Tempêtes, tornades, ouragans, sécheresses... Soulève les rabats pour découvrir toutes sortes d'excès climatiques et pour comprendre pourquoi ils se produisent.
Mon avis :
Cet ouvrage aussi beau que passionnant nous offre une multitude d'informations sur les excès climatiques. Comment naissent les tempêtes ? Comment débute un orage ? Tous les éclairs ont-ils la même apparence ? Qu'est-ce qui produit une tornade ? Que se passe-t-il quand une tornade touche l'eau ? Comment savoir si un ouragan s'approche ? Que se passe-t-il lors d'une tempête de neige et d'une tempête en mer ? Que se passe-t-il lors des grands sécheresses ? Que se passe-t-il sur notre planète ? D'où viennent ces excès climatiques ? Puis-je faire quelque chose ?
Ce livre répond aux questions que se posent les enfants sur le sujet de manière ludique, simple et claire. Les illustrations sont magnifiques et impressionnantes. Les rabats à soulever offrent une lecture divertissante menée par l'enfant. C'est un ouvrage entièrement cartonné avec des pages bien solides. Je le trouve vraiment très complet et accessible. A découvrir absolument !
" Dès que je vois Victor sortir du car avec son perfecto noir, j'ai l'impression d'attendre une rock-star. " Maturin a onze ans et adore son grand frère Victor, qui est en terminale. Il joue dans un groupe de rock, il a toujours plein d'idées, il lui raconte ses histoires de lycée avec les filles et ses copains, et lui fait écouter de super morceaux... Il est cool et dès qu'il rentre le vendredi soir, Maturin saute de joie. Seulement, il ne se passe pas un week-end sans qu'il y ait une dispute entre Victor et son père. Maturin ne rêve que d'une seule chose : que tout le monde s'entende comme dans une famille normale. Mais comment faire quand on n'a que onze ans et que la maison est devenue une vraie poudrière ?
Mon avis :
J'ai été totalement charmée par le début de ce roman. Cet amour inébranlable que Maturin porte à son frère et son admiration pour lui m'ont vraiment émue. Comment ne pas être touché par cet enfant qui fait de son mieux pour recoller sa famille qui part en miettes et qui aimerait plus que tout voir les choses s'arranger entre son père et son frère qui se disputent tout le temps ? Maturin voudrait tant que son père s'intéresse un peu à son frère, le regarde vraiment et voit ses qualités au lieu de toujours mettre en lumière ce qui ne va pas. Il aimerait aussi que son frère puisse voir les bons côtés de son père, les moments où il est gentil, drôle et rassurant. Il voudrait que sa mère arrête de pleurer et d'être triste. Il voudrait que tout redevienne comme avant. Mais avant, c'était quand ? Au lieu de cela, Maturin est balloté, pris en otage entre son amour pour ses parents et son amour pour son frère. Il porte un poids qu'il ne devrait pas porter et espère malgré tout voir les choses s'arranger.
Si j'ai trouvé ce roman bien écrit et très émouvant, je n'ai pas du tout aimé la tournure que prend l'histoire dans la dernière partie. On nous suggère quelques pistes mais on ne va nulle part. On cherche des réponses, mais il n'y en a pas. Je m'attendais à une révélation, à un secret de famille ou au moins à de l'espoir, mais il n'y a rien de tout cela. C'est plutôt le constat froid et sans appel d'un échec. Parfois, c'est comme ça, les choses ne s'arrangent pas. Franchement, je n'ai rien contre les histoires qui finissent mal, en général je suis plutôt admirative des auteurs qui osent malmener leur personnage et prennent le risque de décevoir leur lectorat, mais là je suis restée sur ma faim. J'attendais plus, en fait. Plus d'explications et plus d'espoir. Je comprends que Maturin prend conscience des choses. Je comprends ce passage un peu forcé à l'âge adulte et cette envie de montrer que le monde n'est pas tout rose mais je me suis sentie déroutée. Je ne vois pas quelles valeurs ni quelles leçons un jeune lecteur doit en tirer. Qu'il y a des choses qui ne dépendent pas de nous et qu'un enfant ne peut pas sauver sa famille ? Que dans certains cas les gens sont mieux quand ils ne sont pas ensemble ? Je ne sais pas. En tout cas, je me suis sentie frustrée et même un peu en colère en refermant ce livre qui avait pourtant si bien commencé.
Pendant les vacances, Ninon et Paul visitent le château de Chambord. Émerveillée par la beauté du palais, Ninon rêve secrètement de remonter le temps pour vivre à l'époque de François Ier. Elle ne pensait pas être si bien exaucée... Alors que les deux enfants suivent leur guide dans le majestueux escalier central, Paul trébuche et entraîne sa soeur dans sa chute. Quand les enfants reprennent leurs esprits, ils se retrouvent... en 1534 !
