraiment contre qui. C'est un roman qui aborde beaucoup de sujets tels que l'amour sous toutes ses formes (amour du coeur, amour du sang), la perte d'un être cher, le pardon, la solitude, les regrets et les remords. On parle aussi de la vie, de son côté terriblement injuste mais aussi des belle choses qu'elle nous offre. Il est question aussi de nos choix, de toutes ces décisions que l'on prend et qui changent nos vie à jamais. Peut-on revenir en arrière ? Peut-on avoir une deuxième chance ? Doit-on pardonner et oublier pour avancer ? Le contexte choisi, l'après-guerre, renforce le côté sombre et dramatique de cette histoire. Les personnages sont déjà tous meutris, blessés par la vie et par la perte d'êtres chers et tentent de se reconstruire, de croire en l'avenir avant que ne leur soit porté un autre terrible coup.

 

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 Ce roman m'aura fait verser beaucoup de larmes. Que d'émotions et de douleurs dans cette histoire, mais aussi et surtout tellement d'amour ! J'ai dévoré ce roman. Je n'ai repris mon souffle que pour calmer ce trop plein d'émotion qui me submergeait parfois. J'ai eu, à plusieurs reprises, envie de hurler de rage et de colère, de jeter le livre, puis de le serrer contre mon coeur. On assiste, impuissant, au malheur de tous les personnages qui se sentent totalement seuls, incompris. On voudrait les aider, mais on a l'impression d'être, justement, de l'autre côté de l'océan. Si proche et si loin à la fois... C'est un roman terrible mais aussi tellement lumineux ! Il y a malgré tout beaucoup d'espoir, d'optimisme et de sagesse. Je me rends compte que je n'en ai même pas parlé dans mon billet puisque j'ai surtout mis l'accent sur la tension dramatique et les émotions, mais j'ai adoré toutes les descriptions de l'océan, la vie en bord de mer, l'isolement du gardien de phare, ... J'ai maintenant envie d'offrir ce livre à tout mon entourage, de le recommander à tous ceux que je croise et je sais déjà que je ne l'oublierai jamais. J'ai même déjà envie de le relire.

 

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En quelques mots :

Coup de coeur pour ce roman sublime et bouleversant. Une vraie claque !

Un roman intense. A lire absolument !

 

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"Parfois, on est du côté des chanceux. Parfois, c'est le pauvre diable en face qui tire la paille la plus courte, et on n'a plus qu'à se taire et faire avec." (Page 259)

 

"La ville tire un voile sur certains événements. C'est une petite communauté où chacun sait que la promesse d'oubli est parfois aussi importante que celle du souvenir. Des enfants peuvent grandir en ignorant tout des folies de leur père dans sa jeunesse, ou du frère illégitime qui vit à une cinquantaine de kilomètres de chez eux et porte le nom d'un autre homme. L'histoire, c'est ce sur quoi on se met d'accord. C'est ainsi que la vie continue - protégée par le silence qui anesthésie la honte." (Page 237)

 

"Si la guerre avait appris quelque chose à la jeune fille, c'était à ne rien tenir pour acquis : il n'était jamais prudent de repousser ce qui vous importait. La vie pouvait vous arracher ce que vous chérissiez, et il n'y avait alors plus aucun moyen de le récupérer. C'est ainsi que grandit en elle un sentiment d'urgence, un besoin de saisir une occasion. Avant tout le monde" (Page 80)

 

"[...] la famille ne fait jamais partie du passé. Vous l'emportez partout avec vous, où que vous alliez." (Page 75)

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A découvrir aussi :

couv32547080.jpg ¤ couv56515751.jpg ¤ couv49514827.gif.jpg ¤


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2014-09-14T09:20:00+02:00

Le Bonheur, après tout... (Deborah McKinlay)

Publié par MyaRosa

Le Bonheur, après tout...

(That part was true)

Deborah McKinlay

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Catégorie(s) : Roman contemporain - Littérature américaine

Edition / Collection : City éditions

Date de parution : 5 mars 2014

Nombre de pages : 254

Prix : 17,90€

 

L'histoire :

Isolée dans son petit village anglais, Eve décide d'écrire à son auteur favori, un Américain qui habite une maison en bord de mer. Elle n'imagine pas que ce courrier n'est que le début d'une intense correspondance. Derrière les voiles de l'anonymat procuré par la distance, Eve et Jack se livrent. Liés par leur amour de la cuisine, leurs lettres contiennent des confidences qu'ils ne peuvent pas faire à d'autres. Jack est en panne d'inspiration, sa femme vient de le quitter et il n'est pas très satisfait de sa vie. Quant à Eve, elle se sent seule et ne parvient plus à comprendre sa fille. L'écrivain et la mère de famille s'épaulent, se conseillent. Leur correspondance, de plus en plus intime, bouleverse progressivement leurs vies. Et s'il était possible d'être heureux, après tout ?

 

monavis

 

 J'ai découvert ce roman, il y a quelques mois, lors d'un petit tour à la librairie. La couverture et le titre m'ont tapé dans l'oeil et comme j'aime beaucoup les publications des éditions City et les romans épistolaires, je n'ai pas pu résister. Je suis étonnée de ne pas l'avoir croisé sur la blogosphère jusqu'à maintenant.

 

 Pour ne rien vous cacher, le début de ma lecture a été plutôt décevant. Je m'attendais à un roman entièrement épistolaire alors qu'en fait il s'agit d'un roman tout à fait classique avec par-ci, par-là quelques 0000.jpglettres. On suit la vie des deux protagonistes. Eve mène une existence calme et tranquille en Angleterre. Elle est plutôt solitaire et même si c'est elle qui fait le premier pas en envoyant une lettre à Jack, un auteur qu'elle apprécie, c'est quelqu'un d'extrêmement timide. On découvrira d'ailleurs, au fil des pages, à quel point cette timidité - qui est en fait bien plus que cela - la ronge. Jack, quant à lui, vit aux Etats-Unis, dans une grande maison en bord de mer. Il est divorcé et même si les femmes lui tournent autour, il est à un tournant de sa vie. Il n'en peut plus de ces relations sans lendemain, de ces journées tièdes et sans saveur qui se suivent et depuis quelque temps, il n'arrive même plus à écrire. Il aspire à autre chose mais ne sait pas vraiment ce qu'il cherche ni où il va. Il ne se reconnaît plus lui-même. Ces deux personnes qui ne semblent pas avoir grand chose en commun vont partager une correspondance intime et amicale, basée d'abord sur leur amour pour la cuisine,  qui va les aider à avancer et à prendre un nouveau départ.

 

 Quand je dis que j'ai été déçue, c'est surtout parce que je trouvais que ça manquait d'émotions. Il m'a fallu un bon bout de temps avant que je puisse m'attacher voire même m'intéresser aux personnages, surtout à Jack que je trouvais plutôt antipathique. Les descriptions de son quotidien - mis à part les passages sur la cuisine - me paraissaient totalement insipides. Je ne sais pas si c'était le but de l'auteur ou si je n'ai juste pas commencé ce roman au bon moment, mais contre toute attente, j'ai aimé. J'ai même beaucoup aimé cette lecture. Ca m'a pris du temps, mais j'ai finalement apprécié les personnages et fini par comprendre leurs réactions. La fin est vraiment inattendue, pleine de surprises et... émouvante !

 

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 Ce n'est certes pas le roman de l'année ni une lecture indispensable et inoubliable, mais c'est un joli roman douillet, exactement ce que j'aime lire à cette période de l'année quand l'automne arrive et que la température baisse, blottie sous un plaid avec un bon chocolat chaud. J'ai parfois ressenti la même chose qu'à la lecture de "L'école des saveurs". Il y a parfois un peu trop de bons sentiments et un gros manque de subtilité pour que ça sonne juste, mais on finit par l'oublier et on savoure pleinement cette petite bulle de bonheur qui nous est offerte. Tous les passages sur la cuisine et la gourmandise sont absolument délicieux. Il y a des descriptions savoureuses de petits moments cosy et réconfortants comme je les aime. Rien que pour cela, je ne regrette pas cette lecture. Et puis, il y a tous ces conseils de cuisine, ces recettes partagées. Quel régal ! C'est dommage car j'aurais aimé retrouver plus de recettes à la fin de l'ouvrage, or il n'y en a que deux : les cookies aux cacahuètes de Mamie Cooper et le gâteau de Noël de Grand-Mère. Il n'y a plus qu'à tester et j'aurais, c'est certain, une tendre pensée pour Eve et Jack. Non, vraiment, cette lecture aura été spéciale et surprenante et j'en garderai finalement un joli souvenir.

 

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En quelques mots :

Plutôt décevante au départ, cette lecture aura été pleine de surprises et de rebondissements et contre toute attente, je l'ai finalement beaucoup aimé. Pas une lecture indispensable ou inoubliable, mais un roman douillet et réconfortant qui donne la part belle à l'amitié et à la cuisine.

 

 

Extraits à venir...


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2014-09-09T19:35:00+02:00

Mémoire d'une nuit d'orage (Nancy Pickard)

Publié par MyaRosa

Mémoire d'une nuit d'orage

(The Scent of Rain and Lightning)

Nancy Pickard

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Catégorie(s) : Littérature américaine - Drame - Roman policier

Edition / Collection : Pocket

Date de parution : 22 mai 2014

Nombre de pages : 441

Prix : 7,90€

 

L'histoire :

A Rose, au Kansas, la terre est dure, séchée par le soleil, et les orages sont dévastateurs. Cette nuit de 1986, c'est sur la maison des Linder que s'abat la foudre : au matin on découvre le corps de Hugh-Jay, le fils aîné, assassiné. La belle Laurie, son épouse, a disparu, laissant derrière elle leur fille Jody. Alcoolique et violent, Billy Cosby est le coupable évident. Vingt-trois ans plus tard, le procès est révisé, et Billy sort, libre. Jody, qui avait pris soin de tenir son passé tragique à distance, voit sa vie basculer à nouveau. Mensonges, rancunes et jalousies ressurgissent, la ville s'embrase et un nouvel orage gronde...

