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litterature etrangere

2016-04-07T13:22:42+02:00

Une année particulière

Publié par MyaRosa

Ein ganz besonderes Jahr - Thomas Montasser

174 pages, éditions Presses de la cité, mars 2016

L'histoire :

"Ma nièce Valérie doit s'occuper de tout." Se retrouver un beau matin avec une librairie sur les bras, Valérie ne s'y attendait pas. Pour elle qui se destinait à une brillante carrière de consultante internationale en économie, quel cadeau empoisonné ! La jeune femme va pourtant se laisser prendre au jeu et, indépendamment des comptes de la boutique au bord de la faillite, découvrir la littérature. Kafka, Dickens, Calvino, Pessoa... Une tasse de thé à ses côtés, elle dévore avec joie tout ce qui lui tombe sous la main. Texte après texte, échange après échange avec les clients peu banals du magasin, Valérie commence à prendre goût à sa nouvelle vie, mais c'est un roman singulier intitulé Une année particulière et la rencontre d'un charmant inconnu qui l'aideront à écrire le chapitre décisif de son existence... Une touche d'humour et de fantaisie, de la sensibilité et, surtout, une foule de livres, qu'on aurait presque envie de ranger du côté des personnages. S'il est des romans qui donnent envie de lire et d'aller fureter dans les rayons des librairies, c'est bien celui-ci.

 

Mon avis :

 

 Il y a dans ce court roman une atmosphère toute particulière. C'est comme si on croisait une librairie par hasard au coin d'une rue et qu'on entrait timidement dedans, sur la pointe des pieds pour ne pas déranger. A première vue, ça ne paie pas de mine et c'est un peu poussiéreux, et pourtant, on s'y sent bien. On a envie de s'installer sur un fauteuil douillet avec un plaid tout doux et une bonne tasse de thé pour observer les étagères pleines de livres mystérieux. On en prend un au hasard, on s'y plonge et on oublie tout le reste... Puis, quelques heures plus tard, on remet tout en place et on referme la porte de cet endroit un peu magique avec le sourire et de belles histoires plein la tête, laissant la place à quelqu'un d'autre...

 

 C'est ce que j'ai ressenti durant ma lecture et c'est un peu ce qui arrive à Valérie, le personnage de cette histoire qui se retrouve du jour au lendemain avec une librairie au bord de la faillite sur les bras. Valérie qui jusqu'alors était plus attirée par les chiffres que par les mots, va prendre sa mission très à coeur et découvrir ainsi la vie de libraire et l'amour des belles lettres. Ecrit avec beaucoup de sensibilité et d'humour, ce roman très original met à l'honneur les livres, mais surtout les libraires indépendants qui conseillent, écoutent et partagent tant de choses avec leurs clients. Il nous montre la noblesse de ce beau métier et l'on suit les rencontres que va faire Valérie avec beaucoup d'intérêt.

 

 Durant ma lecture, j'étais vraiment dans une bulle, totalement immergée au milieu des livres de la librairie et ça m'a beaucoup plu. C'est une histoire peu banale et assez mystérieuse, mais je ne voudrais pas trop en dire... Disons que c'est une jolie parenthèse entre deux lectures plus classiques, un moment de détente qui se savoure et qui dévoile toute sa magie page après page... Un livre pour les amoureux des livres, truffé de références littéraires et qui donne envie de courir dans la librairie la plus proche.

 

"La littérature peut en effet fasciner un être et capter toute son attention. Elle peut le soustraire aux petites misères du quotidien et le transporter vers d'autres mondes au point qu'il s'y abandonne corps et âme. Même des êtres de nature très prosaïque y sont sensibles, à condition qu'ils trouvent la bonne lecture."

 

En quelques mots :

Une lecture originale, étonnante et savoureuse à conseiller à tous ceux qui aiment les livres.

 

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2016-03-23T13:27:52+01:00

A l'intérieur

Publié par MyaRosa

House Rules - Jodi Picoult

604 pages, éditions Michel Lafon, janvier 2016

L'histoire :

Adolescent atteint du syndrome d’Asperger, Jacob Hunt ne possède pas le mode d’emploi pour communiquer avec les autres. Enfermé dans sa bulle, il est pourtant d’une intelligence prodigieuse. Un sujet le passionne plus que tout : la criminalistique. Il parvient souvent à se rendre sur des scènes de crime, où il ne peut s’empêcher d’expliquer aux policiers comment faire leur travail. En général, il tombe juste.
Mais lorsqu’un assassinat se produit dans le quartier, l’attitude de Jacob est un signe flagrant de culpabilité pour la police. Pour la mère et le frère de Jacob, l’intolérance et l’incompréhension qui ont toujours menacé leur famille resurgissent brutalement.
Et cette question lancinante, qui ne laisse pas leur âme en paix… Jacob a-t-il, oui ou non, commis ce meurtre ?

 

Mon avis :

 

 Jodi Picoult fait partie de mes auteurs favoris. Dans ses romans, elle aborde toujours des sujets délicats avec beaucoup de finesse, de subtilité et une analyse toujours juste et poussée. Ses romans sont assez éprouvants car on se met toujours à la place des personnages qui sont amenés à prendre des décisions très difficiles. La même question revient sans cesse : qu'aurions nous fait à leur place ? L'auteur nous pousse toujours à aller plus loin dans la réflexion, à nous interroger sur notre vie, nos choix, nos valeurs, ce qui est juste et ce qui ne l'est pas, et ce roman n'aura pas fait exception à la règle. Jodi Picoult n'hésite pas à briser les tabous, à oser poser des questions que personne n'ose jamais poser : Est-ce qu'un parent dont l'enfant souffre d'autisme souhaiterait avoir une vie différente, un enfant différent ? Est-ce que le frère ou la soeur de cet enfant devra s'en occuper quand les parents de celui-ci ne seront plus là ? Est-ce qu'un individu ayant le syndrome d'Asperger est capable d'aimer quelqu'un ?

 

 Je me suis torturée l'esprit pendant des jours et des jours, me mettant dans la peau de chacun des personnages. Ils m'ont tous ému à leur manière et j'ai eu l'impression de faire partie de cette famille. Il faut dire que le thème abordé dans ce roman - le syndrome d'Asperger - m'intéresse et me touche énormément, et je trouve que l'auteur s'en est très bien sortie. Bien sûr, on sait tous qu'un individu touché par le syndrome d'Asperger ne réagira pas de la même manière qu'une autre personne ayant le même trouble, et d'ailleurs il s'agit d'un roman et non d'un essai sur le sujet, l'auteur ne prétend pas décrire et comprendre toutes les formes du syndrome d'Aspeger, mais avec des exemples concrets et très imagés elle arrive à nous en décrire les grandes lignes, les traits de caractère que l'on retrouve chez la plupart des personnes qui en souffrent. Elle essaie de nous faire comprendre au mieux la logique des aspies et elle y arrive tellement bien qu'on se glisse facilement dans la peau de Jacob, ce qui donne une vision vraiment différente de l'affaire, à l'opposé du regard extérieur porté par ceux qui, dans le roman, suivent le procès de Jacob. 

 

 

 Ce livre est un joli pavé de plus de six cent pages, et pourtant, on ne voit pas le temps passer. On est captivé par l'enquête - bien que très vite bouclée, Jacob étant le suspect idéal - mais surtout par le quotidien de Jacob et de sa famille, par leur routine si particulière, et aussi par le procès aussi déroutant que captivant. Les chapitres sont courts et on change de point de vue à chaque chapitre. On découvre ainsi le ressenti de Jacob, mais aussi de son frère, de sa mère, de son avocat et du policier chargé de l'enquête. On a donc toutes les cartes en main pour essayer de comprendre ce qui s'est vraiment passé et pour saisir les émotions de chacun. J'ai été très touchée par cette famille... Cette mère qui se débat pour sauver son fils, qui a mis sa vie entre parenthèses depuis des années et qui gère tout toute seule. Par ce frère qui se sent abandonné, seul, mal-aimé parce que depuis toujours tout tourne autour de son frère. Par Jacob qui voudrait s'intégrer, se faire des amis, comprendre la façon dont pensent et agissent les gens qui l'entourent mais qui a, la plupart du temps, l'impression de venir d'une autre planète. Ce sont des personnages attachants, émouvants, crédibles et inoubliables.

 

 Ce roman m'a fait frémir, il m'a bouleversée, mais il m'a aussi fait sourire et rire. On s'amuse des habitudes de Jacob qui doivent pourtant être beaucoup moins amusantes quand on les subit au quotidien, mais on sourit surtout parce que c'est quelqu'un de profondément attachant et de passionnant qui a beaucoup d'humour et de choses à raconter. Les anecdotes liés à son syndrome et qui ponctuent le livre ne sont pas là pour que l'on se moque de lui, mais pour qu'on puisse comprendre réellement sa façon de penser et ce qu'entraîne son syndrome au quotidien, ce qui l'empêche de s'intégrer vraiment au sein de la société. Concernant l'enquête, on ne sait pas trop où on va, on a une petite idée mais l'auteur brouille les pistes et Jacob a parfois des paroles étranges qui viennent tout remettre en cause. C'est troublant. On subit chaque rebondissement comme une attaque personnelle. On souffre pour les personnages car on s'attache énormément à eux au fil des pages et on voudrait pouvoir les protéger. C'est un roman captivant, surprenant, unique en son genre et impossible à lâcher. J'ai adoré et je ne peux que vous le recommander. Vous ne sortirez pas de cette lecture indemnes et moi, je n'oublierai jamais ce roman et cette famille...