Les voici emportés dans une formidable aventure pleine de rebondissements et de découvertes incroyables, dans le château de Chambord, en compagnie de Marco, un jeune serviteur du XVIe siècle.
Mon avis :
J'ai beaucoup aimé ce livre qui inaugure Les Enquêtes de Ninon et Paul. Cette série de livres nous raconte les aventures d'un frère et d'une soeur qui, en visitant des lieux célèbres, vont se retrouver propulsés à d'autres époques. La série compte déjà quatre tomes et les autres volumes mettent à l'honneur la Tour Eiffel, Versailles ou encore le Mont Saint-Michel. Le schéma est classique mais fonctionne très bien et on se laisse immédiatement entraîner dans cette visite du château de Chambord. C'est beaucoup plus ludique et amusant qu'une visite guidée classique, non ?
J'ai bien aimé la manière dont Paul et Ninon voyagent dans le temps malgré eux ainsi que les différents personnages rencontrés : un jeune serviteur de leur âge, des gardes, des ménestrels, des colporteurs, le fou du roi, un chimpanzé, des valets, des soldats, un seigneur, un chef cuisinier... On s'immerge complètement dans cette enquête et on (re)découvre les mystères qui entourent la construction du château et l'implication de Léonard de Vinci. C'est passionnant, très agréable à lire et accessible dès 8 ans. Les deux personnages principaux sont attachants et on sait déjà que l'on sera ravi de les retrouver dans d'autres aventures. A la fin du livre, il y a un petit quiz avec des tas d'informations passionnantes et même la recette d'un dessert goûté par Ninon dans le roman que l'on peut essayer de réaliser soi-même. C'est très chouette pour faire découvrir aux enfants l'Histoire de notre beau pays !
Un voyage en train sans les parents ! Robin et son petit frère partent chez leur grand-mère qu'ils adorent. Mais très vite le voyage leur réserve d'inquiétantes surprises et se transforme en une effrayante course-poursuite. Au fond de la sombre forêt, parviendront-ils à se cacher et à échapper à celui qui les traque ?
Mon avis :
En cherchant quelques idées de lecture pour mon fils, je suis tombée sur ce roman de Malika Ferdjoukh et je le trouve vraiment parfait pour faire découvrir les thrillers aux plus jeunes (il est conseillé à partir de 10 ans). Il y a tous les ingrédients, l'écriture est agréable et on rentre tout de suite dans l'histoire.
C'est l'automne. Après l'école, Robin et son petit frère Jules doivent prendre le train pour aller passer le week-end chez leur grand-mère. C'est un trajet d'une demie-heure qu'ils connaissent très bien. Ils ont même leurs petites habitudes dans le train. Mais voilà qu'un passager inattendu monte à bord... Cet évènement va bouleverser leurs plans et les deux frères vont se retrouver confronté à un danger bien plus grand que celui qu'ils fuyaient au départ...
J'ai adoré ! J'ai beaucoup aimé le ton du roman, l'humour, la complicité des membres de cette famille et puis l'intrigue qui nous tient en haleine du début à la fin. On se prend vraiment au jeu et on se retrouve plongé dans une atmosphère inquiétante. Imaginez un peu... la forêt, la nuit, pas de lampe ni de moyen d'appeler à l'aide et un danger à vos trousses. Il y a du suspense et c'est inquiétant tout en étant adapté à l'âge du public visé. C'est parfait pour initier les enfants aux thrillers et je pense que ça pourrait aussi séduire un jeune qui n'aime pas (encore) lire. Impossible de trouver le temps long car il n'y a vraiment pas de temps mort. C'est vraiment une réussite !
Piper Green and the Fairy Tree : Too Much Good Luck -
Ellen Potter & Qin Leng
80 pages, éditions Gallimard Jeunesse (Folio Cadet), février 2017
L'histoire :
Tout ce que vous devez savoir sur Emma Green :
1- Elle va avoir une chambre toute neuve.
2- Elle possède un trésor pour l'arbre des fées
3- La petite souris va passer...
Emma Green a vraiment trop de chance ce matin. Mais en arrivant en classe, elle a une mauvaise surprise : le lapin de l'école a disparu ! C'est la faute d'une nouvelle élève. Elle s'appelle Camilla et elle est allergique aux lapins. Alors Emma Green a décidé : elle ne sera jamais son amie !