 

monavis

 

 Difficile à décrire, "Mémoire d'une nuit d'orage" est un roman envoûtant et terriblement addictif qu'on a beaucoup de mal à reposer lorsqu'on l'a commencé. L'auteur a réussi à mêler habilement plusieurs genres, prenant le meilleur de chacun, pour nous livrer une histoire pleine de suspense où l'amour, la haine et la violence s'entremêlent. J'ai tout de suite été charmée par la plume de Nancy Pickard et par les superbes descriptions qu'elle nous fait du Kansas. La terre sèche, les grands espaces à perte de vue, la chaleur, les dures journées de labeur au ranch, les cowboys, les orages terrifiants,... On s'y croirait !

 

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 Dans la petite ville de Rose, il ne se passe pas grand chose et tout le monde connait tout le monde. Les Linder sont un peu les célébrités locales. Ils possèdent presque toutes les terres et les plus gros élevages du comté. Ils pourraient être jalousés, mais ils sont surtout aimés et respectés par tous car en plus d'être modestes et de vivre simplement, ils sont toujours là pour aider les autres et donner un coup de main de bon coeur. Ce sont d'honnêtes travailleurs qui fournissent aussi du travail et donnent une seconde chance à beaucoup d'hommes du coin. Alors, quand Hugh-Jay, le fils aîné est retrouvé assassiné et que sa femme, Laurie, demeure introuvable, c'est toute une ville qui est en deuil. Le coupable est aussitôt arrêté, mais le mystère plane toujours sur la disparition de Laurie. Et puis il y a Jody... Une petite fille de trois ans qui perd son père et sa mère dans la même nuit. Une nuit d'orage qui ne cessera de la hanter... La petite fille grandit, tente de se reconstruire, jusqu'à ce qu'un coup de théâtre vienne tout bouleverser. Vingt-trois ans plus tard, Billy, le meurtrier, est remis en liberté. Il se pourrait bien que cet événement inattendu vienne tout remettre en question et semer le trouble parmi les habitants et dans le coeur de Jody...

 

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 J'ai passé un très bon moment en lisant ce roman et j'ai tout aimé. Les descriptions fabuleuses du Kansas qui m'ont donné envie d'en apprendre plus et de lire d'autres romans se déroulant dans le même contexte. L'atmosphère singulière et envoûtante. L'intrigue, surprenante et pleine de rebondissements. Le portrait dressé par l'auteur de la vie au ranch. Et puis la famille Linder, si complexe qu'elle méritait bien un livre entier. C'est le genre de famille qui fascine et effraie en même temps. Le genre de famille soudée et prête à tout pour sauver l'un des leurs. On dirait une meute de loups, un clan. Tout le monde a son mot à dire sur ce que fait et ce que pense chacun, ce qui doit être terriblement pesant. Mais ils ont aussi cette force et cette chance d'être unis et ensemble, de partager de longs repas en famille. Des repas qui sont préparés avec amour par la douce Annabelle, la mère et grand-mère de ce clan. Elle m'a beaucoup touchée par sa force, son courage, son amour inébranlable pour les siens et la façon dont elle se bat pour que sa famille reste soudée. Elle est bienveillante, attachante et a toujours de charmantes attentions pour ses petits protégés.

 

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 Avec finesse et psychologie, l'auteur prend le temps de nous faire découvrir et surtout comprendre chaque personnage, ses rêves, ses espoirs et ses désillusions, si bien qu'on a l'impression de tous les connaître et d'avoir, nous aussi, toujours vécu dans la petite bourgade de Rose et ses alentours. Je me suis imaginée en cowgirl, cheveux au vent, et même si je n'aurais jamais pensé dire cela, ça m'a plu. Ca m'a même beaucoup plu ! J'ai eu l'impression de partager les repas des Linder, de goûter les fameux steaks grillés de Chase, le poulet frit d'Annabelle et sa sauce dont tout le monde raffole. C'était comme si j'étais aux côtés de Jody lorsqu'elle découvre que l'image qu'elle avait de ses parents et plus particulièrement de cette nuit-là n'est pas tout à fait juste. L'auteur m'a totalement transportée dans cet univers, elle m'a fait voyager, m'a fait frémir et trembler, m'a fait craindre le pire. Je me sentais comme Jody. J'avais soif de vérité et en même temps je craignais de la découvrir. Cette lecture m'aura tenu en haleine d'un bout à l'autre et je suis déçue. Oui, déçue. Pas déçue de la fin, loin de là, mais déçue de devoir laisser le Kansas et tous ces personnages que j'aimais tant derrière moi...

 

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En quelques mots :

J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup aimé. Rien que pour les descriptions du Kansas et de la vie au ranch, ce livre vaut le détour. Les personnages sont très intéressants et le suspense est maintenu jusqu'au bout. Mon seul regret ? L'avoir déjà terminé !

 

 

 

A découvrir aussi :

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2014-07-31T19:28:00+02:00

L'école des saveurs (Erica Bauermeister)

Publié par MyaRosa

L'école des saveurs

(The School of Essentials Ingredients)

Erica Bauermeister

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Catégorie(s) : Roman contemporain - Littérature américaine

Edition / Collection : Le Livre de Poche

Date de parution : 4 mai 2011

Nombre de pages : 251

Prix : 6,60€

 

L'histoire :

Un jour, la petite Lilian se lance un défi fou : si elle parvient à guérir sa mère de son chagrin en cuisinant, elle consacrera son existence à la gastronomie. La magie d'un chocolat chaud aux épices opère et, une vingtaine d'années plus tard, Lilian anime tous les premiers lundis du mois un atelier de cuisine dans son restaurant. L'École des saveurs réunit des élèves de tous horizons qui, de l'automne au printemps, vont partager des expériences culinaires, découvrir la force insoupçonnée des épices, capables par leur douceur ou leur piquant, d'éveiller des ardeurs inconnues et de guérir des peines anciennes... Un savoureux roman culinaire, une ode à la gourmandise et aux sens.


 

monavis

 

 Ce livre me faisait de l'oeil depuis plusieurs années, et c'est finalement grâce à Ingrid que j'ai sauté le pas. Dès les premières pages, j'ai été totalement charmée. Imaginez un peu... Il est question d'une femme toujours plongée dans les livres et d'une petite fille qui se lance dans la cuisine par curiosité mais aussi et surtout pour "sauver" sa maman et lui redonner goût à la vie. Comment résister ? Pour tout vous dire, j'ai été tellement émue et séduite par le début de ce roman que je l'ai relu plusieurs fois. J'ai tellement aimé que j'aurais voulu que tout le livre parle de cette histoire mais malheureusement, ce n'est que l'incipit et on passe rapidement à autre chose sans jamais y revenir. Quelle frustration ! Néanmoins, c'est une belle entrée en matière...

 

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 Nous suivons ensuite Lillian qui tient un restaurant et donne un cours de cuisine tous les lundi soirs. Les cours de Lillian sont assez atypiques et informels et vont apporter quelque chose à chaque élève. On suit les 8766433890.jpgpersonnages durant les cours, mais aussi en dehors. On en apprend plus sur eux au fil des pages, on découvre leur vie et ce que représente pour eux la cuisine. Chaque saveur, chaque dégustation fait ressurgir chez l'un ou chez l'autre des souvenirs émouvants. Il y a dans ce livre beaucoup d'amour et d'amitié. L'auteur met en avant l'importance de se recentrer sur l'essentiel, de prendre le temps d'observer, d'écouter, de savourer chaque instant. Les passages liés à la cuisine sont vraiment délicieux. Les descriptions de plats et d'ingrédients mettent vraiment l'eau à la bouche et donnent envie de se lancer sans plus attendre dans la confection de bons petits plats. D'ailleurs, c'est bien dommage qu'on ne retrouve pas quelques recettes à la fin du livre...

 

  J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture pleine de chaleur et de générosité. photo(68)On se sent bien dans la cuisine de Lillian. On y resterait bien un peu plus longtemps. J'ai apprécié les souvenirs des élèves qui refont surface grâce aux différents plats concoctés. Il y a des passages délicieux sur des souvenirs de voyage, des petits bonheurs racontés avec passion, de délicieuses descriptions et des petits riens qui font tout... Néanmoins, j'ai trouvé ce roman assez inégal. Même si certaines histoires m'ont émue, j'ai trouvé que ça sonnait parfois un peu faux. C'était tellement plein de bons sentiments que j'avais l'impression que l'auteur voulait émouvoir le lecteur à tout prix, et du coup ça n'a pas toujours fonctionné. J'ai même parfois eu l'impression de lire un livre de développement personnel. Ca manquait un peu de subtilité et je n'ai pas retrouvé la délicatesse qui m'avait tant charmée dans le début du livre. Néanmoins, il y a des messages qui m'ont beaucoup plu et je garderai quand même un très bon souvenir de cette lecture délicieuse qui est une ode à la vie, à l'amitié, à la gourmandise et à l'amour. L'auteur nous encourage à rendre exceptionnel le quotidien, et ça, ça me plait beaucoup ! Et puis, il y a des passages tellement beaux, tellement délicats... Ce serait dommage de les manquer.

 

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En quelques mots :

Pas le coup de coeur que j'espérais, mais une jolie lecture à savourer et à consommer sans modération. Le début est totalement irrésistible !