 

 

En quelques mots :

Gros coup de coeur !

Une lecture intense, éprouvante mais surtout passionnante. Une histoire très intéressante qui nous en apprend beaucoup sur le syndrome d'Asperger et qui ne peut laisser personne indifférent.

 

 

A lire aussi :

Pardonne-lui (Jodi Picoult)

Le Pacte (Jodi Picoult)

 

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2016-03-10T12:35:51+01:00

Brooklyn

Publié par MyaRosa

Colm Tóibín

332 pages, éditions 10/18, mars 2016 (réédition)

L'histoire :

Enniscorthy, sud-est de l’Irlande, années 1950. Comme de nombreux jeunes de sa génération, Eilis Lacey ne parvient pas à trouver du travail. Par l’entremise d’un prêtre, sa sœur Rose obtient pour elle un emploi aux États-Unis. En poussant sa jeune sœur à partir, Rose se sacrifie : elle sera seule désormais pour s’occuper de leur mère veuve et aura peu de chance de se marier. Terrorisée à l’idée de quitter le cocon familial, mais contrainte de se plier à la décision de Rose, Eilis quitte l’Irlande. À Brooklyn, elle loue une chambre dans une pension de famille irlandaise et commence son existence américaine sous la surveillance insistante de la logeuse et des autres locataires.

 

Mon avis :

 

 Paru pour la première fois en 2009 (2011 pour la traduction en français), "Brooklyn" s'offre une nouvelle couverture à l'occasion de la sortie en salles de son adaptation cinématographique. Je la trouve fabuleuse ! Beaucoup plus lumineuse et engageante que la précédente qui ne m'avait pas tapé dans l'oeil, et elle colle parfaitement à l'histoire. J'ai profité de cette réédition pour découvrir enfin la plume de Colm Tóibín et je ne suis pas déçue du voyage !

 

 L'histoire se déroule dans les années 1950. Eilis Lacey est une jeune fille calme et réservée qui vit dans une petite bourgade irlandaise avec sa soeur, Rose, et leur mère. Voulant lui offrir un avenir meilleur et un travail sérieux, sa famille l'envoie aux Etats-Unis où un travail l'attend déjà ainsi qu'une chambre dans une pension de famille à Brooklyn et certainement l'opportunité de poursuivre ses études. D'abord perdue dans cette grande ville, Eilis s'habitude rapidement à cette nouvelle vie américaine, si différente de ce qu'elle a toujours connu, et commence même à faire des plans et à s'imaginer un autre futur que celui qui semblait tracé depuis sa naissance. Lorsqu'un drame la ramène en Irlande, c'est le choc. La jeune fille timide qui a quitté l'Irlande à contrecoeur n'a rien à voir avec la jeune femme indépendante et sûre d'elle qu'elle est devenue. Ecartelée entre deux mondes, tiraillée entre l'enfance et l'avenir, Eilis va devoir choisir sa voie...

 

 

 Quel beau roman ! L'écriture de Colm Tóibín est remarquable et très agréable à lire. Je me suis tout de suite attachée et identifiée à Eilis et c'est, je pense, la grande force de ce roman. Une certaine intimité nous lie immédiatement et on partage tout avec elle : ses émotions, ses questionnements, ses craintes et ses espoirs, ses sentiments mêlés... J'ai aimé découvrir Brooklyn avec son regard à elle, l'ambiance des bals, des diners, des grands magasins et des sorties à Coney Island, mais aussi suivre les petits tracas quotidiens et les anecdotes croustillantes de la vie aux côtés d'autres pensionnaires. J'ai aimé la voir s'ouvrir aux autres et au monde, devenir plus indépendante et plus forte. Loin de ceux qu'elle aime et de la vie qu'elle a toujours connu, Eilis est forcée de grandir plus vite et de s'affirmer, mais elle est aussi libre d'être elle-même et de faire ses propres choix. Quel choc entre ces deux univers qui se confrontent ! Eilis est sans arrêt déchirée entre ce que lui dictent son coeur et sa raison. Arrivera-t-elle à faire les bons choix ?

 

 L'auteur a vraiment réussi à attiser ma curiosité et à m'immerger totalement dans  son histoire. Je n'ai pas vu le temps passer. Il y a même des moments où j'ai trouvé que ça allait presque trop vite tellement j'avais envie de profiter de chaque instant, de chaque petit moment vécu par Eilis. La fin, bien que totalement logique et justifiée, m'a également frustré. Ce n'est pas du tout un point négatif, bien au contraire, c'est juste que j'aurais aimé ne pas quitter les personnages et rester encore un peu auprès d'Eilis, savoir ce qui lui arrive ensuite... J'ai tellement aimé ce roman que je me sens toute triste de le refermer. J'ai ri, j'ai pleuré, j'ai eu le coeur serré, je me suis imaginée seule loin de tout comme Eilis, j'avais parfois le mal du pays mais aussi souvent le coeur léger et  l'impression de m'évader et de pouvoir conquérir le monde. Je me suis souvent demandée si j'aurais fait les mêmes choix qu'elle. En fait, j'ai vraiment vécu cette histoire comme si j'y étais, comme si j'en faisais partie et j'ai adoré ça ! L'auteur nous rend curieux et nous laisse volontairement sur notre faim. On en veut encore, on a envie de tout savoir. J'ai l'impression d'avoir suivi une série pendant des années, de connaître les personnages et je me sens déjà nostalgique de devenir laisser tout cela derrière moi...  Vraiment, quelle belle lecture !

 

 

En quelques mots :

Coup de coeur !

Un roman magnifique dans lequel on voit une jeune fille, exilée malgré elle de l'autre côté de l'océan, devenir une femme. On se met dans sa peau, on découvre l'inconnu et on vibre avec elle face à cette liberté nouvelle et tout ce qu'il y a à explorer. Un roman très fort et rempli d'émotions. J'ai adoré !

 

 

Voici la bande-annonce du film. Par contre, je vous recommande vraiment de la visionner uniquement si vous avez déjà lu le roman car elle dévoile beaucoup de choses.

 

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2016-02-19T10:27:44+01:00

Les derniers jours de Rabbit Hayes

Publié par MyaRosa

The Last Days of Rabbit Hayes - Anna McPartlin

454 pages, Le Cherche Midi, février 2016, 20€

L'histoire :

Quand Mia, que l’on surnomme affectueusement Rabbit, entre en maison de repos, elle n’a plus que neuf jours à vivre, même si elle refuse de l’accepter, tout comme ses proches qui assistent, impuissants, au déclin de leur fille, sœur, mère ou amie. Tous sont présents à ses côtés pour la soutenir : Jack et Molly, ses parents, incapables de dire adieu à leur enfant ; Davey et Grace, son frère et sa sœur, qui la considèrent toujours comme la petite dernière de la famille ; Marjorie, sa meilleure amie et confidente ; et enfin Juliet, sa fille de 12 ans, qu’elle élève seule. À mesure que les jours passent et que l’espoir de sauver Rabbit s’amenuise, sa famille et ses amis sont amenés à s’interroger sur leur vie et la manière dont ils vont se construire sans cette femme qui leur a tant apporté. Rabbit est au cœur de ce petit groupe et des préoccupations de chacun de ses membres. Si elle a perdu la bataille, celle-ci ne fait que commencer pour son entourage. Et Rabbit a quelques idées bien particulières pour leur faciliter la tâche. Mais très peu de temps pour les mettre en œuvre...

 

Mon avis :

 

 Je cherche encore les mots justes pour vous parler de ce roman. J'ai passé des moments précieux et intenses auprès de Rabbit et de sa famille. On s'attache tout de suite à eux et c'est de plus en plus dur au fil des pages de voir l'état de Rabbit se dégrader. On sait que ça ne va pas aller en s'arrangeant mais on a beaucoup de mal à l'accepter. On a l'impression de la connaître depuis toujours, d'avoir vécu des moments forts et inoubliables à ses côtés. Ses souvenirs refont surface et on imagine sans peine la petite fille espiègle et attachante qu'elle était et l'adolescente déterminée et qui n'avait pas la langue dans sa poche qu'elle est devenue par la suite. On découvre les terribles épreuves qu'elle a dû affronter, la force et le courage qu'elle avait pour deux et qu'elle a encore aujourd'hui...

 

 

 Je me suis énormément attachée à cette famille irlandaise pleine de défauts mais tellement attachante. J'ai pleuré - beaucoup - mais j'ai aussi éclaté de rire à de nombreuses reprises. Les personnages n'affrontent pas les choses de la même manière, mais ils ont tous le coeur lourd et se posent des tas de questions sur la suite des événements. Le thème de ce livre est très dur et ce serait mentir que de dire qu'il n'est pas triste, mais il n'est jamais larmoyant et il y a beaucoup d'espoir, d'optimisme et de lumière dans cet ouvrage. Et je ne parle même pas de l'amour... Tant d'amour dans les regards, dans les mots échangés, dans l'attitude des personnages, dans ce qu'ils n'osent pas se dire... L'auteur ne minimise à aucun moment la mort et la maladie, le fait d'accepter de partir et de laisser quelqu'un qu'on aime s'en aller, mais elle n'en rajoute pas non plus une tartine. Elle n'essaie pas d'alléger les choses en invoquant ce qui nous attend après puisque nous n'avons aucune certitude, et c'est quelque chose qui m'a beaucoup plu. Elle nous montre la vie telle qu'elle est, avec ses bons et ses mauvais côtés, ses cadeaux et ses injustices...