J'ai lu ce livre avec ma poucinette. Nous avions beaucoup aimé le tome précédent et nous étions impatientes de retrouver Emma qui nous décrit son quotidien sur une île au large de l'Atlantique.
Aujourd'hui, Emma a de la chance. Beaucoup trop de chance selon son ami Jacob qui lui explique que cela porte malheur. Et effectivement, à partir de l'arrivée de Camilla, la nouvelle élève, rien ne va plus. Nacho, le lapin de la classe est envoyé ailleurs, elle reçoit un cadeau bizarre dans l'arbre des fées, sa nouvelle chambre peinte en vert-tilleul ne lui plaît plus du tout et elle se retrouve bientôt dans le pétrin. Emma est en colère et en veut à Camilla car pour elle, tout est de sa faute...
Nous avons beaucoup aimé cette nouvelle histoire drôle, émouvante et pleine de rebondissements. Les références au "Magicien d'Oz" nous ont bien plu ainsi que toutes les péripéties avec la maîtresse à cause du mensonge d'Emma et surtout la fin bienveillante et attendrissante. C'est une série que l'on prend vraiment plaisir à lire. Tout y est parfait : le cadre dépaysant et enchanteur, les personnages attachants et un peu loufoques, leurs histoires qui permettent à ma fille de s'identifier facilement aux personnages et puis cette petite Emma pétillante et à l'imagination débordante. Nous avons hâte de lire la suite et sommes déçues que les tomes sortis après le 3ème en VO n'aient jamais été traduits en français. C'est une série - conseillée dès 8 ans - qui mériterait vraiment d'être plus connue !
Quels minuscules insectes sont capables de bâtir un nid plus haut qu'un homme ?
Soulève les rabats et tu découvriras les réponses à ces questions et bien d'autres infos fascinantes sur le monde des petites bêtes.
Mon avis :
Voilà un très joli documentaire qui fourmillent de détails, d'informations passionnantes et de rabats à soulever. Partons explorer les sous-bois, les nids ou l'intérieur d'une ruche. Découvrons ensemble les bestioles aquatiques, les papillons et les petites bêtes qui sortent à la nuit tombée.
Est-ce qu'il y a des araignées qui vivent sous l'eau ? Combien faut-il d'abeilles pour obtenir un seul pot de miel ? Est-ce qu'il y a beaucoup plus de fourmis que d'hommes sur Terre ? Comment respirent les insectes qui vivent sous l'eau ? Comment les mouches mangent-elles ? Est-ce qu'il y a beaucoup d'insectes dans nos maisons ?
Ce livre est superbe ! Les informations insolites qu'il fournit sont fascinantes. Nous avons beaucoup aimé les thèmes abordés ainsi que les illustrations qui sont superbes et la multitude de rabats à soulever. A la fin de l'ouvrage, il y a même une page qui explique ce que l'on peut faire pour aider les insectes. Voilà un livre qui séduira à coup sûr les petits curieux et les scientifiques en herbe !
Il y a trois choses à savoir sur Louisiana Elefante : premièrement, elle a une voix d'ange. Deuxièmement, elle adore son chat Archie, ses meilleures amies et Monsieur Chien (sans ordre d'importance). Enfin, sa grand-mère est complètement foldingue ! Persuadée d'être poursuivie par une terrible malédiction familiale, elle réveille Louisiana à trois heures du matin pour partir sur les routes. Une nouvelle lubie ? Plutôt un voyage sans retour, qui amène Lousiana à affronter les secrets de son passé.
Mon avis :
"Voilà pourquoi j'aime tant la littérature de jeunesse !" > C'est ce que j'ai envie de crier au monde entier à chaque fois que je tourne une page de ce livre qui fait battre mon coeur plus vite. Kate DiCamillo est unique. Elle raconte les histoires comme personne. C'est déjanté, émouvant, triste et drôle à la fois et tellement bien écrit ! Une pépite que j'ai savouré avec des papillons dans le ventre et le sourire jusqu'aux oreilles. ❤
Louisiana - déjà croisée dans "Little Miss Florida" - a été élevée par sa grand-mère et n'a pas connu ses parents qui étaient trapézistes professionnels. Les deux femmes s'en sortent tant bien que mal mais une nuit elles partent en voyage pour échapper à une malédiction qui pèse sur leur famille. La jeune fille n'a pas le temps de comprendre ce qui se passe que la Floride est déjà loin derrière eux. Louisiana n'a pas du tout envie de quitter ses meilleures amies et ses animaux de compagnie mais sa grand-mère lui annonce sans détour que ce voyage sera certainement sans retour...
