Hajnali láz - Péter Gárdos
238 pages, éditions 10/18, avril 2017
L'histoire :
1945, Suède. Jeune Hongrois rescapé des camps, tuberculeux, Miklos a six mois à vivre, et prend une folle décision : se marier et guérir. Parmi les cent dix-sept réfugiées à qui il écrit : Lili Reich, survivante elle aussi. Bravant un monde où le bonheur semble impossible, ils soulèveront des montagnes pour se retrouver... A leur fils, Péter Gardos, de conter le roman vrai de cet amour fou. Un roman incroyable et incroyablement beau, où vibrent l'Histoire, terrible, et l'Amour, lumineux.
Mon avis :
"La Fièvre de l'aube" est un récit lumineux, poétique et profondément émouvant. Il est d'autant plus touchant qu'il raconte l'histoire des parents de l'auteur, deux jeunes gens rescapés des camps de concentration qui ne vont écouter que leur coeur pour aller de l'avant et être heureux après les horreurs qu'ils ont vécu.
Leur rencontre n'est pas banale. Miklos est condamné. Il n'a plus que quelques mois à vivre, mais il refuse de l'entendre et de s'avouer vaincu. Ce jeune hongrois qui souffre de tuberculose et se retrouve loin de son pays natal va écrire à des jeunes filles qui sont dans la même situation que lui. Ces filles, il ne les connaît pas, mais il va leur écrire une lettre. La même. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Lili Reich. Elle va être sa lumière, son amour, son espoir, celle qui le poussera à croire en l'impossible.
J'ai été touchée par ces personnages. Miklos est plein de détermination. On sent en lui l'urgence et la rage de vivre. Il a traversé tant d'horreurs qu'il ne peut pas accepter que sa vie s'arrête comme ça, une fois la guerre terminée et le calme revenu. Il ne peut pas mourir. Il ne veut pas mourir. Il n'est pas là pour rien. Il a tant de choses à vivre et à construire. Il se lance dans un projet fou et n'hésite pas à envoyer balader ceux qui se mettent en travers de son chemin. Et puis, il y a Lili. La douce et gentille Lili qui m'a émue parce qu'elle est à la fois forte et fragile. J'ai compris son besoin de changer, son rejet de la religion, ses craintes. Mon passage préféré reste leur rencontre en chair et en os que j'ai trouvé particulièrement belle et émouvante.
Ils ont tous les deux vécu des choses terribles mais ils n'en parlent pas. Leurs lettres n'évoquent pas les camps et les images qui les hantent, elles parlent d'espoir, d'avenir, de bonheur et du quotidien. Après ce qu'ils ont traversé, ils ont besoin de normalité. Ce livre est assez unique en son genre. Ce n'est pas un roman épistolaire comme on pourrait le penser. L'auteur nous raconte l'histoire de ses parents et ce qu'ils ne se disent pas et il nous livre aussi des extraits de leurs lettres. Le sujet est terrible mais le livre est plein d'optimisme, de douceur, de légèreté et de lumière. Une très belle lecture.
En quelques mots :
Un livre étonnant, lumineux et plein d'espoir.
< Ce livre a fait l'objet d'une adaptation que j'aimerais beaucoup visionner. >