 

 C'est un roman très fort qui ne peut laisser personne indifférent. Il y a tellement d'émotions variées qui sont concentrées dans ces pages qu'on ressort de cette lecture à bout de souffle et épuisé, mais très ému d'avoir partagé l'intimité de cette famille tellement merveilleuse. Je me souviendrai longtemps de chacun des personnages, de l'amour inconditionnel de Rabbit pour Johnny, de la tendresse que tout le monde éprouve pour Rabbit et des liens indestructibles qui unissent cette famille au sens large... J'espère de tout coeur que les autres romans de l'auteur seront traduits en français car j'ai vraiment adoré cette lecture.

 

 

En quelques mots :

Un roman inoubliable et riche en émotions. Une lecture remplie d'humour et de tendresse qui ne peut laisser personne indifférent. J'ai adoré !

 

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2016-02-04T09:39:13+01:00

Au premier chant du merle

Publié par MyaRosa

The Blackbird Sings at Dusk - Linda Olsson

252 pages, L'Archipel, février 2016, 20€

L'histoire :

Déception sentimentale ? Lassitude de vivre ? Élisabeth Blom s’est retirée du monde. Sitôt installée dans sa résidence de Stockholm, elle a débranché la sonnette et fermé sa porte à double tour. Porte à laquelle Elias, son voisin, se décide un jour à frapper, pour lui remettre son courrier. Car lui aussi s’appelle Blom… Cet incident sortira-t-il Élisabeth de sa pénombre ? Ou faudra-t-il attendre un drame – et l’intervention inattendue d’Otto, libraire à la retraite – pour faire entrer la lumière dans son appartement ? Au seuil de l’été nordique, le chant du merle annonce les beaux jours. C’est le thème, vibrant, de la partition nouée par Linda Olsson pour ces trois solitudes. Éloge du premier pas, ce récit d’une rééducation sentimentale est aussi une invitation au voyage nommé lecture.

 

Mon avis :

 

 Dans les romans de Linda Olsson, on croise toujours des personnages solitaires, souvent blessés par la vie, qui vont s'aider à avancer, à reprendre espoir et confiance. J'ai eu un gros coup de coeur pour "Astrid et Veronika". C'est l'une de mes plus belles lectures de ces dernières années, un roman qui a une place particulière dans mon coeur. Le second roman de Linda Olsson paru en France - L'Enfant au bout de la plage - m'avait également charmé par sa douceur, mais il ne m'a pas autant marqué. Qu'en est-il de celui-ci ?

 

 Trois personnages sont au coeur de ce roman et vivent dans le même immeuble. Il y a Otto, librairie à la retraite, qui s'est installé ici après le décès de sa femme. Avec le temps, Otto se rend compte qu'il n'a pas été vraiment heureux durant sa vie. Il s'est enfermé dans les livres et s'est habitué à la routine et au quotidien sans passion qu'il partageait avec son épouse. Il s'aperçoit aujourd'hui qu'ils n'étaient pas vraiment amoureux l'un de l'autre et que son obsession pour les livres cache peut-être autre chose. Dans l'appartement juste en dessous, il y a Elias. Un jeune homme dyslexique qui n'a pas du tout confiance en lui malgré son immense talent pour le dessin. Otto et Elias sont devenus très proches au fil du temps. Ils dînent régulièrement ensemble et Otto raconte à Elias les livres qu'il a lu tandis que celui-ci tente d'exprimer ce qu'il ressent en dessinant.

 

 

 Et puis, il y a Elisabeth... Cela fait au moins deux mois qu'elle s'est installée dans cet immeuble, mais personne ne la voit jamais. Que fait-elle de ses journées ? Pourquoi reste-t-elle enfermée ? A la suite d'un courrier laissé par erreur devant chez lui, Elias va tenter de prendre contact avec cette femme. Leurs premiers échanges ne manquent pas d'originalité et j'ai beaucoup aimé la façon dont les trois personnages se rapprochent doucement les uns des autres... Ils vont peu à peu former un trio qu'ils sont les seuls à pouvoir comprendre. Chacun apporte à l'autre ce qui lui manque, le rassure, panse ses blessures. Mais peut-on refermer toutes les blessures, même les plus profondes ?

 

 J'ai vraiment aimé cette lecture, la façon dont l'auteur met en avant les moyens d'expression. On parle des mots, de l'Art, de la musique et de tous ces sentiments mêlés qu'ils nous procurent et des différentes et puissantes façons de les ressentir. Comme toujours, Linda Olsson nous régale avec des passages délicieux qui décrivent des petits moments du quotidien très simples mais qui contribuent à nous rendre heureux : le soin que l'on met à se préparer, le plaisir que procure une balade ou un déjeuner en bonne compagnie, le fait de préparer un bon repas à partager (qui est également une belle façon de créer et de s'exprimer), le bonheur de recevoir un cadeau qui vient du coeur, le fait de prendre le temps d'observer et d'écouter la nature et le monde... Il est question de sensations et non de possessions. Toutes ces descriptions de la Suède au printemps et en été sont vraiment savoureuses. On a envie d'y être, d'écouter le chant du merle, de regarder le retour de l'aube et les couleurs du ciel qui changent au fil des heures, de flâner dans les rues de Stockolm désertées durant l'été, de se promener au bord de l'eau...

 

 Dans tous ses livres, l'auteur nous montre que le bonheur ne s'achète pas et qu'il est toujours à portée de main. Elle met toujours l'accent sur la simplicité, la générosité, les échanges, le partage et l'amour. Son écriture, très poétique, est vraiment délicieuse et il y a des passages très philosophiques toujours pertinents et qui nous amènent à réfléchir sur des sujets qui nous touchent de près : l'amour, le bonheur, la souffrance, la vie...

 

 

 Il y a aussi quelque chose qui m'a beaucoup plu dans ce livre. Il y a des passages que j'ai trouvé vraiment délicieux car ils sont optimistes et remplis de bons sentiments, mais c'était parfois un peu trop pour moi. Trop de miel, trop de bons sentiments, trop facile aussi... J'ai même eu peur que ça fasse pencher la balance de l'autre côté et que je ne garde pas un bon souvenir de cette lecture. Et justement, c'est là que l'auteur a su me surprendre car il y a aussi de la noirceur dans son roman. Lorsqu'on croit que les personnages sont tirés d'affaire, qu'ils ont enfin remonté la pente, elle nous montre que les choses ne sont pas aussi simples, que les anciennes peurs et les blessures peuvent ressurgir à tout instant. Je vous l'accorde, ce n'est pas très réjouissant, mais c'est tellement plus crédible et plus vrai, je trouve. Les personnages de ce livre m'ont touché. Ils m'ont ému avec leurs forces et leurs faiblesses et je n'ai vraiment pas envie de les oublier.

 

En quelques mots :

Un roman lumineux et plein d'optimisme dans lequel des personnages solitaires et blessés s'aident à avancer et à reprendre confiance en eux et en la vie. Une écriture poétique qui m'a, une fois encore, charmée.

 

A lire aussi :

"Un nouveau jour" de Sarah Rayner

 

 

Quelques extraits :

 

"Longtemps, j'ai confondu les lieux avec les gens : je croyais être au bon endroit, parce que je croyais être avec la bonne personne."

 

"Mon existence entière dépendait des livres : je lisais au petit-déjeuner, je travaillais entouré de livres toute la journée, je lisais le soir. Et quand je ne lisais pas de livres, je lisais des critiques ou des articles qui en parlaient."

 

"Vous êtes un tout : vos idées, votre talent, votre corps constituent un tout qui est vous. Ne laissez pas dissocier ces éléments. N'acceptez jamais d'être aimé en partie, parce qu'alors ce n'est pas de l'amour. La personne qui vous aime doit aimer tout ce qui est vous, qui vous êtes, comme vous êtes."

 

"Il paraît que si l'on pense faire une crise cardiaque, il y a peu de chances que c'en soit une ; en revanche, si c'en est une, on le sait. C'est peut-être pareil pour l'amour. [...] Le plus triste, c'est que nous soyons si nombreux à nous résigner à notre sort, à coller l'étiquette "amour" sur presque tout, à renoncer à l'espoir. [...] Nous nous persuadons que l'amour va venir à nous, satisfaire tous nos besoins, combler nos attentes, accomplir nos rêves et durer éternellement. [...] Nous croyons être aimés lorsque, en réalité, nous voulons être aimés. Nous projetons nos sentiments sur quelqu'un, perdant de vue en un instant tous ceux qui nous entourent, qui pourraient nous donner de l'amour. Il est impossible d'obtenir tout l'amour dont on rêve d'une seule personne, alors que de petites preuves d'amour réunies peuvent représenter plus que ce qu'un seul être nous apporte."

 

 

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2016-01-31T23:51:03+01:00

Il était une lettre

Publié par MyaRosa

The Letter - Kathryn Hughes

356 pages, éditions Calmann-Lévy, février 2016

L'histoire :

À plusieurs décennies d’intervalle…

Deux histoires d’amour brisées en plein vol.

Deux destins de femmes au coeur meurtri.

Une simple enveloppe peut-elle contenir la clé du bonheur ?

Et le chagrin d’une femme saurait-il illuminer la vie d’une autre ?