Il y a vraiment quelque chose d'unique dans les romans de Kate DiCamillo et je dirais même - car pour moi cela n'a rien de péjoratif - de spécial. Je pourrais comprendre que l'on n'aime pas même si moi j'adore car il n'y a rien de terre à terre là-dedans, c'est totalement déjanté et cela peut être un peu déroutant pour le lecteur qui ne sait pas trop où il va ni ce qu'il doit comprendre. Il y a un petit côté "Alice au pays des merveilles" qui me charme totalement. Louisiana a une personnalité étonnante et irrésistible. Elle m'a fait penser à Luna Lovegood. C'est comme si elle ne voyait pas le monde comme la plupart des gens. Autour d'elle, tout semble plus coloré, plus fou, plus vivant. Je l'ai trouvé terriblement touchante et attachante.
On croise, au fil des pages de ce livre, une femme qui ne quitte - presque - jamais ses bigoudis, un révérend qui ressemble à un morse, une femme sans dent, une fée bleue qui fait des gâteaux, un corbeau qui rit, un garçon qui grimpe aux arbres et une maison rose cachée au fond des bois. Il est question de cirque, de malédiction, d'une tombola, de mensonges, de quête d'identité et aussi de cacahuètes et de sandwich au salami. L'histoire est terriblement triste et pourtant on sourit et on rit tout le long. C'est aussi amusant que tragique, aussi loufoque que bouleversant. On se sent privilégié de partager ce petit bout de chemin avec Louisiana, cet instant où tout a basculé et où elle a décidé de prendre sa vie en mains. On aimerait la suivre plus longtemps et savoir ce qui va lui arriver ensuite, mais j'aime cette fin qui n'en est pas une, cette porte ouverte sur tout un tas de possibilités, cet optimisme malgré tout. C'est une lecture que je n'oublierai pas. Un personnage que je garderai en mémoire longtemps. Après avoir découvert Romy et Louisiana, j'ai hâte d'en savoir plus sur Beverly.
" Que se passe-t-il ? a-t-elle grondé.
J'ai toujours un peu de mal à répondre à cette question. Je ne la trouve pas assez précise. A chaque instant, il se passe dans le monde un nombre incalculable de choses, et je ne me sens pas le courage d'en dresser la liste."
Ça s’est fait petit à petit. A présent, voilà, le papa d’Olivia est en bas, sans trop d’espoir que ça s’arrange. Atteint d’une maladie qu’il surnomme « la tartiflette », il ne peut plus monter l’escalier de la maison. Le quotidien de toute la famille se réorganise autour de lui à mesure que son état s’aggrave. Pourtant, la vie doit continuer pour Olivia, entre fou-rires et larmes, auprès de sa maman, de son chat et surtout de son papa.
Mon avis :
Avec des mots justes et touchants, Sophie Adriansen aborde le sujet extrêmement délicat de la maladie et plus précisément de la fin de vie d'un parent. On s'attache immédiatement à la famille d'Olivia. Qu'ils sont touchants, tous les trois, avec leur humour décapant, leur complicité, leur intérêt sans faille pour la nourriture et leur optimisme à toute épreuve ! On aimerait tellement que le père d'Olivia ne soit pas malade... On voudrait pouvoir leur épargner cette terrible épreuve mais malheureusement il n'y a rien à faire. La maladie s'est installée et son état se dégrade de jour en jour. Toute la famille s'adapte, fait au mieux pour essayer de vivre normalement même si plus rien ne sera comme avant...
J'ai vraiment aimé la manière dont tout cela est abordé. Avec naturel, tact et... humour ! Parce que pour Olivia, la vie doit continuer malgré tout, ses parents font tout pour garder un semblant de normalité et lui redonner le sourire sans pour autant lui mentir ou la mettre à l'écart. J'ai trouvé cette fillette bien courageuse et très touchante et j'ai été émue par ce trio inséparable. Bien sûr, c'est triste, mais pas seulement. C'est un roman plein de joie de vivre et de gaieté qui sent bon les crêpes, les journées sans fin passées dans le jardin et les souvenirs d'enfance. Comment ne pas être touchée par ce joli roman tellement juste et tellement fort ? A découvrir absolument !
85 pages, Le Muscadier (Rester Vivant), février 2020
Présentation de l'éditeur :
Marie-Bénédicte a 12 ans. Pour son anniversaire, ses parents lui offrent un ordinateur. A cet ordinateur, elle va confier son terrible secret : depuis cinq mois, tous les mercredis après-midi, son oncle Laurent - le jeune frère de sa mère avec qui elle a passé de si belles vacances lorsqu'elle était enfant - abuse d'elle sexuellement.
Elle écrit son mal-être, sa souffrance, son sentiment de culpabilité, son découragement devant son entourage qui ne peut ou ne veut rien voir. Mais comment briser le silence ?
