Quatrième de couverture :
Fable pudique, baroque et pleine d'humanité, Le Compagnon de voyage a pour cadre l'Italie de 1943. Après le renversement de Mussolini et le chaos que provoque la signature de l'armistice, les hommes de troupe, désormais sans ordres et sans chefs, décident de rentrer chez eux.
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'Le Compagnon de voyage' est une fable qui a pour cadre l'Italie de 1943, après le renversement de Mussolini et le chaos que provoque la signature de l'armistice. Le nouveau régime, dirigé par le général Badoglio, ne peut contenir des hommes qui, sans ordres, sans chefs, décident de rentrer chez eux tandis que les troupes alliées débarquent sur les côtes du Sud. Au milieu de cette étrange débandade, un soldat bergamesque, Calusia, remonte la Péninsule jusqu'à Naples. Il s'est juré de rendre à sa famille la dépouille de son lieutenant, mort en Calabre lors des ultimes combats désespérés et vains contre le débarquement allié. Honnête paysan, fier de ses origines, Calusia traverse l'Italie en compagnie de l'âne Roméo et d'une jeune fille qu'il a prise sous sa protection. A travers ses rencontres se dessine un portrait du peuple italien, abruti par la faim et la peur, corrompu par la défaite, capable des pires bassesses, mais aussi plein de générosité et de courage.
Mon avis :
Ce livre a été lu dans le cadre d'une lecture commune sur le forum Partage Lecture. Je remercie le forum ainsi que les éditions Quai Voltaire/ La Table ronde pour cette magnifique découverte, car sans cette opportunité, je pense que je ne me serai pas arrêtée devant ce livre.
Cette oeuvre est très courte, une petite centaine de pages, ce qui ne l'empêche pas d'être touchante et percutante. J'ai été séduite par l'écriture de Curzio Malaparte, auteur que je ne connaissais pas. Son style est agréable et plein de poésie. Je me suis tout de suite attachée à Calusia, homme de parole, qui traverse son pays dévasté, bravant les dangers et mettant de côté son propre sort, car il a promis à son lieutenant de ramener son corps auprès de sa mère. Au cours de son périple, Calusia fait de nombreuses rencontres, heureuses ou mauvaises, et j'ai suivi ce voyage comme si j'y étais.
J'ai découvert une part de l'histoire que j'ignorais totalement et qui est admirablement décrite par Curzio Malaparte. On découvre le malheur, la pauvreté, les soldats qui ne savent plus ce qu'ils doivent faire, les orphelins qui errent dans les rues désertes, les voleurs qui s'emparent des dernières richesses et des restes de nourritures, laissant les villageois mourir de faim. C'est révoltant et consternant. On assiste impuissants au malheur sous toutes ses formes, et pourtant Curzio Malaparte arrive à mettre de l'espoir et de la poésie dans son récit. Calusia incarne la loyauté, la bonté, l'humanité. C'est un personnage profondément humain et incroyablement attachant.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre et je vous le conseille fortement !
Un grand merci au forum
ainsi qu'aux éditions de la Table Ronde.
(107 pages - Quai Voltaire/ La Table Ronde - 2009 - 14€)