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Rendez-vous demain pour lire quelques extraits de ce roman. ;)

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2014-07-18T14:51:00+02:00

Vice & Vertu (Mon amie Odalie)

Publié par MyaRosa

Vice & Vertu (Mon amie Odalie)

(The other typist)

Suzanne Rindell

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Catégorie(s) : Littérature américaine

Edition / Collection : Fleuve éditions

Date de parution : 12 juin 2014

Nombre de pages : 315

Prix : 19,50€

 

L'histoire :

Ce matin de 1924, quand Rose Baker, sténo-dactylographe au commissariat du Lower East Side, lève les yeux de sa machine à écrire, elle est saisie par la beauté, l'élégance et le magnétisme de sa nouvelle collègue. Elle n'est pas la seule, car Odalie envoûte tout le monde sur son passage. Pour Rose, jeune femme sans éclat, marquée par la rigueur de son éducation religieuse, cette rencontre signe le début d'une nouvelle vie. Et les deux femmes, pourtant aux antipodes l'une de l'autre, deviennent vite inséparables. Au contact d'Odalie, Rose perd ses repères, renie ses principes, découvre la grande vie et le monde interlope, celui des bars clandestins et des bootleggers. Mais bientôt, la fascination que Rose voue à son amie se meut en véritable obsession...

 

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 Voilà un roman que j'étais impatiente de découvrir et je ne suis pas du tout déçue. J'ai aimé me plonger dans l'univers fantasque et scandaleux des années folles et découvrir Rose et Odalie évoluer dans ce milieu. Elles sont tellement différentes l'une de l'autre ! Rose mène une vie calme et rangée. Elle a grandi dans un orphelinat et vit dans une pension de famille. Elle est solitaire, ne roule pas sur l'or, et il n'y a pas grand chose à dire sur sa vie en dehors de son travail de sténo-dactylographe dans un commissariat. C'est une femme très conservatrice pour qui la rigueur, la bienséance et la justice sont les maîtres-mots. Sa vie tranquille va être bousculée lorsque la mystérieuse Odalie fait irruption dans sa vie. Cette nouvelle collègue de travail est tellement charmante, tellement fascinante, tellement différente d'elle que Rose se retrouve hypnotisée dès le premier instant. Odalie la prend rapidement sous son aile et va lui faire découvrir un univers qui lui était jusqu'alors totalement inconnu, celui du grand luxe et des soirées clandestines. Mais qui est vraiment la sulfureuse Odalie ? Rose sait-elle vraiment dans quoi elle met les pieds ?

 

 J'ai dévoré ce roman. Suzanne Rindell arrive sans peine à nous transporter à l'époque des années folles et l'on suit avec plaisir et fascination cette histoire qui nous est racontée par Rose. Nos deux héroïnes ne pourraient pas être plus différentes, à première vue, et pourtant malgré la rigueur et le sérieux qui la caractérisent, Rose a en elle l'envie de s'émanciper, d'acquérir plus de libertés, comme bon nombre de femmes à cette époque. On a l'impression qu'elle ne se connaît pas vraiment elle-même et elle va se découvrir peu à peu grâce à Odalie. Il y a dans ce livre une atmosphère assez difficile à décrire qui m'a beaucoup plu. On y retrouve la légèreté et l'insouciance des années folles mais il y a dans l'air comme un parfum de scandale et une menace qui plane. On sait que les choses vont mal tourner et on attend autant qu'on redoute que ça éclate.

 

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 Outre l'intrigue pleine de suspense et de mystères, j'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur nous décrit l'époque. On se rend compte que c'est une période charnière, que beaucoup de choses sont en train de changer et que rien ne sera plus jamais comme avant la guerre. Comme je le disais plus haut, il y a de l'insouciance et de la légèreté dans l'atmosphère comme dans les actes des protagonistes, mais on ressent aussi toute leur désillusion. Odalie l'explique très bien dans certains passages du livre. On a l'impression que tout le monde se voile la face, tente d'oublier quelque chose et l'ambiance si détendue et festive qui règne lors de toutes les soirées auxquelles Odalie et Rose assistent nous apparaît de plus en plus fausse, au fil des pages. C'est comme une comédie, une vaste blague auquel tout le monde jouerait sans se l'avouer. J'ai trouvé cela totalement fascinant !

 

 L'écriture de l'auteur m'a vraiment beaucoup plu. D'ailleurs, j'ai noté des dizaines et des dizaines de passages et je vais avoir beaucoup de mal à faire un choix pour en sélectionner juste quelques uns. J'ai trouvé ce roman très bien écrit et la lecture en est fluide et agréable. Il n'y a pas de passages qui m'ont semblé longs ou inutiles. Tout a un sens. La construction de ce roman est brillante et bien pensée. On est totalement absorbé par l'histoire, si bien qu'on passe parfois à côté de choses évidentes. Il y a beaucoup de mystères et de suspense tout au long des pages et la fin est plus que troublante. On ressort de cette lecture un peu frustré car les questions se bousculent dans notre esprit. Je pense qu'il y a différentes façons d'interpréter les choses et je n'arrive pas bien à trancher et à savoir si ce parti pris me satisfait vraiment ou pas. En tout cas, ce qui est certain, c'est que ce roman m'a offert de belles heures d'évasion et je suis prête à retourner tout de suite dans les années folles !

 

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En quelques mots :

Un roman surprenant et troublant qui nous transporte dans les années folles. Soirées clandestines, trafics, luxe et scandale, vous ne serez pas déçus du voyage !

 

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"Ce qu'il y a, avec les règles,c'est que dès lors que vous en brisez une, vous ne tardez pas à en rompre d'autres, et forcément, la sévère architecture qui vous protégeait finit un jour ou l'autre par s'écrouler avec fracas."

 

"[...] j'avais du mal à empêcher mes pensées de vagabonder vers la fille assise à mes côtés. D'ordinaire, les gens mystérieux me rendaient nerveuse et je tâchais de les éviter. Je ne comprenais pas pour quelle raison il n'en allait pas de même avec Odalie. Comme tout le monde, je me laissais bêtement enivrer par son parfum de mystère."

 

"Ce fut une soirée agréable. En sortant du cinéma, nous décidâmes de regagner l'hôtel à pied. Odalie était convaincue que la marche me ragaillardirait. Nous remontâmes les avenurs d'un pas nonchalant, nous faufilant entre les chaises en rotin des terrasses de café. C'était peut être l'un des derniers jours de l'année où il faisait encore assez bon pour souper dehors, et il flottait dans l'air une sorte d'allégresse créée par les dîneurs déterminés à profiter de cette ultime douceur. Des flots de lumière jaune se déversaient de dessous les auvents, jetant des reflets dorés sous nos pieds et conférant aux visages des hommes et des femmes attablés des airs de citrouilles de Halloween éclairées de l'intérieur. Inconsciemment, nous glanions des bribes de conversations et des effluves de mets cuisinés au beurre et à l'ail. Comme les pigeons, nous picorions des miettes de l'ambiance de la rue."

 

"C'est drôle, j'ai souvent tenté d'imaginer combien le monde devait être différent à travers les yeux d'Odalie, les seuls à voir les ficelles de la magie. J'ai lu un jour dans un journal un article à propos de Houdini, dans lequel il disait que sa vie professionnelle n'avait été qu'une série de désillusions, et je ne peux m'empêcher de me demander aujourd'hui si Odalie ne portait pas le même regard sur le monde autour d'elle."

 

"Les religieuses disaient que la surface de peau exposée par une fille est directement proportionnelle à la noirceur de son coeur et à la faiblesse de son âme."

 

"Le doute, voyez-vous, est une nuisance dont il est extrêmement difficile de se débarrasser. Plus coriace que la pire des vermines, il s'infiltre par la plus infime des failles, et il devient quasiment impossible de s'en défaire."

 

"[...] c'était le monde qui s'adaptait à son rythme, et non l'inverse."


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2014-07-08T22:14:00+02:00

A la grâce des hommes (Hannah Kent)

Publié par MyaRosa

A la grâce des hommes

(Burial rites)

Hannah Kent

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Catégorie(s) : Littérature australienne - Drame - Historique

Edition / Collection : Presses de la cité

Date de parution : 15 mai 2014

Nombre de pages : 396

Prix : 21€

 

L'histoire :

Dans le nord de l'Islande, en 1829, Agnes Magnúsdóttir est condamnée à mort pour l'assassinat de son amant, Natan Ketilsson. En attendant que la sentence soit exécutée, Agnes Magnúsdóttir est placée en résidence surveillée à Kornsá, dans la ferme de l'agent de sécurité du canton, Jon Jonsson, avec sa femme et leurs deux filles. Horrifiées à l'idée d'héberger une criminelle, les membres de la famille évitent tout contact avec Agnes, qui leur inspire autant de peur que de dégoût. Seul Totti, le jeune révérend que la meurtrière a choisi comme guide spirituel pour la préparer à sa fin prochaine, tente de la comprendre. Alors que les mois passent, contraints de partager le quotidien, de travailler côte à côte cette terre gelée et hostile, le fermier et les siens se laissent peu à peu apprivoiser par la condamnée. Encouragée par le pasteur, Agnes livre le récit de sa vie, de son amour pour Natan, et des semaines qui ont conduit au drame, laissant entrevoir une vérité qui n'est pas forcément celle que tous pensaient connaître. Inspiré de la véritable histoire d'Agnes Magnúsdóttir, la dernière femme condamnée à mort en Islande, A la grâce des hommes est un roman sur la vérité, celle que nous croyons savoir et celle à laquelle nous voulons croire.

 

Merci à Babelio et aux éditions Presses de la cité.

 

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 A la grâce des hommes (Burial rites), qui s'inspire d'un fait réel, est le premier roman d'Hannah Kent, et si l'auteur est australienne, le récit se déroule en Islande, au XIXème siècle. L'auteur a choisi un sujet qui lui tient à coeur et sur lequel elle s'est documentée durant plusieurs années. Elle nous parle de l'islandaise Agnes Magnusdottir qui fût la dernière femme condamnée à mort en Islande. Si le roman est fictif, l'auteur a tissé son histoire à partir de ses recherches et beaucoup de personnages et de faits ont réellement existés. Quel pari risqué pour un premier roman ! Et pourtant l'auteur s'en sort haut la main et nous livre une histoire bouleversante qui a été traduite dans de nombreuses langues et a déjà reçu de prestigieux prix littéraires. Un succès que je trouve amplement mérité !