Mon avis :
Ce roman aborde un sujet terriblement difficile et délicat et pourtant incontournable. Parce qu'il y a malheureusement beaucoup d'enfants qui, comme la narratrice, subissent l'inimaginable et n'osent pas en parler par peur ou par honte.
Ce livre exprime parfaitement tout ce que l'on peut ressentir dans cette situation. On voit Marie-Bénédicte se renfermer et se couper des autres. Certaines personnes de son entourage s'en rendent compte, mais elle ne veut pas en parler. Elle les rassure, leur dit que tout va bien et espère en même temps que quelqu'un ouvrira vraiment les yeux et la poussera à déballer tout ce qu'elle a sur le coeur. Tellement d'émotions et de sentiments contradictoires en elle. La peur de décevoir, la honte, le dégoût, la peur de ne pas être prise au sérieux et le doute qui subsiste : Et si tout était de sa faute ? Et si, en parlant, elle faisait du mal aux gens qu'elle aime ?
On assiste, impuissant, à la descente aux enfers de cette petite fille pour qui rien ne sera plus jamais comme avant. On voudrait tant l'aider, l'encourager à parler et à dénoncer celui qui lui fait tant de mal. Les jours passent et Marie-Bénédicte s'enferme dans une bulle de noirceur, ne peut plus se regarder dans un miroir et veut à tout prix s'enlaidir pour ne plus que cela se reproduise. Heureusement, dans tout cela, une lueur d'espoir apportée par... un livre !
Un livre choc qui frappe fort et fait mal. Un indispensable qui ne peut laisser personne indifférent. Pour ne plus se taire ou fermer les yeux.
Louise n’est pas du genre à passer ses journées à se vernir les ongles en rose ou à regarder les mouches voler. Alors quand elle comprend que son frère Joseph et sa bande préparent une expédition super-hyper-méga dangereuse, elle les harcèle jusqu’à ce qu’ils acceptent de la prendre avec eux. La voilà ainsi embarquée avec « le clan » vers le jardin de celle que tout le monde appelle « L’Ortie » : une vieille dame dont la mine inquiétante et la maison sinistre terrorisent les enfants depuis des générations. Son potager regorge de fraises juteuses et de radis croquants, dont Joseph et sa bande aiment se régaler, le visage masqué et le cœur battant. Pourtant, ce jour-là, Louise n’est pas très à l’aise. Et si cette dame n’était pas la sorcière que chacun semble vouloir qu’elle soit ?
Mon avis :
Quel bonheur, ce roman ! Il a le goût sucré de la peur, mais aussi le parfum des souvenirs et la douceur des vacances d'été... toutes ces choses propres à l'enfance qui restent ancrées en nous toute notre vie. Alexandre Chardin arrive à nous faire rajeunir et à nous faire passer du rire aux larmes avec une facilité déconcertante. Quel tourbillon d'émotions !
L'histoire de Jeanne m'a beaucoup émue et j'ai adoré Louise. On parle de beaucoup de choses, dans ce roman : des petits bonheurs simples, du temps qui passe, de l'insouciance des plus jeunes, des blessures qui ne guérissent jamais tout à fait, de la solitude, des endroits dans lesquels on se sent bien, des relations frères-soeurs pas toujours simples, du jardinage, de la lecture, de l'amitié et des liens intergénérationnels. Il y a beaucoup de mystères et de secrets autour de Jeanne. Comme Louise, on a envie d'en savoir plus. C'est un livre qui encourage à ne pas se fier aux apparences, à sortir un peu de sa bulle et qui donne envie de s'intéresser davantage aux autres. J'ai aime le fait que l'auteur ne soit pas du tout moralisateur mais regarde avec bienveillance et amusement les petites bêtises des enfants.
C'est avec beaucoup de plaisir que l'on se laisse porter par cette histoire pleine d'authenticité, d'émotions et de poésie. J'ai aimé la pureté et la sagesse de Jeanne et voir la petite Louise prendre de plus en plus confiance en elle et écouter son coeur. Il y a aussi quelque chose de très touchant dans cette fratrie. Le frère et la soeur ne sont pas très proches au début du livre, leurs âges n'aident pas, mais ils vont finir par se voir autrement l'un l'autre, par apprendre à se connaître eux-mêmes et par se rapprocher. C'est un livre qui donne vraiment envie de regarder autour de soi, de prendre soin des autres et de la nature. Il y a beaucoup de bienveillance et d'altruisme dans ces pages. Cela donne envie de s'ouvrir aux autres. C'est un roman qui fait du bien, qui peut plaire à tout âge et que l'on referme avec le sourire et les larmes aux yeux. Ne passez pas à côté !
