Nadine Poirier & Claude K. Dubois
32 pages, éditions D'Eux, mai 2020
Quatrième de couverture :
Nadine Poirier raconte ici, avec des mots fins et touchants, une rencontre entre un jardinier et une petite fille. Lui, seul, à cultiver des livres. Elle, sans parents.
Illustré avec tendresse par Claude K. Dubois.
Mon avis :
Que d'émotions dans cet album ! C'est l'histoire d'un homme passionné par les livres qui a voulu partager son amour des mots avec les autres mais s'est retrouvé seul, à l'écart du reste du monde. C'est l'histoire d'une petite fille seule qui aime aussi les livres et cherche un peu de compagnie... Bien que très différents, ces deux-là vont se rapprocher grâce à leur goût commun pour la lecture. On assiste avec émotions à cette jolie rencontre pleine de pudeur et de délicatesse...
Il y a beaucoup de tendresse et de poésie, aussi bien dans le texte que dans les illustrations. Que c'est beau ! C'est un livre qu'on a envie de lire tout doucement, en chuchotant, car on ne voudrait pas déranger. On ne voudrait pas gêner ou empêcher le rapprochement du vieil homme et de la petite fille. On est dans une petite bulle emportée par le souffle des mots.
C'est un livre qui aborde avec justesse et délicatesse le pouvoir de la lecture. Cette faculté qu'elle a de nous transporter avec une facilité déconcertante d'un endroit à un autre, d'une époque à une autre et même d'une émotion à l'autre. C'est un album qui donne envie de lire des tas d'histoires et aborde aussi l'amour et la parentalité, la solitude, le partage et les relations intergénérationnelles.
Les illustrations de Claude K. Dubois ("La Pêche à la lune", "Boîtes à bonheur", "Les Mots doux") sont, comme toujours, merveilleuses ! La nature prend toute la place et les émotions débordent des pages. Impossible d'y être insensible ! Je suis sous le charme et ne peut que vous recommander vivement de découvrir cette pépite.
"Avant d'aller au lit, le jardinier cueillait un livre qu'il se hâtait de découvrir. Faire la connaissance de nouveaux personnages le réjouissait et lui permettait de se sentir moins seul. Il adorait trembler de peur, se tordre de rire et s'émouvoir. Le jardinier avait l'étrange sensation de visiter la Lune, de voguer sur les océans et de planer à dos de dragon. C'était chaque soir le grand frisson."