 

Mon avis :

 

 D'abord auto-édité, ce premier roman a rencontré un succès fulgurant qui l'a propulsé directement dans les meilleures ventes en Grande-Bretagne. Il est actuellement en cours de traduction dans une vingtaine de pays et c'est ce mois-ci qu'il arrive enfin chez nous ! Ce livre nous raconte deux histoires intimement liées. Il y a d'abord celle de Chrissie, jeune fille sage et timide qui, dans les années 40, tombe follement amoureuse d'un garçon de son âge et voit son bonheur s'envoler brutalement à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale. Et puis, à une autre époque, il y a l'histoire tout aussi émouvante de la jolie et généreuse Tina qui s'accroche autant qu'elle peut à ses rêves de bonheur mais que la vie ne va pas épargner. Entre ces deux femmes, une lettre, mais pas n'importe quelle lettre...

 

 

 Je ne sais pas par où commencer pour vous parler de ce livre. Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai passé quelque jours ailleurs, en dehors du temps. J'étais à Manchester aux côtés de Tina. J'étais dans une petite ferme irlandaise, assise au coin du feu avec Chrissie. J'étais là lorsque la guerre a éclaté, bouleversant tout sur son passage. J'étais là dans les pires moments, mais aussi dans les meilleurs. J'ai soutenu Tina et Chrissie de tout mon coeur pour qu'elles aient le courage d'aller de l'avant malgré leurs blessures. J'ai ressenti énormément d'émotions durant cette lecture. J'ai ri, j'ai pleuré, j'ai tremblé, j'ai croisé les doigts très fort pour que certaines rencontres puissent avoir lieu et pour que de terribles secrets soient dévoilés. Pour que ces deux femmes, qui ont finalement beaucoup de choses en commun, aient enfin la force de pardonner voire de se pardonner. Pour qu'elles découvrent la vérité et que la culpabilité qui les empêche d'avancer puisse enfin s'envoler et leur laisser la possibilité d'accéder au moins un peu au bonheur, ce bonheur qu'elles méritent tant et qui leur a été injustement volé. J'ai sacrifié quelques heures de sommeil parce que j'étais hantée par cette histoire et incapable de penser à autre chose. Il fallait que je sache...

 

 J'ai trouvé l'écriture de Kathryn Hughes vraiment très agréable et son roman est très bien construit. Il y a des flash back qui arrivent quand il faut et des rebondissements qui nous tiennent en haleine jusqu'à la fin. J'espère de tout coeur que ce premier roman ne sera que le début d'une longue carrière pour l'auteur parce que je m'imagine déjà en train de savourer les autres histoires passionnantes et déchirantes qu'elle a à nous raconter et je me vois bien trépigner d'impatience en attendant les prochains Kathryn Hughes ! Ce livre est un petit bijou. C'est vraiment tout ce que j'aime... On bascule d'une période à une autre, il y a des secrets, des mensonges, des trahisons, des personnages inoubliables et très attachants qui se relèvent après avoir été blessés, des gens qui ont le coeur sur la main et que l'on aimerait avoir auprès de soi tellement on a l'impression de les connaître, des révélations inattendues, des rebondissements, du suspense, des pages qui font hurler et trembler, et beaucoup, beaucoup d'amour. Cette lecture m'a passionné et m'a bouleversé et il s'agit de mon tout premier coup de coeur de l'année. Je vous la recommande vivement et j'espère avoir d'aussi jolies lectures tout au long de l'année même si je sais que ce livre aura une place toute particulière...

 

En quelques mots :

Coup de coeur pour ce roman tragique, passionnant, inoubliable et bouleversant. A découvrir absolument !

 

A découvrir aussi :

Un Havre de paix

Une Lettre de vous

Fleurs sauvages

Et le ciel sera bleu

 

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2016-01-21T15:39:36+01:00

Une Valse à trois temps

Publié par MyaRosa

Circle of Three - Patricia Gaffney

426 pages, éditions Charleston, Janvier 2015, 22,50€

L'histoire :

Veuve depuis peu, Carrie est submergée par un sentiment de culpabilité : elle sait que son couple était mort bien avant qu’une crise cardiaque n’emporte son mari. Pour sa fille Ruth, encore adolescente, et Dana, sa mère possessive, elle tient bon. Peu à peu, elle émerge de son chagrin et commence à tourner la page. Jess, son premier amour, réapparaît dans sa vie et lui offre la main secourable dont elle a besoin pour sortir la tête de l’eau.
Forte d’un nouveau but et d’une passion qu’elle n’aurait osé imaginer, Carrie s’efforce de puiser dans ce nouvel amour la force d’apporter un équilibre précaire à une famille en proie à ses souffrances et ses déceptions.

 

Mon avis :

 

 Totalement charmée par "Les Quatre grâces", j'étais impatiente de lire un autre roman de Patricia Gaffney. Publié en 2000 mais traduit pour la première fois en français l'an dernier, "Une Valse à trois temps" est un roman très touchant qui aborde avec beaucoup de justesse et de sincérité les relations mère-fille souvent complexes. L'auteur sait, comme personne, dépeindre la psychologie féminine et ses personnages paraissent tellement vrais qu'ils nous touchent en plein coeur. On s'attache beaucoup à eux et à tour de rôle, la mère, la fille et la petite-fille prennent la parole et se confient.

 

 

 Ce qui me plaît tant chez Patricia Gaffney, c'est qu'elle ose briser les tabous et dire des choses difficiles à avouer avec beaucoup de sincérité sans jamais faire dans le cliché ou la vulgarité. Je vais prendre pour exemple Carrie, l'un des personnages de ce roman. C'est une femme qui vient de perdre son mari. On s'attend forcément à la voir s'appitoyer sur son sort, pleurer toutes les larmes de son corps, baisser les bras et pleurer son mari disparu durant le reste de sa vie, mais il n'en est rien. Oui, elle est triste, oui, elle le pleure un moment, mais en prenant du recul, Carrie va se rendre compte de tout ce qui cloche dans sa vie. Un mari qui n'était jamais vraiment là, une mère a qui elle en veut sans même en avoir conscience de l'avoir éloigné de son amour de jeunesse, une fille avec qui elle reproduit depuis des années tout ce que sa mère faisait avec elle en pensant le faire pour son bien,...

 

 

 Peu à peu, Carrie va tenter de se reconstruire, de prendre sa vie en mains, de se libérer des contraintes et de s'accepter telle qu'elle est. Elle va enfin s'écouter et penser un peu à elle et c'est en faisant tout cela qu'elle va réussir à comprendre et à pardonner sa mère. Finalement, ces trois générations de femmes qui pensent n'avoir que peu de choses en commun se ressemblent beaucoup. Elles font toutes des erreurs, se révoltent, se provoquent, s'opposent les unes aux autres, mais décident finalement d'avancer ensemble. On partage leurs secrets, leurs espoirs, leurs doutes et leurs regrets, on comprend leur réserve et tout ce qu'elles n'osent pas s'avouer. Elles apprennent à pardonner et surtout à se pardonner et à aller de l'avant. C'est un beau roman féminin, plein de sensibilité et de lumière, qui m'a beaucoup plu. Une lecture pleine de grâce et d'optimisme qui donne la pêche et le sourire.

 

 

En quelques mots :

Patricia Gaffney nous offre un roman féminin plein de sensibilité, de justesse et d'optimisme. Un roman lumineux à mettre entre les mains de toutes les générations.

 

A lire aussi :

Les Quatre grâces

Trois filles et leurs mères : Duras, Beauvoir, Colette

 

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2015-12-04T09:51:48+01:00

Un Noël (suivi de Un souvenir de Noël)

Publié par MyaRosa

One Christmas / A Christmas Memory

77 pages, Folio Junior, octobre 2010, dès 11 ans

Quatrième de couverture :

"Un Noël" : Buddy a six ans et doit passer les fêtes à la Nouvelle-Orléans, chez son père. Mais le petit garçon connaît à peine cette homme étrange et sa vie à la campagne lui manque. Il n'a qu'un souhait : voir le Père Noël...

"Un souvenir de Noël" : L'année de ses sept ans, Buddy partage avec la douce et vieille Miss Sook, sa cousine, les préparatifs du réveillon : faire des gâteaux, décorer l'arbre... Une joyeuse fête en perspective.

 

Mon avis :

 

 Pour le rendez-vous du jour, j'ai décidé de vous parler de ce petit livre que je voulais découvrir depuis plusieurs années et qui contient deux nouvelles écrites par Truman Capote. Elles mettent en scène le petit Buddy que les lecteurs ont pu découvrir dans "L'invité du soir" et qui est largement inspiré de l'enfance de l'auteur.

 

 

 Dans la première nouvelle - Un Noël (One Christmas) - qui date de 1982-1983, le petit Buddy est envoyé chez son père qu'il connaît à peine pour y passer les fêtes. Il n'a aucune envie d'y aller et est triste de quitter l'Alabama et sa vieille cousine Sook avec qui il passe toutes ses journées. Il n'a aucune idée de la vie très différente que mène son père à la Nouvelle-Orléans et des richesses que celui-ci possède. Buddy se pose beaucoup de questions et s'apprête à vivre un Noël très différent des précédents...

 

 La seconde nouvelle - Un souvenir de Noël (A Christmas Memory) écrite en 1956 relate justement la façon dont Buddy fête Noël avec Sook en Alabama :  leurs petits rituels, leurs traditions, les cakes aux fruits qu'ils confectionnent pour tout le monde ainsi que les décorations et les cadeaux qu'ils fabriquent eux-mêmes, etc...

 

 J'ai beaucoup aimé ces deux nouvelles. Il y a dans la première un peu de mystère et d'appréhension de la part de Buddy et on se met facilement à la place de ce petit garçon qui a une vie particulière et pas grand chose en commun avec son père. Il va être amené à grandir d'un coup et à ouvrir les yeux sur ce qui l'entoure. Ce Noël passé chez son père va changer sa vision des choses. Il y a un avant et un après. On sent bien que plus rien ne sera jamais plus comme avant... Le petit garçon a perdu un peu de son innocence et de sa naïveté en passant du temps avec cet homme. Ce Noël marque en quelque sorte la fin de son enfance.

