Bertrand Santini
182 pages, éditions Grasset Jeunesse, novembre 2017, dès 10 ans
L'histoire :
Paris, 1907
Une Sorcière kidnappe des enfants pour les emmener sur la lune...
Miss Pook est une Sorcière. Sous l'apparence trompeuse d'une charmante gouvernante anglaise, elle convainc la jeune Elise de quitter la Terre pour vivre avec elle dans son château sur la Lune. Là-haut, la fillette fait la connaissance de créatures aussi merveilleuses que maléfiques, et découvre qu'un terrible complot se prépare...
Mon avis :
Miss Pook et les enfants de la lune est le premier roman de Bertrand Santini que je lis, et ce ne sera pas le dernier ! J'avais vraiment hâte de découvrir cet auteur et de me plonger dans son univers qui semble faire l'unanimité auprès des petits et des grands lecteurs. J'ai totalement craqué par cette belle couverture illustrée par Laurent Gapaillard. Elle est magnifique, n'est-ce pas ? J'ai tout de suite été emportée ailleurs et conquise par cette histoire. La première scène est sublime et tellement bien décrite que l'on a l'impression d'y assister vraiment. Le contexte, tout d'abord, m'a beaucoup plu. Paris au début du XXe siècle, la tour Eiffel et les débats qu'elle suscite, la place de la femme et des domestiques dans la société qui nous fait toujours bondir et lever les yeux au ciel et surprendra certainement les plus jeunes. Bertrand Santini s'est d'ailleurs inspiré de journaux d'époque pour retranscrire le contexte dans lequel on découvre Miss Pook. Cette dernière nous apparaît d'abord comme une sorte de Mary Poppins, amusante, surprenante et extrêmement sympathique avant que l'histoire ne prenne une tournure très différente...
La suite de l'histoire qui se déroule, vous l'aurez compris, sur la lune est très fantaisiste. La petite Elise va croiser toutes sortes de créatures fantastiques, certaines plutôt sympathiques et d'autres carrément terrifiantes. Comme tous les enfants, Elise est rusée et pleine de ressources et va tenter de se sortir au mieux de ces situations souvent compliquées... Mention spéciale aux sorcières de ce livre qui sont vraiment très, très méchantes et épouvantables au point de faire frissonner et trembler les jeunes et les moins jeunes ! "Les balais des sorcières déchirèrent la nuit comme des coups de scalpel." (page 136)
J'ai beaucoup aimé cette lecture. Les chapitres sont courts, les personnages intéressants, l'intrigue mystérieuse et il y a de nombreux rebondissements. Je ne m'attendais pas à une histoire aussi sombre mais rien n'est gratuit. Tout à un sens et j'ai beaucoup aimé les explications et les révélations que nous apporte la fin de ce premier épisode. J'aime beaucoup cette idée qu'il y a une leçon à tirer de toute expérience. Et puis, c'est vrai, les contes et les cauchemars nous aident à grandir et c'est ici très bien expliqué. L'écriture est agréable et poétique et l'atmosphère envoûtante.
Petit bémol qui n'est pas directement lié à l'histoire mais à un moment, l'un des personnages évoque "Hugo de la nuit", un autre roman de Bertrand Santini que je n'ai pas encore lu mais que j'aimerais découvrir prochainement. Ne l'ayant pas lu, je ne peux pas en être certaine, mais j'ai tout de même l'impression qu'on nous en dit un peu trop sur le sujet... En dehors de cela, j'ai passé un très bon moment et je lirai avec plaisir la suite des aventures de Miss Pook et les enfants de la lune.
Et vous, ça vous tente ?
En quelques mots :
Une belle aventure. Beaucoup de mystère. Des personnages aussi fascinants que terrifiants. Vivement la suite !
Quelques extraits :
"Les cauchemars ne sont pas aussi malfaisants qu'on croit. Bien au contraire ! Il faut être à leur écoute. Ce sont de précieux alliés. Ils alertent des périls qui rôdent autour de soi, mais aussi en soi ! N'oublie jamais cela : si l'ombre et les ténèbres te font dresser les cheveux sur la tête, c'est pour mieux t'aider à grandir." (page 116)
"La frontière entre la partie ensoleillée de la Lune et sa face cachée formait une ligne franche, semblable à la bordure d'un tapis de velours posé sur le sol. Au-delà de cette limite, les ténèbres étaient si profondes qu'elles engloutissaient l'éclat des étoiles. Quiconque avait le malheur de s'y risquer, ne fut-ce que d'un pas, était condamné à errer dans le noir pour l'éternité." (page 123)