185 pages, Gallimard Jeunesse (Mon Histoire), avril 2005
Quatrième de couverture :
Partage le journal intime d'Alice, pour affronter avec elle les fléaux d'une année maudite.
«3 juillet 1665. Tante Nell est revenue toute pâle du marché. Elle a entendu deux hommes discuter des listes hebdomadaires qui recensaient les victimes. Il paraît que la semaine dernière, sept cents personnes sont mortes de la maladie. La peste s’est donc bel et bien installée à Londres. Une longue discussion a eu lieu à la maison, et je vais devoir partir pour Woolwich avec tante Nell. J’ai refusé de m’en aller sans mon chien et Papa a cédé. Au moins Poppet apportera un peu de joie à la ferme. On m’a envoyée me renseigner sur les horaires de départ des péniches, mais quelque chose m’a arrêtée en chemin : une croix rouge était peinte sur une porte de la rue voisine. Au-dessus de la croix était écrit : “Dieu ait pitié de nous.”»
Mon avis :
Connaissez-vous la collection "Mon Histoire" des éditions Gallimard Jeunesse qui propose de faire découvrir aux lecteurs différentes parties de l'Histoire ainsi que des personnages historiques au travers de journaux intimes fictifs ? Je ne pense pas en avoir déjà parlé ici pourtant je dois bien avoir une douzaine de titres à la maison. Je l'aime vraiment beaucoup, surtout en version cartonnée comme celle-ci qui nous donne l'impression d'avoir un vieux livre précieux entre les mains. Ces livres permettent d'aborder et de mieux comprendre la grande famine en Irlande, le naufrage du Titanic, la guerre de Cent ans, la révolte des canuts, le chantier de la Tour Eiffel, Pompéi ou encore la révolution russe. Ils nous rapprochent de personnages célèbres comme Jules César, Vivaldi, Anne de Bretagne, Marie Stuart ou encore Sissi et nous proposent de découvrir le quotidien d'une jeune fille de bonne famille, d'une esclave, d'une geisha ou d'une infirmière pendant la guerre, par exemple. Ils nous font découvrir un peu mieux les vikings, les pharaons, les impressionnistes ainsi que les rois et reines.
Ma collection
Ce sont des ouvrages passionnants pour découvrir et s'immerger dans l'Histoire. Je n'ai pas encore eu l'occasion de feuilleter les dernières versions qui semblent différentes mais je sais qu'on trouve certains titres en format poche. J'ai également repéré d'autres ouvrages de cette collection qui n'ont malheureusement jamais été traduits et qui nous proposent de suivre une domestique, une jeune anglaise durant le Blitz, une suffragette, la grande-duchesse Anastasia ou encore Catherine D'Aragon.
***
Dans ce livre, nous suivons le quotidien d'Alice, treize ans, durant l'année de la grande peste à Londres (entre 1665 et 1666). Alice fait partie d'une famille plutôt aisée. Elle vit avec son père et sa tante et ils ont une servante, Maggie, qui a seulement deux ans de plus qu'elle. Alice nous décrit la vie à Londres à cette époque : les rues toujours animées, les marchands qui crient pour annoncer ce qu'ils ont à vendre, les bateaux qui arrivent chaque jour, etc... Lorsqu'elle entend parler de l'arrivée de la peste à Londres, la jeune fille ne croit pas trop aux rumeurs et ne pense pas que sa famille puisse être touchée. Elle va vite devoir se rendre à l'évidence car les morts et les malades se multiplient autour d'elle et la vie à Londres est en train de changer. L'insouciance n'est plus de mise. Les gens se méfient les uns des autres et se promènent avec des herbes sous le nez pour ne pas être contaminés. Tout le monde essaie de se réfugier à la campagne, mais personne ne veut accueillir ces citadins qui pourraient amener le mal avec eux... Les cloches des églises sonnent sans arrêt pour annoncer de nouveaux décès et une charrette passe chaque soir pour ramasser les cadavres devant les portes des maisons.