 

 

 La seconde histoire est pleine d'amour, de tendresse et de nostalgie. Ce sont des souvenirs d'enfance, simples mais tellement précieux, qui nous sont offerts et que l'on savoure page après page. J'ai été très touchée par la complicité et les liens qui unissent Sook et Buddy malgré leurs différences et en dépit de ce que les autres en pensent. Ce livre est un recueil doux-amer sur l'enfance et la saison des fêtes. Une jolie lecture portée par une plume savoureuse et délicate que j'ai beaucoup apprécié. J'ai maintenant très envie de voir les adaptations qui ont été réalisées à partir de ces deux nouvelles.

 

En quelques mots :

Deux nouvelles savoureuses qui m'ont beaucoup plu.

 

 

Un petit extrait :

"Le fourneau noir, bourré de charbon et de fagots rutile comme une citrouille intérieurement éclairée. Les fouets à oeufs battent, les cuillers tournent dans les bols de beurre et de sucre, la vanille adoucit l'air, le gingembre l'épice ; mêlées et chatouillant les narines, les odeurs imprègnent la cuisine, envahissent la maison, s'échappent au-dehors en bouffées, par les cheminées."

 

"C'était déjà assez triste dans la vie de se passer de quelque chose qu'on aimerait avoir. Mais, malheur du sort, ce qui m'enrage, c'est de ne pouvoir donner aux autres ce que vous voudriez qu'ils aient !"

 

 

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2015-11-20T19:58:25+01:00

Et le ciel sera bleu

Publié par MyaRosa

There'll be blue skies

Tamara McKinley (alias Ellie Dean)

382 pages, L'Archipel, novembre 2015

L'histoire :

Angleterre, 1939. La vie n'a pas été tendre pour la jeune Sally Turner, 16 ans, qui élève seule son frère de six ans, Ernie, atteint de polio. Leur mère, Florrie, les a abandonnés dès que la guerre a éclaté, et leur père a été appelé sous les drapeaux. Tous deux trouvent alors refuge à Cliffehaven, une bourgade située sur la côte sud de l'Angleterre. Ils y sont accueillis par Peggy Reilly, la propriétaire de la Pension du Bord de Mer et Jim, son mari quelque peu bourru. Sally trouve, auprès de la famille Reilly, un foyer d'adoption qui lui permettra de s'épanouir. Elle obtient un emploi dans une usine de confection d'uniformes, où ses talents de couturière se révèlent. Mais la guerre menace ce fragile équilibre...

 

Mon avis :

 

 Depuis plusieurs années, Tamara McKinley rencontre un franc succès dans de nombreux pays avec ses romans qui nous font voyager et découvrir l'outback australien ainsi que l'histoire de ses pionniers. Je suis sûre que vous avez déjà entendu parler de La Dernière Valse de Mathilda, mais saviez-vous que Tamara McKinley avait également publié une saga sous le pseudonyme d'Ellie Dean ? Cette fresque romanesque compte déjà 9 tomes (je ne sais pas si d'autres sont prévus ou si la série est terminée) et l'auteur y dresse des portraits de femmes anglaises durant la Seconde Guerre Mondiale. Toutes ces histoires se déroulent dans la Pension du Bord de Mer tenue par la charmante et généreuse Peggy qui y vit avec toute sa famille.

 

 

 Dans ce premier tome, nous suivons Sally - seize ans - et son petit frère Ernie - six ans - qui doivent quitter Londres pour leur sécurité et trouvent refuge dans une petite ville située sur la côté sud de l'Angleterre : Cliffehaven.  Sally est très inquiète pour son petit frère qui a des problèmes de santé qui nécessitent beaucoup de soins. Les deux enfants sont accueillis par Peggy et sa famille dans leur Pension du Bord de Mer. Ces gens ont le coeur sur la main et font de leur mieux pour rendre leur séjour agréable. Pour ces jeunes enfants venus de l'East End qui n'ont pas l'habitude qu'on s'occupe d'eux, c'est vraiment une autre vie qui commence. D'abord sur leurs gardes, ils se laissent peu à peu apprivoiser par la famille Reilly et les pensionnaires de la pension, obtenant tout ce qui leur manquait jusque là : un peu d'attention, de l'affection, de la confiance et beaucoup d'amour !

 

 J'ai vraiment adoré les personnages : Peggy, Mme Finch, Ron, Jim, Alex, Anne et tous les autres. On apprend à les connaître, on les voit évoluer au fil du temps et on suit avec plaisir le quotidien de cette charmante tribu. Sally trouve du travail et se fait des amies, Ernie est tout de suite adopté par les fils Reilly et le grand-père qui le prend aussitôt sous son aîle, il grandit et devient plus indépendant malgré ses problèmes de santé, les filles Reilly s'épanouissent et l'aînée tombe amoureuse, bref tout le monde semble avoir trouvé sa place. Malheureusement, la guerre fait rage et continue de changer le cours des choses de façon irrémédiable. La stabilité qu'ils avaient tous trouvé est menacée à chaque instant...

 

 

 J'ai beaucoup aimé ce roman. L'écriture est très agréable et on s'attache tant aux personnages qu'on n'a pas envie de les quitter. On a l'impression de faire partie de la famille, d'être là pour partager leurs joies et leurs peines, leurs rêves et leurs désillusions. Le contexte est très dur et on s'attend à des rebondissements qui peuvent survenir à tout moment. On ne s'ennuie pas une seconde. Comme c'est dur et révoltant de voir tous ces enfants privés de l'insouciance qui devrait les caractériser, obligés de grandir plus vite, d'être responsables quoi qu'il arrive, sans parler de ses familles déchirées et séparées malgré elles... Mais on est également touché et ému par toutes ces petites attentions spontanées et bienveillantes, par l'entraide, la courage, la solidarité et la générosité des personnages.  C'est un livre émouvant, parfois triste, mais surtout plein d'amour. J'ai déjà hâte de retourner à Cliffehaven ! Cette lecture a une saveur toute particulière vu le contexte actuel, mais je trouve qu'elle apporte le réconfort et l'espoir dont on a tous besoin en ce moment... D'ailleurs, j'adore le titre. Je le trouve beau et poétique. Il me fait penser aux jolis mots d'Aragon : "Croire au soleil quand tombe l'eau".

 

En quelques mots :

Un début de saga très prometteur. Une histoire pleine d'amour et d'émotions qui se déroule dans un contexte dur et poignant. J'ai adoré ! Vivement la suite !

 

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2015-10-14T14:57:01+02:00

Un fragile espoir

Publié par MyaRosa

Secrets of the Tides / The House of Tides

Hannah Richell

472 pages, éditions Pocket, septembre 2015

L'histoire :

À 25 ans, Dora mène la vie rêvée d'une jeune Londonienne : un fiancé attentionné, un travail épanouissant, une belle maison au coeur de la ville et un bébé prévu pour l'hiver... Pourtant, son passé la hante encore. Quinze ans plus tôt, Alfie, le jeune frère de Dora, a mystérieusement disparu sur la plage alors que sa soeur Cassie et elle devaient le surveiller.
Décidée à vaincre ses fantômes avant l'arrivée de son bébé, Dora retourne sur les terres de son enfance et emprunte le douloureux chemin qui la mènera vers la vérité...

 

Mon avis :

 

 C'est par une scène terrible et bien mystérieuse que s'ouvre ce roman : une jeune femme se jette dans la Tamise. Qu'a-t-elle vécu de si terrible pour en arriver là ? Il faudra un peu de patience pour le découvrir... Nous faisons ensuite la connaissance de Dora, une jeune fille de vingt-cinq ans a qui la vie semble sourire et qui attend son premier enfant. Pourtant, loin de s'en réjouir, la jeune femme semble avoir terriblement peur. Mais de quoi ? de qui ? C'est lorsqu'elle se rend dans la maison de son enfance pour l'annoncer à sa mère qu'on se rend compte que quelque chose cloche vraiment dans cette famille. Pourquoi tant de tensions, d'appréhensions, de distance ?

 

 J'ai vraiment apprécié l'écriture d'Hannah Richell ainsi que la construction de son roman. J'ai été happée par cette histoire dès la première page et je n'ai pas réussi à lâcher ce livre avant la fin. Je me suis relevée la nuit, plusieurs fois, pour continuer à lire et connaître les secrets des personnages. J'ai frémi, tremblé, souri, et pleuré aussi... Comment rester indifférent face à une si terrible histoire ? C'est le premier roman de l'auteur et je suis vraiment impressionnée par son talent et la façon dont elle a su rendre ses personnages crédibles et nous bouleverser ainsi par leur histoire. On arrive facilement à se mettre dans la peau de chacun, à ressentir leurs regrets, leur douleur, leurs remords, leurs doutes et leur culpabilité... C'est bouleversant !

 

 

 Vous l'aurez compris, il y a au coeur de cette histoire, un terrible drame et des secrets bien enfouis qui empêchent les membres de cette famille d'avancer. Chacun s'est enfermé dans sa bulle de chagrin et de culpabilité et la distance s'est creusée au fil des années. Grâce à des flash back très bien amenés, l'auteur essaie de nous faire comprendre comment ils ont pu en arriver là et ce qui s'est vraiment passé ce jour-là. On découvre plusieurs générations de Tides et surtout la maison familiale qui est un personnage à part entière dans le roman : une immense demeure du Dorset chargée de souvenirs, de rancoeurs et de non-dits.