 

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 Au début du livre, Agnes Magnusdottir est déjà condamnée à mort et elle est sur le point d'être transférée dans une ferme jusqu'au jour de son exécution dont la date n'a pas encore été fixée. Tous les personnages semblent un peu dépassés par les événements, surtout qu'ils se retrouvent, pour la plupart, dans une situation qu'ils n'ont pas choisi. La famille chez qui la meurtrière est envoyée est en colère et effrayée de devoir accueillir cette diablesse, le jeune révérend qui doit lui rendre visite chaque jour se demande pourquoi il a été choisi et s'il arrivera à assurer cette fonction, quant à Agnes, personne ne lui demande son avis ni ne l'informe des changements qui vont avoir lieu.

 

 Le récit est entrecoupé de nombreux documents : des lettres, des documents officiels, des poèmes et des chants islandais, des extraits de sagas, etc... Il y a également, au début du livre, des informations très utiles sur les patronymes islandais qui sont un peu complexes, une carte de l'Islande sur laquelle on retrouve les lieux dont il est question dans le roman ainsi qu'une note de l'auteur sur la façon dont on prononce les noms en islandais. C'est utile et très intéressant. On est en immersion totale dans l'Islande du XIXème siècle et ça fait froid dans le dos. Entre les enfants abandonnés, les servantes maltraitées, la misère, la mort, la faim, les maladies et le froid qui semble prêt à tout engloutir, il n'y a pas grand chose de réjouissant. Les hivers sont rigoureux et la population se raccroche de toutes ses forces à la religion et aux superstitions, priant pour échapper au diable. Les ombres sont partout. Les esprits des disparus semblent nous tendre les bras, près à nous emporter avec eux dans les eaux glaciales et noires de la mer.

 

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 L'auteur a réussi a créer une atmosphère incroyable dont on se sent presque prisonnier. Tout est sombre, glacial et oppressant. On a parfois l'impression de manquer d'air. Cette sensation est renforcée par la promiscuité forcée des personnages. Si vous vous imaginez qu'Agnes a été remisée dans une pièce à part fermée à double tours, détrompez-vous ! Tout le monde vit et dort dans la même pièce. Les gens s'observent, s'épient et il n'y a aucune intimité. Vous respirez la sueur et la crasse des autres, vous dormez dans les ronflements d'autrui et faites vos besoins devant eux en espérant qu'ils n'ouvrent pas les yeux... Même lorsqu'Agnes se confie, il y a toujours une oreille forcée d'entendre ses paroles même si elle n'en a pas envie. Et malgré, tout, quand on lit, on oublie parfois qu'il y a d'autres personnes à proximité, au moins jusqu'à ce que l'auteur vienne nous le rappeler, bouleversant ainsi les images qui s'étaient formées dans notre esprit et on a l'impression d'être, nous aussi, avec eux dans cette pièce. C'est assez déroutant comme expérience. Ce roman est un huis clos vraiment étrange et unique en son genre !

 

 L'écriture de l'auteur est vraiment très belle. Parfois agressive, crue, mais souvent pleine de poésie, elle m'a fait penser à celle de Susan Fletcher que j'apprécie énormément. J'ai été totalement fascinée par cette histoire, incapable de reposer mon livre ou de me sortir Agnes et son histoire de l'esprit. Au fil des pages, Agnes se livre, revient sur sa vie dans cette Islande austère, glaciale et violente, nous parle de son enfance, des gens qu'elle a aimé, de ceux qu'elle a perdu. Elle nous livre ses rêves, ses espoirs et ses désillusions et on la découvre en même temps que l'on découvre les moeurs et ce que pouvait être la vie dans ce contexte. C'est un roman bouleversant que je n'oublierai pas de sitôt et que je vous recommande fortement si vous aimez les huis clos et/ou si vous êtes curieux de découvrir d'autres lieux, d'autres époques car je pense que l'auteur nous dévoile ici un visage de l'Islande du XIXème siècle qui doit être proche de la réalité, ce qui est encore plus effrayant...

 

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En quelques mots :

Hannah Kent signe ici un premier roman violent et bouleversant qui nous enferme avec ses personnages dans un huis clos terrifiant et glaçant au coeur de l'Islande du XIXème siècle. Si le récit est fictif, il est inspiré de nombreux faits réels et sonne terriblement juste.

 

 

RDV  ici pour lire quelques extraits de ce roman...  


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2014-07-01T14:01:00+02:00

La Scène des souvenirs

Publié par MyaRosa

La Scène des souvenirs

(The Secret Keeper)

Kate Morton

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Catégorie(s) : Littérature australienne

Edition / Collection : Pocket

Date de parution : 7 mai 2014

Nombre de pages : 689

Prix : 8,40€

 

L'histoire :

Suffolk, 2011. La célèbre actrice Laurel Nicolson se rend au chevet de sa mère mourante. Alors qu'elles parcourent ensemble un album de famille, une photo s'en échappe - un instantané que Laurel n'a jamais vu. L'une des deux jeunes femmes est bien sa mère, Dorothy, mais l'autre ? Sans s'en douter, Laurel vient d'ouvrir la boîte de Pandore, libérant les secrets, et les souvenirs. Ceux de Dorothy, qui dorment sous les décombres des bombardements londoniens de 1941, mais aussi les siens - ce terrible et brûlant été de son enfance...

 

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 Lire un roman de Kate Morton, c'est la promesse de longues heures passées à traverser le temps, à naviguer d'une période à l'autre au milieu de mystérieux secrets de famille, de drames et de passions. Une promesse photo-45-.pngtoujours tenue et bien plus encore... J'ai su dès que j'ai découvert ses mots que j'allais aimer ses romans, son univers, et je ne me suis pas trompée, loin de là. Elle est incontestablement l'une de mes romancières préférées et je me réjouis d'avoir d'autres romans d'elle à découvrir. Même si celui-ci n'a pas surpassé mon chouchou indétrônable : "Les Heures lointaines", il m'a captivée d'un bout à l'autre et m'a totalement bluffée. Quelle histoire, mais quelle histoire !

 

 Nous faisons la connaissance de Laurel, une actrice qui retourne dans la ferme de son enfance car sa mère est mourante. Elle y retrouve ses frères et soeurs qu'elle ne voit pas souvent, mais aussi et surtout ses souvenirs. Cet endroit fait ressurgir beaucoup de souvenirs d'enfance qui l'amènent à s'interroger sur le passé de sa mère. Beaucoup de zones d'ombres la troublent, des paroles entendues, un drame devenu tabou qui la hante, des choses qui ne collent pas... Et puis, il y a cette photographie qu'elle n'avait jamais vu et le nom de cette femme inconnue qui semblent bouleverser sa mère. Que cache Dorothy ?

 

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 Le roman se déroule en 2011, en 1961 et en 1941. Nous suivons les recherches entreprises par Laurel pour connaître la vérité, nous revenons sur cet été 1961 qui l'a tant marquée et aussi sur la jeunesse de Dorothy et tout ce qu'elle a traversé durant la seconde guerre mondiale et les bombardements londoniens. Kate Morton nous entraîne sans peine d'une époque à l'autre. Elle réussit aisément à recréer des atmosphères particulières qui nous font totalement oublier le reste. On est plongé avec passion dans toutes ces histoires incroyables qui se chevauchent et on dévore les pages avec avidité.

 

 Il y a des parties qui m'ont semblé un peu longues, je dois l'avouer. J'avais parfois l'impression de tourner en rond avec Laurel et ses recherches et tous ces retours en arrière, mais j'ai tellement aimé cette histoire incroyable que ce n'est pas ce que je garderai en mémoire. J'aime toujours autant l'écriture de Kate Morton et la construction de ses romans. Le dénouement m'a vraiment étonnée et beaucoup plu et je n'en reviens toujours pas. Quelle histoire ! J'ai l'impression d'avoir fait un voyage dans le temps, d'être rentrée dans l'intimité des personnages, de les connaître vraiment et d'avoir eu un bon aperçu du blitz et de la façon dont les gens vivaient à cette époque. Je me suis amusée à essayer de deviner leurs petits secrets, mais j'étais bien loin du compte finalement et tant mieux !

 

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 Je suis certaine que je n'oublierai pas ce roman. Je garderai en mémoire les histoires et les secrets de tous ces personnages. Je me souviendrai encore longtemps de cette atmosphère si étrange, à la fois pesante et excitante. Kate Morton est une romancière incroyable qui rend les choses plus réelles, qui arrive à nous transporter à une autre époque en nous faisant oublier où nous sommes et qui nous sommes. On referme ses romans avec le souffle court et l'impression d'avoir vécu plusieurs vies. C'est assez fascinant ! Je ne peux que vous recommander de la découvrir si ce n'est pas déjà fait.

 

En quelques mots :

Bluffant ! Ce roman de Kate Morton est une très belle surprise. J'ai été captivée par ses mots et fascinée par toutes ces histoires incroyables qu'elle nous livre. La construction de ce roman est parfaite et la fin m'a vraiment beaucoup plu. Hormis quelques longueurs, c'est encore un sans faute ! Secrets de famille, mensonges, vengeance, trahison, amour, mystère et suspense, tout y est !

