Oui, je sais, je vous ai déjà fait le coup il y a quelques jours et j'avais dit que c'était exceptionnel. Peut-être allez vous penser que je suis en manque d'inspiration ou que je n'ai plus de livres sous la main. Détrompez-vous ! Ma PAL déborde de livres tous plus tentants les uns que les autres, je lis de nouveau et j'ai déjà plusieurs billets en cours de préparation, mais j'ai pourtant envie de vous parler une nouvelle fois d'un livre lu il y a quelques mois.
COUP DE COEUR 2010
Ce livre c'est Mauvaise fille de Justine Lévy. Il m'a fasciné tant j'avais l'impression qu'elle mettait des mots sur des choses que je ressens ou que j'ai ressenti mais que je n'ai jamais réussi à exprimer. En le lisant, je me suis dit "ce livre c'est ma vie, ce livre c'est moi !". Bien évidemment ma vie n'est pas celle de Mademoiselle Lévy et ma relation avec ma maman était bien différente de celle qu'elle décrit, pourtant, il y a des choses qu'elle dit sur la mort, sur le deuil, sur la maternité qui me bouleversent, qui me transpercent, qui me font autant de mal que de bien. Ca me plonge dans mon passé, dans mes souvenirs, dans ce qu'il y a de plus douloureux en moi, et allez savoir pourquoi, lire les mots d'une autre en ayant l'impression de lire les siens, se sentir explorée, mise à nu, ça soulage. Ce livre a joué un grand rôle dans ma vie et pendant ma grossesse. C'était en quelque sorte ma thérapie. Il aura toujours une place de choix parmi les livres que je n'oublierai jamais...
Les coïncidences sont étranges, le hasard fait bien les choses, j'ai repensé à ce livre il y a une heure, je me demandais s'il était sorti en poche et il sort justement aujourd'hui ! C'est marrant la vie des fois... Dans ce livre elle parle de la mort de sa maman, de son deuil et de sa grossesse, de la difficulté de devenir mère lorsque l'on n'a plus de maman... Je viens de voir les dates pendant lesquelles j'avais lu ce livre, et ce qui est "marrant" c'est que je l'aie lu durant les premiers jours de ma grossesse. J'étais enceinte mais je ne le savais pas encore... Etrange coïncidence...
Je pense n'avoir jamais rien dit d'aussi intime ici, ne m'en voulez pas mais je pense que j'en avais besoin...
Finalement ça me plait bien de reparler de mes lectures passées. Je pense que je le ferai de temps en temps.
Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à aller lire mon billet :
(cliquez sur l'image pour lire mon avis complet)
Quelques extraits :
« […] je n'y ai pas cru. Je pense, aujourd'hui, que maman, elle, a compris. Mais moi non. Le ciel ne pouvait pas mourir. Ni la lune. Ni maman. Si maman meurt, je me disais, alors c'est que les bateaux peuvent voler, les chats pleurer, les maisons chanter à tue-tête. Pas possible. »
« De quoi est-ce que j'aurais l'air ? Au fur et à mesure que mon ventre s'arrondit, que ma fille en moi grandit, c'est l'enfance en moi qui s'éloigne. Faut apprendre à être adulte, je le sais. Mais comment on fait pour ça, quel livre on lit, quel conseil on prend, quels cours, quel mode d'emploi ? »
« Parfois, des gens que je connais à peine me demande de ses nouvelles. Mais comme je suis méchante, je les torture un peu. Maman ? Elle est morte, je réponds en souriant, froidement, sans ciller, mais comme j'aurais dit maman est au ciné. Elle est morte, je leur répète, en les regardant droit dans les yeux, en les forçant à baisser les leurs, à encaisser. Il n'y a pas de Maman. Il n'y a plus que Maman-est-morte. Sa-mère-est-morte, […] c'est un fait, c'est établi, j'ai les papiers, je peux le prouver. C'est comme ça qu'elle existe, maintenant, maman. Maman-est-morte, c'est le nouveau nom de maman. Et c'est ma façon aussi de mettre une barrière entre eux et moi, entre sa mort et leur pitié sirupeuse, sur-jouée, indécente. Et c'est ma façon, encore, de leur refiler, quand même un bout de ma peine. Même s'ils font semblant, ça fait rien. C'est bien qu'ils la pleurent aussi un peu, qu'ils m'allègent de ce chagrin [...] »
« Je sais que la date me poursuivra, que je vieillirai à la place de maman, que je prendrai chaque année deux ans, un pour moi, un pour elle, jusqu'au jour où je serai plus vieille qu'elle et que le temps m'aura rattrapée, il ne suffit pas de dire je ne crois pas au temps pour que le temps n'existe pas et qu'on ne souffre pas atrocement le jour de l'anniversaire de la naissance ou de la mort de sa maman. »