 

 J'ai été très touchée par les liens qui unissent les membres de cette famille, par leurs relations compliquées et leurs difficultés à communiquer et à être ensemble après le drame. C'est un roman bouleversant qui ne peut pas laisser indifférent. On le termine à bout de souffle et le coeur plein d'espoir. On s'attache aux personnages, on se met à leur place, on se demande si on aurait agit de la même façon. L'auteur ne nous incite pas à les juger, bien au contraire, elle nous aide à les comprendre.

 

 Au début, j'ai trouvé terrible de voir cet avant-après, de constater que la vie peut basculer à tout instant, que nos choix peuvent détruire nos vies à jamais et que le bonheur peut s'envoler en un rien de temps, mais finalement, ce n'est pas un roman déprimant ou inquiétant malgré la tristesse de l'histoire. C'est au contraire un roman lumineux et plein d'espoir qui nous montre qu'on peut se relever de tout. Il faut du temps, de l'aide et du soutien ainsi qu'une volonté de fer et beaucoup de courage, mais on peut s'en sortir, apprendre à accepter les choses, à pardonner et à se pardonner, aller de l'avant et décider d'être heureux. C'est un roman que je n'oublierai pas et que je recommande fortement. Un coup de coeur !

 

 

En quelques mots :

Hannah Richell nous offre un premier roman bouleversant, aussi dramatique que lumineux. Une lecture inoubliable et très forte pour laquelle j'ai un véritable coup de coeur.

 

 

Quelques extraits :

"L'amour est une drôle de chose [...] C'est comme ici, dans le verger. Regarde autour de toi. Y a pas grand-chose à voir en ce moment. Tout a l'air somnolent, et même abandonné. Mais les choses marchent par cycles. L'hiver, le printemps, l'été, l'automne. Le véritable amour, je veux parler d'un attachement profond, c'est pareil. Il prend racine, pousse et se transforme. Parfois il a l'air de se faner, parfois il est en fleur. Rien n'est immuable. Les choses changent, avancent. Mais s'il s'agit du véritable amour, de celui qui s'etend à une famille, il couve toujours sous la surface et attend de repartir à la première occasion."

 

"Elle savait que ses filles avaient besoin de réconfort et de compassion, mais elle ne pouvait s'y résoudre. Il fallait qu'elle reste seule avec son chagrin et sa détresse. Elle n'avait rien à donner, de sorte que chacune tournait sur son orbite, telles des planètes éloignées, fuyantes. Chacune semblait enfermée dans sa sphère privée de souffrance et ne pouvait s'approcher des autres, incapable de les regarder en face, de leur parler du tourment qu'elle endurait. Elles avaient été brutalement séparées, comme les feuilles jaunissantes qui commençaient à tomber en voltigeant au vent d'automne glacial."

 

"Je ne reviens pas sur le passé [...] Je vis ma vie, celle qu'on m'a donnée, la seule que j'ai... avec ses bons côtés et son gâchis merdique. Mais je ne peux pas ignorer... ce truc qui m'est arrivé. Qui nous est arrivé à tous. Je ne peux pas l'oublier. [...] Tu ne comprends pas ? [...] Ca m'est tombé dessus. Ca nous est tombé dessus à tous. Et je suis incapable de l'oublier, de lâcher prise. Je ne peux pas oublier Alfie, je ne peux pas vivre en sachant le rôle que j'ai joué dans sa disparition. Alors comment veux-tu que j'avance et que je sois une bonne mère pour un enfant innocent ? Bon Dieu, ce sera une nouvelle vie qui va sortir de moi. J'en serai responsable et ça pèse trop lourd. Je ne crois pas être à la hauteur."

 

 

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2015-10-13T06:40:37+02:00

Retour sur terre

Publié par MyaRosa

Down to earth - Melanie Rose

418 pages, éditions L'Archipel, octobre 2015

L'histoire :

Michaela Anderson, une jeune Anglaise de 25 ans travaillant dans une compagnie d’assurances, a accepté de participer avec quelques collègues à un baptême de saut en parachute. Au moment de s’élancer dans le vide, la dernière, elle est emportée par une bourrasque qui l’éloigne des autres… Quand elle retrouve la terre ferme, l’aérodrome est désert, sa voiture a disparu et il fait presque nuit. C’est alors qu’elle découvre avec stupeur sa photo sur des affichettes prétendant qu’elle a disparu… il y a six ans et demi ! Qu’a-t-il bien pu se passer ? Aurait-elle perdu la raison ? Serait-elle devenue amnésique ? A-t-elle été victime d’une faille spatiotemporelle ? Mais, surtout, qu’a-t-elle bien pu faire au cours de tout ce temps ?

 

Mon avis :

 

 Je ne vais pas y aller par quatre chemins : je n'ai pas aimé ce livre. Ce qui est étrange, c'est que j'ai dévoré les cent premières pages sans même m'en rendre compte et j'ai vraiment adoré tout le début de cette histoire un peu farfelue mais néanmoins passionnante. Le point de départ était vraiment bon et très intrigant, mais mon enthousiasme est vite retombé...

 

 J'ai lu et adoré "La Mémoire d'une autre", un précédent roman de Melanie Rose, alors je savais que l'auteur aimait prendre beaucoup de libertés dans ses histoires. Qu'il y ait une part de mystère et un petit côté fantastique ne me gênent pas, bien au contraire. J'aime ce mélange. En revanche, dans ce roman, ça va trop loin et l'auteur a vraiment laissé de côté la crédibilité. C'est tellement abracadabrant et tiré par les cheveux que ça en devient grotesque, mais encore, s'il n'y avait que cela...

 

 S'ils m'ont bien plu au début, j'ai vite trouvé les personnages très caricaturaux et peu attachants. Pour moi, le mot qui convient le mieux a ce roman est "trop". Trop de surenchères, trop de clichés, trop de situations rocambolesques, trop de bons sentiments, trop de facilités, trop de délires mystiques, trop de mièvreries pour ne pas dire trop de niaiseries, trop peu de crédibilité et trop de spiritualité de bas étage à mon goût. Tout arrive comme un cheveu sur la soupe. On va de clichés en clichés et les rebondissements sont trop faciles pour être crédibles. Je n'y ai pas cru et quand l'auteur se met à nous parler de créateur et de force supérieure, j''ai complètement lâché prise et elle m'a perdue en route. J'ai traîné ce roman comme un boulet pendant une longue semaine alors que je pensais n'en faire qu'une bouchée tant le début m'avait plu et intrigué. Je n'ai pas arrêté de soupirer et de lever les yeux au ciel tant les personnages et les situations m'agaçaient.

 

 Malgré tout, j'ai continué à croire que l'auteur saurait me surprendre et à espérer que peut-être la fin rattraperait toutes ces maladresses accumulées au fil des pages, mais malheureusement ça n'a pas été le cas. La fin est peut être même encore pire que le reste. J'ai attendu ce "retour sur terre" qui n'est jamais venu. Si encore j'avais eu l'impression de rêver, ça aurait peut-être fonctionné... Tout a été trop façile jusqu'à la fin. Et le pire dans tout cela, c'est tous ces mystères qui nous ont quand même tenu en haleine, qui ont fait que je n'ai pas arrêté cette lecture avant la fin, et qui au final sont balayés en trois secondes, comme si finalement ce n'était pas important. L'auteur ne répond pas aux questions que l'on se pose et nous laisse comme ça, sur une impression d'inachevé. Là encore, je n'ai rien contre les fins ouvertes habituellement, mais ici j'ai juste eu l'impression que l'auteur manquait d'inspiration pour résoudre les énigmes qu'elle avait elle-même lancé.

 

 Non, je n'ai pas refermé ce livre avec le sourire. J'ai juste eu l'impression qu'on s'était moqué de moi et qu'on m'avait fait perdre mon temps avec un brouillon d'histoire sans queue ni tête. Quelle déception ! Maintenant, j'ai vraiment hâte de passer à autre chose et d'oublier très vite ce roman. Je pense que ça ne sera pas difficile... Pour tout vous dire, j'ai même commencé un autre roman hier soir après avoir terminé ce livre parce que j'étais très énervée et je n'avais pas envie de m'endormir là-dessus... Pourtant, je pense être assez bon public. Il est vraiment rare que je ressorte d'une lecture aussi déçue et frustrée et encore plus rare que ça me mette en colère. Là, j'ai carrément l'impression d'avoir été prise pour une imbécile et même en cherchant bien, je n'ai pas grand chose de positif à dire sur ce livre. Si vous avez tout de même envie de découvrir Melanie Rose, je vous conseille de vous tourner plutôt vers "La Mémoire d'une autre" qui est vraiment bien meilleur.

 

 

En quelques mots :

Une grosse déception ! Malgré un début très prometteur, j'ai trouvé ce livre mauvais et complètement tiré par les cheveux. Je n'ai pas du tout aimé.

 

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2015-10-02T07:05:18+02:00

Du miel pour les abeilles

Publié par MyaRosa

The Honey Queen - Cathy Kelly

447 pages, éditions Presses de la cité, mars 2015

L'histoire :

Alors qu'elle traverse une période difficile, Lillie, adoptée à la naissance, apprend qu'elle a un frère à l'autre bout du monde. L'Australienne s'embarque donc pour Redstone, une adorable petite ville irlandaise, pour rencontrer cette famille dont elle ignore tout. Seth et sa femme Frankie l'accueillent chaleureusement ; Lillie comprend cependant très vite que le mariage de son frère ne tient plus qu'à un fil. Peggy est une nouvelle venue dans la région également. Sur le point d'ouvrir son commerce, elle possède son lot de secrets et de souvenirs douloureux – rien qui soit étranger à Lillie. A force d'entraide et de solidarité, la vie va-t-elle offrir à ces abeilles qui se sont perdues en chemin le rayon de miel qu'elles méritent ?