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2014-06-19T07:38:00+02:00

Demain est un autre jour (Lori Nelson Spielman)

Publié par MyaRosa

Demain est un autre jour

(The Life List)

Lori Nelson Spielman

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Catégorie(s) : Littérature américaine - Roman contemporain

Edition / Collection : Pocket

Date de parution : 3 avril 2014

Nombre de pages : 441

Prix : 7,90€

 

L'histoire :

À la mort de sa mère, Brett Bohlinger pense qu'elle va hériter de l'empire de cosmétique familial. Mais, à sa grande surprise, elle ne reçoit qu'un vieux papier jauni et chiffonné : la liste des choses qu'elle voulait vivre, rédigée lorsqu'elle avait 14 ans. Pour toucher sa part d'héritage, elle aura un an pour réaliser tous les objectifs de cette life list... Mais la Brett d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec la jeune fille de l'époque, et ses rêves d'adultes sont bien différents. Enseigner ? Elle n'a aucune envie d'abandonner son salaire confortable pour batailler avec des enfants rebelles. Un bébé ? Cela fait longtemps qu'elle y a renoncé, et de toute façon Andrew, son petit ami avocat, n'en veut pas. Entamer une vraie relation avec un père trop distant ? Les circonstances ne s'y prêtent guère. Tomber amoureuse ? C'est déjà fait, grâce à Andrew, à moins que...

 

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 Ce roman est ce que j'appelle un "roman-doudou". Le genre de romans qu'il faut lire quand on a un petit coup 87643-copie-1.jpgde blues, besoin de réconfort ou qu'on veut se détendre et être sûr de passer un bon moment. Je pense qu'on a tous notre idée du roman-doudou qui n'est peut-être pas la même, mais en ce qui me concerne, un roman-doudou doit toujours contenir une bonne dose d'optimisme, de l'humour, de l'amour et beaucoup d'émotions. C'est exactement ce que j'ai trouvé dans le roman de Lori Nelson Spielman.

 

 Au début du roman, tout va de travers dans la vie de Brett. Elle vient de perdre sa maman dont elle était très proche et a beaucoup de mal à s'en remettre. Pourtant, elle est bien déterminée à assumer ce que l'on attend d'elle : qu'elle prenne la place de sa mère et dirige d'un main de maître sa société de cosmétiques. Mais voilà que le ciel lui tombe sur la tête lorsqu'elle apprend que sa mère a légué sa société à sa belle-soeur en lui demandant de mettre Brett à la porte, sans ménagement. Brett se retrouve, du jour au lendemain, sans emploi, avec un avenir jusque là tout tracé à redessiner et un étrange héritage... Sa mère lui a légué un vieux bout de papier sur lequel Brett, lorsqu'elle avait quatorze ans, avait inscrit la liste de toutes les choses qu'elle voulait réaliser au cours de sa vie. Brett va devoir réaliser tous ces projets pour pouvoir obtenir son héritage, mais ses rêves et sa vie ont bien changé depuis ses quatorze ans...

 

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 J'ai beaucoup aimé ce roman et je l'ai lu très rapidement car j'avais beaucoup de mal à la reposer. Il y a beaucoup d'humour et de rebondissements, des scènes cocasses et d'autres plus émouvantes, et c'est tout ce que j'espérais trouver dans ce roman. Il y a des choses prévisibles - on voit souvent les choses arriver bien avant Brett - et plein de bons sentiments, mais franchement on s'en fiche tant on passe un bon moment. Cette histoire nous amène, en même temps que Brett, à nous remémorer nos rêves d'enfance et à réfléchir à ce qui est important et à ce qui ne l'est pas et aux objectifs que l'on veut absolument atteindre durant notre vie. C'est drôle, émouvant, pétillant et très agréable à lire. Parfait pour les vacances et les petits coups de blues ! Il serait dommage de s'en priver...

 

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En quelques mots :

Une lecture détente très sympathique. Un roman-doudou drôle, émouvant et pétillant qui réconforte et met du baume au coeur. La recette de votre bonheur est peut-être à l'intérieur...

 

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2014-06-06T09:16:00+02:00

Quand nous étions heureux (Rebecca Coleman)

Publié par MyaRosa

Quand nous étions heureux

(Heaven Should Fall)

Rebecca Coleman

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Catégorie(s) : Littérature américaine - Roman contemporain - Drame

Edition / Collection : Presses de la cité

Date de parution : 5 juin 2014

Nombre de pages : 391

Prix : 21,50€

 

L'histoire :

Jill et Cade, vingt et un ans, sont étudiants et amoureux. Ils semblent promis à un avenir radieux. Malgré leur relation fusionnelle, Cade refuse de présenter Jill à sa famille, qui vit dans un coin reculé du New Hampshire. Lorsque Jill tombe enceinte, ils décident de passer l'été là-bas. Bien que la famille de Cade se révèle très éloignée de celle dans laquelle elle rêvait d'élever son enfant, Jill parvient à établir une relation avec chacun de ses membres. Eddy, le père de Cade, diminué par une attaque ; Candy, la sœur aînée, très croyante ; Dodge, le beau-frère, réactionnaire et raciste ; Leela, la mère qui passe ses journées à confectionner des drapeaux américains destinés aux familles de soldats. Mais c'est surtout d'Elias, le frère de vingt-trois ans, jeune vétéran souffrant de stress post-traumatique, que Jill se rapproche. Entre eux, une complicité ambiguë va s'installer. En dépit de cette complicité, Jill regarde, impuissante, le jeune homme s'enfoncer dans inexorablement dans la dépression, entraînant peu à peu les siens avec lui, jusqu'au basculement final dans la tragédie.

 

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 Quelle lecture, mais quelle lecture ! Je suis tellement retournée que je ne sais même pas par où commencer pour vous parler de ce roman. En tout cas, je vous conseille d'avoir le coeur bien accroché si vous décidez de vous lancer dans cette lecture et d'éviter de vous y mettre dans une période où vous n'avez pas le moral parce que vous vous sentirez certainement encore plus mal après. Loin de moi l'idée de vous le déconseiller parce que c'est un très bon roman, mais je pense vraiment qu'il est à éviter en période de coup de blues. On assiste, impuissant, à la descente aux enfers d'une famille entière. Tout commence plutôt bien, même si on sent déjà un côté très noir dans cette lecture, et peu à peu, on s'enfonce dans quelque chose dont on ne pourra pas sortir. Lorsqu'on veut faire marche arrière, il est déjà trop tard. Comme les personnages, on est pris au piège et condamné à chuter et le pire dans tout cela c'est qu'on ne sait pas jusqu'où ça peut aller. Quand on pense avoir touché le fond, on continue de tomber.

 

 Même si après avoir lu le résumé, je ne m'attendais pas à quelque chose de très gai, je dois reconnaître que je ne pensais pas que cette histoire serait si noire. On a l'impression d'avoir une bombe à retardement entre les mains et on sent qu'il ne lui faudrait pas grand chose pour exploser. On a l'impression que tous les personnages s'entraînent vers le fond au lieu de s'aider à remonter la pente.  Les seuls qui essaient se débattent désespérément sans que cela ait le moindre effet, un peu comme des poissons pris au piège dans un filet. On sent bien, et ils le sentent aussi, que c'est déjà trop tard. L'auteur brosse un portrait très sombre et malgré tout très réaliste - c'est bien le plus effrayant - de la vie. Tous les personnages voient leurs rêves se briser les uns après les autres et on a l'impression que rien ne pourrait changer cela et qu'on ne fait que se voiler la face. Tout n'est que désillusion et on a l'impression qu'ils ont tous perdus leur combat contre la vie. Qu'ils ont baissé les bras, cessé de se battre en acceptant les choses telles qu'elles sont. Certains sont même devenus monstrueux et/ou carrément cinglés - ou l'ont peut-être d'ailleurs toujours été... - On se sent impuissant et terriblement mal face à cette descente aux enfers.

 

 J'ai eu la gorge serrée durant une bonne partie de ma lecture. J'avais envie de pleurer mais les larmes ne sortaient pas et c'était pire encore. Cette lecture m'a totalement bouleversée. Elle est d'une violence inouïe, on ne peut plus révoltante, et je me suis sentie totalement submergée par les émotions. J'en reste sans voix et complètement chamboulée. Cette lecture a vraiment été une expérience troublante. Moi qui aime ressentir des émotions fortes - qu'elles soient bonnes ou mauvaises - en lisant, j'ai été servie ! J'aime avoir peur, j'aime trembler, j'aime frémir et me sentir prise au piège, et c'est exactement l'effet que m'a fait ce roman terriblement pessimiste et oppressant. Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi mal à l'aise en lisant, et pourtant, je n'arrivais pas à décrocher. J'avais envie de savoir jusqu'où tout cela allait aller. L'atmosphère est on ne peut plus pesante. On découvre des personnages qui avaient des rêves, de l'ambition et la vie devant eux et qui, par de mauvais choix ou peut-être est-ce la fatalité, vont tout gâcher jusqu'à ne plus avoir quoi que ce soit à perdre.

 

 On se sent frustré de ne pouvoir intervenir face à cette tragédie et en même temps, on se demande ce qu'on aurait pu faire de plus à leur place. Rien sans doute, et c'est certainement le plus déprimant. Cette lecture a apporté avec elle beaucoup de questions. Je me suis demandée comment on pouvait en arriver là. Comment on pouvait ne plus rien attendre de la vie, perdre tout espoir, et redouter qu'il y ait encore pire que ce qu'on a déjà vécu. Le livre est finalement une réponse à tout cela et ça fait froid dans le dos ! Rebecca Coleman nous livre un huis clos glaçant et terrifiant dont on ne sort pas indemne. Une réflexion pertinente et effroyable sur la guerre et ses dommages collatéraux.

 

 Il me faut vite une lecture légère et joyeuse sinon je sens que je vais me mettre à pleurer et ne plus pouvoir m'arrêter...

 

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En quelques mots :

Difficile de résumer ce roman en quelques mots... L'auteur nous parle de la guerre et de ses dommages collatéraux. Sous nos yeux se déroule la descente aux enfers d'une famille entière. C'est un roman poignant et glaçant qu'on a beaucoup de mal à lâcher et dont on ne sort pas indemne. Il faut avoir le moral et le coeur bien accroché car c'est une claque monumentale que l'on reçoit de plein fouet ! 