Autour d'Alice, on prie, on croit à la colère divine, on court chez l'apothicaire pour acheter de quoi se protéger, on pleure ceux qu'on aimait qui ne sont plus et on essaie d'avoir des nouvelles des autres. Il fait une chaleur épouvantable et partout on fait des feux pour purifier l'air ou brûler le linge des malades. Les maisons des personnes souffrantes sont marquées et cadenassées, leurs familles enfermées avec elles. Si certains survivent, ils doivent rester en quarantaine sous surveillance et auront besoin d'un certificat pour sortir à nouveau. Pendant ce temps, des pilleurs s'en donnent à coeur joie et des charlatans profitent de la situation, des malades errent dans les rues en délirant ou en menaçant les passants. L'atmosphère est si bien décrite que l'on s'y croirait. Alice nous raconte, jour après jour, cette atmosphère de plus en plus pesante en apportant un soupçon de légèreté avec l'innocence et l'insouciance de son jeune âge. Ce livre aborde également le grand incendie de Londres qui fait suite à l'épidémie de peste en 1666 et signe la fin d'une époque. La ville, telle qu'elle est décrite par Alice dans ce journal, ne sera plus jamais la même après tout cela.
J'ai trouvé ce livre aussi passionnant qu'effrayant. Il faut dire qu'il y a beaucoup de similitudes avec le contexte actuel même si nous ne vivons pas dans des conditions aussi difficiles. On sent la peur monter en puissance et la folie gagner certains tant ils ont peur d'être contaminés ou de perdre leurs proches. J'ai beaucoup aimé les descriptions de Londres qui nous immergent complètement dans ce contexte si particulier. A la fin de l'ouvrage, il y a tout un dossier avec des informations sur l'épidémie et l'incendie avec des dates importantes, des explications et des illustrations. Passionnant !
Piper Green and the Fairy Tree - Ellen Potter & Qin Leng
70 pages, Gallimard Jeunesse (Folio Cadet), octobre 2016
L'histoire :
Les 3 choses que vous devez savoir sur Emma Green :
1- Elle dit toujours ce qu'elle pense
2- Elle va à l'école en bateau de pêche
3- Il y a un arbre des fées dans son jardin.
Aujourd'hui, c'est la rentrée. Emma Green est triste car son frère aîné est parti en pension sur le continent. Mais il lui a donné son cache-oreilles et pas question de l'ôter. Sauf que la maîtresse n'est pas du même avis et la petite fille risque d'avoir des ennuis. Emma trouve alors refuge dans un arbre, un arbre magique... Pourra-t-il la consoler ?
Mon avis :
Nouvelle lecture partagée avec ma poucinette.J'ai choisi ce roman complètement par hasard ou plutôt parce que l'héroïne porte le même prénom que ma fille. Je n'en avais jamais entendu parler avant et c'est une belle surprise. Nous avons adoré !
Emma Green est une petite fille pétillante et pleine de vie qui habite sur une île avec ses parents et ses deux frères : Leo (le plus jeune) et Erik (l'aîné). Elle est proche d'Erik mais ce dernier est parti depuis peu faire ses études sur le continent. Emma se sent seule depuis son départ et ne quitte plus le vieux cache-oreilles qu'il lui a donné avant de partir. Elle se chamaille beaucoup avec son petit frère qui a beaucoup d'imagination et s'est inventé une famille de papier (avec des bébés post-it... j'adore !) Nous suivons le quotidien de cette famille haute en couleurs, aussi farfelue qu'attachante !
Comme je vous l'ai dit plus haut, nous avons adoré ce premier tome ! Il y a tout ce qu'il faut : de l'humour, des émotions, de l'aventure et des rebondissements. C'est bien écrit, intelligent et vraiment captivant. Emma est hyper attachante et on adorerait se balader là où elle vit. Elle prend le bateau pour aller à l'école en se régalant des pâtisseries de Mme Grimbert. Bien sûr, il y a Violet la pestouille et des choses moins sympas comme l'absence de son frère et la nouvelle maîtresse qui ne comprend pas qu'elle ne veuille pas quitter son cache-oreilles, mais il y a de belles personnes sur cette île et aussi... l'arbre à fées !
On a déjà hâte de retourner là-bas et de retrouver Emma ! Malheureusement, il semblerait que l'éditeur français n'ait publié que les trois premiers tomes et la série en compte 5... C'est vraiment dommage car c'est une série qui a tout pour plaire aux jeunes lecteurs et qui mériterait d'être plus connue.
Avoir une maman fée qui se métamorphose en singe, qui ensorcelle les meubles de la maison ou qui fait voler les serviettes à la piscine, ce n'est pas toujours facile. Heureusement, elle sait aussi transformer un banal gâteau d'anniversaire en une somptueuse pièce montée. C'est plutôt chouette d'avoir une maman fée !
Mon avis :
Cet automne, je vous ai parlé de la série pour enfants écrite par Sophie Kinsella. J'avais lu le premier tome avec ma fille de 6 ans et elle avait eu un vrai coup de coeur pour les aventures d'Ella. Nous avions aussitôt commandé et lu la suite. Comme le tome 3 se fait attendre (il sortira le 16 avril prochain), nous avons décidé de relire ensemble les deux premiers tomes. Cette fois encore, ce fût un succès ! Emma ne se laisse pas de cette histoire pleine de magie, d'humour, de pâtisseries et de rebondissements.