 

Mon avis :

 

 Il était temps que je découvre les romans de Cathy Kelly ! J'ai bien acheté cinq ou six romans de l'auteur, ces dernières années, mais c'est la couverture et le titre de celui-ci qui ont achevé de me convaincre et j'en suis ravie. J'ai vraiment aimé ce feel-good book et je pense qu'il est arrivé au bon moment pour me mettre du baume au coeur. A sa manière, Cathy Kelly, nous livre la recette du bonheur. Les personnages de son roman ont, pour la plupart, oublié l'essentiel. Ils se sont perdus en chemin et ont oublié ce qui était important pour eux, ce qui les rendait heureux...

 

 Le stress et la fatigue causés par le travail, la routine et la lassitude que l'on laisse s'installer, la peur de mettre sa vie entre les mains d'un autre, l'appât du gain et l'envie d'être quelqu'un d'autre, les conflits qui nous semblent insurmontables et contre lesquels on n'essaie même plus de lutter, toutes ces choses nous empêchent d'être heureux et de profiter de la vie. Pourtant, il n'est jamais trop tard... Avec un peu d'aide et beaucoup d'amour, on peut s'en sortir et changer les choses. Avec le temps, on ne voit plus toutes ces petites choses qui nous rendaient heureux, ces petits bonheurs simples de la vie qui sont à portée de main : jardiner, se faire plaisir, penser à soi et prendre un moment pour se faire chouchouter, prendre le thé ou le café avec un ami, faire connaissance avec le voisinage...

 

 Tout cela peut sembler un peu facile et cliché, mais il ne faut pas se fier aux apparences... Le roman de Cathy Kelly est passionnant. Elle nous emporte dans ses histoires, nous donne l'impression de connaître vraiment les personnages et on ressort de cette lecture avec le sourire, le coeur léger et l'envie de savourer chaque instant. C'est un roman réconfortant que l'on savoure de la première à la dernière page et qu'on n'a pas envie de refermer. Certains personnages m'on beaucoup ému et j'ai même versé quelques larmes. Je pense que c'est un livre que je vais mettre de côté, en bonne place dans ma bibliothèque, pour le relire en cas de coup de blues ou même juste par plaisir car il est aussi chaleureux et réconfortant qu'une bonne tasse de chocolat chaud.

 

 

Vous avez eu une semaine difficile ? J'ai le remède qu'il vous faut : un plaid bien moelleux, une bougie parfumée, la boisson chaude de votre choix et le dernier roman de Cathy Kelly. Vous verrez, vous oublierez tous vos soucis...

 

 

En quelques mots :

Emouvant, chaleureux et réconfortant, ce roman met vraiment du baume au coeur. On le termine le coeur léger avec l'envie d'avancer et de faire le bonheur autour de soi.

 

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2015-09-21T18:40:52+02:00

La Couleur du lait

Publié par MyaRosa

The Colour of Milk - Nell Leyshon

187 pages, éditions 10/18, septembre 2015

L'histoire :

1831. Mary une jeune fille de 15 ans mène une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset. Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu'on l'a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur. Avec elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de la lecture et de l'écriture... mais aussi obéissance, avilissement et humiliation. Un apprentissage qui lui servira à coucher noir sur blanc le récit tragique de sa destinée. Et son implacable confession. Nell Leyshon réalise un travail d'orfèvre avec ce portrait inoubliable, où vibre la voix lucide et magnifique de son héroïne.

 

Mon avis :

 

 J'étais vraiment impatiente de découvrir ce roman et j'ai totalement craqué sur la couverture de l'édition de poche. Je la trouve magnifique ! J'avais lu un peu partout que ce roman était assez déroûtant alors j'avais quelques appréhensions, mais en fait le style d'écriture bien que particulier ne m'a pas gêné du tout, bien au contraire. Les fautes et les maladresses de Mary, la narratrice, rendent ce récit encore plus touchant et on a vraiment l'impression de lire quelque chose de très intime.

 

 

 On découvre la vie dans la campagne anglaise des années 1830, le quotidien et le travail à la ferme mais aussi la vie des gens plus aisés. On voit la vie de Mary, quinze ans, changer du jour au lendemain sans que personne ne lui demande son avis et ne se soucie de son bien-être. Pour ses parents qui auraient tant aimé avoir des garçons mais n'ont eux que des filles, elle n'est qu'une paire de bras supplémentaires et par la suite un moyen d'obtenir un peu d'argent. Mary ne semble pas en souffrir puisqu'elle ne connaît rien d'autre. Elle n'est jamais allée ailleurs qu'à la ferme et n'imagine pas qu'on puisse vivre autrement. Mais le destin de Mary qui semblait tout tracé va basculer irréversiblement... De la vie à la ferme avec ses soeurs et ses parents tyranniques, elle devient domestique chez un pasteur. Elle tient compagnie à sa femme, aide aux tâches ménagères, et découvre un univers totalement différent du sien. Le naturel, l'innocence et la spontanéité de la jeune fille vont rapidement séduire le couple et la jeune Mary va découvrir la magie des mots à leurs côtés.

 

 

 A la fois tragique, émouvant et bouleversant, ce récit est une petite merveille. On y parle de la nature et du quotidien avec beaucoup de simplicité et pourtant, beaucoup de lumière et de poésie en ressortent. Il y a de superbes descriptions et des passages délicieux. J'ai notamment adoré la complicité qui unit Mary et son grand-père, ce vieil homme attachant qui vit au milieu des cageots de pommes ainsi que les saisons que l'on voit défiler. Mais il y a aussi des passages révoltants durant lesquels on voudrait pouvoir faire quelque chose pour aider la pauvre Mary. On se sent totalement impuissant face à tout ce qui lui arrive. J'ai trouvé cette héroïne très attachante. Elle est naturelle et dit toujours tout ce qu'elle pense. Elle a une façon de s'exprimer qui la rend unique et inoubliable. On voudrait tellement pouvoir intervenir... Que c'est frustrant !

 

 

 En quelques mots :

Voilà une lecture que je ne risque pas d'oublier. Un récit poétique, lumineux mais également tragique et bouleversant. Une histoire rythmée par la ronde des saisons et les tâches quotidiennes du XIXème siècle. Un récit vibrant et révoltant porté par une héroïne inoubliable qui aspire à la liberté et à l'émancipation. Magnifique et terriblement émouvant ! A découvrir absolument !

 

 

 

Quelques extraits :

 

"quand je suis triste je dois faire un effort pour me souvenir pourquoi. sinon je redeviens heureuse."

 

"et moi je demanderais quoi si je pouvais faire un voeu ? qu'est-ce que je répondrais si on me posait la question ? je n'en avais aucune idée. je savais que j'avais des rêves mais je ne savais pas lesquels."

 

"quand on a un bébé on a l'impression qu'il est toute notre vie et on n'imagine pas que l'enfant grandira, qu'un jour il n'aura plus besoin de nous et qu'il voudra partir. [...] on renonce à tout pour s'en occuper et le protéger puis il s'en va. c'est comme s'il t'avait consumé pour construire sa propre vie. "

 

A découvrir aussi :

La Terre fredonne en si bémol (Mari Strachan)

Les Trois lumières (Claire Keegan)

Astrid et Veronika (Linda Olsson)

A la grâce des hommes (Hannah Kent)

 

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2015-09-02T20:55:46+02:00

Soleil brisé

Publié par MyaRosa

My Sunshine Away - M. O. Walsh

304 pages, éditions Michel Lafon, mai 2015

L'histoire :

À Bâton-Rouge, en Louisiane, la vie est paisible en cet été 1989. Le lycée est fini et le narrateur, quatorze ans, va enfin passer ses journées à observer Lindy Simpson, sa jolie voisine d'en face - d'un an son aînée - à qui il voue une passion obsessionnelle depuis son enfance. Sa vue imprenable sur la fenêtre de la chambre de Lindy lui permet d'épier tous ses faits et gestes. Jusqu'à ce soir terrible où tout bascule. Lindy est victime d'une agression brutale en rentrant chez elle. Elle ne reconnaît pas son violeur et la police interroge quelques suspects, dont le narrateur, mais ne trouvera jamais le coupable. Par qui Lindy a-t-elle été agressée dans ce quartier familial si paisible ? Pourquoi, soudain, certains des habitants semblent-ils avoir des choses à cacher ? Et pourquoi le narrateur, trente ans plus tard, raconte-t-il cette histoire avec un sentiment de culpabilité ?

 

Mon avis :

 

 J'avais vraiment envie de découvrir ce roman et je remercie

Livraddict et les éditions Michel Lafon de m'en avoir donné l'opportunité. Le narrateur de l'histoire nous raconte son adolescence en Louisiane dans les années 1990. Il nous parle de ce jour qui a bouleversé sa vie sans qu'il n'en mesure les conséquences sur le moment. Au cours de l'été 1989, sa voisine Lindy dont il est follement amoureux, est violée. On ignore qui est le coupable. Le narrateur revient surtout sur les changements qui vont s'opérer après le drame et sur la manière dont cette petite communauté va encaisser le choc.