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2014-06-01T21:52:00+02:00

Un si beau jour (Elin Hilderbrand)

Publié par MyaRosa

Un si beau jour

(Beautiful Day)

Elin Hilderbrand

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Catégorie(s) : Littérature américaine - Roman contemporain

Edition / Collection : JC Lattès

Date de parution : 2 juin 2014

Nombre de pages : 362

Prix : 22€

 

L'histoire :

Tout devait être absolument parfait le jour de ce magnifique mariage sur Nantucket, qui unira les familles Carmichael et Graham. Jenna a tout planifié selon les voeux de sa défunte mère qui, avant de mourir, lui a laissé le Journal : un recueil d'instructions spécifiques et détaillées pour l'organisation de ses futures noces. Mais très vite, la situation devient orageuse : une soeur aînée divorcée sceptique quant à l'amour, un père remettant en question sa nouvelle union, une belle-mère remariée deux fois au même homme, sans compter quelques demoiselles d'honneur dévoyées, des garçons d'honneur intenables, et la menace de la pluie... Avant la fin des festivités, l'amour sera mis à rude épreuve, des scandales éclateront, des coeurs seront brisés et guéris. Un roman poignant, sondant l'institution du mariage, la fidélité et les engagements.

 

monavis

 

 Connaissez-vous Elin Hilderbrand ? C'est une romancière que j'apprécie énormément. La particularité de ses romans est qu'ils se passent tous au même endroit, sur l'île de Nantucket, en été. L'auteur y vit depuis plus de vingt ans et nous fait découvrir cette île, si chère à son coeur. Depuis quelques années, les éditions JC Lattès publient un roman d'Elin Hilderbrand à cette période de l'année, juste avant l'été, et c'est un rendez-vous que je ne veux surtout pas manquer ! Même si les histoires et les personnages sont différents, c'est un véritable bonheur de se retrouver chaque année à Nantucket. Comme certains personnages des romans d'Elin Hilderbrand, j'ai l'impression de retrouver un lieu qui m'est familier et c'est toujours avec beaucoup de joie et d'excitation que j'y remet les pieds. J'ai l'impression de sentir le sable sous mes pieds. Une douce brise fait voler mes cheveux. Je me laisse aller à rêver de siroter un grand verre de thé glacé au bord de l'eau et je me sens apaisée et légère comme une plume, prête à me laisser guider par l'auteur qui est une merveilleuse conteuse...

 

 Elin Hilderbrand reprend souvent les mêmes thèmes dans ses romans. La famille et les racines sont les piliers de ses histoires. L'amour et l'amitié sont également toujours au rendez-vous, mais l'auteur aborde aussi des sujets moins roses qui vont de pair avec la vie : mensonges, trahisons, doutes, regrets, absences, déceptions, abandons, mal-être et remises en question sont souvent de la partie ! Loin d'être mielleux ou larmoyants, les romans d'Elin Hilderbrand brossent un portrait crédible et réaliste de la vie. Evidemment, nous ne sommes pas tous de riches américains venus passer des vacances de rêves à Nantucket, mais l'auteur nous prouve bien souvent que l'argent ne fait pas tout et qu'on ne peut pas acheter le bonheur...

 

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 Cette nouvelle histoire m'a beaucoup plu. On y fait la connaissance de Margot, la quarantaine, qui prépare le mariage de sa petite soeur, Jenna. Leur maman est morte sept ans auparavant et a laissé un immense vide autour d'elle. Paradoxalement, j'ai envie de dire que cette mère absente est partout. Son mari, ses enfants, leurs amis parlent sans arrêt d'elle et se souviennent de la femme incroyable et joyeuse qu'elle était. On a l'impression qu'elle n'est jamais partie de Nantucket et qu'elle est partout, surtout dans la maison familiale qui est un personnage à part entière. Comme j'ai aimé les descriptions de cet endroit chargé de souvenirs ! Il y a la balançoire soutenue par un arbre centenaire qui a vu passer bon nombre d'enfants de la famille. Il y  les nappes anciennes transmises de génération en génération. Il y a les marques laissées sur le plan de travail et toutes ces traces qui ne partent pas et auxquels sont rattachés tant de souvenirs d'été...

 

 Beth, la maman de Margot et de Jenna, a laissé un journal dans lequel elle a écrit, avant de mourir, dans les moindres détails à quoi devrait ressembler le mariage de sa fille. On retrouve des pages de ce journal tout au long de notre lecture. Parfois ce sont des conseils, des indications (presque des ordres !), mais parfois ce sont de doux messages chargés d'amour et de tendresse. Vous vous en doutez, l'histoire ne va pas seulement tourner autour de ce mariage. Les préparatifs fastidieux qui ne se déroulent jamais comme prévus vont être un prétexte pour parler de tous les personnages qui gravitent autour des mariés. On découvre les petites histoires et les secrets de chacun, leurs problèmes, leurs espoirs et leurs rêves. Même si c'est surtout Margot que l'on suit, on change parfois de narrateur ce qui nous permet de suivre les choses de manière plus objective.

 

 C'est une lecture parfaite pour les vacances. L'écriture d'Elin Hilderbrand est vraiment très agréable et malgré tous les chamboulements survenus au fils des chapitres, j'ai adoré ce petit séjour à Nantucket ! Je ne sais pas pourquoi je dis "malgré" d'ailleurs car ça manquerait un peu de piment s'il n'y avait pas autant de rebondissements dans les romans d'Elin Hilderbrand. C'est justement ce qui est plaisant. J'ai aimé assouvir ma curiosité,  suivre les petits tracas de chacun, les gros problèmes de certains et les remises en questions de quelques uns. Les couples se font, se défont, se refont. On parle bien évidemment du mariage, mais aussi d'infidélité, de divorces et de familles recomposées. Page après page, les langues se délient, les petits secrets et les rancoeurs refont surface. On rentre parfois dans la tête des personnages, comme si on pouvait lire dans leurs pensées, ce qui permet de mieux les comprendre. Leurs faiblesses et leurs défauts, toutes les pensées honteuses qui leur traverse l'esprit et qu'ils n'oseraient jamais avouer, ne les rendent que plus humains et attachants. Bref, vous l'aurez compris, c'est une lecture délicieuse et jubilatoire dont il ne faut pas se priver !

 

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En quelques mots :

Que vous aimiez ou que vous détestiez les mariages, vous allez adorer ce roman ! Préparatifs de mariage qui tournent à la catastrophe, secrets, rancoeur, imprévus, désillusion et faux-semblant accompagnés d'une grosse dose d'amour et d'optimisme rendent ce roman irrésistible et difficile à lâcher. Une lecture parfaite pour les vacances d'été !


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2014-05-29T13:16:00+02:00

Melisande ! Que sont les rêves ? (Hillel Halkin)

Publié par MyaRosa

Melisande ! Que sont les rêves ?

(Melisande ! What are dreams ?)

Hillel Halkin

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Catégorie(s) : Littérature américaine - Roman contemporain

Edition / Collection : Folio

Date de parution : 3 avril 2014
Nombre de pages : 287

Prix : 7,40€

 

Merci à Livraddict et aux éditions Folio pour cette belle lecture.

 

L'histoire :

"Si nous n'avions qu'une vie à vivre ensemble, je la passerais avec toi dans la joie, en souhaitant encore davantage. Si toi et moi pouvions renaître encore et encore, je voudrais que ce soit toujours toi, toujours moi, pour qu'à chaque renaissance nous soyons toujours ensemble".

 

Dans le New York des années 1950, au club de littérature du lycée, Hoo, un adolescent timide, écoute avec ravissement la belle Melisande. Vingt-cinq années passeront, il ne cessera pas de l'aimer. Vingt-cinq années, de la chasse aux sorcières à la guerre du Vietnam, depuis que, le temps d'un été, ils formèrent avec le fougueux Ricky un inséparable trio. Hillel Halkin nous offre un hymne à l'amitié et à l'amour : le long et émouvant regard d'un homme mûr sur celle qui donna à son existence tout son sens.


 

monavis

 

 La plupart du temps, je me laisse tenter par les nouveautés mises en avant ou par les livres découverts chez mes copines blogueuses, mais j'aime aussi choisir des livres un peu au hasard, des romans dont je n'ai jamais entendu parler et dont j'ai envie de ne rien savoir avant de m'y plonger. J'aime ne pas savoir où je vais, découvrir de quoi il est question au fil des pages. C'est un petit jeu qui m'amuse beaucoup et bien souvent, les livres lus dans ces circonstances un peu particulières ont été de belles surprises. C'est le cas du roman de Hillel Halkin que j'avais choisi pour son titre tiré d'un vers de Heinrich Heine.

 

 L'histoire de ce roman se déroule sur plusieurs décennies. On fait la connaissance de Mellie, Hoo et Ricky, un joli trio d'étudiants rêveurs et passionnés qui évolue dans le New York des années 1950 et après. Si les dialogues sont présents, c'est surtout Hoo qui nous raconte ses souvenirs, son amour et sa fascination pour Mellie, leur amitié à tous les trois, leurs rêves et leurs espoirs de jeunesse. La narration est assez particulière puisqu'on y trouve beaucoup de citations d'autres auteurs, des digressions sur la politique, la philosophie, la sociologie et la religion, des allégories, des conversations rapportées ou épistolaires, etc... Les références sont nombreuses et l'Art et la culture sont vraiment au coeur de ce roman. Je vous vois d'ici freiner des quatre fers, mais ne prenez pas peur ! Tout cela n'a rien de barbant. Bien au contraire !

