La Délicatesse
de David Foenkinos
Editeur : France Loisirs
Collection : Piment
Date de parution : mai 2010
Nombre de pages : 272
Prix : 9,95€
"Chacun lit ce que son corps écrit."
L'histoire : Tout va pour le mieux pour la belle et discrète Nathalie jusqu'au jour où elle perd l'homme qu'elle aime dans un accident. Elle sort de son deuil d'une façon inattendue, par un baiser anodin avec un collègue de travail qui n'avait a priori rien pour lui plaire.
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J'ai été un peu surprise par le début de ce roman car je ne m'attendais pas à ce qu'on parle autant du milieu professionnel dans lequel évolue Nathalie et à ce que l'on nous décrive ses relations avec ses collègues de travail. J'ai été un peu déçue, je dois l'avouer, et même après avoir lu une cinquantaine de pages, je n'étais pas conquise et j'ai même envisagé d'arrêter ma lecture. Je me suis obstinée et j'ai bien fait, car une fois ces passages un peu longs et sans grand intérêt passés, j'ai beaucoup apprécié ce roman.
Comment continuer à vivre après avoir perdu l'homme que l'on aime ? C'est la question que se pose Nathalie, lorsque son mari,François, disparait. Elle se réfugie dans le travail et pense avoir fermé pour toujours la porte de son coeur. Elle refuse de céder aux avances de son patron, ne prête pas attention aux regards charmeurs que lui lancent les hommes, mais c'est sans compter sur Markus, un collègue insignifiantqui va vite devenir bien plus que cela...
Il y a beaucoup de tendresse et à juste titre de délicatesse dans ce roman. On y rencontre des êtres que tout oppose : une femme belle et attachante qui refuse d'aimer à nouveau, un homme qui n'a connu que des échecs amoureux et que personne ne regarde jamais, et un autre homme, marié mais désespérément seul... On s'attache à eux, on prend plaisir à les découvrir, à les voir se rencontrer. S'il y a beaucoup d'amour dans ce livre, il y a également beaucoup d'humour. Les situations, jeux de mots et allusions cocasses m'ont fait sourire plus d'une fois et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre. J'ai été particulièrement émue par la fin du roman. Quelle belle image que cette partie de cache-cache nostalgique ! J'ai beaucoup aimé la façon dont David Foenkinos parle de la relation entre une grand-mère et ses petits enfants. Une fin vraiment parfaite et sublime pour un livre tendre et délicat, à découvrir !
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Quelques extraits :
"Le lendemain matin, en arrivant au bureau, Nathalie croisa Chloé. Avouons-le tout de suite, cette dernière était également une adepte du faux hasard. Il lui arrivait ainsi de faire des allers-retours dans les couloirs juste pour croiser sa reponsable.* En véritable concierge, sans la moindre élégance du hérisson, elle allait tenter d'extorquer quelques confidences.
*On peut finalement se demander si le hasard existe vraiment ? Peut-être que toutes les personnes que l'on croise marchent dans notre périmètre avec l'espoir incessant de nous rencontrer ? En y repensant, c'est vrai qu'elles paraissent souvent essoufflées."
"[...] Voilà à peu près ce qu'il aurait aimé dire. Mais c'est ainsi : on a toujours cinq minutes de retard sur nos conversations amoureuses."
"Le Larousse s'arrête là où le coeur commence."
"[...] Il était incapable de finir une phrase. Partait en subit éclats de rire, mais jamais au moment où son interlocuteur tentait d'être drôle. Il était comme en décalage horaire avec l'instant présent."