En plus de l'univers qui est très sympa, j'aime bien la manière dont sont découpés ces petits romans. En fait, chaque chapitre est une histoire à part entière et se déroule dans un lieu différent ou à un moment particulier. C'est vraiment bien pour les jeunes lecteurs car cela leur permet de faire des pauses et de ne pas se perdre dans leur lecture. Le nombre de personnages est assez restreint, ce qui fait qu'on s'y retrouve bien et qu'on enregistre bien les traits de caractère de chacun. Les illustrations en noir & blanc sont également un vrai plus qui permet de passer de l'album illustré au roman tout en douceur.
C'est vraiment mignon, plein de surprises, de gaieté et de fantaisie ! Il y a des scènes vraiment très drôles avec notamment un gâteau d'anniversaire qui devient tellement grand que les invités se retrouvent collés au glaçage, une piscine ordinaire qui se change en piscine remplie de crème glacée ou encore une armoire qui n'en fait qu'à sa tête et jette au milieu de la pièce les pulls qui grattent car elle ne les supporte plus. On a adoré et on attend la suite avec impatience !
96 pages, éditions Nathan, janvier 2020, dès 8 ans
L'histoire :
Nico Roupillon, 10 ans, n'a jamais fait de cauchemars. Or, selon l'article n°1 du Code kauchemardesque, « tout enfant doit avoir fait au moins cent cauchemars avant ses 11 ans, sous peine d'être privé de lit ad vitam aeternam ». Ses parents n'ont pas le choix : ils doivent l'envoyer en stage au Studio 66 - Département des Kauchemars, dirigé par l’effrayant Nimonde Berzard…
Mon avis :
J'ai flashé sur la couverture et la présentation de ce roman, mais j'ai eu un peu peur au début de ma lecture car il y avait beaucoup de similitudes avec Harry Potter (un peu trop à mon goût) et "Monstres & cie". Heureusement, on s'en détache rapidement et l'univers du Studio 66 m'a bien plu avec ses personnages excentriques et surprenants.
Le pauvre Nico qui ne rêve que de dormir se retrouve malgré lui en stage au Studio 66. Là-bas, il découvre que les cauchemars sont tournés comme dans un studio de cinéma par des acteurs et des monstres qui jouent la comédie. Sans avoir le temps de réaliser ce qui lui arrive, Nico se retrouve à tourner dans un affreux cauchemar car l'acteur habituel n'est pas au mieux de sa forme. Contre toute attente, le petit garçon y prend goût et devient bientôt la star du studio. Mais ce nouveau statut pourrait bien lui attirer des ennuis...
Ce premier tome est sympathique, pourtant j'en ressors un peu déçue. L'univers se met en place rapidement et il y a beaucoup de gags et de rebondissements, mais il m'a manqué quelque chose. J'ai aimé les illustrations de Miss Paty à la fois drôles et effrayantes et la mise en page du livre qui est très agréable avec ses couleurs noir, blanc et bleu. Mention spéciale pour les parents de Nico qui ne pensent qu'à dormir. Ils m'ont fait beaucoup rire ! C'est un chouette petit roman pour les 8 ans et + qui aiment déjà le fantastique ou voudraient découvrir cet univers. Je lirai la suite avec plaisir pour savoir si j'accroche plus ou pas. En tout cas, j'ai hâte d'avoir les impressions de mes enfants sur ce premier volet. (Je vous en reparlerai).
12 pages, éditions Nathan, octobre 2019, dès 3 ans
Présentation de l'éditeur :
Un livre animé pour tout savoir des cycles de la vie.
Mon avis :
On ne présente plus KIDIDOC, cette merveilleuse collection de documentaires pour enfants. Il en existe pour différents âges et sur des thèmes tout aussi variés que les émotions, le corps, la mythologie, les engins, l'école, la ferme, les métiers etc... Cette fois, on s'intéresse aux cycles de la vie et à l'évolution en suivant, page après page, des êtres vivants : un pommier, un merle, un escargot, une grenouille, une carpe, un papillon, un chat ou encore un être humain.
Comme toujours, c'est très ludique et la roue à tourner permet de vraiment se rendre compte des transformations qui s'opèrent. Mes enfants adorent ce livre et ne se lassent pas de le lire et de le regarder. Les explications sont claires et simples, à la portée des plus jeunes. C'est un ouvrage passionnant à mettre entre toutes les mains !