 

 J'ai dévoré ce livre. Une fois commencé, il est bien difficile à lâcher. C'est justement l'écriture passionnée de Hillel Halkin - ou devrais-je dire celle de Hoo - qui m'a charmée. C'est un incroyable conteur qui nous fait voyager et rêver grâce aux mots. Toutes les allégories et les références m'ont semblé pertinentes et bien trouvées. J'ai été éblouie par l'histoire de Mellie et de Hoo, par cet amour si fort, si passionné qui rencontre pourtant des obstacles qui l'ébranlent un peu plus à chaque fois avant de le faire renaître. C'est un roman plein de sagesse et de passion. Je crois que passion est vraiment le premier mot qui me vient à l'esprit quand je pense à ce roman. Que ce soit dans leur façon de vivre, dans leurs rêves de jeunesse, dans leurs idées pour rendre le monde meilleur, dans leur façon de s'aimer et de s'offrir l'un à l'autre. C'est un roman touchant et poétique qui m'a fait rire, m'a serré le coeur et m'a émue. J'en garderai un très joli souvenir.

 

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En quelques mots :

Quelle belle découverte que ce roman qui parle d'amitié, d'amour, d'altruisme, de culture, de rêves, et de la vie telle qu'elle est, avec beaucoup de fougue et de passion !


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2014-05-15T13:22:00+02:00

Ashford Park (Lauren Willig)

Publié par MyaRosa

Ashford Park

(The Asford Affair)

Lauren Willig

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Catégorie(s) : Littérature américaine - Roman contemporain

Edition / Collection : Presses de la cité

Date de parution : 15 mai 2014

Nombre de pages : 462

Prix : 22€

 

L'histoire :

Juriste dans une grande entreprise new-yorkaise, Clementine a tout sacrifié à sa carrière. A trente-quatre ans, c'est seule qu'elle se rend à la fête d'anniversaire organisée pour les quatre-vingt-dix-neuf ans de sa grand-mère, Addie. Pendant les festivités, Clementine découvre un secret de famille enfoui depuis des années. Lorsqu'elle arrive à Ashford Park, en 1905, Addie a à peine cinq ans et est orpheline. Bien que son oncle et sa tante lui fassent comprendre qu'elle n'a été recueillie que par charité, elle passe une enfance et une adolescence heureuses auprès de sa cousine, la belle et audacieuse Bea. Quand la guerre éclate, leurs chemins se séparent.

 

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 En ce moment, j'ai envie de lire de grandes sagas familiales, des histoires mystérieuses avec des secrets de famille et des retours dans le passé. Ashford Park est donc tombé à pic puisque j'y ai trouvé exactement ce 987900.jpegque je recherchais. C'est la couverture de ce livre qui m'a séduite et pour être honnête, je n'ai même pas lu la quatrième de couverture en entier avant de m'y plonger, et si ce n'est pas déjà fait, je vous recommande de faire de même si vous voulez savourer pleinement ce roman. D'ailleurs, j'ai volontairement coupé une partie du synopsis qui en dit beaucoup trop, je trouve.

 

 Ce que je peux vous dire, c'est que ce roman se déroule en Angleterre, au Kenya et à New York à des époques différentes. Nous suivons d'abord Addie qui, après la mort de ses parents, est envoyée à Ashford Park chez son oncle et sa tante. Elle y fait la connaissance de sa cousine Bea qui va devenir sa meilleure amie, sa soeur et en quelque sorte sa pire ennemie aussi... J'ai adoré suivre leur quotidien à Ashford Park. Les voir évoluer et grandir dans cet univers, rêvant de bals de débutantes et de mariages fabuleux. J'ai aimé la sagesse et l'optimisme d'Addie, sa candeur aussi, quant à Bea, elle est assez fascinante. C'est une très belle femme qui inspire le respect et l'admiration, une ambitieuse qui a le monde à ses pieds et à qui l'avenir semble sourire. Quel rapport avec le Kenya me direz-vous ? Mystère... Je peux seulement vous dire que ce sera scandaleux !

 

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 Nous découvrons ce qu'a été leur vie à toutes les deux par petits morceaux que l'auteur nous délivre grâce à des flash back. Même si nous avons souvent une longueur d'avance sur elle, c'est presque en même temps que Clemmie, la petite fille d'Addie, que nous sont delivrées les informations. Clemmie dont la vie se résume à son travail et qui n'avait jusqu'alors aucune idée de l'histoire mouvementée de sa famille. Même si ce personnage m'a beaucoup plu et que j'ai aimé la voir changer au fil des pages, j'ai moins aimé la partie du récit se déroulant à New York. J'ai trouvé que c'était beaucoup plus plat et prévisible que ce que nous offrait l'auteur dans les autres parties. Il n'y avait pas cette passion et cette extravagance que l'on retrouve dans les autres périodes durant lesquelles se déroule aussi ce roman. J'ai été plus sensible à l'exotisme du Kenya et au charme d'Ashford. J'ai trouvé les parties se déroulant dans le passé beaucoup plus passionnantes et croustillantes et cette longueur d'avance que le lecteur a sur Clemmie rend parfois le récit un peu long.

 

 Néanmoins, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre et même si j'ai eu moins d'intérêt pour les parties se déroulant dans le présent, j'ai adoré tout le reste ! J'ai aimé découvrir les moeurs de ces différentes époques et voir les personnages se débattrent pour essayer de se libérer des convenances et obtenir plus de liberté. J'ai beaucoup aimé Addie et c'est avec plaisir et curiosité que j'ai découvert sa vie et assemblé les pièces du puzzle. C'est un roman qui m'a fait voyager et qui m'a donné envie de découvrir un peu plus l'Afrique et le début du XXème siècle. Que de mystère et de secrets dans ce roman palpitant ! Passion, rêves, amour et désillusion sont au coeur de cette histoire pleine de charme que j'ai dévoré avec avidité. Ashford Park est le dixième roman de Lauren Willig et j'espère sincèrement que les autres seront également traduits en français.

 

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En quelques mots :

Un roman palpitant et passionnant qui nous fait voyager de Londres à New York en passant par le Kenya, au rythme de secrets de famille inavouables et délicieusement scandaleux.

 

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"Avec elle, rien n'était simplement ce qu'il était ; il l'était toujours complètement, terriblement, désespérément. Aimer ou détester, Bea ne faisait rien à moitié." (Page 15)

 

"Au bout de huit ans dans cette demeure, elle en connaissait toutes les issues, tous les méandres et les recoins. Vivre dans la nursery, c'était un peu comme habiter les coulisses d'un théâtre. Pour elle, l'action se déroulait derrière la scène, rarement sur le devant de celle-ci. Bea, Poppy et elle entraient et sortaient librement, descendaient courir dans le parc en passant par les portes de derrière ou par les cuisines, et ne pénétraient que rarement dans les salles somptueuses du rez-de-chaussée qui l'avaient tant impressionnée le soir de son arrivée." (Page 107)

 

"- Mais à présent que nous savons combien la guerre est horrible, les gens vont sûrement tout faire pour que la paix...

 La voix de Frederick claqua comme un coup de fouet.

 - Les gens ne veulent pas la paix ; ils veulent la revanche. Vous avez trouvé cette guerre horrible ? Attendez un peu. Ils feront encore mieux la prochaine fois. Encore plus de gaz, plus de tranchées, plus d'hommes mutilés et hurlants... [...] Cela se reproduira, en mille fois pire." (Pages 208-209)


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2014-05-07T14:22:00+02:00

Miss Alabama et ses petits secrets (Fannie Flagg)

Publié par MyaRosa

Miss Alabama et ses petits secrets

(I still dream about you)

Fannie Flagg

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Catégorie(s) : Roman contemporain - Littérature américaine

Edition / Collection : Le Cherche midi

Date de parution : 7 mai 2014

Nombre de pages : 435

Prix : 21€

 

L'histoire :

Birmingham, États-Unis. Ex-Miss Alabama, Maggie Fortenberry a pris une grande décision : elle va mettre fin à ses jours. Elle n'est ni malade ni déprimée, son travail dans une petite agence immobilière est plutôt agréable, mais elle a trouvé malgré tout seize bonnes raisons d'en finir, la principale étant peut-être que, à 60 ans, elle pense avoir connu le meilleur de la vie. Maggie a donc arrêté la date de sa mort et se consacre désormais en toute discrétion à en régler les détails. Or, peu de temps avant de passer à l'acte, Maggie est invitée par une collègue, Brenda, à un spectacle de derviches tourneurs. La représentation étant dans moins d'une semaine, elle décide, pour faire plaisir à Brenda, de retarder l'ultime échéance. Elle est alors loin de se douter combien les jours à venir vont être riches en secrets dévoilés et en événements imprévus, lesquels vont lui montrer que l'existence a encore beaucoup plus à lui offrir qu'elle ne le croyait.

 

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 Fannie Flagg fait partie de mes auteurs favoris. J'avais beaucoup aimé "Un Lieu béni", une histoire pleine d'optimisme dans laquelle la générosité et le partage sont à l'honneur et qui se déroule en plus à la période de Noël, et j'ai encore plus aimé "Beignets de tomates vertes", un livre qu'on ne présente plus tant il a fait parler de lui et je vous confirme que son succès est largement mérité. C'est un roman fabuleux à ne surtout pas manquer ! Quand j'ai appris qu'un autre roman de Fannie Flagg allait être traduit (enfin !), vous vous doutez bien que j'étais ravie - quelle jolie couverture, en plus ! - et je n'ai pas perdu une minute. Je me suis jetée dessus, laissant de côté mes autres livres en cours pour m'évader quelques heures en Alabama grâce à la jolie plume de Fannie Flagg...

 

 Dans ce roman, nous suivons Maggie, ex-Miss Alabama, la soixantaine, elle souhaite en finir avec la vie et est en train de prendre ses dispositions pour partir sur la pointe des pieds, sans gêner personne car c'est ce qu'elle a toujours essayé de faire. Maggie n'est ni déprimée ni profondément malheureuse, mais elle est rationnelle. Le meilleur de sa vie est derrière elle. Que peut-on encore attendre de la vie quand on a soixante ans, qu'on est seule et que nos rêves sont derrière nous ? Plutôt de continuer à se lamenter en pensant à l'homme qu'elle aurait dû épouser, à la couronne de Miss Alabama qui lui est passée sous le nez ou encore à la maison de ses rêves qu'elle n'aura jamais, Maggie préfère partir dès maintenant. Mais alors que tout est prêt, un événément imprévu vient reporter ses projets. Puis un autre et encore un autre. Croyez-vous au destin et aux miracles ? Maggie non. Du moins, pas au début de cette histoire...

