Les Vestiges de l'aube
de David S. Khara
Editeur : Michel Lafon
Date de parution : 19 mai 2011
Nombre de pages : 256
Prix : 17,95€
L'histoire : Manhattan est en proie à une mystérieuse vague de meurtres. Barry Donovan, flic New Yorkais dévoré par le désespoir, mène une difficile enquête. Au détour d’un salon de discussion sur Internet, il fait la connaissance de Werner. Personnage passionnant et hors du temps, il se révèle un ami bien peu commun…
En compagnie du plus humain des vampires, découvrez les secrets enfouis dans les VESTIGES DE L'AUBE.
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Mélange des genres, Les Vestiges de l'aube se situe entre le polar et le récit fantastique. Il s'agit d'une rencontre hors-du-commun entre deux personnages marquants et attachants : Barry Donovan, flic intègre, passionné de littérature que la vie ne semble pas avoir épargné, et Werner, vampire érudit en décalage avec notre époque. Si tout semble les opposer, il n'en est rien. Ils sont tous les deux hantés par la perte de ceux qu'ils aimaient et souffrent de leur solitude. Ils ne se reconnaissent pas dans le monde qui les entoure et ont été trop souvent déçus par les autres. Ils font connaissance, par hasard, sur internet et entretiennent rapidement une relation épistolaire quotidienne, dévoilant de jour en jour leurs secrets...
Ce récit est vraiment très surprenant. On sait d'emblée que Werner est un vampire, mais Donovan l'ignore. On suit avec plaisir leurs échanges quotidiens ainsi que leurs vies respectives. Il y a une véritable enquête et on en oublierai presque le côté fantastique de ce roman tant elle ressemble aux romans policiers classiques. On avance donc sans trop savoir où cette histoire nous mènera, mais sans jamais s'ennuyer. Les personnages sont fascinants, bien décrits, profonds et on s'attache à l'un et à l'autre en rêvant d'une rencontre qui serait sans aucun doute des plus étranges... Ce mélange entre la rationalité et le surnaturel est jubilatoire !
On plonge à corps perdu dans cette histoire,David S. Khara nous balade au grè de ses envies, de la guerre de Sécession aux quartiers huppés de Manhattan, des souvenirs et des pensées des personnages à une enquête bien réelle et nous laisse une fois la dernière page tournée, perplexes et chamboulés. Un livre à dévorer de tout urgence, un mélange des genres vraiment réussi. Bravo Monsieur Khara !
Je remercie les éditions Michel Lafon pour cette très belle découverte. David S. Khara est véritablement un auteur à suivre, il a d'ailleurs déjà fait parler de lui avec son roman : Le Projet Bleiberg que je ne manquerai pas de lire. Rendez-vous dans votre librairie le 19 mai si vous voulez vous procurer cette nouvelle version des Vestiges de l'aube.
Quelques explications de l'auteur sur cette réédition : " [Cette version] s'appuie en effet sur la version éditée chez Rivière Blanche, mais a fait l'objet d'énormes modifications : 6 nouveaux chapitres, 5 chapitres intégralement refaits, 3 nouveaux personnages, et globalement toute la stylistique retravaillée. Du coup, c'est un nouveau livre, ou plutôt une vision plus poussée des Vestiges."
Extraits :
"Donovan déversait son récit, comme possédé. Les larmes qui coulaient sur ses joues ne s'accompagnaient d'aucun sanglot dans la voix. Nul mieux que Werner ne pouvait comprendre le désarroi, la détresse de son ami. Il buvait la peine de cet homme, s'en imprégnait. Il recevait cette parcelle d'humanité d'une rare intensité et cette étincelle, il l'espérait, l'aiderait à ranimer le feu qui, autrefois, brûlait en lui. Voilà ce qu'il était venu chercher. Et Barry lui livrait tout en bloc."
"Rendre hommage aux absents est une chose, se complaire dans la lamentation en est une autre. L'action est la seule solution face au malheur. Mourir d'amour était une perspective qui avait traversé l'esprit de cet amateur de littérature , élevé à la lecture de Roméo et Juliette et des Hauts de Hurlevent. La grandeur du drame, la noblesse de la souffrance. Mais il n'y a rien dans l'abandon, ni grandeur ni romantisme. Les idéaux sentimentaux étaient bien éloignés de la réalité quotidienne."