 

 

 Je m'attendais à un thriller plus classique. Je pensais qu'on allait essayer de deviner l'identité de coupable, mais ce n'est pas là qu'est l'intérêt du roman et ce n'est finalement pas plus mal. Milton O'Neil Walsh nous parle de l'adolescence, du passage à l'âge adulte et des sentiments ambivalents que l'on peut ressentir à cette période de notre vie. On parle de mal-être, de sexualité, de recherche de soi et d'incompréhension. C'est parfois brutal et assez dérangeant et pourtant, on n'arrive pas à décrocher. On est happé par ce que nous raconte le narrateur même s'il nous fait parfois un peu peur... C'est un récit tellement intime qu'on a parfois l'impression d'être en train d'espionner ses voisins ou de lire le journal intime de quelqu'un. Ca nous semble mal et défendu et c'est justement ce qui est fascinant.

 

 Et puis, il y a ce portrait sans fard d'une communauté en apparence sans histoire qui cache pourtant des choses pas très jolies... A mesure que l'on avance dans la lecture de ce roman, le tableau s'obsurcit et ce petit coin tranquille de Lousiane ne nous semble plus aussi sympathique qu'au début. Le contexte est très bien décrit et en même temps, on sent que tout cela pourrait se passer partout ailleurs, ici et maintenant, là, juste à côté de chez nous. C'est ce qui rend le récit aussi fort et effrayant. Tout n'est jamais tout noir ou tout blanc, il y a du bon et du mauvais en chacun de nous...

 

 

 J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur et je mentirais si je disais que je n'avais pas trouvé cette lecture addictive et fascinante malgré son côté malsain. Le rythme est lent, c'est vrai, mais l'atmosphère oppressante nous happe complètement dès le début du roman et on est pris au piège jusqu'à la fin. Sinon, c'est anecdotique, mais j'aime beaucoup la couverture et le titre de l'édition originale.

 

En quelques mots :

Un roman sans tabou, parfois dérangeant mais très juste, qui nous parle de la fin de l'enfance et du passage, souvent difficile, à l'âge adulte.

 

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2015-06-29T08:16:02+02:00

Nora ou le paradis perdu

Publié par MyaRosa

Broken Paradise - Cecilia Samartin

453 pages, L'Archipel, juillet 2015

L'histoire :

Cuba, 1956. Nora et Alicia, deux cousines très proches et complices, vivent une enfance heureuse et insouciante. Mais la révolution éclate, et Fidel Castro accède au pouvoir. Un climat de peur, nourri par la répression, s'installe peu à peu. Nora émigre alors aux États-Unis, laissant Alicia derrière elle, qui s'apprête à vivre des heures sombres à La Havane. Tandis que Nora, bien nostalgique de son pays natal, s'accommode peu à peu de cet environnement nouveau, Alicia subit les coups durs, dans un Cuba où la situation se détériore. Grâce aux lettres qu'elles continuent d'échanger, Nora comprend que la vie d'Alicia est devenu un enfer. Elle décide alors de retourner à la Havane pour lui venir en aide. Mais ce qu'elle va découvrir à Cuba est bien loin de tout ce qu'elle pouvait imaginer...

 

Cecilia Samartin signe ici son roman le plus personnel, une histoire d'amitié et d'amour, une ode à cette île qui restera à jamais le paradis perdu de son enfance.

 

 

Mon avis :

 

 Je n'ai pas été très active sur le blog ces derniers jours, et pour cause, j'étais totalement immergée dans la lecture du roman de Cecilia Samartin et je n'arrivais plus à m'en détacher. Dans ce livre, l'auteur a voulu nous parler de Cuba, l'île où elle est née, et de toutes les terribles épreuves que ses habitants ont affronté pendant et après la révolution. A travers l'histoire de deux cousines, Nora et Alicia, Cecilia Samartin nous montre le contraste terrible et saisissant entre l'avant et l'après. On observe, impuissant, l'île paradisiaque devenir le pire des cauchemars, un endroit dans lequel les habitants meurent de faim et se voient dépossédés de leur terre tandis que les touristes profitent des hôtels luxueux presque sous leurs yeux...

 

 Je ne connaissais que peu de choses sur l'histoire de Cuba et ce roman m'a vraiment fait froid dans le dos. C'est le premier roman de Cecilia Samartin que je lis et j'ai tout de suite été charmée par sa plume. On sent tout l'amour et toute l'admiration qu'elle a pour son île natale. J'ai aimé la façon dont elle décrit le paysage, les saveurs et les odeurs. On a l'impression d'être là-bas, à l'autre bout du monde, faisant la sieste à l'ombre des palmiers après avoir dégusté du boeuf épicé aux poivrons, des mangues bien mûres et une glace à la noix de coco. J'ai adoré découvrir et suivre l'enfance de Nora et Alicia, leurs balades sur la plage, leurs jeux, leurs rêves, les repas de famille, les nuits rythmées par le son des tambours à la plantation de Tia Panchita, les moments passés avec Lola et Beba, les domestiques de la famille qui apportent chaleur et réconfort...

 

 

 Et puis, les choses changent... Batista commence à semer la terreur. Les repas de famille deviennent plus lourds, on chuchote, on se tait à l'approche des enfants... Fidel Castro prend le pouvoir et ce qui apparaît d'abord comme une bénédiction pour les cubains se transforme rapidement en cauchemar. Plus de nourriture, plus d'argent, des gens envoyés en prison pour leurs idées contre-révolutionnaires, des fusillades diffusées à la télévision et bien d'autres horreurs encore. Les cubains ne veulent pas abandonner leur île mais certains n'ont plus le choix. Il faut partir le plus loin possible, le temps que les choses se calment. C'est ainsi qu'Alicia et Nora qui ont grandi ensemble vont se retrouver séparées. Alicia reste à Cuba tandis que Nora émigre aux Etats-Unis. Elles vont passer des années à imaginer la vie de l'autre et à s'écrire autant que possible, espérant être réunies un jour ou l'autre...

 

 Les contrastes sont vraiment terrifiants. Il y a d'abord le contraste entre l'île avant et après la révolution, mais aussi le contraste entre le quotidien d'Alicia et celui de Nora. C'est un roman vraiment bouleversant. On a tant de peine pour les cubains - ceux qui restent et ceux qui sont déracinés et privés de leur pays et de leurs proches - et pour ces deux cousines. J'ai pleuré à plusieurs reprises durant ma lecture et je sais que c'est un roman que je n'oublierai pas. Tant de vies gâchées pour de mauvaises raisons, tant d'injustice dans notre monde ! Et dire que tout cela s'est passé il y a si peu de temps et que des horreurs similaires ont encore lieu aujourd'hui dans certains pays... Cecilia Samartin nous offre un roman très fort, riche en émotions et peuplé par des personnages inoubliables qui nous délivrent une vraie leçon de vie et de courage.

 

 

En quelques mots :

Un roman fort et poignant qui ne peut laisser personne indifférent. Cecilia Samartin dresse le portrait de Cuba avant et après la révolution. Le contraste entre les deux est terrifiant et l'histoire de ces deux cousines m'a vraiment bouleversée. A lire absolument !

 

Quelques extraits :

 

" Ce que j'aime par-dessus tout, c'est la chaleur, cette façon qu'elle a de s'insinuer, d'investir l'extrémité de mes doigts et de mes orteils, au point de me donner l'impression d'être indissociable du soleil, comme s'il s'épanouissait en moi. Avez-vous déjà vu l'océan se faire aussi lisse qu'une paroi de verre, ou rouler ses volutes sur le rivage avec un soupir ? Si vous connaissiez mon pays, vous sauriez que la mer peut être aussi versatile : d'un bleu fidèle à celui du ciel, et l'instant d'après d'une couleur turquoise irisée, si étincelante qu'on jurerait voir le ciel briller sous la surface des vagues.

 Souvent, je m'attarde au bord de l'eau, les orteils plantés dans le sable humide, les yeux rivés sur cette ligne grise et fuyante de l'horizon qui sépare le ciel et la mer. Je ferme un tout petit peu les yeux, jusqu'à ne plus vraiment les distinguer l'un de l'autre, et je flotte dans un univers bleu-vert. Je suis poisson, je suis oiseau. Je suis sirène d'or à la chevelure fluide flottant au vent. D'un coup de queue je pourrais regagner la haute mer et explorer d'autres rivages. Mais comment quitter ce lieu qui apaise mon âme et l'ouvre à la prière ?"

 

"La tristesse du départ n'est comparable à nulle autre expérience [...] elle te frappe par grosses vagues qui peuvent t'arracher au sol quand tu crois avoir les pieds fermement ancrés sur la terre. Tout peut aller très bien, et voilà que tout à coup, tu entends les accords d'une chanson, ou tu sens des oignons en train de frire dans l'huile d'olive, et voilà que ton coeur se brise à nouveau en mille morceaux., juste comme ça. Tu vendrais ton âme pour te retrouver chez toi, ou pour éprouver un simple sentiment d'appartenance... quelque part... n'importe où. C'est là qu'il faut t'accrocher à ce que tu es. Et ne livre jamais tout à fait ton vrai coeur, si brisé, si blessé soit-il, parce que, si tu le fais, tu perds alors quelque chose que tu risques de ne jamais retrouver. Il vaut mieux livrer ton coeur fantôme, et alors tu sauras toujours qui tu es."

 

"[...] les souvenirs sont comme des bijoux qu'on ne peut jamais te voler."

 

"La peur ne flotte pas, disait toujours Abuelo au cours de ses leçons; elle coule à pic, chaque fois. Mais le courage, lui, disait-il, les yeux brillants, ne fait pas que flotter, il vole !"

 

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