 

 Fannie Flagg est une conteuse incroyable. Elle nous entraîne avec elle en Alabama, à différentes époques, à la rencontre de personnages inoubliables et attachants. Hazel est un petit bout de femme incroyable, Brenda est vraiment très drôle, Ethel est unique en son genre et Maggie est tellement gentille et généreuse... J'aime beaucoup la façon dont Fannie Flagg nous les fait photo-510-.JPGdécouvrir. Elle nous parle d'elles en omettant d'abord leurs particularités, ces différences qui ont fait qu'elles ont souffert et été rejetées à différents moments de leur vie, si bien qu'on les voit tout autrement. On les voit pour ce qu'elles sont vraiment au fond d'elles et non comme des personnes différentes. Fannie Flagg nous invite à voir au-delà des apparences. La solidarité et l'égalité entre tous ainsi que les femmes sont toujours au coeur de ses romans et elle nous livre encore un joli message de tolérance. On parle évidemment de la ségrégation, du racisme, mais également des regards méfiants et haineux que peuvent porter les gens sur les personnes âgées, les gens obèses, les handicapés, les gens trop petits ou trop grands et il est également question de l'égalité entre les hommes et les femmes à différentes époques. C'est très intéressant et ce qu'elle dit est vraiment pertinent.

 

 J'ai beaucoup aimé suivre Maggie, Brenda et Ethel dans leur quotidien et découvrir Hazel grâce à elles. Elles travaillent toutes dans la même agence immobilière et c'est pour elles un combat quotidien que de faire perdurer cette agence car elle est menacée par "la bête", une femme sans scrupule qui n'hésite pas à écraser les autres et à employer des moyens douteux pour parvenir à ses fins. Cette lutte acharnée va nous permettre de découvrir une immense demeure chargée d'Histoire et de secrets : Crestview. J'ai vraiment adoré découvrir en même temps que Maggie la fascinante histoire de cet endroit et naviguer entre les différentes époques. 

 

 En plus des thèmes sociaux-politiques abordés, il est également question d'acceptation de soi, de se sentir bien dans sa peau. C'est vraiment un roman plein d'optimisme que l'on lit avec le sourire. Je n'ai pas vu le temps passer et même si ce roman n'est pas aussi inoubliable que "Beignets de tomates vertes" (en même temps, difficile de passer après), j'en garderai un très bon souvenir. J'ai passé de merveilleuses heures à Birmingham en compagnie de Maggie à espérer, à croire jusqu'au bout qu'elle n'irait pas au bout de son triste projet. Elle m'a fait rire, elle m'a émue et je me souviendrai encore longtemps de son histoire et de celle de Crestview...

 

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En quelques mots :

Fannie Flagg confirme encore une fois son talent de conteuse. Elle nous entraîne avec elle en Alabama et nous fait découvrir des personnages excentriques et attachants. C'est bien écrit, entraînant, souvent drôle et aussi très émouvant. Un joli roman plein d'optimisme et de générosité, bon pour le moral !



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2014-05-06T04:00:00+02:00

Vieux, râleur et suicidaire : La Vie selon Ove

Publié par MyaRosa

Vieux, râleur et suicidaire : La Vie selon Ove

(En man som heter Ove)

Fredrik Backman

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Catégorie(s) : Roman contemporain - Littérature suédoise

Edition / Collection : Presses de la cité

Date de parution : 13 mars 2014

Nombre de pages : 352

Prix : 21,50€

 

L'histoire :

Dans le lotissement où il vit depuis quarante ans, Ove est connu pour être un râleur de la pire espèce. Mais depuis qu'il est sans travail, il se sent seul et inutile. Il erre dans sa maison, fait des rondes de quartier pour relever les infractions des habitants. Jusqu'au jour où, las de cette routine, il décide d'en finir. Corde au cou, debout dans le salon, il est prêt à passer à l'acte... C'est sans compter l'arrivée de nouveaux voisins et d'un chat abandonné. Interrompant involontairement ses tentatives de suicide, ceux-ci vont peu à peu pousser Ove dans ses derniers retranchements et le ramener à la vie ! Tel un chat de gouttière amoché et craintif, à la fois drôle et touchant, Ove réveille l'instinct protecteur qui sommeille en chacun de nous. Mais attention, il griffe !

 

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 Ove, cinquante neuf ans, ne voit plus d'intérêt à rester en vie et décide de mettre fin à ses jours. Après avoir perdu sa moitié, voilà qu'il se retrouve sans travail, seul dans une société qu'il ne comprend pas, avec du temps dont il ne sait que faire. Chaque jour, il veille à ce que la copropriété où il vit depuis des dizaines d'années reste telle qu'elle est et observe la même routine depuis longtemps, inspectant les maisons et les allées en notant tout dans son carnet, n'hésitant pas à houspiller ceux qui auraient le malheur de ne pas respecter les règles établies. Mais cette routine ne lui suffit plus. Pourtant, lui qui a toujours tout fait correctement sans laisser la moindre place au hasard se retrouve dans l'incapacité de mettre fin à ses jours à sa façon. Il est, à chaque fois, interrompu par ses voisins qui vont venir, bien malgré eux, pimenter sa vie et lui redonner du sens...

 

Vieux, râleur et suicidaire, voilà la description que l'on pourrait faire du personnage principal de ce roman lorsqu'on le découvre au début du roman. Et pourtant, Ove est tellement plus que cela... Même s'il a un fichu caractère et même s'il passe son temps à râler et à enguirlander les autres, c'est un homme au grand coeur auquel on s'attache incroyablement au fil des chapitres. On s'amuse de son obsession pour le respect des règles, de son franc parler et des injures qu'il envoie sans vergogne à la tête de tout le monde. Et puis on est très ému de voir l'amour inconditionnel qu'il porte à sa femme. Quelle belle surprise que ce roman ! On rit, on sourit, on pleure et on en veut encore ! Il y a dans ce roman des personnages inoubliables : Ove, bien sûr, mais aussi Sonja et Paarvaneh, entre autres, deux femmes bouleversantes et terriblement attachantes. Et puis il y a cette atmosphère que l'on retrouve souvent dans les romans scandinaves. Ce désir de simplicité et de tranquillité, l'envie de se raccrocher aux choses essentielles, de vivre avec le minimum en rejetant la société actuelle. Il y a un joli mélange de drôlerie et de sensibilité. Certains passages sont vraiment marquants et touchants. 

 

 Il n'y a rien que je n'ai pas aimé dans ce roman. J'ai été séduite par l'histoire, par les personnages, mais aussi par l'écriture de Fredrik Backman. L'auteur signe ici son premier roman et j'espère de tout coeur qu'il y en aura des tas d'autres. J'ai adoré sa façon de nous raconter cette histoire ainsi que la construction du roman. Derrière l'humour omniprésent et l'apparente méchanceté d'Ove qui n'est finalement qu'une façade - vous vous en doutez - se cachent beaucoup d'émotions. Même dans les paroles d'Ove, dans ses actes, la gentillesse et la générosité sont partout. L'auteur glisse quelques mots, parfois quelques phrases, qui changent tout et nous bouleversent. C'est un très, très beau roman, d'une grande sensibilité que l'on lit avec plaisir en gardant toujours le sourire. Il y a beaucoup d'espoir et d'optimisme dans cette histoire inoubliable. J'ai adoré !

 

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En quelques mots :

Un roman inoubliable et irrésistible à ne surtout pas manquer ! On rit et on pleure du début à la fin et on n'a pas envie que ça s'arrête. C'est un roman plein de sensibilité, d'émotion, de charme et d'optimisme.

 

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 "Aimer quelqu'un est comme emménager dans une maison, disait Sonja. Au début, on tombe amoureux de la nouveauté. On s'étonne chaque matin que tout cela nous appartienne, comme si on craignait qu'on n'annonce qu'il y a eu méprise, que nous ne sommes en réalité pas autorisés à habiter une si belle demeure. Puis les années passent et la façade se ternit, le bois se fissure par endroits, et on commence à aimer la maison moins pour sa perfection que pour ses imperfections. On apprend par cœur chacun de ses coins et recoins ; comment éviter de coincer la clé dans la serrure quand il fait froid ; quelles lattes du parquet ploient quand on marche dessus ; comment ouvrir la penderie sans faire grincer la porte. ce sont tous ces petits secrets qui font que c'est notre maison." 

 

"Ce n'est pas qu 'Ove détestait Ernest en particulier. Il n'aimait pas les chats en général. Il les avait toujours trouvés extrêmement peu fiables . Surtout si comme Ernest, ils avaient la taille d'une mobylette. Au premier coup d’œil, on hésitait entre en chat exceptionnellement gros et un lion exceptionnellement petit. Et on ne pouvait pas faire ami-ami avec une créature dont on n'était pas absolument certain qu'elle n'allait pas attaquer un homme pendant son sommeil. Telle était le philosophie d'Ove."

 

"Il était un homme en noir et blanc. Et elle était les couleurs. Toutes les couleurs."

 

"Personne n'avait jamais demandé à Ove comment il vivait avant leur rencontre. Mais si on lui avait posé la question, il aurait répondu qu'il ne vivait pas."

 

"Un seul rayon de soleil suffit à dissiper des millions d'ombres, déclara-t-elle un jour qu'il lui avait demandé pourquoi elle se forçait toujours à être aussi joyeuse."

 

" Elle disait souvent que "les chemins que nous empruntons nous mènent vers ce pour quoi nous sommes nés" Pour elle, c’était peut-être quelque chose. Pour lui, c’était quelqu’un"

 


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