600 Hours of Edward - Craig Lancaster
412 pages, éditions Milady, août 2018
L'histoire :
Edward Stanton, trente-neuf ans, vit seul dans une petite ville tranquille du Montana. Atteint du syndrome d’Asperger et de trouble obsessionnel compulsif, il suit une routine méticuleusement établie : tous les matins, il note l’heure à laquelle il se réveille (7 h 38), refuse de commencer sa séance de thérapie avant l’heure exacte du rendez-vous (10 heures) et, le soir (à 22 heures), il regarde un épisode de Dragnet, série policière des années soixante. Lorsqu’une mère et son fils de neuf ans emménagent en face de chez lui, le quotidien bien réglé d’Edward est bouleversé. En l’espace de 600 heures, il s’ouvre à ses nouveaux voisins et tente de se réconcilier avec son père. Découvrant les joies et les peines de l’amitié, Edward devra décider : est-il prêt à quitter sa vie solitaire pour embrasser le monde ?
Mon avis :
Il y a dans nos lectures des personnages qui nous touchent par leur singularité. Edward Stanton, 39 ans, est assurément de ceux-là. Dans sa vie, il n'y a pas de place pour l'imprévu ou le hasard. Edward suit la même routine, semaine après semaine. Il achète les mêmes produits, mange les mêmes plats, sait combien de minutes il va passer au magasin et regarde chaque jour un épisode de sa série préférée qu'il connaît par coeur. Il passe un temps fou à archiver des données, notant par exemple l'heure précise de son réveil et la météo du jour. Il peut ainsi comparer toutes ces données à celles des jours ou des années précédentes. Il écrit aussi des lettres de réclamation dès que quelque chose le chagrine. Sur les conseils de sa psy, il ne les envoie jamais, mais il les classe et les conserve minutieusement.
Edward n'aime ni les suppositions ni l'incertitude. Il est toujours honnête et a du mal à comprendre les personnes qui l'entourent même s'il reconnaît bien volontiers que certaines font preuve d'un pragmatisme éclairé. Sa relation avec ses parents est très compliquée. Sa mère est assez effacée et son père lui fait envoyer des lettres de son avocat lorsqu'il a quelque chose à lui dire...
Au cours des 600 heures durant lesquelles nous allant suivre Edward, il va y avoir des bouleversements dans sa vie. Que ce soit de son plein gré ou non, Edward va devoir s'adapter et changer un peu ses habitudes. On suit avec tendresse et émotions ses pensées, ses réflexions et son quotidien millimétré. C'est un peu surprenant au début et ça pourrait sembler répétitif, mais on finit par se mettre à sa place et à comprendre en quoi le moindre changement le bouscule. Edward est vraiment très attachant.
Ce qui m'a plu, dans cette lecture, c'est vraiment l'intimité que l'on partage avec le personnage. On a vraiment l'impression de le connaître. On le voit s'ouvrir un peu au monde et avancer. Ce qui, pour beaucoup, n'aurait rien de significatif comme changement devient incroyable lorsque l'on se glisse dans la peau d'Edward. Sa relation avec son père est particulièrement marquante et ne peut laisser indifférent. J'ai trouvé ce roman bien écrit, souvent drôle et d'une grande sensibilité. On a vraiment envie d'aider Edward à sortir un peu de sa bulle ou du moins à y laisser entrer ceux qui ne lui veulent que du bien. C'est une jolie lecture, pleine d'humanité, de bons sens, d'émotions et d'humour. Il y a des passages tristes mais surtout beaucoup d'optimisme et de bienveillance. Apparemment, Craig Lancaster a écrit d'autres livres mettant en scène le personnage d'Edward Stanton. J'espère de tout coeur qu'ils seront traduits en français car j'aimerais beaucoup avoir des nouvelles des personnages et savoir ce qui leur arrive ensuite.
Merci à Rakuten pour ces matchs de la rentrée littéraire !
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